Une photo d’un Pélican d’Amérique.
Photo : Bill Dalton

Introduction

Ce chapitre présente un examen des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement du pélican d’Amérique en Ontario, de 2007 à 2015.

Species information

Le pélican d’Amérique (Pelecanus erythrorhynchos) est un très grand oiseau qui pèse entre 5 et 9 kg et qui a le bout des ailes de couleur noire et des pattes palmées de couleur orange. L’envergure de ses ailes peut atteindre trois mètres. Le pélican d’Amérique se distingue par sa taille et son long bec jaune-orange muni d’une poche.

En Ontario, le pélican d’Amérique vit principalement dans les régions du lac des Bois et du lac Nipigon. L’espèce est présente dans d’autres régions, notamment sur la rive nord du lac Supérieur, mais les nids y sont généralement moins nombreux. Pendant l’été 2016, des membres de l’espèce ont été observés nichant sur deux îles du lac érié. Le pélican d’Amérique fait son nid en groupes sur des îles peu boisées situées au milieu de lacs, de lacs artificiels ou de grandes rivières qui sont une bonne source de proies. Il utilise une variété d’environnements pour se nourrir, comme les rivières, les lacs, les marais et les estuaires.

La survie et le rétablissement du pélican d’Amérique se heurtent à plusieurs menaces, notamment aux épidémies, aux inondations ou à la prédation des nids, à la pollution et aux perturbations causées par les humains. Le pélican d’Amérique est très sensible aux perturbations, en particulier pendant la nidification et au moment du premier envol. Même les perturbations involontaires peuvent pousser les oiseaux adultes à partir temporairement ou à abandonner leur nid. Les femelles sont alors vulnérables à l’excès de chaleur et à la prédation.

D’autres facteurs ont aussi des répercussions sur la survie et le rétablissement du pélican d’Amérique. Du fait que le pélican d’Amérique niche en colonies (en grands groupes), les menaces peuvent toucher un grand nombre d’oiseaux en même temps et représenter ainsi un risque plus grand que si les nids étaient moins concentrés. On retrouve parmi les événements négatifs les épidémies, la pollution, les inondations et les perturbations d’origine humaine.

Le pélican d’Amérique est désigné comme espèce menacée à l’échelle provinciale (Liste des espèces en péril en Ontario), mais il ne l’est pas à l’échelle fédérale. à l’échelle mondiale, on le juge apparemment en sécurité.

Situation provinciale

Le pélican d’Amérique a été réglementé aux termes de la Loi sur les espèces en voie de disparition précédente. Il est désigné comme espèce en voie de disparition depuis 1977. à l’adoption de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (la LEVD ou la « Loi »), le pélican d’Amérique a conservé son statut d’espèce en voie de disparition. Le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) l’a ensuite réévalué et l’a désigné comme espèce menacée, car sa population avait été stable ou croissante pendant la période de l’évaluation. Le statut de l’espèce a été modifié sur la Liste des espèces en péril en Ontario en 2009. Lors de ses prochaines évaluations, le CDSEPO pourrait étudier les renseignements sur les menaces et les tendances de sa population et de sa répartition qui ont été obtenus dans le cadre de la mise en œuvre des mesures de protection et de rétablissement.

Protection de l’espèce et de l’habitat

La protection du pélican d’Amérique et de son habitat est un élément important de la mise en application de la LEVD et continue d’être une mesure menée par le gouvernement, comme le précise la Déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme de rétablissement. à titre d’espèce réglementée aux termes de la Loi sur les espèces en voie de disparition, le pélican d’Amérique et son habitat sont protégés depuis 1977. La LEVD maintient cette protection en interdisant de tuer, de blesser, de harceler, de capturer ou de prendre un membre vivant de l’espèce et en protégeant son habitat en interdisant de l’endommager ou de le détruire. La protection de son habitat était initialement fondée sur la définition générale de l’habitat stipulée dans la Loi, mais elle s’appuie désormais sur un règlement sur l’habitat qui est entré en vigueur en 20En Ontario, le pélican d’Amérique est également désigné comme un oiseau spécialement protégé selon l’annexe 8 de la Loi de 1997 sur la protection du poisson et de la faune (p. ex., il est interdit de le chasser ou de le piéger et il faut une autorisation pour l’acheter ou le vendre, etc.). D’autre part, tous les nids et œufs des oiseaux sont généralement protégés aux termes de l’article 7 de cette loi.

