Magnolia acuminé

Introduction

Ce chapitre passe en revue les progrès accomplis dans la protection et le rétablissement du magnolia acuminé en Ontario de 2007 à 2015.

Renseignements sur l’espèce

Le magnolia acuminé (Magnolia acuminata) est une espèce forestière pouvant atteindre 30 mètres de haut. L’espèce a de grandes feuilles à bord entier dont la longueur peut varier de 10 à 24 centimètres et la largeur de 5 à 12 centimètres. Les arbres matures ont une écorce d’un brun grisâtre aux crêtes écailleuses. Au début de l’été, l’espèce donne de grandes fleurs jaune verdâtre qui murissent pour se transformer en un fruit rouge orné de graines écarlate orangé vif avant la fin de l’été.

Le magnolia acuminé est la seule espèce de magnolia indigène du Canada. Il pousse dans deux régions de l’Ontario : la municipalité régionale de Niagara et le comté Norfolk. En Ontario, l’espèce est surtout présente dans des forêts humides et bien drainées de feuillus ou mixtes situées sur des hautes terres où alternent collines et vallées, avec un couvert forestier partialement ouvert.

Plusieurs menaces pèsent sur la survie et le rétablissement du magnolia acuminé. La menace la plus forte est le déboisement et les effets connexes de fragmentation de l’habitat. En Ontario, les populations de l’espèce sont isolées en raison d’une fragmentation de l’habitat qui complique la pollinisation croisée et la dispersion des graines. Les obstacles à la pollinisation et à la dispersion limitent la capacité d’échange de gènes de l’espèce, ce qui se traduit par une perte de diversité génétique et une capacité restreinte d’adaptation au changement.

La survie et le rétablissement du magnolia acuminé en Ontario sont également influencés par la biologie de l’espèce. L’un des facteurs qui limitent la reproduction du magnolia acuminé est son incapacité à disperser ses graines. Il est très probable que cette dispersion se fasse grâce aux oiseaux, mais on ignore la ou les espèces d’oiseaux qui jouent ce rôle. De plus, le magnolia acuminé est limité par la nécessité de petites ouvertures dans le couvert forestier pour que les semis poussent efficacement. La menace combinée de la fragmentation de l’habitat et les limites liées à la biologie de l’espèce influent sur la capacité du magnolia acuminé à se rétablir.

Le magnolia acuminé est inscrit comme espèce en voie de disparition sur la liste des espèces en péril aux niveaux provincial (Liste des espèces en péril en Ontario) et fédéral (Annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril). à l’échelle mondiale, l’espèce est considérée comme hors de danger.

Situation provinciale

Le magnolia acuminé a été réglementé aux termes de la version précédente de la Loi sur les espèces en voie de disparition et est inscrit comme espèce en voie de disparition depuis 1987. Le magnolia acuminé a conservé son statut d’espèce en voie de disparition en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (la LEVD ou la « Loi »). Le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) a évalué le magnolia acuminé en 2010, et l’espèce a conservé son statut d’espèce en voie de disparition sur la liste de l’Ontario. Dans ses évaluations futures, le CDSEPO pourra examiner l’information que les mesures de protection et de rétablissement auront permis d’obtenir sur les menaces pour l’espèce et les tendances de sa population et de sa répartition.

Protection de l’espèce et de l’habitat

La protection du magnolia acuminé et celle de son habitat sont des éléments essentiels de la mise en application de la LEVD et demeurent des mesures menées par le gouvernement, comme le précise la Déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme de rétablissement. étant donné que l’espèce était réglementée aux termes de la version précédente de la Loi sur les espèces en voie de disparition, le magnolia acuminé bénéficie d’une protection de l’espèce et de son habitat depuis 1987. à cette époque, les dispositions réglementaires se limitaient pour l’espèce à des endroits précis dans le comté Norfolk et la municipalité régionale de Niagara. En 2005, la protection a changé pour s'étendre à tous les magnolias acuminés d’origine indigène et poussant à l’état sauvage en Ontario, du fait de la découverte de plusieurs nouvelles aires de l’espèce depuis 1987.

