Une fois formulées les prévisions de la demande à long terme, l’Ontario doit déterminer la façon la plus efficace de répondre à la demande, de sorte que l’approvisionnement ne comporte aucune lacune. L’Ontario requiert un approvisionnement diversifié qui soit équilibré, rentable et propre, qui soutienne l’économie, soit moderne, capable de s’adapter aux changements à venir et fournisse une électricité propre et fiable aux familles et aux commerces de l’Ontario pour les générations à venir.

Un réseau énergétique propre et fiable doit pouvoir compter sur des ressources équilibrées. Une filière énergétique bien planifiée comprend un approvisionnement durable diversifié répondant aux requêtes du public. Cela signifie également rechercher constamment les économies et faire une utilisation optimale des ressources actuelles. L’approvisionnement diversifié de l’Ontario inclut les sources suivantes :

  • Conservation : c’est la première et la meilleure des ressources, car elle réduit la consommation et, par conséquent, la demande imposée à la filière énergétique. S’il n’est pas nécessaire de construire de nouvelles installations, tous les consommateurs profitent des économies réalisées.
  • Production de base : sources de production, par exemple les centrales nucléaires ou hydroélectriques, conçues pour fonctionner en mode continu (p. ex., les chutes Niagara). La production de base est, comme son nom l’indique, la base d’un approvisionnement diversifié stable et fiable.
  • Production variable ou intermittente : sources de production ne fonctionnant qu’à certains moments, par exemple les projets d’éoliennes et les projets solaires. Celles-ci sont des contributeurs importants dans un approvisionnement diversifié propre.
  • Production intermédiaire ou de pointe : des sources d’électricité qu’il est possible d’augmenter ou de diminuer selon les changements dans la demande au fil de la journée, par exemple, les centrales alimentées au gaz naturel et les centrales hydroélectriques dotées d’une certaine capacité d’emmagasinage. Ces sources servent également de « coussin de sécurité » à la filière, pour assurer la fiabilité de celle-ci lorsqu’elle la demande est à son maximum.

Un tel approvisionnement diversifié vise l’équilibre entre la fiabilité, les coûts et la performance du point de vue de l’environnement.

Figure 3 : Prévision de l’approvisionnement et de la demande

Graphique représentant la prévision de l’approvisionnement et de la demande.

Graphique représentant la prévision de l’approvisionnement et de la demande. Conservation, Demande (mois la conservation actuelle) – croissance moyenne, Approvisionnement engagé et anticipé, nouvel approvisionnement depuis 2003, production actuelle (2003).

La puissance de la filière énergétique est par définition plus importante que la quantité d’électricité produite actuellement. Il est essentiel de disposer d’une puissance supérieure à la quantité d’électricité produite, afin d’être en mesure de faire face à l’entretien et aux arrêts normaux de l’équipement, aux demandes de pointe inhabituelles ou aux pannes causées par l’arrêt imprévu d’une génératrice. La production, ou quantité d’électricité qu’utilise l’Ontario, se mesure en térawatts-heures (TWh ou un milliard de kWh). La capacité de la filière énergétique, ou ce qu’elle est capable de produire, se mesure en mégawatts (MW).

Figure 4 : Contraste entre la production et la puissance installée

Puissance installée en 2010 (en Octobre 2010, y compris la conservation)

Graphique circulaire représentant la Puissance installée en 2010

Charbon 12%, Conservation 5%, Nucléaire 31%, Eau 22%, Bioénergie 0,7%, Solaire 0,3%, Vent 4%, Gaz/mazout 25%.

Production projetée en 2010

Graphique circulaire représentant la Production projetée en 2010 (térawatts-heures)

Charbon 8%, Conservation 4%, Nucléaire 52%, Eau 19%, Bioénergie 1%, Vent 2%, Gaz 15%.

Décider d’un approvisionnement diversifié et des investissements à faire implique des choix et des compromis. Il est préférable de faire appel à une diversité de sources d’approvisionnement - certaines conçues pour répondre aux besoins de base, certaines conçues pour répondre aux besoins en périodes de pointe - que de dépendre d’une source unique. Pour ce plan à long terme, le gouvernement a pris en compte les enjeux relatifs à l’environnement, à l’économie, à la santé, à la société et aux coûts, afin d’en arriver au meilleur approvisionnement diversifié possible.

Un tel approvisionnement diversifié amélioré sera plus propre, plus durable, plus moderne et plus fiable. Il élimine plus rapidement le charbon, modernise le parc nucléaire de l’Ontario, inclut davantage de sources renouvelables, maximise l’énergie hydroélectrique à court terme et rapproche l’Ontario de ses objectifs en matière de conservation.

D’ici 2030, l’Ontario aura complètement éliminé le charbon comme source de production et aura augmenté la production provenant du vent, du soleil et de la bioénergie, de moins d’un pour cent de la capacité de production totale, à presque 13 pour cent. Dans le but d’assurer la fiabilité, il sera nécessaire de faire une utilisation stratégique du gaz naturel pour compléter la production à partir de sources renouvelables. L’énergie nucléaire continuera à répondre à environ 50 pour cent des besoins de l’Ontario.

Le chapitre suivant jette un regard sur les diverses composantes de l’approvisionnement énergétique de l’Ontario :

  • le charbon
  • le nucléaire
  • les sources d’énergie renouvelables : l’hydroélectrique
  • les sources d’énergie renouvelables : le vent, le soleil et la bioénergie
  • Le gaz naturel
  • la production combinée chaleur-électricité (PCCE)

Figure 5 : Instauration d’une filière énergétique plus propre

Production en 2003 (TWh)

Graphique circulaire

Charbon 25%, Nucléaire 42%, Eau 24%, Bioénergie 1%, Gaz 8%.

