Une photo d’une Mauve de Virginie
Photo : Sam Brinker

Introduction

Le chapitre examine les progrès accomplis dans la protection et le rétablissement de la mauve de Virginie en Ontario entre 2007 et 2015.

Renseignements sur l’espèce

La mauve de Virginie (Sida hermaphrodita) est une herbacée vivace à fleurs pouvant atteindre de 1 à 3 mètres de hauteur. Ses fleurs blanches comptent un maximum de cinq pétales poussant en grappes. La mauve de Virginie est dotée de feuilles dentelées de trois à sept pointes ressemblant à des feuilles d’érable et poussant en alternance le long de sa tige.

En Ontario, la mauve de Virginie n’est présente qu’à deux endroits : dans le comté d’Haldimand et dans la région de Niagara. Elle pousse habituellement dans des endroits ouverts et ensoleillés le long de plaines inondables, car elle nécessite un habitat qui est inondé une partie de l’année. L’espèce peut vivre dans divers types de sols et croître dans des milieux très perturbés, comme sur les bords de chemin et les talus ferroviaires.

Plusieurs menaces pèsent sur la survie et le rétablissement de la mauve de Virginie, les plus importantes étant la destruction de son habitat et les espèces envahissantes. Par le passé, des plaines inondables ont été créées dans le sud de l’Ontario pour le logement et l’agriculture, ou modifiées pour contrôler les crues, ce qui a réduit la superficie de l’habitat disponible pour l’espèce. Les espèces envahissantes, comme le roseau commun (Phragmites australis ssp. australis), sont considérées comme une menace potentielle pour la mauve de Virginie parce qu’elles peuvent faire concurrence à l’espèce pour ce qui est de la lumière, de l’espace et des nutriments si elles s’étendent dans une des deux populations de l’Ontario.

La mauve de Virginie figure sur la liste des espèces en péril tant à l’échelle provinciale (Liste des espèces en péril en Ontario) que fédérale (Annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril). Elle est considérée comme étant vulnérable à l’échelle mondiale.

Situation provinciale

Le Comité de détermination du statut des espèces en péril de l’Ontario (CDSEPO) a désigné la mauve de Virginie comme étant en voie de disparition. Après ce classement, elle a été ajoutée à la Liste des espèces en péril en Ontario en 2010. Dans ses futures évaluations, le CDSEPO peut tenir compte de l’information obtenue par l’entremise des initiatives de protection et de rétablissement quant aux menaces qui pèsent sur l’espèce et aux tendances en matière de population et de répartition.

Protection de l’espèce et de l’habitat

La protection de la mauve de Virginie et de son habitat sont des éléments fondamentaux dans l’entrée en vigueur de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD, ou la « Loi ») et constituent toujours des mesures menées par le gouvernement comme énoncé dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement. Depuis que la mauve de Virginie a été inscrite sur la liste des espèces en voie de disparition, en 2010, nul ne peut la tuer, la harceler, la capturer ou la prendre aux termes de la LEVD. De plus, nul ne doit endommager ou détruire l’habitat de l’espèce depuis 2010. La protection de l’habitat était au début fondée sur la définition générale de l’habitat figurant dans la LEVD. L’habitat de la mauve de Virginie est maintenant protégé par l’entremise d’un règlement sur l’habitat mis en vigueur en 2012.

Le gouvernement a élaboré le règlement sur l’habitat (Règlement de l’Ontario 242/08, art. 29.2) de la mauve de Virginie en respectant l’échéancier exigé par la LEVD. Le règlement sur l’habitat fournit de l’information claire au public et aux autres intervenants quant aux sites protégés en tant qu’habitat de la mauve de Virginie. L’habitat réglementé comprend les zones dont l’espèce dépend pour accomplir ses processus vitaux (p. ex., la dispersion) dans son aire de répartition en Ontario. Le règlement sur l’habitat a été élaboré à partir de renseignements sur les exigences en matière d’habitat de l’espèce ainsi que sur les facteurs sociaux et économiques, information tirée d’une variété de sources, notamment des commentaires reçus dans le cadre d’une consultation publique. Toute personne qui a des incidences négatives sur la mauve de Virginie ou son habitat sans autorisation préalable sera poursuivie aux termes de la LEVD.