Depuis son entrée en vigueur en 2008, la LEVD protège le magnolia acuminé du fait de son statut d’espèce en voie de disparition en interdisant de le tuer, blesser, harceler, capturer ou prendre. De plus, son habitat est protégé de l’endommagement et de la destruction depuis 2008. La protection de l’habitat du magnolia acuminé en vertu de la LEVD repose sur la définition générale du terme « habitat » figurant dans la Loi, car la LEVD n'exige pas l’élaboration d’un règlement sur l’habitat pour une espèce en transition^{footnote 1[1]}.

Toute personne qui nuit au magnolia acuminé ou à son habitat sans autorisation préalable risque une poursuite judiciaire en vertu de la LEVD.

Programme de rétablissement

Un programme de rétablissement a été publié (en anglais) pour le magnolia acuminé le 10 septembre 2010, avant la date requise par la LEVD. Les programmes de rétablissement donnent des conseils au gouvernement et reposent sur les meilleures connaissances scientifiques disponibles. Le programme définit les besoins du magnolia acuminé en matière d’habitat et les menaces auxquelles il est confronté, tout en recommandant des objectifs et des approches pour protéger et rétablir l’espèce. Il comprend également des recommandations sur les aires d’habitat à envisager dans le cadre de l’élaboration d’un règlement sur l’habitat.

Réponse du gouvernement

Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le « ministère ») a publié la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement (la « Déclaration ») pour le magnolia acuminé le 15 juin 2011, dans les délais prévus par la LEVD. La Déclaration est une politique gouvernementale qui contient l’objectif du gouvernement de l’Ontario en ce qui a trait au rétablissement du magnolia acuminé.

Pour faciliter l’atteinte de cet objectif, le gouvernement mène et appuie des mesures de rétablissement énoncées dans la Déclaration. La section 2.5 du document intitulé Situation du Programme de protection des espèces en péril (2008-2015) présente les mesures communes menées par le gouvernement dans le cadre de travaux qui visent à atteindre l’objectif de rétablissement d’une espèce.

La Déclaration relative au magnolia acuminé fait aussi mention de huit mesures dans le cadre desquelles le gouvernement soutient la participation d’autres intervenants. Ces mesures appuyées par le gouvernement vont dans le sens des objectifs énoncés dans la Déclaration, à savoir :

• Protéger et gérer les populations naturelles existantes et leurs habitats.
• Améliorer les capacités d’autonomie de l’espèce en rétablissant la connectivité de l’habitat.
• Améliorer les connaissances relativement à la biologie et l’écologie de cette espèce.
• Sensibiliser la population relativement au magnolia acuminé et à la protection de son habitat.

Projets financés par le gouvernement

Le soutien de partenaires pour la mise en œuvre d’activités de protection et de rétablissement du magnolia acuminé constitue une importante mesure menée par le gouvernement qui est mentionnée dans la Déclaration relative à l’espèce. Par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, le ministère a soutenu un total de sept projets (167 866 $) visant à favoriser la protection et le rétablissement du magnolia acuminé. Un de ces projets portait exclusivement sur le magnolia acuminé (7 600 $), tandis que six autres (160 266 $) visaient plusieurs espèces en péril, dont le magnolia acuminé. De plus, le partenaire dont le projet visait exclusivement le magnolia acuminé est parvenu à obtenir d’autres sources des fonds supplémentaires et un appui non financier (20 300 $), ce qui a également été le cas des partenaires dont les projets visaient plusieurs espèces en péril (428 781 $). Ces montants incluent les fonds obtenus d’autres sources et l’appui non financier fourni sous forme de temps et d’expertise par des bénévoles.

Les partenaires d’intendance ont indiqué que le financement du gouvernement provincial leur avait permis d’obtenir l’appui non financier de quatre personnes ayant participé à titre bénévole, pendant 120 heures, à des activités de protection et de rétablissement visant exclusivement le magnolia acuminé (pour une valeur estimée à 4 800 $). Par ailleurs, au total, 477 personnes ont consacré bénévolement 4 582 heures de leur temps à des activités de protection et de rétablissement de plusieurs espèces en péril, pour une valeur estimée à 119 610 $. Les partenaires d’intendance ont déclaré avoir fait de la sensibilisation axée sur l’écosystème et sur plusieurs espèces en péril auprès de 1 125 personnes.

Le ministère soutient également des partenaires dans la réalisation d’études portant sur des lacunes importantes dans les connaissances pour l’espèce en péril. Par l’entremise du Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario et du Fonds d’intendance des espèces en péril, le ministère apporté de l’aide à l’Université Trent afin de contribuer à la recherche génétique axée sur le magnolia acuminé.