En tant qu’espèce réglementée aux termes de la version précédente de la Loi sur les espèces en voie de disparition, le pélican d’Amériquebénéficie d’une protection de l’espèce et de son habitat depuis 1977. La LEVD protège actuellement l’espèce en interdisant de la tuer, blesser, harceler, capturer ou prendre.

De plus, la LEVD protège actuellement l’habitat du pélican d’Amérique de l’endommagement et de la destruction. La protection de l’habitat reposait initialement sur la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD. L’habitat du pélican d’Amérique est désormais protégé par des dispositions réglementaires sur l’habitat qui ont pris effet en 2012.

Le gouvernement a élaboré un règlement sur l’habitat (Règlement de l’Ontario 242/08, section 24.0.1) du pélican d’Amérique dans les délais exigés par la LEVD afin de fournir des éclaircissements au public et aux autres intéressés sur les aires protégées en tant qu’habitat du pélican d’Amérique. Le règlement couvre des zones dont dépendent les processus de vie de l’espèce (p. ex. nidification) dans son aire de répartition en Ontario. Le règlement visant l’habitat repose sur des renseignements sur les besoins en habitat de l’espèce ainsi que sur des facteurs socio-économiques qui proviennent de sources diverses, y compris des commentaires reçus pendant la consultation publique.

Quiconque nuit au pélican d’Amérique ou à son habitat sans autorisation préalable peut être poursuivi en justice en vertu de la LEVD.

Programme de rétablissement

Le programme de rétablissement du pélican d’Amérique a été publié le 18 février 2011 dans les délais prévus par la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. Les programmes de renseignements donnent des conseils au gouvernement et présentent les meilleures connaissances scientifiques disponibles. Le programme permet d’identifier les besoins du pélican d’Amérique en matière d’habitat et les menaces qui pèsent sur lui, de recommander des objectifs et des approches à adopter pour protéger et rétablir l’espèce. Il comprend également des recommandations sur les zones de l’habitat qu’il faudrait prendre en considération en élaborant le règlement.

Réponse du gouvernement

Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le « Ministère ») a publié la Déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme de rétablissement (GRS) du pélican d’Amérique le 8 novembre 2011, soit dans les délais exigés par la LEVD. Cette Déclaration constitue une politique qui présente l’objectif du gouvernement de l’Ontario en ce qui a trait au rétablissement du pélican d’Amérique.

Pour faciliter l’atteinte de cet objectif, le gouvernement dirige et appuie les mesures de rétablissement énoncées dans la Déclaration. La section 2.5 du document intitulé Situation du Programme de protection des espèces en péril (2008-2015) présente les mesures communes menées par le gouvernement dans le cadre de travaux qui visent à atteindre l’objectif de rétablissement d’une espèce. Le gouvernement doit entreprendre en particulier une mesure qui favorisera la protection et le rétablissement du pélican d’Amérique, à savoir :

Objectif de rétablissement

L’objectif du programme de rétablissement du gouvernement de l’Ontario est de maintenir le nombre de pélicans d’Amérique nichant avec succès dans des colonies en Ontario tout en prévoyant son augmentation et en minimisant les menaces qui pèsent sur leur rétablissement.

  • Faire en sorte que des périodes appropriées soient prévues lors de la mise en œuvre de la LEVD en ce qui a trait aux activités entreprises dans l’habitat du pélican d’Amérique et les aires environnantes.