La mauve de Virginiebénéficie d’une protection qui empêche quiconque de la tuer, de la blesser, de la harceler, de la capturer ou de la prendre depuis 2010.

De plus,l’habitat de la mauve de Virginie est protégé de l’endommagement et de la destruction depuis 2010. La protection de l’habitat reposait initialement sur la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD. L’habitat de la mauve de Virginie est désormais protégé par des dispositions réglementaires sur l’habitat qui ont pris effet en 2012.

Programme de rétablissement

Un programme de rétablissement de la mauve de Virginie a été publié le 18 février 2011, soit avant la date prévue dans la LEVD. Les plans de rétablissement sont des avis au gouvernement et représentent les meilleures connaissances scientifiques disponibles. Le programme définit les exigences en matière d’habitat de la mauve de Virginie et les menaces qui pèsent sur ce dernier tout en recommandant des objectifs et des stratégies pour protéger et rétablir l’espèce. Le programme comprend aussi des recommandations sur les emplacements pouvant servir d’habitat à prendre en compte dans l’élaboration d’un règlement sur l’habitat.

Réponse du gouvernement

Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le « Ministère ») a publié la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour la mauve de Virginie le 18 novembre 2011, soit dans les délais prescrits par la LEVD. La réponse du gouvernement est une politique qui comprend l’objectif du gouvernement ontarien pour le rétablissement de la mauve de Virginie.

Pour favoriser l’atteinte de cet objectif, le gouvernement mène et appuie les mesures de rétablissement énoncées dans sa déclaration en réponse au programme de rétablissement. La section 2.5 du document intitulé Situation du Programme de protection des espèces en péril (2008–2015) présente les mesures communes menées par le gouvernement dans le cadre de travaux qui visent à atteindre l’objectif de rétablissement d’une espèce. La réponse du gouvernement concernant la mauve de Virginie énumère aussi six mesures que le Ministère encourage d’autres à entreprendre pour protéger l’espèce. Ces mesures appuyées par le gouvernement s’inscrivent dans le cadre des objectifs définis dans la réponse, soit :

  • Protéger la mauve de Virginie et réduire les menaces pesant sur les populations actuelles de l’espèce et son habitat.
  • Évaluer régulièrement tous les emplacements connus et chercher des habitats appropriés pour l’établissement de populations supplémentaires.
  • Améliorer les connaissances sur l’écologie de la mauve de Virginie.

Objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement pour le rétablissement de la mauve de Virginie est de protéger toutes les populations existantes de la mauve de Virginie dans le sud de l’Ontario et d’assurer la longévité de l’espèce dans son aire de répartition actuelle.

2010 Inscription comme espèce en voie de disparition
 
2010 Protection de l’espèce
 
2010 Protection de l’habitat en vertu de la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD depuis 2010, puis par réglement sur l’habitat qui ont pris effet en 2012
 
2011 Achèvement du programme de rétablissement
 
2011 Achèvement de la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2016 Achèvement de l’examen quinquennal
 

Projets financés par le gouvernement

Une mesure importante menée par le gouvernement dans sa réponse au programme de rétablissement de la mauve de Virginie vise à soutenir les partenaires afin qu’ils entreprennent des démarches pour protéger et rétablir l’espèce.

Par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril pour l’Ontario, le Ministère a fourni du financement à deux projets visant à déterminer la taille et la répartition de la population de la mauve de Virginie dans l’aire de conservation de Taquanyah et à combler les lacunes dans les connaissances sur l’espèce relevées dans la réponse du gouvernement. Ces projets ont été menés de 2013 à 2015 par Kevin Stevens Ph. D. et Mihai Costea Ph. D. de l’Université Wilfrid-Laurier et par Anthony Zammit de l’aire de conservation de Grand River qui possède et gère l’aire de conservation de Taquanyah.

Loi sur les espèces envahissantes de l’Ontario

La réponse du gouvernement relativement à la mauve de Virginie indique que les espèces envahissantes constituent une menace pour la survie et le rétablissement de l’espèce en Ontario. La Loi de 2015 sur les espèces envahissantes de la province entrée en vigueur le 3 novembre 2016 fournit un cadre propice à la prévention, à la détection et au contrôle des espèces envahissantes en Ontario. Ce cadre peut soutenir les mesures visant à réduire les menaces posées par les espèces envahissantes.