Le reste de cette section met de l’avant le travail soutenu par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, du Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario, du Programme d’encouragement fiscal pour les terres protégées et du Programme d’encouragement fiscal pour les forêts aménagées, ainsi que les mesures de rétablissement connexes soutenues par le gouvernement.

Dans l’optique de soutenir la mesure énoncée dans la Déclaration de travailler en collaboration avec les initiatives existantes pour relier entre eux et élargir les fragments forestiers afin d’accroître la superficie de l’habitat adéquat pour le magnolia acuminé, un partenaire d’intendance a fourni à des propriétaires de boisés des photos aériennes pour promouvoir les connaissances sur l’importance de la connectivité des boisés pour les espèces en péril, dont le magnolia acuminé. Le partenaire a examiné une base de données existante répertoriant les propriétaires de boisés pour recenser les boisés où sont présentes des espèces en péril, et a ensuite distribué des photos aériennes aux propriétaires. Ce travail de liaison et de sensibilisation soutient les initiatives existantes de l’association des propriétaires de boisés privés visant à promouvoir la conservation des essences d’arbres en péril situées sur des terres privées. C'est là un premier pas important dans la définition des possibilités en vue de donner suite à la mesure susmentionnée énoncée dans la Déclaration.

Le même projet soutenait la mesure hautement prioritaire énoncée dans la Déclaration visant à promouvoir les pratiques d’aménagement forestier qui encouragent le recrutement naturel du magnolia acuminé, ainsi que la mesure énoncée dans la Déclaration de diffuser de l’information à divers secteurs pour augmenter leur sensibilisation et promouvoir la protection et le rétablissement du magnolia acuminé. Le partenaire a travaillé avec le gouvernement, l’industrie forestière, des spécialistes de l’espèce et des propriétaires privés à l’élaboration de pratiques de gestion exemplaires (PGE) pour les espèces en péril des boisés, dont le magnolia acuminé. à partir de l’information issue de cette collaboration, des recommandations sur la façon de gérer les boisés de manière à protéger et favoriser les espèces en péril qui s'y trouvent ont été fournies aux propriétaires de boisés privés au moyen d’un tout nouveau portail Web consacré aux espèces en péril. Ce portail comprend également l’information compilée sur le magnolia acuminé, notamment les menaces pesant sur l’espèce, les mesures de conservation, les signalements communiqués et un forum permettant de se mettre en lien avec des spécialistes-ressources et d’autres propriétaires de boisés. Pour donner suite à la deuxième mesure énoncée dans la Déclaration, une série d’ateliers et de visites d’information sur l’espèce a été organisée, avec la participation de propriétaires privés et de l’industrie forestière. Ces activités ont aidé à l’identification des espèces en péril, à la communication de détails sur les signalements, au maintien ou à la création de l’habitat et à la surveillance de la santé de la forêt.

Le Hamilton Naturalist Club a soutenu la mesure visant à accroître la sensibilisation à l’égard de la protection et du rétablissement du magnolia acuminé en éduquant des bénévoles sur la voie à suivre pour surveiller cette espèce et d’autres espèces en péril. Le partenaire d’intendance a d’abord acquis une expérience utile en surveillant la santé des espèces en voie de disparition avec le soutien du Fonds d’intendance des espèces en péril. Le partenaire a pu transmettre ces compétences à des bénévoles afin de renforcer la connaissance et la compréhension de l’emplacement, de la santé et de l’abondance d’autres espèces en péril. Les activités de surveillance réalisées par ce groupe ont mené à la découverte de gaulis de magnolia acuminé supplémentaires qui poussent dans une végétation dense. Des étudiants universitaires bénévoles ont également aidé à enlever la végétation concurrente et à protéger davantage les arbres des perturbations (p. ex., le broutage et le frottement par des chevreuils). Comme le démontre la surveillance continue des arbres, ces efforts se sont avérés efficaces.