La Déclaration en réponse au programme de rétablissement du pélican d’Amérique présente six mesures à entreprendre par le Ministère et d’autres qu’il appuie. Ces mesures, appuyées par le gouvernement, vont dans le sens des objectifs énoncés dans la Déclaration, à savoir :

  • évaluer les changements sur le plan de la répartition, de l’abondance et de la santé du pélican d’Amérique ;
  • Améliorer les connaissances sur l’habitat du pélican d’Amérique, son écologie et les menaces qui pèsent sur l’espèce ;
  • Sensibiliser la population quant au pélican d’Amérique et en promouvoir l’intendance en Ontario.
1977 Protection de l’espèce
 
1977 Protection de l’habitaten vertu de la version précédente de la Loi sur les espèces en voie de disparition en 1977, puis par la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD actuelle depuis 2008 et ensuite par un règlement sur l’habitat qui ont pris effet en 2012
 
2009 Inscription comme espèce en péril
 
2009 Inscription comme espèce menacée
 
2011 Achèvement du programme de rétablissement
 
2011 Achèvement de la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2016 Achèvement de l’examen quinquennal
 

Projets financés par le gouvernement

Une mesure importante menée par le gouvernement pour le pélican d’Amérique et énoncée dans la Déclaration est d’appuyer les partenaires dans l’entreprise d’activités visant à protéger et à rétablir l’espèce. Le Ministère, par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, a financé un total de quatre projets (90 148 $) conçus pour favoriser la protection et le rétablissement du pélican d’Amérique. Tous ces projets ciblaient une variété d’espèces en péril, dont le pélican d’Amérique. Les partenaires ont rapporté qu’ils étaient parvenus à obtenir d’autres fonds (60 058 $) et un appui non financier d’autres sources. Ce dernier montant comprend des fonds additionnels et un appui non financier sous forme de temps et d’expertise fournis par les bénévoles.

Les partenaires d’intendance ont indiqué que le financement du gouvernement provincial leur avait permis d’obtenir l’appui non financier de 71 personnes ayant participé à titre bénévole, pendant 1 372 heures, à des activités de protection et de rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont le pélican d’Amérique, pour une valeur estimée à 39 500 $. En outre, les partenaires ont indiqué qu’ils ont donné à 47 personnes des conseils sur plusieurs espèces en péril, dont le pélican d’Amérique.

Le reste de cette section présente deux des projets financés par le Fonds d’intendance des espèces en péril, et les mesures de rétablissement du gouvernement correspondant. Ces deux projets appuyaient la mesure hautement prioritaire énoncée dans la Déclaration consistant à mettre au point et à fournir des renseignements aux propriétaires fonciers, aux gestionnaires des terres et à la communauté des pêcheurs afin de les sensibiliser à la protection et au rétablissement du pélican d’Amérique, et de faire auprès d’eux la promotion de ces mesures.

Pinegrove Productions a produit du matériel éducatif multimédia dans le cadre du projet permanent « Une planète incroyable », y compris du matériel axé particulièrement sur le pélican d’Amérique. Les objectifs du projet sont d’instruire les jeunes sur la biodiversité et les espèces en péril au moyen de jeux, de vidéos, de fiches de renseignements et de bulletins électroniques. Ce projet comprenait également la conception du site Web « Kids Can » qui présente des histoires d’activités d’intendance entreprises par les jeunes en Ontario et au Canada. Les ressources pédagogiques liées au curriculum ont été distribuées aux conseils scolaires de l’Ontario, aux enseignants, aux clubs de naturalistes locaux et à d’autres organismes au moyen de communiqués de presse et d’annonces publicitaires dans les revues destinées aux éducateurs en matière d’environnement. Les ressources, offertes gratuitement sur notre site Web Une planète incroyable, sont utilisées par les bibliothèques publiques ainsi que par les conseils scolaires de l’Ontario et d’autres provinces canadiennes.

