massasaugas

Photo : Joe Crowley

Information sur les espèces

Voici un rapport sur les progrès réalisés en vue de la protection et du rétablissement des massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent) (Sistrurus catenatus) en Ontario de 2007 à 2022, en fonction de la politique de rétablissement propre aux espèces de l’Ontario. Ce rapport répond à l’exigence législative d’un examen des progrès réalisés en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD ou « la Loi »). La population carolinienne de massasaugas fait partie des espèces en voie de disparition selon la Liste des espèces en péril (LEP) en Ontario, et la population de massasaugas des Grands Lacs et du Saint-Laurent fait partie des espèces menacées selon la LEP.

Les massasaugas ont été classés à l’origine comme une espèce menacée et ils ont été inscrits en tant qu’espèce menacée en vertu de la LEVDlorsqu’elle est entrée en vigueur en juin 2008.

En juin 2014, l’espèce a été divisée en deux populations, soit la population carolinienne de massasaugas qui a été reclassée comme espèce en voie de disparition, et la population de massasaugas des Grands Lacs et du Saint-Laurent qui est demeurée une espèce menacée.

Depuis 2008, les massasaugas sont protégés contre les activités qui risquent de tuer, de nuire ou de harceler un individu, et il est interdit d'en capturer.

De plus, l’habitat des massasaugas est protégé contre les dommages ou la destruction depuis 2013.

La protection de l’habitat pour cette espèce est fondée sur la définition générale de l’habitat dans la Loi. Une description générale de l’habitat des massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs et du Saint-Laurent) a été élaborée en 2013 et fournit des précisions sur la zone d’habitat protégée en fonction de la définition générale de l’habitat dans la Loi.

La politique de rétablissement propre à une espèce pour les massasaugas (populations carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent), intitulée Déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme de rétablissement de massasauga (population carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent) (réponse du gouvernement) a été publié en 2018 et comprend l’objectif de rétablissement du gouvernement pour les espèces ainsi que les mesures et les priorités qu’il a l’intention de prendre ou de soutenir pour aider à atteindre cet objectif. La réponse du gouvernement tient compte des conseils scientifiques fournis dans le programme de rétablissement (publié en 2016), comme la biologie des espèces, les besoins en matière d’habitat, les menaces à la survie, les lacunes dans les connaissances et les approches en matière de rétablissement, lorsqu’il élabore des mesures de rétablissement pour l’espèce. Comme le prévoit la Loi, cet examen vise à rendre compte des progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures de protection et de recouvrement prévues dans la réponse du gouvernement. L’examen peut également aider à déterminer les possibilités d’ajuster la mise en œuvre des mesures de protection et de rétablissement pour atteindre l’objectif de rétablissement de l’espèce.

Massasauga (population carolinienne)

2000 Inscription comme espèce menacée
 
2008 Protection de l'espèce
 
2013 Protection de l'habitat en vertu de la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD depuis 2013.
 
2014 Inscription comme espèce en voie de disparition
 
2016 Achèvement du programme de rétablissement
 
2018 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2023 Achèvement de l'examen
 

Massasauga (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent)

2000 Inscription comme espèce menacée
 
2008 Protection de l'espèce
 
2013 Protection de l'habitat en vertu de la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD depuis 2013.
 
2014 Inscription comme espèce menacée
 
2016 Achèvement du programme de rétablissement
 
2018 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2023 Achèvement de l'examen
 

De plus amples renseignements sur les massasaugas (populations carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent), notamment les menaces auxquelles la population est confrontée et les mesures prises pour aider à protéger et à rétablir cette espèce, sont disponibles sur la page Web du gouvernement de l’Ontario pour les massasaugas. Un résumé des progrès réalisés vers la protection et le rétablissement des massasaugas (populations carolinienne et des Grands Lacs et du Saint-Laurent) et une mise à jour annuelle sur le programme des espèces en péril dans son ensemble (c.-à-d. l’introduction au rapport d’étape de 2023) est disponible sur la page Web Examen des progrès en matière de protection et de rétablissement des espèces en péril de l’Ontario.

Instantané : Progrès vers la protection et le rétablissement des massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent)

Progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

  • L’objectif de rétablissement énoncé dans la Déclaration du gouvernement (réponse du gouvernement) pour la population carolinienne de massasaugas est d’accroître la probabilité de stabiliser et de maintenir la répartition régionale actuelle de l’espèce dans le sud de l’Ontario. Le gouvernement appuie la mise en œuvre de mesures de gestion de la population (p. ex. l’augmentation par la reproduction en captivité et la remise en liberté), ainsi que l’évaluation et l’adaptation de ces mesures pour le complexe de la prairie Ojibway. Le gouvernement appuie l’étude continue, l’évaluation et, s’il y a lieu, la mise en œuvre des mesures de gestion de la population (p. ex. élevage des nouveau-nés en captivité) pour la sous-population de tourbière Wainfleet.
  • L’objectif de rétablissement dans la réponse du gouvernement pour les massasaugas (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent) est de maintenir des populations autosuffisantes dans l’ensemble de l’aire de répartition actuelle de l’espèce au moyen de stratégies de gestion de l’habitat (y compris la connectivité) et en réduisant les menaces.
  • Des progrès ont été accomplis dans la mise en œuvre de toutes les mesures gouvernementales. Des progrès ont également été réalisés dans la mise en œuvre de tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et de toutes les mesures connexes. Voici des exemples de progrès :
    • élaboration et mise en œuvre d’un programme de rétablissement complet pour la population carolinienne des massasaugas dans la prairie Ojibway. Ce travail, qui a été dirigé par Conservation de la faune au Canada et appuyé par le Programme d’intendance des espèces en péril, s’est penché systématiquement sur la plupart des mesures de la réponse du gouvernement pour cette sous-population. Ces efforts comprennent un programme de recensement et de surveillance à long terme, une initiative de reproduction en captivité et de mise en liberté, la restauration et la création d’habitats, l’atténuation des menaces, ainsi qu’un vaste travail de mesures de sensibilisation et d’éducation pour promouvoir le rétablissement et contrer les menaces comme la persécution et la collecte illégale 
    • plusieurs projets menés par 8Trees inc. sur la sous-population de tourbière Wainfleet, notamment des études et des activités de surveillance, de recherche et d’atténuation des menaces. Ces travaux ont fourni des renseignements cruciaux sur l’abondance des espèces et les tendances des populations et ont contribué à renverser le déclin récent de la population à cet endroit 
    • mise en œuvre de techniques d’atténuation des menaces pour aider à réduire l’impact de la mortalité routière dans plusieurs sites de l’aire de répartition des massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs et du Saint-Laurent). Par exemple, l’installation de 4 km de clôtures d’exclusion des serpents, de quatre corridors écologiques à grilles ouvertes et de six panneaux « ralentissez – serpents » dans le parc provincial Killbear a réduit la mortalité des massasaugas sur les routes et accru la connectivité de l’habitat
  • Compte tenu des progrès réalisés à ce jour, l’orientation générale fournie dans la réponse du gouvernement devrait continuer d’orienter les efforts de rétablissement de la population des massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs et du Saint-Laurent). Par exemple, d’autres travaux sont nécessaires pour :
    • améliorer la viabilité des sous-populations de massasauga (population carolinienne) de la prairie Ojibway et la tourbière Wainfleet. Pour ce faire, il faut poursuivre les approches continues de gestion des populations, notamment un programme de reproduction en captivité et de mise en liberté de la prairie Ojibway, ainsi que des techniques ciblées d’atténuation des menaces à la tourbière de Wainfleet 
    • élaborer, mettre en œuvre et évaluer des pratiques de gestion exemplaires pour réduire les répercussions des menaces sur les espèces. Dans le cas de menaces répandues et omniprésentes comme la mortalité routière et les changements climatiques, cela nécessitera des efforts de collaboration entre le gouvernement, les organisations non gouvernementales, les chercheurs, les intervenants, et le public pour élaborer et mettre en œuvre des solutions novatrices et efficaces à l’échelle locale et à l’échelle du paysage

Occurrences et distribution

  • La population des massasaugas (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent) est relativement répandue et abonde localement le long de la rive est de la baie Georgienne et dans le nord de la péninsule Bruce, avec une aire de répartition estimée à environ 15 600 kilomètres carrés d’après des observations récentes. Le Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu plus de 12 700 mentions de l’espèce fondées sur des observations faites entre 1889 et 2022.
  • L’information sur la présence de massasaugas (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent) a été évaluée à l’échelle du paysage à l’aide de parcelles quadrillées de 10 kilomètres sur 10 kilomètres pour estimer la répartition de l’espèce. Les parcelles ont permis d'estimer où l’espèce a été récemment observée (c.-à-d. a été observée au cours des 20 dernières années) ainsi que les parcelles où l’espèce est considérée comme historique (c.-à-d. qu’elle n’a pas été observée au cours des 20 dernières années). Depuis 2008, l’espèce a été observée dans 12 parcelles supplémentaires où elle n’avait pas été observée par le passé et dans 40 parcelles qui étaient auparavant considérées comme historiques. De plus, neuf parcelles sont passées de secteurs où la population était existante à des secteurs historiques en raison d’un manque d’observations au cours des 20 dernières années.
  • La population des massasaugas (population carolinienne) a une aire de répartition extrêmement restreinte dans le sud de l'Ontario et n'est présente qu'en deux endroits : la tourbière de Wainfleet, dans la péninsule du Niagara, et dans le complexe de la prairie Ojibway, dans la ville de Windsor et la ville de Lasalle, dont la répartition est très limitée. Le Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu plus de 949 mentions de l’espèce fondées sur des observations faites entre 1960 et 2022. Bien qu’il y ait actuellement deux sous-populations de l’espèce qui sont considérées comme existantes, aucune observation de l’espèce n’a été faite dans le complexe de la prairie Ojibway depuis 2019, malgré des efforts de recherche considérables, ce qui laisse entendre que cette sous-population est, selon les données, disparue.