Budd et al. (2015) ont enquêté sur la génétique de la conservation du magnolia acuminé à la limite nord de l’aire de répartition de l’espèce en évaluant les profils de diversité génétique et de différentiation au sein des populations canadiennes et entre ces populations. Des échantillons supplémentaires (p. ex., des feuilles) de magnolias acuminés des états-Unis ont été obtenus pour comparer la composition génétique des populations canadiennes à celles d’une population ayant une aire de répartition plus centrale. Les chercheurs ont constaté que la diversité génétique dans les arbres matures ontariens est semblable à celle de la population de magnolia acuminé des états-Unis. Une autre conclusion importante étayée par Budd et al. (2015) est une diversité plus réduite dans les semis que dans les arbres matures en Ontario. Cela semble indiquer qu'il y a eu récemment des niveaux relativement faibles de flux génétique parmi les populations canadiennes. Les chercheurs expliquent que, sans intervention, sur un terrain fragmenté, l’espèce aurait tendance à être de plus en plus isolée et à perdre de sa diversité génétique. Les données importantes et les connaissances accrues obtenues dans le cadre de cette étude ont contribué à des avancées dans l’aspect génétique de la mesure énoncée dans la Déclaration visant à effectuer des études détaillées sur la pollinisation, la démographie et la dispersion des graines et à déterminer la composition génétique des populations de magnolia acuminé.

Fonds d’intendance des espèces en péril

• 
  7 600 $

  pour le magnolia acuminé exclusivement

• 
  160 266 $

  pour des projets visant plusieurs espèces, dont le magnolia acuminé

• 
  449 081 $

  en appui et financement supplémentaires

• 
  7

  projets incluaient le magnolia acuminé

• 
  481

  bénévoles

• 
  4 702

  heures de bénévolat

• 
  1 125

  personnes atteintes par la sensibilisation

Efforts pour minimiser les effets nuisibles sur le magnolia acuminé

Le soutien de partenaires par les permis et les conditions inhérentes à ceux-ci constitue une importante mesure menée par le gouvernement. Un permis a été délivré pour le magnolia acuminé depuis que l’espèce bénéficie d’une protection en vertu de la LEVD. Ce permis pour raison de protection et de rétablissement (c.-à-d. un permis délivré en vertu de l’alinéa 17 [2] b)) a été accordé pour des activités associées à une étude sur la génétique de conservation de l’espèce. Des « permis pour raison de protection ou de rétablissement » sont délivrés lorsque l’activité autorisée vise à aider à la protection ou au rétablissement d’une espèce en péril.

Une activité pouvant toucher le magnolia acuminé ou son habitat a été enregistrée dans la catégorie « Menaces non imminentes pour la santé ou la sécurité » (article 23.18) du Règlement de l’Ontario 242/08 pris en application de la LEVD; elle comprend des travaux liés à la remise en état d’un ponceau. Cet enregistrement exige que la personne enregistrée respecte toutes les conditions énoncées dans le Règlement, notamment :

• cesser l’activité si une personne rencontre un magnolia acuminé afin de créer une zone de protection autour de l’espèce, et poursuivre l’activité d’une manière qui ne nuit pas à la capacité de l’espèce d’accomplir ses processus de vie;
• demander à un spécialiste de l’espèce d’élaborer un plan de mesures d’atténuation pour l’activité et mettre en œuvre les mesures décrites dans ce plan pour réduire au minimum les effets néfastes;
• informer dans les trois mois le ministère des observations de l’espèce au moyen du formulaire de signalement d’espèce rare du Centre d’information sur le patrimoine naturel.

Occurrences du magnolia acuminé en Ontario

Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN)

Le magnolia acuminé ne pousse que dans deux zones très limitées du Sud-Ouest de l’Ontario. Au total, sur ces deux zones, la population provinciale compte quelque 200 arbres, avec de nombreux sites ne comptant que quelques arbres matures.

Depuis 2008, où le magnolia acuminé a bénéficié d’une protection en vertu de la LEVD, le ministère a reçu environ 111 signalements de l’espèce. Ces signalements reposent sur des observations documentées entre 1904 et 2015 en provenance de sources variées. Les signalements communiqués ont aidé à redéfinir le lieu où l’on sait que l’espèce se trouve et s'est déjà trouvée, et ils ont apporté des renseignements supplémentaires sur son habitat et les menaces auxquelles elle fait face. Treize populations^{footnote 1[1]} de magnolia acuminé ont été répertoriées en Ontario, dont sept classées comme extantes (c.-à-d. observées au cours des 20 dernières années), une population classée comme historique^{footnote 2[2]} et cinq populations classées comme disparues (c.-à-d. qu'elles n'existent plus sur ce site). Aucune population n'a été découverte depuis 2008, la première année où le magnolia acuminé a bénéficié d’une protection en vertu de la LEVD. Néanmoins, du fait de l’élargissement de nos connaissances, une population que l’on pensait disparue et deux populations que l’on considérait comme historiques sont maintenant classées comme extantes. à l’inverse, compte tenu de recherches effectuées avant l’entrée en vigueur de la LEVD, une population de magnolia acuminé qui était auparavant considérée comme extante est désormais considérée comme disparue.