Production en 2010 (TWh)

Graphique circulaire

Charbon 8%, Conservation 4%, Nucléaire 52%, Eau 19%, Bioénergie 1%, vent 2%, Gaz 15%.

Production en 2030 (TWh)

Graphique circulaire

Conservation 14%, Nucléaire 46%, Eau 20%, Bioénergie 1,3%, Solaire PV 1.5%, vent 10%, Gaz 7%.

Sans charbon

Le gouvernement de l’Ontario est déterminé à améliorer la santé des Ontariens et à lutter contre le changement climatique. Les centrales au charbon ont été la plus importante source de rejets de gaz à effet de serre de la province et figurent parmi les plus importantes sources d’émissions de polluants à l’origine du smog. La dépendance de l’Ontario envers la production d’électricité à partir du charbon a connu une hausse fulgurante de 127 pour cent entre 1995 et 2003, causant une pollution atmosphérique importante dans la province. Pendant cette période, l’Ontario dépendait également de l’importation d’électricité fabriquée à partir du charbon aux États-Unis. Une étude ontarienne a révélé que le charbon occasionnait, pour la santé et l’environnement, des coûts de 3 milliards de dollars par année (« Analyse coûts-avantages : Remplacement de la production électrique au charbon en Ontario », avril 2005).

Depuis 2003, le gouvernement a réduit de 70 pour cent l’utilisation des centrales alimentées au charbon à haute teneur en soufre. L’élimination de la production de l’électricité à partir du charbon représentera la majeure partie de l’objectif de réduction des gaz à effet de serre que veut atteindre l’Ontario d’ici 2014 – cela équivaut à retirer de la route 7 millions de voitures.

En outre, l’Ontario Power Generation (OPG) doit respecter des normes strictes, imposées par le gouvernement, relativement aux objectifs d’émissions de gaz à effet de serre; elle doit notamment s’assurer qu’entre 2011 et 2014, les émissions seront de deux tiers inférieurs aux niveaux d’émissions de 2003.

L’Ontario est la seule entité territoriale de l’Amérique du Nord en voie d’éliminer la production au charbon. Le gouvernement s’est engagé à éliminer toute la production au charbon d’ici 2014 et à la remplacer par des sources d’énergie propres et fiables. D’ici là, les centrales au charbon et au gaz naturel continueront à fournir de l’électricité en périodes de pointe, afin de maintenir la fiabilité du réseau.

Réalisations

Le gouvernement de l’Ontario a fermé huit unités au charbon depuis 2003 (3 000 MW) et fermera les unités qui restent d’ici 2014 ou avant.

  • Lakeview (Mississauga) – quatre unités fermées en avril 2005
  • Nanticoke – deux unités fermées en octobre 2010
  • Lambton – deux unités fermées en octobre 2010

Après la fermeture, le 1er octobre 2010, de quatre unités au charbon, la production à partir du charbon représente maintenant seulement 13 pour cent de la capacité de production de l’Ontario.

Les émissions du secteur de l’électricité de l’Ontario diminueront de façon marquée, pour atteindre à peine 5 mégatonnes après 2020, grâce à l’élimination du charbon. Entre 2015-2019, d’importants travaux de remise à niveau des centrales nucléaires seront réalisés et l’Ontario dépendra de ses centrales au gaz naturel pour maintenir la fiabilité de l’approvisionnement en électricité.

Figure 6 : Réduction des émissions dans le secteur de l’électricité de l’ontario

Graphique à ligne brisée

Émissions réelles et projetées de gaz à effet de serre de 1990 à 2030, en mégatonnes : 26 en 1990, avec un pic de 41 en 2000, chutant à 5 en 2030

Le plan

Les centrales au charbon cesseront de brûler du charbon en 2014. L’Ontario fermera deux autres unités de la centrale de Nanticoke avant la fin de 2011.

Le gouvernement reconnaît les avantages potentiels qu’il y a à poursuivre l’utilisation des installations et des sites de production d’électricité. Les centrales au charbon pourraient être converties à d’autres combustibles, par exemple le gaz naturel. Tout comme c’est le cas pour le charbon, la biomasse et le gaz naturel peuvent fournir de l’électricité sur demande en période de pointe.

Conformément au Plan de croissance proposé du Nord de l’Ontario et aux besoins futurs du Cercle de feu, la province remplace de charbon à Atikokan et à Thunder Bay et convertit ces installations à des combustibles plus propres.

La conversion du charbon à la biomasse à la centrale d’Atikokan d’ici 2013 permettra de créer jusqu’à 200 emplois dans la construction et contribuera à protéger les emplois à la centrale. Elle permettra en outre de soutenir des emplois en Ontario dans le domaine de la production des granules de bois, ainsi que d’autres emplois dans le secteur forestier. Il faut compter jusqu’à trois ans pour mener le projet à terme. La centrale ainsi transformée devrait produire 150 millions de kilowattheures d’énergie. À partir de sources renouvelables, soit suffisamment pour alimenter 15 000 foyers chaque année.

À la centrale de Thunder Bay, deux unités seront converties au gaz naturel dans un laps de temps comparable. La centrale de Thunder Bay est nécessaire, non seulement pour l’approvisionnement de la ville de Thunder Bay elle-même, mais également pour la fiabilité de la filière énergétique dans le Nord-Ouest de l’Ontario, particulièrement pendant les périodes de production hydroélectrique réduites et jusqu’à ce que l’amélioration proposée de la ligne Est-Ouest soit terminée. Le gouvernement s’entendra avec les fournisseurs concernant le processus de planification de la conversion des unités de Thunder Bay.

L’Ontario continuera à explorer la possibilité d’accélérer la fermeture des six unités qui restent (quatre à Nanticoke et deux à Lambton), compte tenu de l’impact de ces fermetures sur la fiabilité de la filière énergétique.