L’organisme Lake Huron Centre for Coastal Conservation a formé des bénévoles dans le cadre du Coast Watchers Program dans le but de reconnaître et de signaler les observations accidentelles d’une espèce en péril, y compris du pélican d’Amérique. Ce projet favorise la mesure de la Déclaration visant à fournir des renseignements aux propriétaires fonciers afin de mieux faire connaître le pélican d’Amérique et d’en favoriser la protection et le rétablissement en communiquant l’information sur les espèces en péril et en faisant participer les riverains aux questions portant sur les habitats lacustres. Neuf riverains du lac Huron ont participé bénévolement à ce projet pluriannuel à titre de scientifiques amateurs. Chaque bénévole a la responsabilité de recueillir et de consigner l’information sur une plage donnée en suivant des protocoles normalisés pendant le printemps, l’été et l’automne. Les bénévoles ont été formés pour observer la cote, consigner l’état du rivage et les conditions météorologiques, classer par catégories et quantifier les débris du rivage et les mortalités d’animaux sauvages. Ils ont aussi participé à deux webinaires sur les espèces en péril qui étaient offerts dans le cadre d’un partenariat entre le Lake Huron Centre for Coastal Conservation et Ontario Nature. Neuf emplacements, répartis uniformément le long de la rive est du lac Huron, y compris l’île Manitoulin et Tobermory au nord, Sarnia au sud et Balm Beach sur la rive de la baie Georgienne (à l’ouest de Midland) ont fait l’objet d’une étude. Bien que ce projet fût situé en périphérie de la répartition actuelle des colonies de pélicans d’Amérique en Ontario, l’aire de répartition provinciale de cette espèce en cours de rétablissement est en expansion, comme l’indique des signalements récents de l’espèce dans le lac érié, et le pélican d’Amérique était désigné comme espèce d’intérêt dans le cadre de ce projet. Il s’agit d’un bel exemple de travail qui a mieux sensibilisé aux espèces en péril du littoral des Grands Lacs et qui a incité les citoyens à s’occuper de l’intendance des plages locales.

Fonds d’intendance des espèces en péril

  • american white pelican
    0 $

    pour le pélican d’Amérique exclusivement

  • multiple projects
    90 148 $

    pour des projets visant plusieurs espèces, dont le pélican d’Amérique

  • dollar coin
    60 058 $

    en appui et financement supplémentaires

  • number sign
    4

    projects incluaient le pélican d’Amérique

  • two hands up
    71

    bénévoles

  • clock
    1 372

    heures de bénévolat

  • megaphone
    47

    personnes atteintes par la sensibilisation

Efforts pour minimiser les effets nuisibles sur le pélican d’Amérique

  • 1
    permis pour raison de protection ou de rétablissement
  • 4
    enregistrements

Le soutien de partenaires au moyen de permis assortis de conditions est une mesure importante menée par le gouvernement. À ce jour, un permis a été délivré aux termes de l’alinéa 17  (2) b) de la Loi (« protection ou rétablissement ») pour le pélican d’Amérique. Grâce à ce permis, des recherches ont facilité l’accomplissement de progrès dans la préparation et la mise en place d’un protocole de surveillance et de suivi normalisé pour les colonies de pélicans d’Amérique. Les activités autorisées comprenaient la collecte de renseignements sur la biologie reproductive et l’écologie d’une colonie du lac Nipigon, y compris le tracé de la carte de la colonie et des emplacements de ses nids, le décompte et le mesurage des œufs, ainsi que le prélèvement d’échantillons d’individus dans le but d’étudier leur régime alimentaire, leur santé reproductive et leur degré de contamination. Les études comprenaient également la collecte d’individus trouvés morts lors de la visite des sites et la réalisation de nécropsies pour déterminer la cause du décès. Le permis exigeait la réduction des effets nuisibles sur l’espèce comme suit : respecter le protocole des soins aux animaux, libérer tous les individus capturés et transporter immédiatement chez un membre de l’Ordre des vétérinaires de l’Ontario les pélicans d’Amérique blessés ou ayant besoin de soins. Les visites des sites étaient planifiées de manière à recueillir la plus grande quantité de données tout en perturbant le moins possible la colonie.

En vertu de l’article consacré aux centrales éoliennes (article 23.20) du Règlement de l’Ontario 242/08 pris en application de la LEVD, quatre activités susceptibles d’avoir une incidence sur le pélican d’Amérique ou son habitat ont été enregistrées. Ces enregistrements exigent que le particulier inscrit respecte toutes les conditions du règlement, à savoir :

  • préparer et suivre un plan de mesures d’atténuation ;
  • mettre en œuvre, dans la centrale éolienne, des mesures raisonnables visant à éviter de tuer ou de harceler des membres de l’espèce, ou de leur nuire, notamment en ajustant les pales des éoliennes ou la vitesse d’enclenchement des éoliennes et en arrêtant périodiquement les éoliennes pendant certaines périodes de la journée ou de l’année pendant lesquelles le risque de tuer ou de harceler l’espèce ou de lui nuire, est le plus élevé.