Il est possible que des observations du magnolia acuminé n'aient pas été signalées au ministère. Encourager la communication au ministère des observations du magnolia acuminé fait partie des mesures menées par le gouvernement qui sont inscrites dans la Déclaration.

Il est conseillé à toutes et à tous, ou pourrait être obligatoire aux termes d’une autorisation ou d’une approbation, de soumettre leurs observations du magnolia acuminé et de toute autre espèce en péril au Centre d’information sur le patrimoine naturel du ministère pour qu'elles soient consignées au registre d’observations provincial.

Résumé des progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

Résumé des progrès

Des progrès ont été accomplis à l’égard de toutes les mesures menées par le gouvernement et de la majorité des mesures soutenues par le gouvernement dont il est fait mention dans la Déclaration relative au magnolia acuminé. Le gouvernement a mené directement certaines mesures aux fins suivantes :

• encourager la communication de données sur le magnolia acuminé au Centre d’information sur le patrimoine naturel;
• protéger l’espèce et son habitat dans le cadre de la LEVD;
• soutenir ses partenaires dans la mise en œuvre d’activités de protection et de rétablissement de l’espèce;
• établir et faire connaître les mesures annuelles à financer en priorité;
• instruire d’autres organismes et autorités de planification sur la nécessité de tenir compte de la protection de l’espèce et de son habitat;
• entreprendre des activités de communication et de liaison pour sensibiliser davantage le public aux espèces en péril en Ontario.

Les mesures soutenues par le gouvernement sont organisées en fonction d’objectifs généraux de rétablissement. Des progrès ont été réalisés vers l’atteinte de la majorité des objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et de cinq des mesures connexes mentionnées dans la Déclaration relative au magnolia acuminé.

Dans le cadre de l’objectif « Protéger et gérer les populations naturelles existantes et leurs habitats », des progrès ont été réalisés pour ce qui a trait à deux des trois mesures :

• Encourager l’intendance du magnolia acuminé, notamment par la participation de propriétaires fonciers au Programme d’encouragement fiscal pour les terres protégées et au Programme d’encouragement fiscal pour les forêts aménagées. (Mesure no. 1; hautement prioritaire)
• Promouvoir les pratiques d’aménagement forestier qui encouragent le recrutement naturel du magnolia acuminé. (Mesure no. 2; hautement prioritaire)

La première mesure a été mise en œuvre par la participation de propriétaires fonciers au Programme d’encouragement fiscal pour les terres protégées et au Programme d’encouragement fiscal pour les forêts aménagées, deux programmes permettant d’assurer l’intendance au bénéfice du magnolia acuminé. Par ailleurs, un projet soutenu par le Fonds d’intendance des espèces en péril et dans lequel un partenaire a travaillé avec plusieurs parties de l’industrie forestière et des spécialistes de l’espèce afin d’élaborer et de mettre en œuvre des pratiques de gestion exemplaires pour des espèces forestières en péril a contribué aux progrès accomplis vers la réalisation de la deuxième mesure.

Dans le cadre de l’objectif « Améliorer les capacités d’autonomie de l’espèce en rétablissant la connectivité de l’habitat », des premières avancées ont été faites pour ce qui a trait à une des deux mesures :

Des premières étapes importantes vers la réalisation de cette mesure ont été mises en œuvre par l’entremise d’un projet soutenu par le Fonds d’intendance des espèces en péril, dans lequel un partenaire a travaillé avec des propriétaires de boisés pour identifier, surveiller et gérer ou accroître l’habitat sur leurs terres au bénéfice d’espèces forestières en péril, dont le magnolia acuminé.

Dans le cadre de l’objectif « Améliorer les connaissances relativement à la biologie et l’écologie de cette espèce », des premières avancées ont été faites pour ce qui a trait à une des deux mesures :

• Travailler en collaboration avec les initiatives existantes pour relier entre eux et élargir les fragments forestiers afin d’accroître la superficie de l’habitat adéquat. (Mesure no. 5)

Ensemble, certains volets de la mesure ont été mis en œuvre dans le cadre de projets soutenus par le Fonds d’intendance des espèces en péril et le Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario, dans lesquels un chercheur a examiné et comparé la composition génétique au sein des magnolias acuminés de l’Ontario et entre ces populations et celles du centre des états-Unis.