L’Ontario surveillera le déroulement de l’exploitation continue des unités nucléaires de Pickering. Le gouvernement espère avoir, en 2012, une mise à jour des progrès réalisés concernant la prolongation de la durée de vie de ces unités. À ce moment, l’Ontario envisagera la conversion possible au gaz naturel de certaines des unités de Nanticoke et de Lambton, si nécessaire pour assurer la fiabilité du système. Étant donné le délai d’approvisionnement, il faudra commencer bientôt les travaux de planification et d’autorisation concernant l’infrastructure de pipeline pour l’acheminement du gaz naturel à Nanticoke.

L’Ontario continuera à explorer les possibilités de cogénération de la biomasse et du gaz naturel pour toutes les unités converties au gaz naturel. Les décisions concernant d’autres conversions possibles à la biomasse devront reposer sur une réflexion approfondie concernant la capacité d’apporter l’approvisionnement en combustible et le coût de la conversion.

Le nucléaire – Nouveau/modernisé

L’énergie nucléaire est une source fiable et sécuritaire répondant aux besoins de production de base de la province – elle compte pour environ 36 pour cent de la puissance installée de la province. L’énergie nucléaire fonctionne 24 heures par jour, sept jours par semaine et fournit environ 50 pour cent de l’électricité produite en Ontario. L’énergie nucléaire ne produit aucune pollution atmosphérique primaire et n’émet aucun gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Les centrales nucléaires peuvent fonctionner de façon continue, fournissant une source d’énergie abondante et régulière pendant des décennies, à des prix stables. En outre, le coût du combustible des centrales nucléaires ne constitue qu’une petite portion de son coût total, de sorte que l’énergie provenant du nucléaire n’est généralement pas touchée par les augmentations ou les fluctuations des prix du combustible.

Réalisations

Un certain nombre d’unités nucléaires ont été modernisées et remises en service depuis 2003, notamment :

  • l’unité 1 de Pickering A, en novembre 2005, fournit 515 MW (ou environ 6 pour cent du nouvel approvisionnement)
  • l’unité 3 de Pickering, en mars 2004, fournit 770 MW (ou environ 9 pour cent du nouvel approvisionnement)
  • l’unité 4 de Bruce, en novembre 2003, fournit 770 MW (ou environ 9 pour cent du nouvel approvisionnement)

Les besoins futurs

L’énergie nucléaire est essentielle pour assurer un approvisionnement fiable à la province. L’on s’attend à ce que les unités des centrales nucléaires Bruce B et Darlington atteignent la fin de leur durée de vie utile au cours de la prochaine décennie. Pour prolonger la durée de vie de ces unités, chacune devrait être fermée pendant environ trois ans pour permettre la modernisation.

À l’époque du plan de 2007, il était nécessaire de commencer immédiatement à planifier un nouvel approvisionnement nucléaire. Depuis, la demande a diminué et la production à partir de sources d’énergies renouvelables contribue une plus grande partie de l’énergie nécessaire. L’investissement dans les énergies renouvelables, la réduction de la demande et la disponibilité du gaz naturel sont autant de facteurs qui ont contribué à réduire le besoin immédiat de construire de nouvelles centrales nucléaires. Toutefois, afin de préserver la fiabilité à long terme de notre filière énergétique, en particulier la production de la charge de base, il deviendra nécessaire d’investir dans la production nucléaire.

L’Ontario devra continuer à compter sur l’énergie nucléaire – dans la proportion où elle contribue actuellement à l’approvisionnement. L’énergie nucléaire est idéale pour la production de la charge de base, à cause de ses caractéristiques économiques et de ses caractéristiques de fonctionnement. La conception et l’économie des centrales nucléaires exigent que celles-ci fonctionnent de façon régulière toute l’année. Une production diversifiée comportant 50 pour cent d’énergie nucléaire, à laquelle s’ajoute une production hydroélectrique de base, suffit à fournir presque toute la charge de base dont l’Ontario a besoin.

Si l’on ajoute à cela une capacité nucléaire traditionnelle, le nombre d’heures pendant l’année, où la capacité nucléaire dépasse la demande de la province, pourrait augmenter de façon importante. Dans une telle situation de surplus, il faudrait possiblement fermer certaines unités ou les faire fonctionner autrement que de la façon prévue. Ceci pourrait mener à des défis importants, relativement à la filière énergétique et à l’exploitation; par conséquent, il n’est pas souhaitable de produire une trop grande quantité d’énergie nucléaire.

Le plan

Au cours des 10 à 15 premières années du présent plan, l’on procèdera à la remise à niveau de quelque 10 000 MW de puissance nucléaire existante. L’investissement doit viser d’abord et avant tout l’amélioration des biens existants, de sorte que ces installations continuent à produire une électricité fiable et abordable. Un calendrier coordonné des remises à niveau a été préparé en 2009 par un groupe de travail comprenant l'OPG, Bruce Power, l'OEO et le ministère de l’Énergie. Ce calendrier sera révisé et mis à jour régulièrement afin de refléter les données les plus récentes concernant les ressources, ainsi que la performance et l’état des centrales.

Le gouvernement est déterminé à continuer à avoir recours à l’énergie nucléaire pour fournir 50 pour cent de l’approvisionnement de l’Ontario - une puissance de 12 000 MW fournira cette quantité d’énergie. Le reste de la capacité de production nucléaire de 10 000 MW des centrales Darlington et Bruce devra être remis à neuf et modernisé.

Le reste de la puissance nucléaire dont aura besoin l’Ontario pour répondre à la demande projetée (environ 2 000 MW) proviendra de la construction de nouvelles installations nucléaires à Darlington.