Projets d’intendance appuyés par le gouvernement

  • Dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement de l’Ontario a permis à ses partenaires d’intendance de mener 59 projets (en fournissant un financement de 3 696 125 $) qui ont soutenu la protection et le rétablissement de plusieurs espèces en péril, notamment les massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent). Cinquante-deux projets (avec un financement de 2 849 287 $) portaient sur de multiples espèces en péril, notamment les massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent), cinq projets (743 422 $) portaient exclusivement sur les massasaugas (population carolinienne) et deux projets (103 416 $) portaient exclusivement sur les massasaugas des Grands Lacs et du Saint-Laurent. 
  • Le soutien du gouvernement a aidé ses partenaires d’intendance à faire participer 2 472 personnes qui ont consacré 31 795 heures à des activités de protection et de rétablissement d’espèces en péril, notamment les massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs et du Saint-Laurent). La valeur estimée de ces contributions volontaires, ainsi que du financement supplémentaire et du soutien en nature est de 5 890 846 $.
  • Les partenaires d’intendance ont indiqué que grâce à leurs actions, 800,5 hectares d’habitat ont été améliorés pour les massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent) et d’autres espèces en péril qui habitent le même écosystème.
  • Les partenaires d’intendance ont déclaré avoir sensibilisé 433 238 personnes à de multiples espèces en péril, dont les massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent).

Soutenir les activités humaines tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

  • Le gouvernement de l’Ontario a délivré 49 permis pour les massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent) : quarante-trois permis pour aider à la « protection ou au rétablissement » en vertu de l’alinéa 17(2)b), et six permis pour un « avantage plus que compensatoire » en vertu de l’alinéa 17(2)c) de la LEVD.
  • Dix-sept ententes ont été conclues pour les massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs et du Saint-Laurent). Ces ententes ont été autorisées conformément au Règlement de l’Ontario 242/08 (avant la modification du 1er juillet 2013).
  • Cent quatre-vingt-douze activités ont été enregistrées pour les massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent). Les activités ont été enregistrées sous les rubriques « Activités de protection et de rétablissement des espèces » (article 23.17), « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18), « Puits d’extraction et carrières » (article 23.14), « Installations de drainage » (article 23.9), « Protection des écosystèmes » (article 23.11), « Possession à des fins éducatives ou autres » (article 23.15) et « Disposition transitoire : activité en cours au moment où les interdictions commencent à s’appliquer » (article 23.13) conformément au Règlement de l’Ontario 242/08 pris en vertu de la LEVD.

Rapport sur les progrès réalisés en matière de protection et de rétablissement des populations des massasaugas (populations carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent)

Objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement pour le rétablissement des massasaugas (population carolinienne) est d’accroître la probabilité de stabiliser et de maintenir la répartition régionale actuelle de l’espèce dans le sud de l’Ontario. Le gouvernement appuie la mise en œuvre de mesures de gestion de la population (p. ex. l’augmentation par la reproduction en captivité et la remise en liberté), ainsi que l’évaluation et l’adaptation de ces mesures pour le complexe de la prairie Ojibway. Le gouvernement appuie l’étude continue, l’évaluation et, s’il y a lieu, la mise en œuvre des mesures de gestion de la population (p. ex. élevage des nouveau-nés en captivité) pour la sous-population de tourbière Wainfleet.

L’objectif du gouvernement pour le rétablissement des massasaugas (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent) est de maintenir des populations autosuffisantes dans l’ensemble de l’aire de répartition actuelle de l’espèce au moyen de stratégies de gestion de l’habitat (y compris la connectivité) et en réduisant les menaces.

La mise en œuvre de mesures pilotées et appuyées par le gouvernement démontre des progrès vers l’atteinte des objectifs souhaités et de l’objectif de rétablissement établi dans la réponse du gouvernement.

Progrès vers la mise en œuvre des mesures gouvernementales

Des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre de toutes les mesures prises par le gouvernement et définies dans la réponse du gouvernement. Voici des mesures communes que le gouvernement doit prendre en main pour atteindre l’objectif de rétablissement d’une espèce :

  • Continuer de gérer l’habitat du massasauga dans les zones provinciales protégées et effectuer le suivi des populations, si possible.
  • Renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification et d’évaluation environnementales quant aux exigences de protection prévues à la LEVD.
  • Encourager la soumission de données sur les massasaugas au dépôt central de l’Ontario par des projets scientifiques entre citoyens, desquels il reçoit des données (comme Ontario Reptile and Amphibian Atlas, iNaturalist), ou directement, par l’entremise du Centre d’information sur le patrimoine naturel.
  • Entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en péril en Ontario.
  • Continuer de protéger le massasauga (population carolinenne et population des Grands Lacs – Saint-Laurent) et son habitat par l’application de la LEVD. Poursuivre la mise en place de mesures de protection de l’habitat à l’aide d’une description de l’habitat propre à le massasauga, promouvoir le respect de ces mesures et les mettre en pratique.
  • Appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, municipalités et industries partenaires et les collectivités autochtones, pour qu’ils entreprennent des activités visant à protéger et rétablir le massasauga (population carolinenne et population des Grands Lacs – Saint-Laurent). Ce soutien prendra la forme de financement, d’ententes, de permis avec des conditions appropriées, et de services.
  • Encourager la collaboration, et établir et communiquer des mesures prioritaires annuelles pour l’appui gouvernemental afin de réduire le chevauchement des travaux.

Parcs Ontario a joué un rôle important dans la mise en œuvre de plusieurs de ces mesures gouvernementales, notamment la gestion et la protection de l’habitat des massasaugas, la réalisation d’activités de communication et de sensibilisation pour sensibiliser davantage le public à cette espèce et à ses besoins en matière de rétablissement et l’appui à d’autres personnes pour entreprendre des activités de protection et de rétablissement de l’espèce.

Par exemple, le parc provincial Killbear travaille à la protection des massasaugas (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent) depuis 1992. Le parc utilise une combinaison de techniques pour contribuer au rétablissement des massasaugas, notamment l’éducation et la sensibilisation, les efforts d’atténuation pour réduire les principales menaces, la surveillance à long terme et la recherche pour combler les lacunes critiques en matière de connaissances. Parmi les efforts de sensibilisation et d’éducation déployés par le parc pour les massasaugas, mentionnons :

  • des centaines de conférences éducatives pour les visiteurs du parc, les associations de chalets, les groupes scolaires et les clubs de la nature
  • une formation spécialisée pour des groupes comme la Garde côtière et le personnel des travaux publics et municipaux (p. ex., comment travailler en toute sécurité dans l’habitat du serpent à sonnette)
  • des expositions sur le massasauga au Killbear Discovery Centre 
  • des kiosques d’information lors d’événements publics 
  • des articles de blogue sur le site Web de Parcs Ontario (p. ex., Living with Zhiishiigweg (Massasauga Rattlesnake): an Anishinaabek perspective, 8 avril 2022) 
  • des publications dans les médias sociaux sur les pages Twitter, Instagram et Facebook du parc Killbear
  • des documentaires vidéo et télévisés (p. ex., TVO Documentary Series: Striking Balance : Georgian Bay Biosphere Saison 1 épisode 5, qui met en avant les efforts du parc Killbear pour protéger les serpents à sonnettes ; première diffusion le 1er novembre 2016)

Le parc provincial Killbear a également contribué au rétablissement de l’espèce en atténuant les principales menaces pour la sous-population, notamment la mortalité routière. Depuis 2007, le personnel du parc a installé et entretenu 4 km de clôtures d’exclusion des serpents et quatre corridors écologiques à grilles ouvertes le long de trois tronçons de route. Six panneaux « ralentissez – serpents » ont été installés le long des routes du parc afin d’accroître la sensibilisation au risque que les routes présentent pour les serpents. Le personnel du parc répond également à la menace de mortalité routière, ainsi qu’aux conflits entre les humains et la faune, en recueillant et en déplaçant les serpents qui se trouvent sur les routes du parc ou à proximité des terrains de camping vers des endroits qui sont à une certaine distance de ces dangers potentiels. Le parc est doté d’un programme de surveillance à long terme de la population et a appuyé des recherches approfondies visant à évaluer l’efficacité des mesures d’atténuation, comme les clôtures routières et les corridors écologiques. Ces travaux ont permis de comprendre les menaces actuelles et de démontrer que les travaux d’atténuation dans le parc ont permis de réduire la mortalité routière et d’accroître la connectivité de l’habitat.

Le gouvernement de l’Ontario a entrepris deux études récentes pour étudier la menace d’Ophidiomycose (une maladie causée par une infection fongique, officiellement appelée maladie fongique du serpent) pour les serpents de l’Ontario. Davy et coll. (2021) ont mené un examen de l’Ophidiomycose chez les serpents et ont examiné les serpents de l’Ontario pour déterminer la présence du champignon à l’origine de la maladie. L’étude a révélé la présence du champignon dans 10 à 18 % des serpents en liberté en Ontario, mais la présence du champignon n’a pas entraîné une mortalité généralisée. Aucun des 83 massasaugas testés dans l’est de la baie Georgienne et dans la péninsule Bruce ne présentait de lésions (symptôme d’Ophidiomycose), mais trois ont donné des résultats positifs pour le champignon qui cause Ophidiomycose, ce qui indique que la maladie n’est pas répandue actuellement dans ces populations. Une autre étude menée par Rachel Dillon, doctorante, publiée en 2022, a quantifié la prévalence des lésions et du champignon qui cause l’Ophidiomycose chez les serpents au parc provincial Rondeau. Le champignon a été le plus souvent détecté chez les couleuvres fauves, et les signes cliniques de la maladie ont culminé au printemps et se sont presque entièrement résorbés à la fin de l’été, ce qui suggère que les serpents entrent en hibernation dans un bon état physique. Ensemble, ces recherches suggèrent que l’Ophidiomycose n’est pas une menace importante pour les massasaugas (populations carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent) à l’heure actuelle.