Occurrences de pélican d’Amérique en Ontario

9.1 Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN)

On a répertorié quatorze populationsfootnote 1 de pélicans d’Amérique en Ontario. Treize d’entre elles sont considérées comme existantes (c.-à-d. qu’elles ont été observées au cours des 20 dernières années), et une est considérée comme disparue (c.-à-d. qu’elle n’existe plus). On retrouve les populations existantes dans six zones du lac des Bois, deux zones du lac Supérieur, une zone du lac Seul et deux zones du lac érié. En Ontario, le lieu de reproduction de la colonie la plus grande et la plus ancienne est situé au lac des Bois.

121 signalements de cette espèce ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Le Ministère a reçu 121 signalements de pélicans d’Amérique depuis 2008, année où l’espèce a bénéficié d’une protection en vertu de la LEVD. Ces signalements sont fondés sur des observations de l’espèce situées entre 1957 et 2016 qui provenaient de sources diverses.

Les signalements reçus ont permis de redéfinir le lieu où l’on sait que l’espèce se trouve et où sa présence est connue, en plus de fournir plus de renseignements sur l’habitat de ces populations et les menaces qui pèsent sur elle. Grâce aux données d’observation, on a identifié sept nouvelles populations au lac des Bois, au lac Nipigon, au lac Seul, dans deux zones du lac Supérieur et dans deux zones du lac érié. D’autre part, la viabilité de la population d’Ombabika Narrows, dans le lac Nipigon, a été réévaluée à la suite de signalements reçus au CIPN. Elle est passée de faible à bonne ou passable, car le nombre de nids observés au site est passé de 14 en 1992 à 133 en 2009. Il se peut que toutes les observations du pélican d’Amérique ne soient pas envoyées au Ministère. Encourager la soumission des observations du pélican d’Amérique fait partie des mesures menées par le gouvernement qui sont inscrites dans la Déclaration.

Le personnel du Ministère des districts de Nipigon, de Thunder Bay, de Kenora et de Sioux Lookout surveille les colonies de nidification afin d’évaluer les changements sur le plan de la répartition, de l’abondance et de la santé du pélican d’Amérique. Certaines colonies sont surveillées depuis les années 1970, notamment celle des îles des Trois Sœurs du lac des Bois, car le pélican d’Amérique est inscrit comme espèce en voie de disparition depuis 1977. Par exemple, le bureau du Ministère du district de Thunder Bay a effectué un recensement aérien en 2009 et un recensement sur le terrain en 2011 de la population de l’île Granite du lac Supérieur.

Tout le monde est encouragé ou pourrait être obligé, par les exigences liées à une autorisation ou à une approbation, d’envoyer ses observations du pélican d’Amérique et de toute autre espèce en péril au Centre d’information sur le patrimoine naturel du Ministère pour les inscrire au registre d’observations provincial.

Surveillance des tentatives de nidification du pélican d’Amérique au lac Seul

En 2009, un exploitant d’entreprise touristique a signalé au personnel du Ministère du district de Sioux Lookout une tentative de nidification du pélican d’Amérique sur les îles Cormorant du lac Seul. On avait déjà observé que le pélican d’Amérique se nourrissait dans la région, mais on n’avait jamais répertorié de tentative de nidification. Le personnel du Ministère du district de Sioux Lookout a donc mis en place une surveillance annuelle du pélican d’Amérique sur les îles Cormorant du lac Seul dès le premier repérage de la population. Pour recueillir les données, il a utilisé des méthodes qui réduisaient l’incidence des perturbations sur les pélicans. Par exemple, il a analysé des photos aériennes prises pendant des vols de courte durée d’avions à voilure fixe et plus de 10 000 photos prises par des caméras de suivi pendant une saison de nidification. Les résultats de la surveillance indiquent que les tentatives de nidification ont produit des oisillons viables pendant les cinq dernières saisons de nidification (2011 à 2015), mais la colonie du lac Seul est menacée par la détérioration de l’habitat de nidification. Puisque des observations de l’espèce ont déjà été signalées, il faudrait effectuer d’autres suivis afin de savoir si d’autres îles du lac Seul ou des lacs environnants conviennent à l’espèce.