La construction d’une nouvelle infrastructure nucléaire implique des délais importants (8 à 10 ans avant l’exploitation commerciale) et, bien qu’un approvisionnement nouveau soit nécessaire en Ontario, il doit être fourni à un prix équitable pour les contribuables. Tant les remises à neuf que les nouvelles constructions auront un impact positif important sur les économies locales – et offriront des possibilités d’emploi considérables.

En février 2008, le gouvernement de l’Ontario a entamé le processus d’acquisition visant à faire construire deux unités sur le site de Darlington. Énergie atomique du Canada limitée (EACL) était l’un des trois fournisseurs qui ont respecté la date de soumission des propositions, en février de 2009. L’EACL semble être le seul promoteur conforme dans le cadre du processus; toutefois, le prix demandé par l'EACL dépasse l’objectif de la province. L’Ontario a donc cherché à en venir à un accord avec cette société afin d’obtenir les unités à un prix acceptable.

Lors des discussions entre le gouvernement de l’Ontario et le gouvernement fédéral, ce dernier a annoncé son intention de vendre l'EACL en mai 2009. La nouvelle a provoqué l’incertitude dans le processus d’acquisition de l’Ontario. Cette position d’incertitude dans laquelle le gouvernement fédéral a placé l'EACL, à laquelle s’ajoute un coût beaucoup plus élevé que prévu, a fait en sorte qu’il était très difficile pour l’Ontario d’acquérir des unites à un prix qui soit dans l’intérêt des contribuables. Par conséquent, l’Ontario a suspendu le processus de demande de propositions en juin 2009.

La province a poursuivi la discussion avec l'EACL, en tant que seul soumissionnaire conforme, dans l’espoir qu’un accord pourrait quand même être atteint. Les pourparlers n’ont pas permis de réaliser des progrès sensibles. Par conséquent, le premier ministre de l’Ontario a écrit au premier ministre du Canada pour lui demander de stopper le processus de vente de l'EACL. L’Ontario était d’avis que les deux paliers de gouvernement devraient tenter de terminer le processus d’acquisition avec l'EACL avant que cette dernière ne soit vendue, de sorte qu’il soit possible de répondre aux importants besoins de la province en matière de remise à niveau de ses unités nucléaires et de construction de nouvelles unités, tout en protégeant des emplois et en préservant l’industrie au Canada. Le gouvernement fédéral n’a pas retenu cette proposition et le processus se poursuit, sans qu’un accord avec l’Ontario ait pu être finalisé.

On s’attend à ce que le gouvernement fédéral sélectionne un fournisseur d’ici la fin de la présente année. L’Ontario s’attend à ce que le gouvernement fédéral restructure l'EACL de façon à permettre à l’Ontario de finaliser un accord avec le nouveau propriétaire, à un prix qui soit dans l’intérêt des contribuables.

La diminution de la demande et l’ajout de nouvelles sources d’approvisionnement au cours des dernières années signifient que l’Ontario est bien placé pour examiner un certain nombre d’options relativement à la négociation d’une nouvelle production d’énergie nucléaire au moment opportun, à un prix acceptable.

Entre-temps, l'OPG poursuit deux initiatives entreprises avant la suspension du processus d’acquisition de nouveaux réacteurs : l’évaluation environnementale et l’obtention d’un permis de préparation du site de Darlington. Il est essentiel que la province se tienne prête à construire de nouveaux réacteurs dans le cadre de l’engagement continu du gouvernement à moderniser le parc nucléaire de l’Ontario.

L'OPG investira 300 millions de dollars pour assurer le fonctionnement sécuritaire et fiable de la centrale Pickering B pendant environ 10 ans, soit jusqu’en 2020. Suite à cela, l'OPG entamera le long processus de mise hors service et collaborera avec la collectivité de Pickering et avec le comité consultatif afin d’explorer des possibilités pour le site.

Un rapport de Manufacturiers et Exportateurs du Canada publié en 2010 estime que la remise à niveau et l’exploitation des réacteurs de Bruce et Darlington apporteront des avantages considérables en termes d’emplois et d’économie : presque 25 000 emplois et une activité économique annuelle de 5 milliards de dollars.

Dans le cadre de l’élaboration d’une stratégie d’acquisition de nouveaux réacteurs et de modernisation, l’Ontario prendra les mesures suivantes :

  • Obtenir un contrat à un prix acceptable pour la construction de nouveaux réacteurs dans le délai précisé.
  • Obtenir pour ce projet des modalités qui sont dans l’intérêt des contribuables.
  • Retenir dans la province le maximum d’emplois hautement qualifiés et bien payés dans l’industrie nucléaire, tout en fournissant à cette industrie des possibilités de croissance à long terme.

Les sources d’énergie renouvelables : l’hydroélectrique

L’Ontario produit de l’électricité à partir d’une source d’énergie renouvelable – l’énergie hydroélectrique – depuis plus de 100 ans. L’énergie hydroélectrique est propre, renouvelable, efficace par rapport au coût et contribue à préserver la qualité de l’air. L’énergie hydroélectrique constitue actuellement la vaste majorité - environ 90 pour cent - de l’approvisionnement total de l’Ontario provenant de sources d’énergie renouvelables, soit une puissance de 8 127 MW. C’est une source d’électricité fiable qui peut continuer à fournir une énergie propre pour des générations à venir.

Réalisations

Le plan 2007 prévoyait que nous atteindrions une capacité de production hydroélectrique totale de 7 708 MW d’ici 2010. Le gouvernement a dépassé cet objectif. L’Ontario a également lancé d’importants projets hydroélectriques - les premiers investissements importants dans le domaine en 40 ans. Depuis octobre 2003, de nouveaux projets hydroélectriques ont permis d’ajouter 317 MW au réseau.