Les sections suivantes décrivent les progrès supplémentaires réalisés dans la mise en œuvre des mesures de rétablissement pilotées par le gouvernement.

Guides et ressources

La protection et le rétablissement efficaces des espèces en péril et de leur habitat exigent des connaissances exhaustives et à jour sur l’occurrence et la répartition des espèces. De nombreuses espèces de serpents en péril sont rares, se trouvent à de faibles densités et sont difficiles à détecter. En réponse au besoin de méthodes de recensement fiables et scientifiques pour les serpents en péril de l’Ontario, notamment les massasaugas, le gouvernement de l’Ontario a élaboré un Protocole de suivi pour les espèces de serpents en péril en Ontario en 2016.

Le gouvernement de l’Ontario a également élaboré des documents d’orientation technique pour aider les intervenants à éviter et à atténuer les menaces pour les serpents en recherche et sauvetage, notamment les massasaugas. Il s’agit notamment des « Meilleures pratiques de gestion pour l’atténuation des effets des routes sur les espèces amphibiennes et reptiliennes en péril en Ontario » et des meilleures pratiques de gestion pour l’installation et l’entretien de « Clôtures d'exclusion pour les reptiles et les amphibiens ».

Occurrences et distribution

Massasauga (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent)

En Ontario, les massasaugas (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent) sont relativement répandus et abondent localement le long de la rive est de la baie Georgienne et sur la péninsule Bruce Nord. Compte tenu de la vaste répartition de l’espèce dans ces régions, les renseignements sur la présence de l’espèce ont été évalués à l’échelle du paysage à l’aide de « parcelles » quadrillées de 10 kilomètres sur 10 kilomètres pour estimer la répartition de l’espèce. Les parcelles ont permis d’estimer où l’espèce a été récemment observée (c.-à-d. a été observée au cours des 20 dernières années) ainsi que les parcelles où l’espèce est considérée comme historique footnote 1 . Les massasaugas (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent) ont récemment été observés dans 156 parcelles, et il y a des observations historiques de l’espèce pour 199 parcelles avec. Trente-six de ces parcelles ont fait l’objet d’observations historiques, toutes situées le long de la limite sud de la répartition de l’espèce, représentent des endroits où l’espèce a disparu ou est susceptible de l’avoir été. Les 163 parcelles restantes qui ont fait l’objet d’observations historiques représentent des zones où l’espèce pourrait encore exister malgré l’absence d’observations récentes. Cet espace équivaut à une aire de répartition potentielle footnote 2 d’environ 15 600 kilomètres carrés d’après les observations récentes de l’espèce, et de 19 900 kilomètres carrés supplémentaires d’après les observations historiques dans les régions où l’espèce pourrait encore exister.

Le dépôt central du gouvernement, le Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu 12 726 enregistrements de massasaugas (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent). Ces données sont fondées sur des observations faites entre 1880 et 2022 et elles proviennent de diverses sources. Depuis 2008, le CIPN a reçu 5 831 mentions de cette espèce, soit presque le double du nombre total de mentions dans le dépôt provincial. Ces données ont permis de parfaire nos connaissances sur la répartition passée et présente des massasaugas (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent) en Ontario, ce qui aide à orienter les efforts de protection et de rétablissement de cette espèce. D’après les recensements reçus depuis 2008, la présence de l’espèce a été confirmée de nouveau dans 40 parcelles qui ont été désignées comme historiques en 2008, et l’espèce a été observée dans 12 parcelles supplémentaires où elle n’avait pas été observée auparavant. L’identification de 12 parcelles dans lesquelles l’espèce n’avait pas été observée auparavant ne représente probablement pas une augmentation de la répartition de l’espèce dans le paysage, mais plutôt une augmentation des connaissances sur la répartition de l’espèce en fonction des efforts de recherche récents. Depuis 2008, neuf parcelles sont passées de secteurs où la population était existante à des secteurs historiques en raison d’un manque d’observations au cours des 20 dernières années. Il est possible que l’espèce persiste dans ces neuf parcelles malgré l’absence de recensements récents de l’occurrence.

Massasauga (population carolinienne)

Dix-huit sous-populations footnote 3 de massasaugas (population carolinienne) ont été documentées en Ontario. Toutefois, seulement deux de ces populations existent (c.-à-d. que l’espèce a été observée au cours des 20 dernières années), tandis que les 16 autres sont disparues. Les populations existantes se trouvent dans la tourbière de Wainfleet, dans la péninsule du Niagara, et dans le complexe de la prairie Ojibway, dans la ville de Windsor et la ville de Lasalle, dont la répartition est très limitée.

Le dépôt central du gouvernement, le CIPN, a reçu 949 déclarations de massasaugas (population carolinienne). Ces déclarations sont fondées sur des observations effectuées entre 1960 et 2022 et elles proviennent de diverses sources. Depuis 2008, le CIPN a reçu 459 mentions de cette espèce. Ces données ont permis de parfaire nos connaissances sur la répartition passée et présente des massasaugas (population carolinienne) en Ontario, ce qui aide à orienter les efforts de protection et de rétablissement de cette espèce. Selon les enregistrements reçus depuis 2008, la présence de l’espèce a été confirmée de nouveau dans les deux sous-populations existantes. Cependant, les chercheurs n’ont pas repéré footnote 4 d’individus dans la sous-population de la prairie Ojibway au cours des trois dernières années (2020-2022) malgré les efforts de recherche considérables, ce qui laisse entendre que cette sous-population est, selon les données, disparue. 

Il est possible que des observations de massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs et du Saint-Laurent) n’aient pas été soumises au gouvernement. Toute personne est invitée à soumettre ses observations de massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent) et de toute autre espèce en péril au CIPN afin qu'elles soient intégrées au registre provincial des observations. La soumission des observations peut être requise par une autorisation ou une approbation. La réponse du gouvernement prévoit notamment d'encourager la déclaration d'observations de cette espèce. La présentation d’observations d’espèces accroît notre connaissance de l’endroit où elles se trouvent et peut jouer un rôle important dans l’évaluation de la viabilité des populations d’espèces.

  • 459
    signalements du massasauga (population carolinienne) ont été communiqués au CIPN depuis 2008
  • 5 831
    signalements du massasauga (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent) ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Projets d’intendance financés par le gouvernement

Une mesure importante pilotée par le gouvernement dans la réponse du gouvernement pour les massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent) consiste à aider les partenaires à entreprendre des activités de protection et de rétablissement de l’espèce. Dans le cadre du Programme d’intendance pour les espèces en péril (PIEEP), le gouvernement a appuyé 59 projets (avec un financement de 3 696 125 $) visant à contribuer à la protection et au rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont les massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs et du Saint-Laurent). Cinquante-deux de ces projets (2 849 287 $) ont été conçus pour procurer des avantages à de multiples espèces en péril (p. ex., projets de restauration de l’habitat à l’échelle du paysage, sensibilisation et éducation axées sur un certain groupe d’espèces), cinq projets (743 422 $) portaient exclusivement sur la population carolinienne de massasaugas et deux projets (103 416 $) portaient exclusivement sur la population de massasaugas des Grands Lacs et du Saint-Laurent. En plus du financement gouvernemental, les partenaires ont indiqué qu’ils avaient réussi à obtenir du financement supplémentaire et un soutien en nature pour des projets axés exclusivement sur la population carolinienne de massasaugas (1 208 256 $) et la population de massasaugas des Grands Lacs et du Saint-Laurent (185 664 $), de même que les partenaires ayant des projets conçus pour bénéficier à de multiples espèces en péril, dont les massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent) (4 49 6926 $). Le soutien en nature comprend à la fois des contributions financières et la valeur estimative du temps et de l’expertise fournis par les volontaires.

Les partenaires d’intendance ont indiqué que le financement provincial les a aidés à obtenir un soutien en nature en faisant participer 466 personnes qui ont consacré 7 133 heures à des activités de protection et de rétablissement axées exclusivement sur la population carolinienne de massasaugas et 81 personnes qui ont consacré 824 heures à des activités de protection et de rétablissement axées exclusivement sur la population de massasaugas des Grands Lacs et du Saint-Laurent, dont la valeur est estimée à 138 115 $ et à 15 322 $, respectivement. De plus, 1 925 personnes ont consacré 23 838 heures à des activités de protection et de rétablissement pour de multiples espèces en péril, notamment les massasaugas (populations carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent), dont la valeur est estimée à 1 043 796 $.

Les partenaires ont également indiqué que, grâce à leurs efforts et à ceux de leurs volontaires pour mettre en œuvre la réponse du gouvernement, ils ont réussi à améliorer ou à gérer plus de 800 hectares d’habitat qui profiteront à de nombreuses espèces en péril, notamment la population carolinienne de massasaugas, ainsi que 0,5 ha qui profitera à plusieurs espèces, dont les massasaugas (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent). Les partenaires d’intendance ont déclaré avoir sensibilisé 7 216 personnes à la population carolinienne de massasaugas et 97 254 personnes à la population de massasaugas des Grands Lacs et du Saint-Laurent, en plus des activités de sensibilisation sur plusieurs espèces, notamment les massasaugas (populations carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent) à 328 768 personnes.