Les principaux objectifs de ces projets étaient d’évaluer et de cartographier la taille et la répartition actuelles de la population de la mauve de Virginie dans l’aire de conservation de Taquanyah et d’obtenir de l’information sur la biologie de l’espèce et ses exigences en matière d’habitat, y compris ses données démographiques, la biologie des semences et les conditions de croissance optimales. Les partenaires ont cartographié la répartition actuelle de cette population en 2014 après avoir recensé l’espèce. Ils ont aussi tenté de cartographier la répartition historique de l’espèce en Ontario en examinant les collections d’herbiers canadiens. Pour poursuivre cette recherche, les partenaires ont entrepris de faire des relevés des populations supplémentaires en amont et en aval de l’aire de conservation de Taquanyah. Pour évaluer la taille de la population, les chercheurs ont compté les tiges dans des quadrants de un mètre carré dans divers sites de sa population. Les partenaires travaillent actuellement avec des spécialistes du système d’information géographique (SIG) à l’aire de conservation de Grand River afin de découvrir des moyens de recenser la population actuelle avec plus d’exactitude. Pour obtenir de l’information sur la biologie de la mauve de Virginie et les exigences de son habitat, les partenaires ont mis sur pied un système de collecte des semences qu’ils utiliseront pour effectuer des recherches sur la germination et la croissance des semis. Ces recherches ont permis de déterminer le moyen optimal de cultiver la mauve de Virginie et les effets des caractéristiques du sol sur la germination des graines et la croissance des semis.

Ces projets de recherche ont aussi analysé deux facteurs susceptibles de diminuer la capacité de rétablissement de l’espèce : le roseau commun (Phragmites australis ssp. australis) et la viabilité des graines dans la banque de semences naturelle de la population. Selon ces études, on trouve des graines viables dans les peuplements de l’espèce; le nombre de graines viables à l’extérieur des peuplements de l’espèce est toutefois très faible. Ce résultat donne à penser que les graines de la mauve de Virginie ne se dispersent pas très loin de la plante-mère. L’effet du roseau commun sur la mauve de Virginie demeure incertain. Les travaux de recherche se poursuivent.

Selon les inventaires et les levés sur le terrain, la population de la mauve de Virginie dans l’aire de conservation de Taquanyah a augmenté depuis 2010. En outre, selon les études sur la croissance effectuées dans la nature et en laboratoire, cette population est susceptible de s’étendre au moyen de la dispersion des graines. Ces travaux ont soutenu les mesures présentées dans la déclaration du gouvernement visant à entreprendre de la recherche sur les données démographiques de l’espèce, sa génétique, ses exigences minimales en matière de population viable et sur les facteurs pouvant entraver son rétablissement ainsi qu’à mettre au point et en œuvre un programme de surveillance normalisé pour déceler les changements dans la répartition et l’abondance de l’espèce.

Efforts minimiser les effets nuisibles sur la mauve de Virginie

Soutenir ses partenaires par l’entremise de permis et des conditions qui y sont assorties est une mesure importante menée par le gouvernement. Un total de trois permis ont été délivrés pour la mauve de Virginie depuis que l’espèce est protégée aux termes de la LEVD, et tous sont des permis pour aider à la protection or au rétablissement [c.-à-d., Permis 17(2) b)]. Les permis pour la protection or le rétablissement sont délivrés si l’objet de l’activité est d’aider à la protection ou au rétablissement d’une espèce en péril. Deux des permis ont été délivrés exclusivement pour la mauve de Virginie alors que le troisième englobe plusieurs espèces en péril. Ces permis visent à évaluer la répartition historique de l’espèce et la taille actuelle de la population dans l’aire de conservation de Taquanyah ainsi qu’à mieux connaître les caractéristiques de l’habitat de l’espèce et sa démographie. Ces permis soutiennent les mesures présentées dans la déclaration du gouvernement visant à entreprendre de la recherche sur les données démographiques de l’espèce, sa génétique, ses exigences minimales en matière de population viable et sur les facteurs pouvant entraver son rétablissement ainsi qu’à mettre au point et en œuvre un programme de surveillance normalisé pour déceler les changements dans la répartition et l’abondance de l’espèce.