Parmi les gros projets hydroélectriques terminés ou en cours nécessaires pour répondre aux besoins futurs de l’Ontario, mentionnons les suivants :

  • Le projet du tunnel sous la Niagara, qui augmentera la quantité d’eau disponible pour la production d’électricité à la centrale Sir Adam Beck.
  • Le projet d’agrandissement sur la Lower Mattagami – le plus important projet hydroélectrique entrepris en Ontario depuis 40 ans. Ce projet ajoutera environ 440 MW de capacité de production propre au réseau de l’Ontario, tout en réalisant un investissement de 2,6 milliards de dollars dans le Nord.
  • Healey Falls – une installation de 15,7 MW près de Campbellford, à l’est de Peterborough.
  • La centrale de Lac Seul, une installation produisant 12,5 MW près de Ear Falls.
  • La centrale hydroélectrique de Trent Rapid, une opération de 8 MW près de Peterborough.
  • Sandy Falls, une installation de 5,5 MW sur la rivière Mattagami, près de Timmins.

Les besoins futurs

Davantage d’énergie hydroélectrique s’ajoutera à la filière énergétique de l’Ontario au cours des 8 prochaines années qu’au cours des quelque 40 années précédentes. Contrairement au Québec, la géographie de l’Ontario ne permet pas de dépendre autant de l’énergie hydroélectrique. (Le Québec dispose d’une capacité de production hydroélectrique de près de quatre fois celle de l’Ontario.) La nouvelle production hydroélectrique continuera de constituer une partie importante d’un réseau propre et fiable au cours des 20 prochaines années. Le gouvernement examine également comment les terres de la Couronne sont mises à la disposition des projets hydroélectriques, en particulier les petits projets du Programme de tarifs de rachat garantis (TRG).

Le plan

L’Ontario continuera à développer le potentiel hydroélectrique de la province et prévoit atteindre une puissance hydroélectrique de 9 000 MW d’ici 2018.

Une fois terminé l’agrandissement du tunnel sous la Niagara, ce projet produira suffisamment d’électricité pour alimenter 160 000 foyers. Lorsqu’il sera terminé, le projet d’agrandissement de la Lower Mattagami produira suffisamment d’électricité pour alimenter 300 000 foyers. Ces projets aideront à maximiser les projets hydroélectriques existants en Ontario.

La production hydroélectrique actuelle constitue la forme de production la plus économique en Ontario et, dans bien des cas, elle peut aider à répondre à la demande de pointe. Un certain nombre de projets sont actuellement à l’étude, notamment :

  • deux centrales hydroélectriques sur la rivière Little Jackfish (au nord du lac Nipigon) qui pourraient ajouter une capacité de 100 MW;
  • le ruisseau New Post, un projet de 25 MW en voie d’élaboration;
  • le barrage du lac Mattagami, un projet de 3 à 6 MW aux chutes Kenogamissi, sur la rivière Mattagami.

L’Ontario planifiera d’autres projets hydroélectriques en des lieux où la construction représente un bon rapport coût-efficacité. Cela signifiera que les projets hydroélectriques de petite taille admissibles au programme de TRG (moins de 50 MW) seront également envisagés.

Les nouveaux projets hydroélectriques viennent compléter les autres projets axés sur les sources renouvelables et contribuent à l’élimination du charbon d’ici 2014. Certains projets additionnels seront envisagés, mais les projets de grande envergure, généralement situés dans des régions éloignées, ne sont pas économiquement réalisables pour le moment, étant donné l’investissement et les coûts de construction élevés. Le transport, le génie et l’environnement sont autant de facteurs constituant également des défis. Toutefois, étant donné l’importance de la production hydroélectrique, l’Ontario continuera à étudier les options hydroélectriques dans le Nord pendant la durée du plan.

Les sources d’énergie renouvelable : le vent, le soleil et la bioénergie

L’Ontario est devenu un chef de file en Amérique du Nord dans la production de l’énergie à partir de sources continuellement renouvelées par la nature, tels le vent, le soleil et la bioénergie. L’énergie renouvelable ne produit pas d’émissions néfastes contribuant au smog, à la pollution et aux changements climatiques. L’augmentation de l’approvisionnement de l’Ontario provenant de sources renouvelables permet de réduire la dépendance envers les combustibles fossiles. Des investissements accrus et un recours plus important aux sources d’énergie renouvelables contribueront à assurer à l’Ontario une filière énergétique propre et fiable pour des générations à venir.

Réalisations

L’Ontario est maintenant le chef de file canadien en matière de production d’électricité d’origine éolienne et solaire et compte également les quatre plus grands parcs éoliens et solaires au Canada. Le plus grand parc solaire photovoltaïque au monde est situé à Sarnia (Sarnia Solar, d’Enbridge, produisant 80 MW ) et le plus grand parc éolien du Canada se trouve à Shelburne (Melancthon EcoPower Centre, produisant 199,5 MW). En 2003, l’Ontario disposait de 10 turbines éoliennes; la province en compte maintenant plus de 700.

Depuis octobre 2003, le gouvernement a signé plus de 16 000 contrats d’approvisionnement nouveau provenant de sources renouvelables, soit le vent, l’eau, le soleil, ainsi que des sources bio-énergétiques. Ceci inclut presque 2 400 MW de projets d’énergies renouvelables, petits et grands, dans le cadre du premier Programme de tarifs de rachat garantis (TRG) d’envergure en Amérique du Nord, entré en vigueur en 2009. Ces contrats de TRG représentent un investissement de 9 milliards de dollars provenant du secteur privé et devraient créer, directement ou indirectement, environ 20 000 emplois liés à l’énergie verte.