Le reste de la présente section met en évidence deux projets appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril qui contribuent aux mesures de rétablissement de l’espèce appuyées par le gouvernement.

Rétablissement de la population de massasaugas (population carolinienne) dans la prairie Ojibway

Grâce au soutien annuel du PIEEP de 2013 à 2023, Conservation de la faune au Canada (CFC) a élaboré et mis en œuvre un programme de rétablissement complet pour la population carolinienne des massasaugas de la prairie Ojibway, qui a commencé à aborder systématiquement la plupart des mesures de réponse du gouvernement pour cette sous-population. Ces efforts comprennent un programme de recensement et de surveillance à long terme pour la population carolinienne de massasaugas dans la prairie Ojibway, qui a grandement amélioré notre connaissance de la répartition et de l’abondance locales de l’espèce. Malheureusement, ces travaux ont démontré que la population qui était auparavant petite et en déclin a continué de diminuer au cours des premières années de surveillance et qu’elle est maintenant possiblement disparue, car aucun individu n’a été observé depuis 2019. Par conséquent, les efforts de rétablissement de CFC ont principalement porté sur l’établissement d’un programme de reproduction en captivité et de remise en liberté afin de rétablir une population viable et autosuffisante de massasaugas dans la prairie Ojibway. À cette fin, CFC a mené des études de recherche sur la qualité de l’habitat d’hibernation, ainsi que sur la survie des serpents pendant l’hiver, afin d’éclairer le choix des sites de lâcher appropriés. En raison du manque de disponibilité de serpents élevés en captivité adaptés, CFC a aidé à établir une population nicheuse en captivité en Ontario en partenariat avec le zoo de Toronto, le parc naturel Scales et le plan de sauvegarde de l’espèce (PSE) pour le massasauga de l’Union Internationale pour la conservation de la nature. 

Pour effectuer ce travail de gestion de la population et accroître la probabilité que la prairie Ojibway puisse soutenir une population viable et autosuffisante à long terme, CFC, en collaboration avec de multiples partenaires, a mis en œuvre une vaste gamme d’activités de gestion et de restauration de l’habitat. Par exemple, CFC et six organisations partenaires ont géré et restauré en moyenne 29,2 ha d’habitat par année dans l’ensemble du complexe de la prairie Ojibway de 2015 à 2019, et les activités de gestion et de restauration se poursuivent à ce jour. Ces travaux comprenaient la création ou l’amélioration de plus de 200 structures de débris ligneux, ce qui a considérablement augmenté la quantité d’habitats de thermorégulation et de gestation disponible pour la sous-population. Les efforts de gestion de l’habitat de CFC comprenaient également des recherches sur la disponibilité et la connectivité de l’habitat à l’échelle du paysage (Choquette et.coll. 2020), ce qui aide à éclairer les décisions à long terme en matière de protection et de gestion de l’habitat. Par exemple, l’organisation a désigné une emprise hydroélectrique de 5 km de long qui fournit un corridor de connectivité important pour les massasaugas. Sur la base de ces travaux, CFC a établi un partenariat à long terme avec Hydro One pour améliorer la qualité de l’habitat dans cette emprise.

L’identification et l’atténuation des menaces locales ont également été une partie importante des efforts de rétablissement de CFC. Par exemple, CFC a effectué une surveillance à long terme de la mortalité routière dans l’ensemble du complexe de la prairie Ojibway afin de déterminer les points chauds de mortalité routière pour concentrer les efforts d’atténuation (Choquette et Valliant, 2016). Ces renseignements ont servi à l’installation subséquente de huit panneaux de signalisation pour les passages à niveau d’animaux sauvages afin d’informer les automobilistes des risques pour les serpents, ainsi que de 783 m de clôtures permanentes pour aider à garder les serpents hors des routes et les guider vers les zones naturelles. CFC a également pris des mesures pour contrer la menace de conflit entre les humains et les serpents en effectuant des recherches sur cette question et en utilisant les résultats pour trouver des solutions. Ces solutions comprennent l’installation de panneaux éducatifs à des endroits clés (Choquette et Hand 2021), la conception et la distribution de milliers de documents de sensibilisation aux utilisateurs du parc et aux propriétaires fonciers, et l’élaboration d’un programme local pour aider les propriétaires fonciers locaux qui rencontrent des massasaugas sur leur propriété. 

Rétablissement des massasaugas (population carolinienne) dans la tourbière de Wainfleet

Avec le soutien du PIEEP de 2017 à 2022, 8Trees inc. a mis en œuvre plusieurs mesures de rétablissement importantes pour la sous-population de tourbière Wainfleet des massasaugas (population carolinienne). Il s’agit notamment d’un programme intensif de surveillance des populations, qui s’inscrit dans la continuité de la surveillance à long terme effectuée par le MRNF de 1998 à 2016. Le personnel de 8Trees inc. a mené des enquêtes annuelles pour les massasaugas dans la tourbière en utilisant une combinaison de logiciels de reconnaissance visuelle des motifs et des transpondeurs passifs intégrés (petites puces implantées sous la peau d’un serpent) pour identifier et suivre la présence d’individus d’une année à l’autre. À l’aide de ces techniques de marquage et de recapture, le personnel de 8Trees a été en mesure d’estimer l’abondance de la population et les tendances démographiques à long terme. Dans le cadre de son programme de surveillance, 8Trees inc. a également recueilli des données démographiques qui comblaient les principales lacunes en matière de connaissances, notamment les taux de survie annuels, la taille des portées et l’âge de la maturité. Grâce à ces renseignements, 8Trees inc. a pu effectuer une analyse de viabilité de la population pour cette sous-population locale. Ces travaux ont porté sur plusieurs mesures hautement prioritaires de la réponse du gouvernement et ont fourni des renseignements importants qui aideront à orienter les activités de gestion en cours de la sous-population de tourbière Wainfleet.

En plus du programme de surveillance, 8Trees inc. a également mené des recherches pour combler les principales lacunes en matière de connaissances et éclairer l’atténuation des menaces dans la tourbière de Wainfleet, notamment des études sur la qualité de l’habitat d’hibernation et la tolérance des massasaugas aux inondations. Cette recherche consistait à capturer des serpents nouveau-nés, à les garder en captivité jusqu’à ce qu’il soit temps pour eux d’entrer en hibernation, puis à les placer dans des tubes d’hibernation artificiels spécialement conçus dans l’habitat d’hibernation de la tourbière. Cette méthode d’« hibernation assistée », qui a été mise au point par 8Trees inc., a permis aux chercheurs d’étudier le comportement d’hibernation et la survie dans la nature et a fourni des renseignements clés sur la pertinence des sites d’hibernation de la sous-population de tourbière Wainfleet. Elle a également mené à l’identification de grandes zones qui fonctionnent comme des « pièges écologiques », c’est-à-dire des zones qui semblent convenir aux serpents, mais qui ont une forte probabilité d’entraîner une mortalité hivernale. Les chercheurs ont conclu que ces « pièges écologiques » existent principalement en raison des activités de drainage locales et d’autres influences anthropiques sur les niveaux d’eau, et que la restauration de l’hydrologie naturelle de la tourbière est essentielle au rétablissement de cette population locale. À cette fin, 8Trees inc. a collaboré avec la municipalité locale et d’autres intervenants pour explorer les possibilités de restauration de l’hydrologie naturelle de la tourbière. Ces travaux ont également servi d’approche provisoire pour aider à contrer cette menace ; l’approche de l’« hibernation assistée » a forcé les serpents à choisir des habitats d’hibernation qui offrent des conditions sécuritaires pour l’hibernation, ce qui a fait passer les taux de survie à l’hibernation de moins de 20 % à plus de 75 %.

Programme d’intendance des espèces en péril

  • 52

    projets incluant le massasauga (population carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent)

  • 7

    projets pour le massasauga (population carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent) exclusivement

  • 2 849 287 $

    pour des projets visant plusieurs espèces, dont le massasauga (population carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent)

  • 743 422 $

    pour le massasauga (population carolinienne) exclusivement

  • 103 416 $

    pour le massasauga (population des Grands Lacs – Saint-Laurent) exclusivement

  • 5 890 846$

    en appui et financement supplémentaires

  • 2 472

    bénévoles

  • 31 795

    heures de bénévolat

  • 433 238

    personnes atteintes par la sensibilisation

  • 801

    hectares d'habitat amélioré

Soutenir les activités humaines tout en apportant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce

Soutenir les partenaires au moyen d’autorisations et de leurs conditions connexes est une mesure importante pilotée par le gouvernement.

Quarante-neuf permis ont été délivrés pour les massasaugas depuis que l’espèce a été inscrite comme une espèce protégée en vertu de la LEVD : quarante-trois permis pour aider à la « protection ou au rétablissement » (17(2)b) et six permis pour un « avantage plus que compensatoire » (17(2)c)).