Résumé des progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

Résumé des progrès

La mise en place de toutes les mesures menées par le gouvernement, dont il est fait mention dans la Déclaration relative au pélican d’Amérique, a progressé. Le gouvernement de l’Ontario a mené directement les mesures suivantes :

  • encourager la soumission de données sur le pélican d’Amérique au Centre d’information sur le patrimoine naturel ;
  • protéger l’espèce et son habitat par l’entremise de la LEVD ;
  • élaborer et appliquer un règlement pour protéger l’habitat particulier de l’espèce ;
  • appuyer les partenaires pour qu’ils entreprennent des activités visant à protéger et à rétablir l’espèce.
  • établir et communiquer des mesures de soutien prioritaires annuelles;
  • renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification et d’évaluation environnementales quant aux exigences de protection prévues à la LEVD;
  • entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population aux espèces en péril en Ontario.

Les mesures appuyées par le gouvernement s’articulent autour des grands objectifs de rétablissement. Des progrès ont été réalisés vers l’atteinte des objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et plusieurs des mesures connexes.

En ce qui a trait à l’objectif d’évaluer les changements sur le plan de la répartition, de l’abondance et de la santé du pélican d’Amérique, des progrès considérables ont été accomplis dans la mesure hautement prioritaire suivante :

  • Mettre au point et en œuvre un protocole normalisé de recensement et de surveillance pour les colonies de pélicans d’Amérique afin d’évaluer la répartition et l’abondance des populations, le succès en matière de reproduction comparativement à d’autres colonies nord-américaines et détecter tout changement en matière de santé pouvant résulter de maladies ou de contamination environnementale (mesure no. 1; hautement prioritaire).

Même si aucun protocole normalisé n’a été élaboré, la mesure liée à la surveillance a été mise en œuvre par le personnel du Ministère des districts de Sioux Lookout, de Nipigon et de Thunder Bay, et un « permis de protection et de rétablissement » a été délivré pour la réalisation de recherches dans le district de Nipigon.

En ce qui a trait à l’objectif d’améliorer les connaissances sur l’habitat, l’écologie et les menaces en ce qui a trait au pélican d’Amérique, des progrès ont été accomplis dans trois des quatre mesures :

  • évaluer les colonies actuelles afin d’améliorer notre compréhension du niveau de tolérance du pélican d’Amérique à l’égard des perturbations de source humaine adjacentes à leurs colonies de nidification (mesure no. 2; hautement prioritaire);
  • compiler les données actuelles sur l’habitat à l’échelle provinciale afin de mieux comprendre l’utilisation et le choix de l’habitat par le pélican d’Amérique, et de cibler les travaux de recensement (mesure no. 3);
  • faire des recherches afin d’acquérir une meilleure compréhension des préférences alimentaires et des maladies associées à la consommation du poisson (mesure no. 5).

Les deux des trois mesures mentionnées ci-dessus ont été mises en œuvre par l’entremise d’activités de surveillance menées par le Ministère et la troisième activité a été mise en œuvre au moyen d’un « permis de protection et de rétablissement ».

En ce qui a trait à l’objectif de rehausser la sensibilisation au pélican d’Amérique et de promouvoir son intendance en Ontario, des progrès ont été accomplis dans la mesure suivante;

  • Mettre au point et fournir des renseignements aux propriétaires fonciers, aux gestionnaires des terres et à la communauté des pêcheurs afin de les sensibiliser à la protection et au rétablissement du pélican d’Amérique, et de faire auprès d’eux la promotion de ces mesures (mesure no. 6; hautement prioritaire).