Le succès remporté par le programme de TRG a également attiré l’attention des investisseurs mondiaux, y compris un consortium d’entreprises coréennes sous la direction de Samsung C&T Corporation, qui ont jeté les bases permettant à l’Ontario de devenir un noyau mondial de fabrication et de production axées sur l’énergie verte.

Quelque 51 projets communautaires apporteront au réseau de l’énergie de sources renouvelables grâce au Programme de TRG de l’Ontario. De ces projets, plus de 200 MW d’électricité propre seront produits par les collectivités de l’Ontario grâce à des projets solaires, éoliens et bioénergétiques.

Des milliers d’Ontariens participent également au programme de TRG pour les microprojets. Les propriétaires de résidences, les agriculteurs ou les propriétaires de petites entreprises peuvent réaliser de petits ou « micro » projets de production d’électricité (10 kilowatts ou moins) sur leurs propriétés. Dans le cadre du Programme de TRG pour les micros projets, les producteurs reçoivent un tarif garanti pour toute l’électricité produite pendant 20 ans.

Figure 9 : Progrès relatifs aux 50 000 emplois propres projetés

Graphique à barres

10 000 emplois en 2010, 32 000 en 2011 et 51 000 en 2012.

Investissements importants du secteur privé dans les sources d’énergie renouvelables en Ontario

L’investissement de 7 milliards de dollars, de l’énergie verte, sous la direction de la Samsung C&T Corporation et de la Korea Electric Power Corporation (consortium), est le plus important investissement unique dans l’énergie renouvelable de l’histoire de la province. Cet investissement rendra possible les réalisations suivantes :

  • Construire des installations éoliennes et solaires produisant 2 500 MW.
  • Livrer environ 110 millions de mégawattheures d’électricité, sans production d’émissions, au cours des 25 ans de durée de vie du projet - suffisamment pour alimenter tous les foyers de l’Ontario pendant près de trois ans.
  • Créer plus de 16 000 nouveaux emplois axés sur l’énergie verte qui permettront de fournir, construire, installer et exploiter les projets d’énergies renouvelables.
  • Préparer la voie auprès des principaux partenaires afin d’attirer quatre usines de fabrication.

De ces 16 000 emplois verts, l’on s’attend à ce que cet investissement crée ou maintienne 1 440 emplois manufacturiers et autres emplois connexes liés à la fabrication des produits nécessaires à la technologie solaire et éolienne qui seront utilisés en Ontario et exportés dans toute l’Amérique du Nord.

Dans le cadre d’un accord d’investissement dans l’énergie verte, Samsung et Siemens ont annoncé des projets visant à construire la toute première usine de fabrication de pales d’éoliennes de l’Ontario, ce qui permettra de créer jusqu’à 900 emplois directs et indirects. Le consortium négociera avec des partenaires manufacturiers afin d’implanter trois autres usines en Ontario, pour la fabrication d’éoliennes, d’onduleurs solaires et l’assemblage de modules solaires.

Dans le cadre de cet accord, trois des quatre installations devraient être prêtes en 2013, alors que la quatrième devrait entrer en activité d’ici la fin de 2015. Le consortium coréen a également l’intention d’utiliser de l’acier fabriqué en Ontario et d’autres éléments de provenance ontarienne dans ses projets d’énergie renouvelable pour la construction d’éléments comme les tours d’éoliennes.

Plus de 20 sociétés ont annoncé publiquement au cours de l’année écoulée des projets s’inscrivant dans l’économie de l’énergie propre de l’Ontario. Ces sociétés exploitent actuellement ou projettent d’exploiter des installations de fabrication d’éléments liés à l’énergie solaire ou éoliennes, dans les catégories suivantes : modules solaires PV, systèmes d’ancrage, onduleurs, pales d’éoliennes et éoliennes. Voici quelques exemples récents :

  • Heliene Inc., fabrication de modules à Sault-Sainte-Marie;
  • Canadian Solar, fabriquera des modules à Guelph;
  • Photowatt, fabriquera des à Cambridge;
  • Samco, fabricant de pièces automobiles produisant maintenant également des systèmes d’ancrage solaire à Scarborough;
  • Schletter, fabrique des systèmes d’ancrage solaire à Windsor;
  • Sustainable Energy Technologies, en partenariat avec Melitron, fabriquera des onduleurs à Guelph;
  • Satcon, fabrique des onduleurs à Burlington;
  • Siemens, fabriquera des pales d’éolienne; et
  • DMI Industries, fabricant d’éoliennes à Fort Érié.

Les besoins futurs

La province continuera à être un chef de file en matière de développement et de production d’énergie renouvelable. La croissance du secteur de l’énergie renouvelable sera influencée par la demande d’électricité, la mesure dans laquelle la filière énergétique pourra accommoder les ajouts au réseau, l’évolution continue du secteur des technologies renouvelables et la demande mondiale pour la production d’énergie renouvelable. Il deviendra nécessaire d’agrandir et de mettre à niveau le réseau de transport et de distribution, afin d’augmenter la capacité d’accueillir l’énergie renouvelable en Ontario.

Les possibilités d’emploi dans ce domaine se multiplieront également. Les projets d’énergies renouvelables exigent une main-d’oeuvre spécialisée, par exemple des ingénieurs, ainsi que des ouvriers de la construction et de l’entretien partout dans la province. Au fur et à mesure que seront mis en oeuvre les projets d’énergies renouvelables, la demande de main-d’oeuvre qualifiée et de manoeuvres continuera à fournir des emplois à des milliers d’Ontariens au cours de la décennie à venir. L’évolution de la nouvelle technologie contribue également à la création d’emplois spécialisés et d’opportunités économiques pour l’Ontario.