Une activité qui peut avoir une incidence sur la mauve de Virginie ou sur son habitat a été enregistrée au titre des Activités de protection ou de rétablissement des espèces (article 23.17) du Règlement de l’Ontario 242/08 aux termes de la LEVD. Elle englobe des recherches pour comprendre la biologie de la plante et ses besoins en matière de production des semences. En vertu de cet enregistrement, l’individu inscrit doit respecter toutes les conditions du règlement, notamment :

  • Mettre les mesures en œuvre dans le cadre d’un plan d’atténuation conçu par un spécialiste de l’espèce pour aider à minimiser ou éviter tout effet négatif.
  • Mettre à jour les plans d’atténuation aux cinq ans pour intégrer les renseignements obtenus en surveillant les effets de l’activité.
  • Préparer un rapport lorsque l’activité est terminée, lequel fournit un résumé des résultats de l’activité, y compris une évaluation détaillée de la mesure à laquelle l’objectif a été atteint.
  • 3
    permis pour raison de protection ou de rétablissement
  • 1
    enregistrement

Occurrences de la mauve de Virginie en Ontario

Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN)

La mauve de Virginie est observée dans deux endroits situés dans le sud de l’Ontario : l’aire de conservation de Taquanyah dans le comté d’Haldimand et sur une propriété privée dans la région de Niagara. Dans cette dernière région, la population de l’espèce se trouve dans une carrière autorisée et le long du corridor d’un pipeline. Les deux populationsfootnote 1 sont considérées comme des populations qui subsistent (c.-à-d., elles sont observées depuis les 20 dernières années) et ont été observées pour la dernière fois en 2016 et 2008, respectivement.

Depuis 2008, le Ministère a reçu environ 237 signalements de l’espèce. Ces signalements s’appuyant sur des observations faites entre 1951 et 2016 proviennent d’une variété de sources. La population du comté d’Haldimand a été observée au cours de recensements effectués en 2008, 2010 et 2014, et plus récemment en 2016. Les derniers recensements de la population de la région de Niagara remontent à 2001, 2005 et 2008. Ces signalements ainsi que d’autres qui ont été soumis au CIPN ont permis de redéfinir où l’espèce est présente et peuvent fournir de l’information supplémentaire sur son habitat et les menaces auxquelles elle est confrontée. Par exemple, selon les registres de ces recensements, la taille de la population du comté d’Haldimand augmente au fil du temps. En 2008, selon le recensement, la population comptait environ 2 300 tiges, en 2010, elle était évaluée à plus de 5 000 tiges et en 2014, on l’évaluait à plus de 26 000 tiges. Cette augmentation est probablement attribuable aux améliorations apportées à l’habitat. En 2006, un réservoir près de la population du comté d’Haldimand a été déclassé pour rétablir un ruisseau d’eau froide qui traversait la propriété. Cette mesure peut avoir créé un nouvel habitat pour la mauve de Virginie étant donné que l’espèce pousse habituellement dans des milieux perturbés sujets aux inondations. La viabilité de la population du comté d’Haldimand est considérée comme étant raisonnable. Les observations de la population de la région de Niagara donnent à penser que sa taille n’a pas changé et qu’elle est stable; la viabilité de cette population est toutefois considérée comme étant faible.

Il est possible que des observations de la mauve de Virginie n’aient pas été signalées au Ministère. Encourager le signalement des observations de la mauve de Virginie au Ministère fait partie des mesures menées par le gouvernement dans sa réponse au programme de rétablissement.

Chacun est encouragé — ou un individu peut y être contraint en vertu d’une autorisation ou d’une approbation — à signaler les observations de la mauve de Virginie et des autres espèces en péril au Centre d’information sur le patrimoine naturel du Ministère afin que le signalement soit intégré au registre provincial des observations.