La mesure a été mise en œuvre au moyen de plusieurs projets appuyés par le Fonds d’intendance des espèces en péril et d’autorisations assorties de conditions.

L’objectif du programme de rétablissement du pélican d’Amérique est de maintenir, et si possible, de favoriser la reproduction naturelle du pélican d’Amérique et ses colonies en Ontario tout en minimisant les menaces envers ce rétablissement. Les efforts déployés envers les mesures menées et appuyées par le gouvernement, mentionnées dans la Déclaration et ci-dessus, ont permis de réaliser des progrès vers l’atteinte de cet objectif. Par exemple, en matière de réduction des menaces, les travaux de recensement et de surveillance ont été effectués en suivant des méthodes qui diminuaient au maximum les perturbations causées par les humains afin d’éviter qu’un individu n’abandonne son nid, car cela rendrait les œufs et les femelles vulnérables à la chaleur ou aux prédateurs.

Les données issues des photos aériennes et des caméras de suivi prises lors de la surveillance, ainsi que celles découlant des observations et des spécimens recueillis par les chercheurs, fournissent des renseignements importants sur les causes des tentatives de nidification qui ont échoué et les changements survenus à l’état de l’habitat. D’autre part, le registre provincial des observations indique que les tendances du pélican d’Amérique en Ontario sont cohérentes avec l’objectif de rétablissement énoncé dans la Déclaration, qui vise à maintenir, et si possible, à favoriser la reproduction naturelle du pélican d’Amérique. Depuis 2008 : sept nouvelles populations ont été inscrites au registre provincial des observations, dont la population de l’île Granite dans la baie Black du lac Supérieur, qui a été identifiée d’après des observations faites avant 2008; la viabilité estimée de la population d’Ombabika Narrows s’est améliorée; aucun changement n’a été observé quant à la viabilité estimée des autres populations. Bien que les nouvelles populations puissent être le résultat d’un plus grand nombre de recherches ou de signalements d’observations et qu’elles ne représentent peut-être pas l’augmentation de toute la population provinciale, le fait de savoir où se trouvent toutes les populations est essentiel à la protection et à la conservation de l’espèce.

Recommandations

Comme le stipule la Déclaration, l’examen des progrès accomplis pour protéger et rétablir le pélican d’Amérique peut servir à repérer plus facilement les ajustements à faire pour parvenir à protéger et à rétablir l’espèce. D’après les progrès réalisés à ce jour, l’orientation générale que propose la Déclaration relative au pélican d’Amérique devrait continuer de guider les mesures de protection et de rétablissement de l’espèce, surtout en ce qui a trait aux mesures que la Déclaration désigne comme hautement prioritaires. Comparativement aux mesures ayant reçu un soutien important, les mesures suivantes en ont reçu un plus modeste. Il faudrait en tenir compte dans les décisions futures à prendre sur la protection et le rétablissement du pélican d’Amérique.

  • Alors que des progrès ont été réalisés dans l’amélioration de notre compréhension du niveau de tolérance du pélican d’Amérique pour les perturbations d’origine humaine par l’entremise d’installation de caméras de suivi et d’autres moyens de surveillance, il faudrait analyser davantage les renseignements recueillis afin d’évaluer pleinement les colonies actuelles et de mieux connaître ainsi le niveau de tolérance du pélican d’Amérique pour les perturbations causées par les humains qui sont adjacentes aux colonies de nidification (mesure no. 2; hautement prioritaire).
  • Les projets d’intendance conçus pour rehausser la sensibilisation du public à une variété d’espèces en péril, dont le pélican d’Amérique, ont facilité la mise en œuvre de la mesure énoncée dans la Déclaration consistant à mettre au point et à fournir des renseignements aux propriétaires fonciers, aux gestionnaires des terres et à la communauté des pêcheurs afin de les sensibiliser à la protection et au rétablissement du pélican d’Amérique, et de faire auprès d’eux la promotion de ces mesures (mesure no. 6; hautement prioritaire). Cependant, pour mettre pleinement en œuvre la mesure, il y aurait avantage à communiquer des renseignements propres à la protection et au rétablissement du pélican d’Amérique (p. ex. l’importance d’éviter les perturbations pendant la saison de nidification) aux propriétaires fonciers, aux gestionnaires des terres et à la communauté des pêcheurs.
  • Les mesures ayant obtenu des progrès limités devraient être appuyées dans la planification future de la mise en œuvre. Il faudrait par exemple déterminer les effets potentiels de la gestion actuelle du niveau d’eau et des niveaux d’eau naturels sur le pélican d’Amérique (mesure no. 4).