Le plan

L’Ontario continuera à développer son potentiel d’énergie renouvelable au cours de la décennie à venir. D’après le scénario d’une croissance moyenne de la demande d’électricité, l’on s’attend à ce que l’approvisionnement diversifié comporte une production d’énergie renouvelable (vent, soleil et bioénergie) de 10 700 MW d’ici 2018. Cette révision est fondée sur l’agrandissement planifié du réseau de transport, la demande totale d’électricité et la capacité d’intégrer à la filière l’énergie produite à partir de sources renouvelables. Cette production équivaut aux besoins annuels de 2 millions de foyers.

L’objectif de la province en matière d’énergies renouvelables sera atteint grâce au développement des projets axés sur le vent, le soleil, les biogaz, les gaz de sites d’enfouissement et la biomasse, un peu partout en Ontario.

Les prochaines séries de projets de TRG seront reliées à la ligne de transport Bruce-Milton et aux projets de transports prioritaires mentionnés dans le cadre du présent plan énergétique à long terme. Ceci rendra possible le branchement de projets qui produiront 4 000 MW de nouvelle énergie renouvelable.

Sous peu, l'OEO divulguera des renseignements concernant toutes les demandes de TRG n’ayant pas fait l’objet d’un contrat au 4 juin 2010. Ces demandes feront l’objet du premier test économique de connectivité (TEC) dans le cadre du programme de TRG. Le processus de TEC, qui sera réalisé régulièrement et conformément aux principaux repères en matière de planification et de développement de la filière, aidera à déterminer si le coût de la modernisation du réseau, nécessaire pour raccorder un projet de TRG, est rentable.

Pour la période après 2018, et compte tenu des changements survenant dans la demande, l’Ontario cherchera des façons d’augmenter la mise en oeuvre de projets d’énergies renouvelables et d’accroître la puissance provenant de sources renouvelables dans la province. L’Ontario réexaminera les prévisions de la demande d’électricité dans le prochain plan énergétique à long terme, afin de déterminer s’il est nécessaire de prévoir une plus grande puissance produite à partir des sources d’énergie renouvelables.

Les prix des contrats de TRG ont été établis après des consultations approfondies et sont conçus pour assurer aux investisseurs un retour raisonnable sur leur investissement, tout en fournissant aux contribuables de l’Ontario une énergie propre, renouvelable, à un bon prix.

Dans le cadre de l’examen biennal du Programme de TRG qui aura lieu en 2011, le prix de l’énergie de sources renouvelables en Ontario sera révisé. Divers programmes de TRG durables et qui fonctionnent bien dans divers pays (par exemple, l’Allemagne, la France et le Danemark) ont diminué les incitatifs tarifaires. Les progrès de la technologie et les économies d’échelle réduisent le coût de production. Un nouveau barème de prix sera soigneusement établi de sorte à atteindre un équilibre entre l’intérêt des contribuables et l’encouragement à investir dans la nouvelle production d’énergie propre en Ontario.

Le Programme de TRG pour les micro-projets et le Programme de TRG ont reçu un accueil extrêmement enthousiaste. Des milliers d’Ontariens participent au programme, alimentant le réseau en énergie propre.

Étant donné la popularité de l’économie de l’énergie propre de l’Ontario, en pleine expansion, le nombre de demandes présentées au Programme de TRG pour les micro- projets et au programme d’exemption des limites de production dépasse les mises à niveau dont le réseau a besoin. Pour assurer la croissance continue des petits projets d’énergie propre, l’Ontario devra continuer à investir dans les mises à niveau des réseaux de transport et de distribution nécessaires pour accommoder l’approvisionnement de sources renouvelables.

Dans les régions comportant des défis techniques, l'OEO, Hydro One et les sociétés de distribution locale continueront à collaborer avec les promoteurs qui ont déjà présenté une demande au programme d’exemption des limites de production ou au Programme de TRG pour les micro-projets.

Le gaz naturel

Les centrales au gaz naturel ont la souplesse nécessaire pour répondre rapidement aux changements survenant dans la demande, ce qui en fait un « coussin de sécurité » important pour la filière énergétique de l’Ontario - en particulier en périodesde pointe.

L’on produit de l’électricité à partir du gaz naturel en brûlant ce dernier pour alimenter directement une turbine au gaz ou encore pour produire de la vapeur qui actionnera une turbine à vapeur. Une centrale au gaz à cycle combiné regroupe ces deux technologies.

Le gaz naturel peut compléter l’approvisionnement de base et, parce qu’il permet de réagir rapidement aux augmentations de la demande, il peut également compléter la nature intermittente de la production d’électricité à partir du vent et du soleil.

Le gaz naturel est beaucoup plus propre que le charbon. Certaines émissions atmosphériques – en particulier le mercure et l’anhydride sulfureux – sont totalement éliminées lorsque le gaz naturel remplace le charbon. Les émissions de dioxyde de carbone sont réduites de 40 à 60 pour cent. Actuellement, la capacité de production d’électricité de l’Ontario à partir du gaz naturel est de plus de 9 500 MW.

En remplaçant le charbon par du gaz naturel et des sources d’énergies renouvelables, l’Ontario a considérablement réduit les émissions de gaz à effet de serre provenant de son approvisionnement diversifié. Cette politique a préparé l’Ontario à l’adoption possible de règlements sur les gaz à effet de serre sur le marché nord-américain.

Réalisations

Le gouvernement de l’Ontario et l'OEO ont lancé, depuis 2003, un certain nombre de projets propres axés sur le gaz naturel et la cogénération afin d’améliorer la fiabilité et de répondre à la demande de pointe locale.

Le plan de 2007 prévoyait qu’il nous faudrait produire quelque 12 000 MW à partir du gaz naturel d’ici 2015. Depuis, les changements survenus dans la demande et dans l’approvisionnement - notamment l’ajout d’environ 8 400 MW de nouvelle énergie propre et des mesures de conservation ayant porté fruit - signifient que nous n’aurons pas besoin d’autant de puissance.