Les permis de « protection ou de rétablissement » sont délivrés si l’activité vise à aider à la protection ou au rétablissement d’une espèce en péril. Sur les 43 permis pour aider à la « protection ou au rétablissement », 10 ont été délivrés exclusivement pour les massasaugas avant la séparation de l’espèce en population carolinienne et des Grands Lacs et du Saint-Laurent en 2014, tandis que 12 ont été délivrés pour de multiples espèces, y compris les massasaugas avant 2014. À la suite de la séparation des massasaugas en deux populations en 2014, cinq permis ont été délivrés exclusivement pour la population carolinienne de massasaugas, deux pour de multiples espèces, dont la population carolinienne de massasaugas, et deux pour les massasaugas seulement (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent). Il y a eu 12 permis pour de multiples espèces, y compris la population de massasaugas des Grands Lacs et du Saint-Laurent. Ces permis ont notamment été accordés à divers partenaires d'intendance et chercheurs pour mettre en œuvre plusieurs des mesures de reconstitution décrites dans la réponse du gouvernement, y compris des projets de restauration, de création ou de gestion de l'habitat du massasauga, des programmes d'étude et de surveillance visant à combler les lacunes dans les connaissances relatives à la répartition et à l'abondance, des études sur l'écologie spatiale du serpent et l'utilisation de l'habitat, ainsi que l'évaluation du flux génétique et de la connectivité de l'habitat. Des recherches ont également été menées sur les stratégies d’hivernage des serpents nouveau-nés, l’efficacité des mesures d’atténuation le long des routes et les techniques d’amélioration et de gestion de l’habitat. De nombreuses personnes et organisations participent également à des activités d’éducation et de sensibilisation du public afin de réduire les menaces, comme la persécution intentionnelle des serpents.

Six permis pour un « avantage plus que compensatoire » ont été délivrés pour les massasaugas. Sur les six permis, un a été délivré pour de multiples espèces, y compris les massasaugas, avant que sa population soit divisée en 2014, un a été délivré exclusivement pour la population de massasaugas des Grands Lacs et du Saint-Laurent, trois ont été délivrés pour de multiples espèces, y compris les massasaugas (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent) et l’un a été délivré pour plusieurs espèces, y compris la population carolinienne de massasaugas. Plusieurs des conditions incluses dans les permis ont été conçues pour mettre en œuvre des mesures appuyées par le gouvernement et définies dans la réponse du gouvernement pour les massasaugas, notamment :

  • la restauration ou la création d’un habitat en plein air convenable pour les massasaugas en éliminant la végétation ligneuse
  • créer des caractéristiques telles que l’habitat de gestation, d’hibernation et de bains de soleil pour les massasaugas et évaluer l’efficacité de ces efforts
  • élaborer du matériel éducatif ciblé et offrir des séances de sensibilisation et de sensibilisation aux collectivités afin d’accroître la connaissance de l’espèce et de réduire la menace de persécution

Voici d’autres conditions conçues pour minimiser les effets négatifs :

  • fournir de la formation et de l’information sur les massasaugas à toute personne entrant sur un site de projet, notamment sur la façon d’identifier les espèces, les mesures à prendre pour éviter de blesser, de harceler ou de tuer les massasaugas, ainsi que les mesures à prendre en cas de rencontre fortuite
  • installer une clôture d’exclusion temporaire pour empêcher les massasaugas d’entrer sur le site du projet
  • inspecter les aires de travail et l’équipement tous les jours avant de commencer les travaux pour s’assurer qu’il n’y a pas de massasaugas
  • demander à une personne qualifiée désignée de déplacer tout massasaugas rencontrés sur le site vers un endroit sûr et demander des soins médicaux pour toute personne blessée ou malade, le cas échéant

Dix-sept accords de drainage ont été conclus pour de multiples espèces, dont les massasaugas. Ces ententes ont été autorisées conformément au Règlement de l’Ontario 242/08 (avant la modification du 1er juillet 2013). Les conditions des ententes comprennent la mise en œuvre des mesures prévues dans le plan d’atténuation, notamment :

  • donner de la formation sur l’identification des espèces et de l’habitat, les effets potentiels de l’activité sur l’espèce et son habitat et la façon de réduire au minimum les effets négatifs sur l’espèce et son habitat
  • effectuer une fouille approfondie de la zone pour déterminer si des massasaugas sont présents et, si un individu est détecté, cesser toutes les activités et permettre au serpent de se disperser seul, ou, selon les circonstances, demander à une personne formée de le retirer des lieux
  • consigner les espèces en péril rencontrées sur le site du projet et en faire rapport au gouvernement de l’Ontario

Renseignements d’inscription

De 2013 à juin 2014, sept activités pouvant avoir une incidence sur les massasaugas ou son habitat ont été enregistrées aux fins du Règlement de l’Ontario 242/08 pris en vertu de la LEVD. Cinq de ces activités ont été enregistrées sous « Protection des espèces, activités de rétablissement » (article 23.17), une a été enregistrée sous « Menaces pour la santé et la sécurité humaines, non imminentes » (article 23.18) et une a été enregistrée sous « Puits d’extraction et carrières » (article 23.14). Ces enregistrements ont permis de mener des activités comme la surveillance de la démographie de la population, de la répartition et de l’utilisation de l’habitat, l’étude de la biodiversité générale d’une zone et l’enlèvement de broussailles dans les emprises d’Hydro.

Depuis juin 2014, 36 activités susceptibles d’affecter la population carolinienne de massasaugas ou son habitat ont été enregistrées aux fins du Règlement de l’Ontario 242/08 pris en vertu de la LEVD. Vingt-quatre de ces activités ont été enregistrées sous « Protection des espèces, activités de rétablissement » (article 23.17), sept ont été enregistrées sous « Ouvrages de drainage » (article 23.9), deux ont été enregistrées sous « Protection des écosystèmes » (article 23.11), deux étaient enregistrés sous « Possession à des fins éducatives ou autres » (article 23.15) et un était enregistré sous « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18). Les inscriptions ont permis des activités comme la mise en œuvre d’une vaste gamme de mesures de rétablissement pour la sous-population de la prairie Ojibway, la prestation de services de sensibilisation et d’éducation, la restauration de l’habitat, la création et la gestion d’activités et la surveillance de sous-populations.

De plus, 149 activités pouvant avoir une incidence sur la population de massasaugas des Grands Lacs et du Saint-Laurent ou son habitat ont été enregistrées aux fins du Règlement de l’Ontario 242/08 pris en vertu de la LEVD depuis juin 2014. Dix-huit de ces activités ont été enregistrées sous « Activités de protection et de rétablissement des espèces » (article 23.17), 121 ont été enregistrées sous « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18), cinq ont été enregistrées sous « Protection des écosystèmes » (article 23.11), trois espèces ont été inscrites sous « Disposition transitoire : activité en cours au moment où les interdictions commencent à s’appliquer » (article 23.13). Une activité a été enregistrée sous « Puits d’extraction et carrières » (article 23.14) et l’autre, sous « Possession à des fins éducatives ou autres » (article 23.15). Les enregistrements ont permis plusieurs activités visant à contribuer à la protection ou au rétablissement de l’espèce, comme l’évaluation de l’efficacité des corridors écologiques, la surveillance des sous-populations et la création, la restauration et la gestion de l’habitat des massasaugas. Ces homologations ont également permis de réaliser une vaste gamme d’autres travaux dans l’habitat des massasaugas, comme l’amélioration des routes et l’enlèvement d’arbres dangereux, tout en tenant compte des besoins de protection et de rétablissement de l’espèce.

Les exemptions conditionnelles exigent que le promoteur se conforme à toutes les conditions du règlement, notamment :

  • créer et mettre en œuvre un plan d’atténuation élaboré par un spécialiste des espèces, qui comprend des mesures visant à réduire au minimum les effets négatifs sur l’espèce et son habitat (p. ex., établir et maintenir une zone de protection autour des caractéristiques de l’habitat, comme un site de gestation ou un hibernacle)
  • surveiller les effets des activités sur les espèces en péril et l’efficacité des mesures prises pour minimiser les effets négatifs sur ces espèces
  • former les employés et les entrepreneurs pour identifier les espèces en péril et leur habitat
  • 43
    permis pour raison de protection ou de rétablissement
  • 6
    permis pour avantage plus que compensatoire
  • 17
    accords
  • 192
    enregistrements

Progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures appuyées par le gouvernement

Les mesures appuyées par le gouvernement sont organisées en fonction d’objectifs de rétablissement globaux. Des progrès ont été réalisés en vue d’atteindre tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et de mettre en œuvre toutes les mesures connexes définies dans la réponse du gouvernement pour les populations des massasaugas (populations carolinienne et des Grands Lacs et du Saint-Laurent).

Objectif : Protéger et améliorer la qualité de l’habitat existant et accroître la connectivité de l’habitat (population carolinienne). Maintenir un habitat approprié et, si possible, accroître la connectivité de l’habitat (population des Grands Lacs – Saint-Laurent).

  • Mesure 1 (hautement prioritaire) – (population carolinienne) Collaborer avec des propriétaires et des gestionnaires de terres, des municipalités et des organismes locaux pour élaborer et mettre en œuvre des stratégies de gestion et de restauration de l’habitat, et évaluer leur efficacité. Voici quelques exemples de stratégies :
    • mettre au point des plans de gestion de l’habitat coordonnés pour les deux sous-populations afin d’accroître la connectivité et les conditions favorables de l’habitat
    • créer des habitats pour la gestation, l’hibernation et l’abri dans des zones appropriées, en gardant à l’esprit qu’il sera nécessaire de les étudier pour en améliorer les conditions
    • maintenir un habitat ouvert à l’aide de méthodes comme le retrait mécanique de la végétation boisée et le brûlage dirigé, au besoin
  • Mesure 2 (hautement prioritaire) – (population carolinienne) Lorsque l’occasion se présente, travailler avec les propriétaires de terres et les partenaires communautaires locaux pour assurer la protection de l’habitat du massasauga au moyen de programmes d’intendance et de protection des terres existantes, y compris les terres qui permettraient d’accroître la connectivité de l’habitat.
  • Mesure 3 – (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent) Collaborer avec des propriétaires et des gestionnaires de terres, des municipalités et des organismes locaux pour élaborer, mettre en œuvre et promouvoir des stratégies de gestion de l’habitat, en mettant l’accent sur les moyens d’accroître la connectivité entre différents types d’habitats pour augmenter le flux génétique.