Dans le cadre de l’objectif « Sensibiliser la population relativement au magnolia acuminé et à la protection de son habitat », des progrès considérables ont été accomplis à l’égard de la mesure suivante :

• Préparer de la documentation et la fournir aux propriétaires fonciers, aux associations forestières et aux autres secteurs pour augmenter leur sensibilisation et promouvoir la protection et le rétablissement de l’espèce. (Mesure no. 8)

Cette mesure a été mise en œuvre dans le cadre de projets soutenus par le Fonds d’intendance des espèces en péril, dans lesquels des partenaires proposaient aux propriétaires fonciers des ateliers, des visites, des cartes, des feuillets d’information et du contenu Web relatifs aux espèces forestières en péril, dont le magnolia acuminé, et faisaient participer des bénévoles à la gestion d’espèces envahissantes afin de protéger les espèces en péril.

Le but du gouvernement pour le rétablissement du magnolia acuminé est d’en assurer la conservation et de faire en sorte que sa population ontarienne soit autonome en Ontario. Les efforts déployés dans le cadre des mesures menées et soutenues par le gouvernement qui sont énoncées dans la Déclaration ont contribué aux progrès réalisés vers l’atteinte de cet objectif. De plus, le registre provincial des signalements indique que le magnolia acuminé affiche des tendances conformes au but de rétablissement énoncé dans la Déclaration. Même si l’on ignore la taille de population qui pourrait être nécessaire pour maintenir une population autonome, les signalements faits depuis 2008 ont confirmé l’existence de membres de l’espèce pour sept des populations provinciales. La viabilité estimée de ces populations varie de bonne à faible, ce qui indique que certaines populations sont en bon état tandis que quelques-unes risquent de décliner.

Recommandations

Comme le stipule la Déclaration, l’évaluation des progrès accomplis en vue de protéger et de rétablir le magnolia acuminé peut servir à déterminer plus facilement les rectifications nécessaires pour parvenir à protéger et rétablir l’espèce. D’après les progrès accomplis à ce jour, l’orientation générale que propose la Déclaration relative au magnolia acuminé devrait continuer de guider les mesures de protection et de rétablissement de l’espèce, surtout en ce qui a trait aux mesures que la Déclaration désigne comme hautement prioritaires. Les mesures suivantes ont été appuyées, mais moins que celles ayant bénéficié d’un niveau de soutien élevé; cela pourrait être pris en compte dans les décisions à venir touchant la protection et le rétablissement du magnolia acuminé :

• Les mesures pour lesquelles les progrès ont été limités devraient être soutenues dans la planification future de la mise en œuvre, par exemple en appuyant la protection des terres où pousse le magnolia acuminé par l’entremise des programmes en place visant la protection et l’intendance des terres (Mesure no. 3), en évaluant les meilleurs moyens de rétablir les liens entre les petites populations pour accroître le recrutement (Mesure no. 4) et en faisant enquête sur les répercussions potentielles sur le magnolia acuminé des utilisations du sol qui modifient les tendances de drainage, l’eau souterraine et l’humidité du sol (Mesure no. 7).
• Des premières avancées ont été faites à l’égard de la tenue d’études détaillées sur la pollinisation, la démographie et la dispersion des graines et la détermination de la composition génétique des populations (Mesure no. 6) ainsi que de la collaboration avec les initiatives existantes pour relier entre eux et élargir les fragments forestiers pour accroître la superficie de l’habitat adéquat (Mesure no. 5). Des efforts supplémentaires demeurent nécessaires afin de donner totalement suite à ces mesures pour le magnolia acuminé.

À l’avenir, la protection et le rétablissement du magnolia acuminé demeureront une responsabilité partagée qui nécessitera la participation d’un grand nombre de particuliers, d’organismes et de collectivités. Un soutien financier à la mise en œuvre de mesures pourrait être disponible par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, du Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario ou du Programme d’encouragement des exploitants agricoles à la protection des espèces en péril. Le Ministère peut aussi donner des conseils sur la possible nécessité d’obtenir une autorisation en vertu de la LEVD ou d’autres lois avant d’entreprendre un projet. Un travail concerté permettra d’accomplir d’autres progrès pour la protection et le rétablissement du magnolia acuminé en Ontario.