237 signalements de cette espèce ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Résumé des progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

Résumé des progrès

Des progrès ont été réalisés relativement à toutes les mesures menées par le gouvernement et à deux des mesures appuyées par le gouvernement figurant dans sa réponse au programme de rétablissement de la mauve de Virginie. Le gouvernement de l’Ontario a directement mis de l’avant des mesures pour :

  • encourager la transmission des données sur la mauve de Virginie au Centre d’information sur le patrimoine naturel;
  • protéger l’espèce avec la LEVD ainsi que son habitat, avec un règlement sur l’habitat;
  • appuyer les partenaires afin qu’ils entreprennent des activités de protection et de rétablissement de l’espèce;
  • établir et communiquer des mesures prioritaires annuelles pour l’appui gouvernemental;
  • renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification quant à l’exigence de protection de l’espèce et de son habitat;
  • communiquer avec le public et le sensibiliser quant aux espèces en péril en Ontario.

Les mesures appuyées par le gouvernement sont structurées en fonction d’objectifs de rétablissement généraux. Des progrès ont été accomplis en ce qui concerne deux des trois objectifs de rétablissement du gouvernement et plusieurs des mesures connexes énoncées dans la réponse du gouvernement au programme de rétablissement de la mauve de Virginie.

Pour ce qui est de l’objectif d’évaluer régulièrement tous les emplacements connus et de chercher des habitats appropriés pour l’établissement de populations supplémentaires, un premier pas a été franchi relativement à une des deux mesures :

  • Mettre au point et en œuvre un programme de surveillance normalisé pour déceler les changements relatifs à la répartition et à l’abondance de l’espèce (Mesure 4; hautement prioritaire).

La mesure a été mise en œuvre par l’entremise de deux projets financés par le Fonds d’intendance des espèces en péril pour l’Ontario; ils ont recueilli des données de base pour les futurs programmes de surveillance et lancé un programme de surveillance pour la population de l’aire de conservation de Taquanya.

Pour ce qui est de l’objectif d’améliorer les connaissances sur l’écologie de la mauve de Virginie, des progrès ont été réalisés relativement à l’unique mesure :

  • Entreprendre des recherches sur les données démographiques de l’espèce, sa génétique, ses exigences minimales en matière de population viable ainsi que sur les facteurs qui peuvent entraver son rétablissement (Mesure 6).

La mesure a été soutenue en partie par l’entremise de deux projets financés par le Fonds d’intendance des espèces en péril pour l’Ontario. Les deux projets ont recueilli de l’information sur la biologie de l’espèce et ses besoins en matière d’habitat, y compris sur les données démographiques de la population, la biologie des semences et les conditions de croissance optimales. Un des deux projets a aussi effectué de la recherche sur les facteurs qui peuvent entraver le rétablissement de la mauve de Virginie en étudiant le roseau commun (Phragmites australis ssp. australis) afin de vérifier s’il a des effets sur la germination des semences de l’espèce et la croissance des semis.

L’objectif pour le rétablissement de la mauve de Virginie est de protéger toutes les populations existantes dans le sud de l’Ontario et d’assurer la longévité de l’espèce dans son aire de répartition actuelle. Les efforts déployés pour soutenir les mesures menées et les mesures appuyées par le gouvernement dans sa réponse au programme de rétablissement ont aidé à accomplir des progrès relativement à l’objectif de rétablissement. En outre, les données sur la présence de la mauve de Virginie provenant du Centre d’information sur le patrimoine culturel suggèrent fortement que l’espèce montre des tendances qui respectent cet objectif de rétablissement. Comme indiqué dans la section 9.1 du présent chapitre, la taille des deux populations de l’espèce est demeurée stable ou a augmenté depuis 2010, année où l’espèce a pour la première fois été protégée aux termes de la LEVD; la taille de la population du comté d’Haldimand a considérablement augmenté depuis 2010, très probablement en raison des améliorations apportées à son habitat, alors que celle de la région de Niagara est demeurée stable.