Dans le cadre de cet objectif, des progrès considérables ont été réalisés en vue de la mise en œuvre de la mesure 1, tandis que des progrès initiaux ont été réalisés en vue des mesures 2 et 3.

Des progrès considérables ont été réalisés en vue de la première mesure grâce aux efforts combinés de plusieurs personnes et organisations, notamment deux projets à long terme appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril (PIEEP). Depuis 2013, Conservation de la faune Canada travaille à la gestion, à la restauration et à la création d’un habitat pour la sous-population de la prairie Ojibway des massasaugas (population carolinienne). Ces efforts comprennent :

  •  la recherche sur la connectivité de l’habitat (Choquette et coll., 2020), la mortalité routière (Choquette et Valliant, 2016) et la pertinence de l’habitat d’hibernation dans le complexe de la prairie Ojibway, qui éclaire la gestion continue de l’habitat pour la population carolinienne de massasaugas et d’autres reptiles en péril
  • la création, la restauration et la gestion de l’habitat des massasaugas (population carolinienne) dans l’ensemble du complexe de la prairie Ojibway, notamment l’enlèvement de la végétation envahissante pour maintenir l’habitat ouvert ; ainsi que la création ou l’amélioration de plus de 200 structures de débris ligneux pour fournir une thermorégulation et un habitat de gestation
  • travailler en collaboration avec les intervenants locaux pour établir un plan de connectivité de l’habitat reliant les principales parcelles d’habitat

De même, avec le soutien du PIEEP, 8Trees inc. a géré, restauré et créé un habitat sur plus de 700 ha pour appuyer le rétablissement de la population carolinienne des massasaugas, sous-population de tourbière Wainfleet. Ces travaux comprennent une collaboration stratégique avec des partenaires et des intervenants locaux pour gérer les niveaux d’eau dans la tourbière afin de maintenir des conditions d’hibernation convenables pendant la période d’hivernage, l’enlèvement de la végétation ligneuse afin de maintenir un habitat ouvert pour la thermorégulation, et la recherche sur la qualité de l’habitat d’hibernation pour éclairer la gestion continue.

La recherche de CFC sur la disponibilité et la connectivité de l’habitat a également permis de réaliser des progrès initiaux vers la mesure 2 en déterminant les principaux domaines d’intérêt pour les futurs travaux de protection et de protection de l’habitat. Il s’agit notamment de la désignation d’un corridor d’habitat de 5 km de long (43 ha) qui facilite les déplacements dans la prairie Ojibway, suivi de l’établissement d’un partenariat avec le gestionnaire des terres pour améliorer la connectivité de ce corridor pour les serpents en péril. De plus, grâce aux efforts de CFC, le complexe de la prairie Ojibway de 24 km2 et l’écosystème du Grand Parc ont été désignés comme une zone importante pour les amphibiens et les reptiles du Canada en 2016, ce qui aide à attirer l’attention sur l’importance de cette zone et à favoriser le soutien pour la protection future de l’habitat.

Plusieurs projets appuyés par le PIEEP ont également contribué aux progrès initiaux vers la mesure 3 grâce à une variété d’activités visant à gérer et à créer un habitat pour les serpents en péril, notamment la population de massasaugas des Grands Lacs et du Saint-Laurent. Toutefois, la plupart de ces efforts ont été déployés principalement à l’échelle locale, et des initiatives plus vastes à l’échelle du paysage sont nécessaires pour mettre pleinement en œuvre cette mesure.

Objectif : Accroître les connaissances sur les exigences et l’usage quant à l’habitat, les menaces, et l’écologie des populations et surveiller l’abondance, la répartition et les tendances des populations.

  • Mesure 4 (hautement prioritaire) – (population carolinienne) Mener des recherches sur les besoins du massasauga relativement à son habitat, en mettant l’accent sur l’usage des sites d’hivernage, l’usage de l’habitat des nouveau-nés et des jeunes et des exigences d’habitat pour assurer la survie des sous-populations de la population carolinienne.
  • Mesure 5 (hautement prioritaire) – Étudier l’ampleur et les effets potentiels des menaces pesant sur les populations de massasaugas, comme les maladies fongiques touchant les serpents, la mortalité sur les routes, les changements climatiques et certaines activités de gestion forestière (p. ex. coupes à blanc étendues et utilisation de routes).
  • Mesure 6 – Encourager la participation aux programmes de collecte de données scientifiques pour citoyens (comme l’Ontario Reptile and Amphibian Atlas), et créer et mettre en œuvre un programme de surveillance et de suivi à long terme.
  • Mesure 7 – (Population carolinienne) Observer la dynamique des sous-populations de la prairie Ojibway et de tourbière Wainfleet pour obtenir des renseignements au sujet des données démographiques et des taux de survie afin de :
    • contribuer aux analyses de viabilité des populations
    • établir des populations viables de taille minimum
  • Mesure 8 – Le cas échéant, encourager la consignation, le partage et le transfert de connaissances écologiques traditionnelles sur le massasauga dans les collectivités afin d’accroître la sensibilisation à l’espèce et d’appuyer les efforts de rétablissement à venir.

Dans le cadre de cet objectif, des progrès considérables ont été réalisés vers la mise en œuvre de la mesure 4, des progrès modérés ont été réalisés vers la mise en œuvre des mesures 6 et 7, et des progrès initiaux ont été réalisés vers la mise en œuvre des mesures 5 et 8.

Grâce à des recherches approfondies et à des efforts de surveillance dans la prairie Ojibway et la tourbière Wainfleet, les partenaires de l'intendance ont réalisé des progrès importants dans la mise en œuvre de la mesure 4. Plus précisément, CFC et 8Trees inc. ont mené des recherches sur l'adéquation de l'habitat et la survie hivernale dans la prairie Ojibway et la tourbière Wainfleet, respectivement. De plus, CFC a entrepris des évaluations approfondies de la disponibilité et de la connectivité de l’habitat des massasaugas de la prairie Ojibway, tandis que la surveillance continue de la sous-population dans la tourbière de Wainfleet a fourni des renseignements essentiels sur les besoins locaux en matière d’habitat.

Plusieurs études récentes ont fourni des renseignements sur l’ampleur et les effets potentiels de certaines des principales menaces qui pèsent sur les populations des massasaugas (carolinienne et des Grands Lacs et du Saint-Laurent) (mesure 5). Par exemple, deux études de recherche (voir les mesures prises par le gouvernement) ont examiné l’ampleur et les effets potentiels de l’Ophidiomycose sur les serpents de l’Ontario, notamment les massasaugas. Ces études ont démontré que la maladie causée par ce champignon ne constitue pas une menace importante et généralisée pour les massasaugas en Ontario à l’heure actuelle. Toutefois, d’autres recherches sont nécessaires pour surveiller cette menace, en particulier dans les cas où de multiples facteurs de stress peuvent compromettre la résilience naturelle des sous-populations. Plusieurs études de recherche et de surveillance ont également étudié les effets des routes sur les serpents en péril, notamment les massasaugas, au cours des dernières années. Il s’agit notamment d’un programme de surveillance de la mortalité routière mené par le Georgian Bay Turtle Hospital dans la partie sud-est de l’aire de répartition des massasaugas (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent), de recherches sur les effets des routes sur la viabilité de la population dans le parc provincial Killbear, et d’un programme de surveillance de la mortalité sur les routes de la prairie Ojibway. Bien que ces travaux aient fourni des renseignements sur l’ampleur de ces menaces, il y a encore d’importantes lacunes dans les connaissances liées aux effets à long terme des routes sur la viabilité des sous-populations. Des recherches sur d’autres menaces, notamment les effets des changements climatiques et les activités d’aménagement forestier, sont toujours nécessaires pour combler les principales lacunes en matière de connaissances et pour éclairer les approches d’atténuation des menaces et de rétablissement. 

Progrès vers la mesure 6. Des progrès ont été réalisés grâce à l’établissement de plusieurs programmes de surveillance locaux, ainsi qu’aux efforts déployés par de multiples bénéficiaires du PIEEP pour encourager la déclaration des données sur l’occurrence des massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent). Avec le soutien du PIEEP, CFC a établi un programme permanent de surveillance de la population pour la population carolinienne de massasaugas dans la prairie Ojibway en 2013. Un autre bénéficiaire du PIEEP, 8Trees inc., a reçu du soutien dans le cadre du PIEEP pour surveiller la population carolinienne de massasaugas dans la tourbière de Wainfleet, un programme de surveillance à long terme qui est en cours depuis plus de deux décennies. Des efforts de surveillance des massasaugas (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent) sont en cours depuis de nombreuses années au parc provincial Killbear. Ces programmes de surveillance ont fourni des renseignements cruciaux sur l’utilisation de l’habitat des espèces, la biologie et les données démographiques, les tendances de la population, les effets des menaces continues et l’efficacité des efforts de rétablissement. La poursuite de ces programmes à long terme est essentielle pour éclairer la gestion continue et la planification du rétablissement de ces populations.

Des progrès vers la mesure 7 ont été réalisés grâce à la collecte de données démographiques dans le cadre des programmes de surveillance susmentionnés de la prairie Ojibway et la tourbière Wainfleet, ainsi qu’à une analyse documentaire menée par CFC sur les données démographiques des massasaugas, les taux de survie et la taille minimale des populations viables.