Résumé des progrès accomplis vers la protection et le rétablissement du magnolia acuminé (2007 à 2015)

Situation provinciale :

• Le magnolia acuminé est désigné espèce en voie de disparition en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD). Il était également inscrit en vertu de la version antérieure de cette loi et a conservé ce statut depuis la transition à la LEVD actuelle. Le magnolia acuminé bénéficie d’une protection de l’espèce et de l’habitat depuis 1987.

Documents et directives propres à l’espèce publiés par le gouvernement :

• Programme de rétablissement du magnolia acuminé Magnolia acuminata) — en anglais (2010)
• Le magnolia acuminé : Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement (2011)

Projets d’intendance soutenus par le gouvernement :

• Par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le « ministère ») a permis à ses partenaires d’intendance de mener un total de sept projets qui favorisaient la protection et le rétablissement du magnolia acuminé. Un de ces projets portait exclusivement sur le magnolia acuminé (7 600 $), tandis que les six autres (160 266 $) visaient plusieurs espèces en péril, dont le magnolia acuminé.
• Le soutien du ministère a aidé ses partenaires d’intendance à faire participer 481 personnes à titre bénévole, pendant 4 702 heures, à des activités de protection et de rétablissement axées sur des espèces en péril, dont le magnolia acuminé. La valeur de ces contributions bénévoles ainsi que des fonds obtenus d’autres sources et de l’appui non financier est estimée à 449 081 $.
• Les partenaires d’intendance ont indiqué avoir fait de la sensibilisation axée sur plusieurs espèces en péril (dont le magnolia acuminé) auprès de 1 125 personnes.
• Par l’entremise du Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario, le ministère a soutenu un partenaire de recherche dans la réalisation d’une étude sur la génétique de conservation concernant le magnolia acuminé, qui a amélioré les connaissances relativement à la biologie et l’écologie de l’espèce.
• En participant au Programme d’encouragement fiscal pour les terres protégées (PEFTP; 20 propriétés) et au Programme d’encouragement fiscal pour les forêts aménagées (PEFFA; 2 propriétés), des propriétaires fonciers privés ont protégé la biodiversité et les valeurs liées au patrimoine naturel, en particulier le magnolia acuminé, sur leurs terres.

Soutien des activités humaines tout en assurant l’appui nécessaire au rétablissement de l’espèce :

• Le ministère a délivré un « permis pour raison de protection et de rétablissement » en vertu de l’alinéa 17 (2) b) de la LEVD.
• Une activité a été enregistrée pour cette espèce, dans la catégorie « Menaces non imminentes pour la santé ou la sécurité » (article 23.18), en vertu du Règlement de l’Ontario 242/08 pris en application de la LEVD.

Occurrences et répartition :

• Treize populations du magnolia acuminé ont été répertoriées dans la région de Niagara et la région du comté Norfolk. Actuellement, sept de ces populations sont extantes, une est considérée comme historique et les cinq restantes sont considérées comme disparues. Depuis 2008, aucune nouvelle population de magnolia acuminé n'a été identifiée; néanmoins, l’existence d’une population que l’on supposait disparue a été confirmée. De plus, l’existence de deux populations pour lesquelles on n'avait enregistré aucune observation depuis 20 ans a été confirmée par des efforts de surveillance.

Renseignements connexes

• Catégoriser et protéger l’habitat conformément à la Loi sur les espèces en voie de disparition
• Centre d’information sur le patrimoine naturel
• Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario
• Règlement 242/08M. en vertu de la Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario
• Programme de rétablissement et Déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme pour le magnolia acuminé
• Orientation de politique relativement à « nuire et harceler » aux termes de la Loi sur les espèces en voie de disparition
• Liste des espèces en péril en Ontario
• Fonds d’intendance des espèces en péril

Références

Budd, C., Zimmer, E., et J. R. Freeland, 2015. « Conservation genetics of Magnolia acuminata, an endangered species in Canada : Can genetic diversity be maintained in fragmented, peripheral populations? », Conservation Genetics, 16(6), 1359-1373.

COSEPAC. 2010. évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le magnolia acuminé Magnolia acuminata) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, x + 18 pp.