Les prévisions concernant la demande d’électricité fournissent le contexte pour la planification à long terme - elles déterminent la quantité d’électricité dont l’Ontario aura besoin.

La planification du système exige une prévision complexe de la quantité totale d’électricité qui sera utilisée pendant une année, ainsi que la quantité nécessaire pour répondre à la demande de pointe. La prochaine étape consiste à apparier ces exigences avec la capacité de production et de transport disponible. La demande fluctue selon l’heure du jour, la température, le moment de l’année et la structure de l’économie. En Ontario, la demande fluctue entre 11 000 MW un dimanche matin de printemps, et 25 000 MW par un jeudi après-midi d’été bien chaud.

Figure 1 : Comparatif de la demande d’électricité en ontario

Graphique à ligne brisé représentant le Comparatif de la demande d’électricité en Ontario : demande élevée (été) vs faible demande (printemps).

Contrairement à d’autres formes d’énergie, l’électricité n’est pas facile à entreposer. La filière énergétique de l’Ontario doit être capable de produire et de transporter suffisamment d’électricité pour répondre à la demande fluctuante – toute la journée et toute la nuit, chaque jour et chaque nuit.

L’Ontario fait partie d’une grille interreliée composée de milliers de producteurs reliés les uns aux autres par des dizaines de milliers de kilomètres de lignes de transport traversant des frontières internationales, provinciales et régionales. L’interconnectivité de la grille, soutenue par des normes de fiabilité obligatoires, contribue à assurer un approvisionnement énergétique stable, même si des composantes principales viennent à manquer ou si la demande surpasse les ressources intérieures. L’échange d’électricité survient dans le cadre de ce système interconnecté - par exemple, entre l’Ontario, le Québec et les É.-U. - chaque jour. En 2003, l’Ontario était un importateur net et une grande partie de l’approvisionnement importé provenait de l’électricité américaine produite à l’aide du charbon, ce qui augmentait les prix et avait un effet négatif sur la qualité de l’air de l’Ontario. L’Ontario est maintenant un exportateur net d’électricité.

La demande d’électricité en Ontario a diminué, après avoir atteint des sommets en 2005. Au cours des 10 prochaines années, l’on s’attend à ce que la demande soit de nouveau à la hausse, après la récente récession, et demeure relativement stable, étant donné les efforts de conservation et une économie en évolution qui ont pour effet de modifier les besoins énergétiques de la province.

Réalisations

Les familles et les entreprises de l’Ontario ont contribué à conserver ’énergie grâce aux divers programmes de conservation et en privilégiant les heures creuses pour utiliser l’électricité.

  • Les initiatives de conservation de l’Ontario ont porté fruit. Depuis 2005, les Ontariens ont économisé suffisamment d’énergie pour répondre aux besoins combinés de Mississauga et de Windsor.
  • peaksaver®, un programme de réduction de la demande d’électricité s’appliquant aux résidences et aux petites entreprises qui permet de réduire temporairement l’utilisation des systèmes de climatisation a permis d’économiser suffisamment d’électricité pour alimenter une ville de la taille de Thunder Bay.

Les besoins futurs

La demande a repris progressivement en 2010, suite à la récession économique mondiale. La demande future dépendra d’un certain nombre de facteurs, notamment : la vitesse de la relance économique en Ontario, la croissance de la population et du nombre de foyers, l’utilisation accrue de l’électronique dans les appareils et les systèmes audiovisuels domestiques, la vitesse de la relance chez les grandes industries énergivores et la composition de l’économie (p. ex., virage vers des emplois de haute technologie et les services). La demande sera également influencée par la mesure dans laquelle les efforts de conservation porteront fruit, ainsi que le potentiel d’électrification des systèmes de transport public et le nombre de véhicules électriques sur les routes. La température peut également avoir un effet important. Les prévisions montrent également une faible corrélation entre la croissance du PIB et la demande en électricité.

Pour faire face à l’entretien, aux grosses tempêtes ou aux changements importants survenant dans la quantité d’électricité dont la province a besoin, il est important d’avoir une capacité de production en réserve.

Le plan

Se fondant sur l’analyse de l'OEO, ce plan présente trois scénarios potentiels (excluant la conservation) concernant la demande d’électricité :

  1. Une croissance modeste (en jaune) présume que les secteurs manufacturier et industriel de l’Ontario continueront à connaître une croissance modeste conforme à la tendance actuelle. Une partie de la baisse récente de la consommation est attribuable à la conservation, une partie à la restructuration dans les divers secteurs industriels et une partie est attribuable à la récession. Cette prévision est fondée sur un taux de croissance inférieur à ceux des deux autres scénarios. Elle présume en outre que seulement 13 pour cent des gens utilisent l’électricité pour le chauffage et que 30 pour cent de la croissance sont attribuables aux petits appareils électriques.
  2. Une croissance moyenne (en brun) représente une croissance modérée du secteur industriel et de la population. Ce scénario présume que la croissance se poursuivra dans les secteurs résidentiel et commercial, ainsi que dans les transports. Cette révision présume un accroissement de la tendance vers les industries de haute technologie et de services et une croissance de la population provinciale un peu plus élevée que dans le scénario de croissance modeste. Ce scénario est conforme à l’objectif actuel du gouvernement relativement aux voitures électriques : 5 pour cent d’ici 2020.
  3. La croissance forte (orange), ou une électrification vigoureuse, présume une augmentation importante dans les transports électriques - tant publics que privés. Elle présume l’adoption de règlements volontaristes sur les gaz à effet de serre en Amérique du Nord, une croissance démographique plus rapide que dans le scénario de croissance modeste, des changements importants dans le secteur industriel et, d’ici 2030, la présence sur les routes de véhicules électriques dans une proportion d’environ 12 pour cent.

Figure 2 : Marge de prévision de la demande énergétique

Graphique à ligne brisé représentant la Demande d énergie 2010-2030. Croissance élevée, croissance moyenne, croissance faible.

Les trois scénarios ne diffèrent pas de façon marquée avant 2018, ce qui nous donne le temps de nous ajuster, puisque le plan énergétique à long terme de l’Ontario sera mis à jour tous les trois ans. Pour les besoins de la planification, le gouvernement s’appuie sur le scénario de croissance moyenne pour prédire les besoins futurs en électricité. Le scénario de croissance moyenne équilibre, d’une part, la croissance prévue des secteurs résidentiel et commercial et, d’autre part, une croissance après-récession modeste du secteur industriel. La demande accrue en électricité et résidentielle sera attribuable à l’ajout de 1,1 million de foyers et à la croissance prévue de l’utilisation des appareils électroniques de divertissement et des petits appareils. La croissance de la demande dans le secteur commercial sera attribuable à l’ajout de 132 millions de pieds carrés d’espace et à la climatisation, à l’éclairage et à la ventilation associés.

Selon le scénario de croissance moyenne, la demande de l’Ontario augmentera de façon modérée (15 pour cent) entre 2010 et 2030, d’après l’accroissement démographique projeté et la conservation, ainsi que les changements survenant dans les besoins des secteurs industriel et commercial. Par conséquent, pour les besoins de la planification, la filière énergétique doit être prête à fournir une production de 146 TWh en 2015, atteignant 165 TWh en 2030.

L’Ontario planifie également d’intégrer une certaine souplesse dans la filière afin d’accommoder le scénario de croissance supérieure.