Plusieurs collectivités des Premières Nations situées dans l’aire de répartition des massasaugas (populations carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent) ont entrepris leurs propres projets au profit des espèces en péril, notamment les massasaugas. Par exemple, la collectivité de la Première Nation de Magnetawan, qui gère les terres depuis des temps immémoriaux et qui a un profond respect pour les massasaugas, a lancé en 2011 un programme d’espèces en péril financé par le Fonds autochtone pour les espèces en péril et en partenariat avec l’Université Laurentienne. Leur programme pour les espèces en péril, qui est géré par leur ministère des Terres, des Ressources et de l’Environnement, met l’accent sur la réalisation d’une surveillance approfondie, les activités de recherche et d’atténuation des menaces pour les massasaugas et d’autres reptiles en péril sur les terres et le territoire traditionnel de la Première Nation de Magnetawan. La Première Nation de Magnetawan organise également une conférence annuelle sur la gestion des terres et des ressources depuis 2015 afin de promouvoir l'échange et le transfert de connaissances (notamment écologiques et traditionnelles) et d’expertise technique sur les espèces en péril, y compris les massasaugas, entre les Premières Nations, les universités, les organismes gouvernementaux et les organisations environnementales. Ces efforts ont permis d’accroître les connaissances et le respect des massasaugas, qui appuie les efforts de rétablissement continus et futurs dans l’ensemble de l’aire de répartition de cette espèce.

Objectif : Réduire les menaces pesant sur les massasaugas par la mise en œuvre des techniques d’atténuation des menaces et en favorisant l’intendance de l’espèce et de son habitat.

  • Mesure 9 (hautement prioritaire) – Élaborer, mettre en œuvre et évaluer les meilleures pratiques de gestion pour réduire les répercussions des menaces existantes (comme la mortalité sur les routes) et émergentes (comme les maladies et les changements climatiques) pesant sur l’espèce. Voici quelques exemples de pratiques :
    • mettre en œuvre des stratégies visant à réduire les risques de mortalité sur les routes et la fragmentation de l’habitat comme les exigences concernant l’habitat de l’espèce
      • installer des corridors écologiques, des clôtures et des panneaux de signalisation pour le passage d’animaux sauvages dans les zones où le taux de mortalité est élevé
      • promouvoir la construction de routes différentes dans l’habitat du massasauga en y incluant des corridors écologiques et des clôtures
      • éviter de construire des routes dans les habitats vulnérables ou les couloirs de migration importants et, si possible, fermer de façon temporaire ou permanente les routes actuelles dans ces habitats
      • sensibiliser les conducteurs à la présence de massasaugas sur les routes, à l’importance biologique de l’espèce et aux étapes appropriées à prendre dans le cas où un massasauga se trouverait dans un véhicule
      • collaborer avec les représentants des différentes industries pour créer des documents sur l’identification et l’importance écologique des serpents, ainsi que des pratiques de gestion exemplaires pour chaque activité
  • Mesure no 10 (hautement prioritaire) – Créer des campagnes ciblées et interactives de marketing social et dans les médias sociaux (comme des caméras dans les zones de gestation, le cas échéant) pour promouvoir l’intendance du massasauga et réduire les risques de persécution et de capture illégale pour le commerce d’animaux domestiques.
  • Mesure 11 – Collaborer avec les propriétaires et les gestionnaires de terres, les organismes et les municipalités des régions clés afin d’atténuer l’hostilité entre les humains et les serpents, réduire la persécution des serpents et calmer les craintes quant à la sécurité publique. Voici quelques propositions :
    • créer des documents sur le massasauga et promouvoir la sensibilisation au massasauga, à son importance biologique et aux mesures de sécurité et de premiers soins
    • mettre au point des stratégies à l’échelle locale pour réduire au minimum les conflits entre les humains et les serpents, comme des programmes de déplacement de courte distance du serpent à sonnettes ou l’installation de clôtures anti-serpent dans certaines zones clés (pour la population carolinienne)
    • installer des panneaux d’information aux points de départ des sentiers

Des progrès initiaux ont été réalisés en vue de la mise en œuvre de toutes les mesures prises dans le cadre de cet objectif.

Des progrès vers la mise en œuvre de la mesure 9 ont été réalisés grâce aux efforts de plusieurs organisations qui ont élaboré, mis en œuvre et évalué des pratiques de gestion exemplaires (PGE) pour réduire les répercussions des menaces qui pèsent sur les reptiles en péril, notamment les massasaugas (populations carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent). Par exemple, la Georgian Bay Biosphere (GBB, anciennement la Georgian Bay Biosphere Reserve) a reçu un soutien dans le cadre du PIEEP de 2007 à 2018 inclusivement, afin de réaliser des projets visant à réduire les menaces pour les espèces de reptiles en péril, notamment les massasaugas, dans la région est de la baie Georgienne. Il s’agissait notamment de l’élaboration de documents de sensibilisation pour éduquer et mobiliser le public à l’égard de la conservation des espèces en péril ; de la sensibilisation et de formation ciblées pour les propriétaires fonciers afin de favoriser la mobilisation à l’égard de l’intendance et de la protection des espèces en péril ; et de l’élaboration d’outils pour aider les municipalités à intégrer des PGE d’atténuation des menaces dans leurs activités, comme un outil de sélection de l’habitat et des PGE pour atténuer la mortalité des reptiles sur les routes.

Avec le soutien du PIEEP, plusieurs partenaires ont contribué à la mise en œuvre de la mesure 10 en créant et en partageant le contenu des médias sociaux visant à promouvoir les massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs – Saint-Laurent) et son rétablissement. Ces projets comprennent la création de vidéos éducatives, ainsi que des campagnes dans les médias sociaux mettant en lumière les massasaugas, son statut et les menaces auxquels il est confronté, ainsi que les façons dont les gens peuvent contribuer au rétablissement. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour mettre pleinement en œuvre cette mesure, notamment une attention renouvelée aux approches de marketing social, un domaine dans lequel il y a eu peu de progrès à ce jour.

Des progrès vers la mesure 11 ont été réalisés grâce à une série de projets récents, dont plusieurs ont été soutenus par le PIEEP. Ces projets comprenaient de vastes programmes d’éducation et de sensibilisation, comme le programme « Reptiles at Risk on the Road » (reptiles en péril sur la route) du parc naturel Scales, qui a joué un rôle important dans la sensibilisation du public aux massasaugas (populations carolinienne et des Grands Lacs et du Saint-Laurent), notamment à son état, aux menaces et à la façon de coexister en toute sécurité avec cette espèce. Les efforts visant à atténuer le conflit entre les humains et l’espèce comprenait également l’installation de panneaux sur la population carolinienne de massasaugas à l’entrée de l’aire de répartition de la prairie Ojibway (Choquette et Hand 2021), la création et la distribution de matériel éducatif ciblé sur la population de massasaugas des Grands Lacs et du Saint-Laurent par plusieurs organismes de la région de l’est de la baie Georgienne, et l’établissement d’une « ligne d’urgence pour les serpents » pour aider à gérer le conflit des serpents et encourager la déclaration des occurrences de massasaugas (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent) dans la partie sud de la région est de la baie Georgienne.

Objectif : (Population carolinienne) Accroître la probabilité de survie des deux sous-populations grâce à l’étude, la mise en œuvre et l’évaluation des activités de gestion de la population, s’il y a lieu.

  • Mesure 12 (hautement prioritaire) – (population carolinienne) À l’aide des résultats des recherches et des évaluations de possibilité précédemment menées, mettre en œuvre les mesures de gestion de la population pour la sous-population de la prairie Ojibway se trouvant dans le complexe de la prairie Ojibway, qui comprennent une stratégie de reproduction en captivité et de relâchement, si on les juge efficaces et appropriées. Évaluer l’efficacité des activités de gestion de la population et mener des recherches pour perfectionner la méthode d’élevage en captivité et de remise en liberté.
  • Mesure 13 – (population carolinienne) Étudier la nécessité potentielle et la faisabilité des techniques de recrutement pour soutenir la sous-population de tourbière Wainfleet. Si on découvre que de telles techniques sont possibles et nécessaires, il faudra les mettre en œuvre, les évaluer, les adapter et les perfectionner en tenant compte de l’écologie du massasauga. Voici un exemple d’une technique de recrutement prioritaire : explorer les avantages potentiels et la nécessité d’un protocole ou d’un programme économique de démarrage.

Dans le cadre de cet objectif, des progrès modérés ont été réalisés en vue de la mise en œuvre des mesures 12 et 13.

Des progrès vers la mise en œuvre de la mesure 12 ont été réalisés en grande partie grâce à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un programme complet de rétablissement de la sous-population de massasaugas (population carolinienne) de la prairie Ojibway par CFC et plusieurs organisations partenaires. Ce programme, qui a été lancé en 2013, comprenait la recherche, la surveillance, la gestion et la création d’habitats, l’atténuation des menaces, l’éducation des propriétaires fonciers, la mobilisation des intervenants et l’établissement d’un programme de reproduction en captivité et de mise en liberté. Ce travail important est soutenu par le PIEEP depuis 2013. La population nicheuse en captivité nécessaire pour appuyer la gestion de la sous-population d’Ojibway a été établie en partenariat avec le plan de sauvegarde de l’espèce (PSE) pour le massasauga de l’Union Internationale pour la conservation de la nature, le zoo de Toronto et le parc naturel Scales. Cette approche collaborative avec le PSE de l’Union Internationale pour la conservation de la nature a contribué à faire en sorte que ce programme soit éclairé par les meilleurs renseignements disponibles sur l’élevage et les soins en captivité des massasaugas, et elle permettra également à ce travail ex-situ d'alimenter les priorités nationales et mondiales en matière de conservation des massasaugas sur le long terme. En plus de mettre en place un programme d'élevage en captivité et de remise en liberté, CFC a également mené des recherches sur le terrain concernant l'adéquation de l'habitat d'hibernation des massasaugas et la survie pendant l'hiver. L'organisation a également évalué la disponibilité et la connectivité de l'habitat (Choquette et coll. 2020) et les techniques de translocation appropriées (Choquette et coll. 2022) afin d'éclairer la sélection des sites de lâchement appropriés. De plus, CFC et ses partenaires gèrent et créent des habitats et atténuent les menaces locales afin de s’assurer que les individus relâchés ont la plus grande chance possible de survie dans le but d’établir une population viable et autosuffisante à long terme. 