Les besoins futurs

En 2009, environ 10 pour cent de la production de l’électricité en Ontario provenaient du gaz naturel. Dans les années à venir, le gouvernement s’attend à ce qu’il devienne nécessaire de maintenir à son niveau actuel l’approvisionnement provenant du gaz naturel, dans le cadre de son approvisionnement diversifié.

Le plan

Le gaz naturel continuera à jouer un rôle stratégique dans l’approvisionnement diversifié de l’Ontario, car il contribue aux objectifs suivants :

  • soutenir l’approvisionnement intermittent provenant des sources d’énergiere nouvelables tels le vent et le soleil;
  • répond aux besoins locaux et assure la fiabilité la filière énergétique;
  • assure une puissance suffisante pendant la modernisation des centrales nucléaires.

Le plan de 2007 prévoyait que trois nouvelles centrales au gaz seraient nécessaires dans la province, dont l’une dans la région de Kitchener-Waterloo-Cambridge et l’autre dans le sud-ouest de la RGT.

Étant donné les changements survenus dans la demande, ainsi que l’ajout d’environ 8 400 MW d’approvisionnement nouveau depuis 2003, les prévisions ont changé et deux des trois centrales - y compris la centrale proposée d’Oakville - ne sont plus nécessaires. Toutefois, une solution devra être trouvée, relativement au transport, afin de maintenir un approvisionnement fiable dans le Sud-Ouest de la RGT.

Comme le précisait le plan de 2007, l’acquisition d’une centrale au gaz naturel dans la région de Kitchener-Waterloo-Cambridge demeure nécessaire pour la demande de pointe. Dans cette région, la demande augmente plus de deux fois plus rapidement que dans le reste de la province.

L’Ontario met ses biens existants à profit grâce à la conversion au gaz naturel de deux unités au charbon situées à Thunder Bay. (Voir la section sur le charbon)

Au cours des quelques années à venir, les contrats de production indépendants, passés entre le secteur privé et l’ancien Ontario Hydro au début des années 1990, commenceront à arriver à terme. Bon nombre de ceux-ci sont axés sur la production au gaz naturel. Ces producteurs autonomes - appelés NUGs en anglais - font partie de l’approvisionnement diversifié de l’Ontario depuis 20 ans. Ils peuvent contribuer jusqu’à 1 550 MW d’énergie propre à la filière énergétique. Les contrats avec les producteurs autonomes sont actuellement détenus par la Société financière de l’industrie de l’électricité de l’Ontario, un organisme relevant du ministère des Finances.

Au fur et à mesure que se termineront les contrats des producteurs autonomes, la SIERE et l'OEO détermineront si la production est toujours nécessaire pour assurer la fiabilité. Le gouvernement demandera à l'OEO d’élaborer des contrats susceptibles d’encourager les producteurs autonomes à produire de l’électricité pendant les périodes de pointe, moment le plus propice pour la filière énergétique. OEO sera autorisé à passer de nouveaux contrats là où cette production est nécessaire et négociera au nom des consommateurs la valeur optimale.

PCCE (production combinée électricité-chaleur, également appelée cogénération)

La production combinée électricité-chaleur est la production simultanée d’électricité et de chaleur à l’aide d’un même combustible, par exemple le gaz naturel. La chaleur produite lors de la production d’électricité est captée et utilisée pour produire de la vapeur ou de l’eau chaude qui peut ensuite servir à des fins de chauffage ou de climatisation industrielles et commerciales, par exemple, les systèmes énergétiques de quartier.

La PCCE peut faire une utilisation plus efficace du combustible et, par conséquent, réduire les émissions de gaz à effet de serre. L’efficience de la PCCE peut dépasser les 80 pour cent - ce qui signifie que 80 pour cent de l’énergie peut être captée sous forme d’électricité ou de chaleur utilisable.

Réalisations

Actuellement, la capacité industrielle totale de PCCE en Ontario est estimée à environ 2 000 MW ou environ 6 pour cent de la puissance installée de la province.

En octobre 2006, l'OEO a accordé sept contrats, pour une capacité totale de 414 MW - suffisamment d’électricité pour alimenter 400 000 foyers ontariens. Une grande partie de cette capacité (395 MW ) proviendra de projets industriels. Ces installations sont situées dans des collectivités réparties dans la province, notamment : Windsor, Kingsville, London, Oshawa, Markham, Sault-Sainte-Marie et Thorold.

Le plan

L’Ontario visera une production totale de 1 000 MW de PCCE, par le biais de l'OEO, incluant les contrats actuels, les négociations individuelles pour de grands projets et un nouveau programme d’offre standard pour les projets de moindre envergure, dans des endroits stratégiques.

Le gouvernement encouragera les nouveaux projets locaux de PCCE, là où le prix, la taille et l’emplacement sont appropriés. Le gouvernement collaborera avec l'OEO afin de développer des options pour certains petits programmes ciblés. Au cours des 20 prochaines années, l’Ontario verra de plus en plus de projets communautaires de PCCE . L’OEO créera un nouveau Programme d’offre standard de PCCE pour les projets de PCCE de moins de 20 MW situés dans des endroits précis.

L’OEO continuera à négocier individuellement les gros projets de PCCE . Par exemple, l'OEO et la St. Marys Paper Corporation ont signé récemment un contrat de 10 ans par le biais duquel la compagnie s’engage à produire de l’électricité propre dans de nouvelles installations alimentées à la biomasse qui produiront 30 MW et seront situés près du moulin actuel de la compagnie, à Sault-Sainte-Marie. Ce projet devrait entrer activité au début de 2014 et soutiendra, directement ou indirectement 550 emplois.