À l’avenir, la protection et le rétablissement du pélican d’Amérique resteront une responsabilité partagée qui exigera la participation d’un grand nombre de particuliers, d’organismes et de communautés. Le soutien financier de la mise en œuvre des mesures pourrait être assuré par le Fonds d’intendance des espèces en péril ou le Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario. Le Ministère devrait également indiquer si des autorisations aux termes de la LEVD ou d’autres dispositions législatives sont nécessaires pour entreprendre un projet. La collaboration permettra de poursuivre les progrès en matière de protection et de rétablissement du pélican d’Amérique en Ontario.

Résumé des progrès accomplis vers la protection et le rétablissement du pélican d’Amérique (2007 à 2015)

Situation provincial :

  • Le pélican d’Amérique était classé comme espèce menacée par La Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (la LEVD). Il était désigné comme espèce en voie de disparition par La Loi sur les espèces en voie de disparition précédente. Il a conservé ce statut en 2008 lorsque la LEVD est entrée en vigueur. Le pélican d’Amérique a été réévalué comme espèce menacée et son statut a été mis à jour sur la Liste des espèces en péril en Ontario en 2009. Le pélican d’Amérique et son habitat sont protégés depuis 1977. La protection de son habitat est désormais assurée par un règlement qui est entré en vigueur en 2012.

Documents et directives propres à l’espèce publiés par le gouvernement :

Projets d’intendance soutenus par le gouvernement :

  • Par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (« le Ministère ») a permis à ses partenaires d’intendance de mener un total de quatre projets (90 148 $) qui ont favorisé la protection et le rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont le pélican d’Amérique.
  • Le soutien financier du Ministère a aidé ses partenaires d’intendance à faire participer 71 personnes qui ont travaillé bénévolement pendant 1 372 heures à des activités de protection et de rétablissement d’espèces en péril, dont le pélican d’Amérique. La valeur estimée de ces participations bénévoles et de l’appui non financier s'élève à 60 058 $.
  • Les partenaires d’intendance ont signalé avoir procédé à une sensibilisation à de multiples espèces en péril (y compris le pélican d’Amérique) auprès de 47 personnes.

Soutien des activités humaines tout en assurant le soutien nécessaire au rétablissement de l’espèce :

  • à ce jour, le Ministère a délivré un seul permis aux termes de l’alinéa 17 (2) b) de la Loi (« protection ou rétablissement ») et n'a conclu aucune entente pour le pélican d’Amérique.
  • Quatre activités ont été enregistrées pour cette espèce conformément à l’article 23.20 du Règlement de l’Ontario 242/08 de la LEVD dans le paragraphe portant sur les « Centrales éoliennes ».

Occurrences et répartition :

  • Douze populations de pélicans d’Amérique ont été répertoriées dans le nord ouest de l’Ontario, et deux populations l’ont été dans le sud-ouest de l’Ontario. à l’heure actuelle, 13 de ces populations existent, et une est considérée comme disparue. Sept nouvelles populations ont été ajoutées au registre provincial des observations depuis 2008, dont une identifiée d’après des observations faites avant 2008. La viabilité estimée d’une population considérée auparavant comme faible s'est améliorée pour être maintenant considérée comme bonne ou passable.

Renseignements connexe


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Une population est définie comme une zone terrestre ou aquatique sur ou dans laquelle un élément (c.-à-d. le pélican d’Amérique) est ou était présent. Elle est fondée sur une ou plusieurs observations. Il s’agit d’un emplacement important pour la conservation de l’espèce. Une occurrence d’élément est le terme technique utilisé pour la décrire.