Recommandations

Tel qu’énoncé dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement, l’examen des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement de la mauve de Virginie peut être utilisé pour aider à déterminer si des modifications sont nécessaires afin de protéger et de rétablir l’espèce. Si l’on se fonde sur les progrès réalisés à ce jour, l’orientation générale présentée dans la déclaration du gouvernement devrait continuer de guider les mesures de protection et de rétablissement de l’espèce, particulièrement celles portant la mention « hautement prioritaire ». Par rapport aux mesures qui ont bénéficié d’un haut niveau de soutien, celles qui suivent ont été moins soutenues et peuvent être prises en compte dans les décisions futures concernant la protection et le rétablissement de la mauve de Virginie :

  • Des données de base sur la mauve de Virginie ont été recueillies dans le but de les utiliser pour créer un programme de surveillance de l’espèce. Il faut maintenant mettre au point et en œuvre un programme de surveillance normalisé pour déceler les changements relatifs à la répartition et à l’abondance de l’espèce (Mesure 4; hautement prioritaire).
  • Les mesures qui ont moins bénéficié de progrès devraient être soutenues dans la future planification de la mise en pratique, comme mettre en œuvre des pratiques de gestion optimale du Ministère afin d’éliminer le roseau commun dans les habitats vulnérables (Mesure 1; hautement prioritaire); mettre au point et fournir des renseignements aux propriétaires fonciers et aux gestionnaires de terres en vue de les sensibiliser davantage quant à la protection de l’espèce et aux possibilités d’intendance (Mesure 2); au fur et à mesure que les occasions se présentent, appuyer l’acquisition de terres où poussent des populations de mauves de Virginie par l’entremise des programmes actuels d’acquisition de terres et d’intendance (Mesure 3); et effectuer des recensements aux emplacements pouvant représenter des habitats appropriés afin de déterminer s’il s’y trouve des populations supplémentaires de cette espèce (Mesure 5).

Les démarches futures pour protéger et rétablir la mauve de Virginie continueront d’être une responsabilité partagée qui nécessitera la participation de nombreux individus, organismes et collectivités. Le soutien financier pour la mise en œuvre des mesures pourrait être fourni par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril pour l’Ontario ou du Programme incitatif pour les fermes concernant les espèces en péril. Le Ministère peut aussi fournir des conseils à l’égard des autorisations exigées aux termes de la LEVD afin d’entreprendre un projet. En travaillant ensemble, d’autres progrès seront accomplis dans la protection et le rétablissement de la mauve de Virginie en Ontario.

Résumé des progrès accomplis vers la protection et le rétablissement de la mauve de Virginie (2007 à 2015)

Situation provinciale :

  • La mauve de Virginie a été classée comme étant en voie de disparition aux termes de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD). L’espèce a été protégée et nul ne peut la tuer, la harceler, la capturer ou la prendre; et son habitat est protégé des dommages ou de la destruction aux termes de la LEVD depuis 2010.

Documents et directives propres à l’espèce publiés par le gouvernement :

Soutenir nos partenaires :

  • Par l’entremise du Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario, le Ministère a financé deux projets afin d’aider à déterminer la taille et la répartition de la population de mauves de Virginie dans l’aire de conservation de Taquanyah et de combler les lacunes en matière de connaissances mentionnées dans la Déclaration relative à l’espèce.
  • Le Ministère a délivré trois permis de « protection et de rétablissement » en vertu de l’alinéa 17(2) b) de la LEVD.
  • Une activité a été enregistrée au titre des « Activités de protection et de rétablissement de l’espèce » (article 23.17) aux termes du Règlement de l’Ontario 242/08 de la LEVD.

Occurrences et répartition

  • Deux populations de mauves de Virginie ont été observées dans le sud de l’Ontario; les deux sont considérées comme des populations qui subsistent. En outre, les données indiquent que la taille d’une de ces populations a augmenté, probablement en raison d’améliorations apportées à son habitat.

Renseignements connexes

Références

COSEPAC. 2001. Sommaire du statut de l’espèce du COSEPAC sur l’isotrie fausse‑médéole (Isotria medeoloides) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xi pp.


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Une population est définie comme une zone terrestre ou aquatique sur ou dans laquelle un élément (c.-à-d. la mauve de Virginie) est ou était présent. Elle est fondée sur une ou plusieurs observations. Il s’agit d’un emplacement qui a une valeur pratique en matière de conservation en raison de son importance pour la conservation de l’espèce. Une occurrence d’élément est le terme technique utilisé pour la décrire.