De même, 8Trees inc. a contribué de façon importante à la mise en œuvre de la mesure 13 dans le cadre de son programme de rétablissement à long terme des massasaugas (population carolinienne), notamment la sous-population de tourbière Wainfleet. Le programme de rétablissement de 8Trees inc. pour la sous-population de Wainfleet comprend la recherche, la surveillance, la gestion et la création d’habitats, l’atténuation des menaces, la mobilisation des intervenants et la gestion des populations. Anne Yagi, présidente de 8Trees inc., a mis au point une nouvelle méthode d’« hibernation assistée » pour étudier la survie des serpents pendant l’hiver, évaluer l’efficacité de l’habitat d’hibernation qui font l'objet d'une gestion/création, et pour aider les jeunes serpents à s’intégrer aux sites d’hibernation optimaux. Ces travaux ont été particulièrement utiles pour la tourbière de Wainfleet, où de grandes parties de la tourbière sont des puits de mortalité pendant l’hibernation en raison de la modification anthropique et de la fluctuation des niveaux d’eau. Les efforts déployés par 8Trees inc. ont entraîné une augmentation importante de la survie en hiver et ils semblent avoir renversé la tendance à la baisse de cette sous-population ; toutefois, ces tendances positives peuvent être de courte durée s’il n’y a pas d’efforts continus de protection et de rétablissement.

Résumé des progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

L’objectif de rétablissement des massasaugas (population carolinienne) est d’accroître la probabilité de stabiliser et de maintenir la répartition régionale actuelle de l’espèce dans le sud de l’Ontario. Le gouvernement appuie la mise en œuvre de mesures de gestion de la population (p. ex. l’augmentation par la reproduction en captivité et la remise en liberté), ainsi que l’évaluation et l’adaptation de ces mesures pour le complexe de la prairie Ojibway. Le gouvernement appuie l’étude continue, l’évaluation et, s’il y a lieu, la mise en œuvre des mesures de gestion de la population (p. ex. élevage des nouveau-nés en captivité) pour la sous-population de tourbière Wainfleet.

L’objectif de rétablissement des massasaugas (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent) est de maintenir des populations autosuffisantes dans l’ensemble de l’aire de répartition actuelle de l’espèce au moyen de stratégies de gestion de l’habitat (y compris la connectivité) et en réduisant les menaces.

Les efforts déployés à l’égard des mesures prises et appuyées par le gouvernement, dont il est question en détail dans les sections précédentes, ont contribué à faire des progrès vers l’atteinte de ces objectifs. Par exemple, les programmes de rétablissement complets mis en place par CFC et 8Trees inc. pour les massasaugas (population carolinienne) de la prairie Ojibway et de la tourbière Wainfleet, respectivement, ont entraîné des progrès considérables vers plusieurs mesures hautement prioritaires qui sont nécessaires de toute urgence pour soutenir le rétablissement de ces sous-populations. Dans le cas de la population des massasaugas des Grands Lacs et du Saint-Laurent, de nombreuses personnes et organisations de l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce ont contribué aux efforts de rétablissement, notamment la gestion de l’habitat, l’atténuation des menaces ciblées, la sensibilisation et l’éducation, et la participation des intervenants et des propriétaires fonciers au rétablissement des espèces. Depuis 2008, notre compréhension de la répartition et de la situation de l’espèce s’est aussi grandement améliorée. Cet objectif a été atteint grâce à plusieurs efforts de recensement dans toute l’aire de répartition des massasaugas (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent), et grâce à des programmes comme l’Ontario Reptile and Amphibian Atlas, ainsi qu’une surveillance intensive par les partenaires du PIEEP dans les deux sites où se trouve la population carolinienne de massasaugas. Ces renseignements ont été essentiels pour éclairer les travaux de rétablissement en cours, notamment les évaluations de la viabilité des sous-populations et la mise en œuvre de la gestion intensive de la population carolinienne des massasaugas.

Recommandations

Comme il est indiqué dans la réponse du gouvernement, cet examen des progrès peut servir à déterminer si des ajustements sont nécessaires à la mise en œuvre des mesures prévues dans la réponse du gouvernement afin d'assurer la protection et la reconstitution de l'espèce. Compte tenu des progrès réalisés à ce jour, l’orientation générale fournie dans la réponse du gouvernement pour les massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs et du Saint-Laurent), en particulier la mise en œuvre des mesures jugées hautement prioritaires, devrait continuer d’orienter la protection et le rétablissement de l’espèce.

Des progrès initiaux ont été réalisés en ce qui concerne les mesures 2, 3, 5, 8, 9, 10 et 11 de la réponse du gouvernement, mais il reste encore beaucoup de travail à faire pour les mettre pleinement en œuvre. Par exemple, malgré les efforts de plusieurs partenaires d’intendance pour élaborer et mettre en œuvre des PGE visant à réduire les menaces pour les massasaugas (population carolinienne et des Grands Lacs et du Saint-Laurent) (mesure 9), plusieurs menaces demeurent répandues et omniprésentes. Plus précisément, la mort de serpents sur le vaste réseau routier de la province continue d’entraîner une augmentation de la mortalité dans une grande partie de l’aire de répartition de l’espèce, ce qui contribue au déclin continu et qui représente un défi de conservation important. Dans le cas de la sous-population de la tourbière Wainfleet, la menace continue des fluctuations du niveau d’eau d’origine anthropique continue de poser un risque de mortalité massive pendant l’hibernation et menace la viabilité à long terme de cette sous-population jusqu’à ce que les niveaux d’eau reviennent à des conditions naturelles. Des efforts de collaboration supplémentaires entre le gouvernement, les organisations non gouvernementales, les chercheurs, les intervenants et le public sont nécessaires pour élaborer et mettre en œuvre des solutions novatrices et efficaces afin d’atténuer ces menaces à l’échelle locale et dans des régions plus vastes.

Bien que des progrès modérés à considérables aient été réalisés à l’égard des mesures 1, 4, 6, 7, 12 et 13 de la réponse du gouvernement, il reste encore du travail à faire pour mettre en œuvre chacune de ces mesures. Étant donné que la sous-population de la prairie Ojibway est, selon les données, disparue, la mise en œuvre continue d’approches de gestion de la population (mesure 12), notamment un programme de reproduction en captivité et de mise en liberté, est essentielle pour atteindre l’objectif de rétablissement des massasaugas (population carolinienne). Dans la tourbière Wainfleet, la poursuite des activités de gestion de la population (mesure 13) est nécessaire pour prévenir un nouveau déclin et maintenir la viabilité de cette sous-population jusqu’à ce que les menaces majeures, notamment les niveaux d’eau altérés par l’activité humaine, aient été traitées efficacement. Dans les zones où l’habitat a été créé ou amélioré (mesure 1), une gestion continue de l’habitat sera nécessaire pour maintenir la viabilité à long terme, comme le contrôle de la végétation ligneuse pour maintenir les conditions de couvert ouvert pour la population carolinienne de massasaugas. Il faudra également poursuivre la recherche sur les besoins en matière d’habitat des massasaugas (population carolinienne) (mesure 4) à long terme pour éclairer une approche de gestion adaptative, particulièrement en ce qui concerne l’évaluation de l’efficacité de la gestion de l’habitat et des travaux de création. Malgré des progrès considérables dans les efforts de surveillance pour la population carolinienne de massasaugas (mesure 6), l’établissement de programmes de surveillance supplémentaires dans des sites représentatifs de l’aire de répartition des massasaugas (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent) est nécessaire pour fournir des renseignements représentatifs pour cette population. 

La protection et le rétablissement des massasaugas (populations carolinienne et des Grands Lacs et du Saint-Laurent) continueront d’être une responsabilité partagée qui nécessitera la participation de nombreuses personnes, organisations et collectivités. Un soutien financier pour la mise en œuvre des mesures peut être offert par l’entremise du Programme d’intendance des espèces en péril. Le gouvernement peut également indiquer si des autorisations en vertu de la LEVD ou d’autres lois peuvent être nécessaires pour entreprendre un projet. En travaillant ensemble, nous pouvons continuer de réaliser des progrès afin d’assurer la protection et le rétablissement des massasaugas (populations carolinienne et des Grands Lacs et du Saint-Laurent) en Ontario.

Références


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Une population est considérée comme historique si elle n’a pas été observée au cours des 20 dernières années. Les populations historiques existent peut-être encore, mais les renseignements à jour ne sont pas disponibles.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Une aire de répartition potentielle de l’espèce est estimée en fonction d’une grille de 10 kilomètres carrés où des observations de l’espèce ont eu lieu. Elle n’est pas représentative de l’étendue de l’habitat adéquat de l’espèce ni de la superficie totale qu’elle occupe.
  • note de bas de page[3] Retour au paragraphe Aux fins du présent rapport, une sous-population, aussi appelée population locale dans certains cas, est définie comme un sous-ensemble de la population d’une espèce (p. ex., massasauga) qui se trouve dans une zone précise. Il s’agit notamment d’une ou de plusieurs observations dans une zone qui a une valeur pratique en matière de conservation, car elle est importante pour la conservation de l’espèce. L’occurrence d’un élément est le terme technique utilisé pour décrire cette situation.
  • note de bas de page[4] Retour au paragraphe Dans ce contexte, « n’ont pas repéré » signifie qu’il n’y a eu aucun événement documenté malgré les efforts considérables de recherche déployés par un observateur expérimenté dans des conditions appropriées