Une photo d’une Couleuvre fauve de l’Est enroulé sur une roche
Photo : Joe Crowley

Introduction

Le présent chapitre décrit les progrès accomplis sur le plan de la protection et du rétablissement de la couleuvre fauve de l’Est en Ontario (de 2007 à 2015).

Renseignements sur l’espèce

La couleuvre fauve de l’Est (Pantherophis gloydi) est au deuxième rang des serpents de l’Ontario en termes de longueur, pouvant atteindre 175 centimètres. Le corps de ce reptile est orné de grosses taches noires sur le dos, et de petites taches noires sur les côtés, sur un fond allant de doré à brun pâle. La couleur de la tête peut aller de brune à rouge, et le ventre est jaune et noir.

La couleuvre fauve de l’Est est présente dans deux régions de l’Ontario et se divise donc en deux populations distinctes : la population de la baie Georgienne (est de la baie), et la population carolinienne (rive nord du lac Érié et Sud-Ouest de l’Ontario). Cette dernière est présente dans deux secteurs différents de la rive nord du lac Érié : la pointe Longue et la plaine sableuse voisine de Norfolk, et les municipalités d’Essex, de Chatham-Kent et de Lambton, à l’extrémité sud-ouest de la province. La couleuvre fauve de l’Est occupe plusieurs types d’habitats au cours de ses processus vitaux. Les femelles adultes pondent leurs œufs dans de grosses bûches ou des souches, ou dans des tas de feuilles ou de fragments de bois. Les couleuvres fauves de l’Est hibernent en groupe sous terre, dans des fissures du substratum rocheux, des terriers ou des structures artificielles, comme d’anciens puits ou des fondations. Habituellement, on retrouve cette espèce dans des habitats non boisés, comme d’anciens champs, des prairies, des savanes, des rivages, des landes rocheuses, des marais et des plages de dunes. La couleuvre fauve de l’Est préfère les habitats riverains.

La couleuvre fauve de l’Est fait face à plusieurs menaces pour sa survie et son rétablissement, les plus importantes étant la mortalité sur les routes, ainsi que la perte, la dégradation et la fragmentation de l’habitat. Les vastes réseaux routiers et la densification de la circulation ont fait augmenter le risque de mortalité sur les routes des deux populations de couleuvres. La perte, la dégradation et la fragmentation de l’habitat sont les principales menaces qui pèsent sur la population carolinienne; en effet, une grande partie de l’habitat de la couleuvre fauve de l’Est dans cette région a été convertie en terres agricoles ou en aménagements résidentiels. Les autres menaces réelles ou potentielles qui guettent cette espèce comprennent la persécution directe par les humains, les toxines chimiques comme le dichlorodiphényltrichloréthane (DDT) et le polychlorobiphényle (PCB), ainsi que la capture pour le marché des animaux domestiques et la prédation par des espèces associées aux activités humaines (p. ex., ratons laveurs).

La survie et le rétablissement de la couleuvre fauve de l’Est dépendent aussi d’autres facteurs. Ces couleuvres parcourent de longues distances en provenance et en direction de leur hibernacle, ce qui les rend vulnérables à la prédation et à la mortalité sur les routes, lorsqu’elles traversent les voies de circulation, ou dans les étendues d’eau, lorsqu’elles passent près de bateaux motorisés. De plus, comme elles hibernent en grands groupes, elles sont aussi vulnérables à la prédation et à la capture pour le marché des animaux domestiques, car plusieurs couleuvres peuvent être tuées ou capturées d’un seul coup.

La population carolinienne de couleuvres fauve de l’Est fait partie des espèces en voie de disparition, et la population de la baie Georgienne, des espèces menacées à l’échelle de la province (Liste des espèces en péril en Ontario). Ces populations, conjointement connues sous le nom de population des Grands Lacs et du Saint-Laurent, sont toutes considérées en voie de disparition à l’échelle fédérale (annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril). À l’échelle mondiale, l’espèce est considérée comme vulnérable.

Situation provinciale

Avant l’adoption de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (la « Loi »), le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) a établi que la couleuvre fauve de l’Est est une espèce menacée. En 2000, à la suite de cette évaluation, l’espèce a été ajoutée à la liste des espèces menacées, puis a conservé ce statut lors de l’entrée en vigueur de la Loi, en 2008. Le CDSEPO a alors réévalué le statut de la couleuvre fauve de l’Est, et désigné deux populations distinctes, soit la population carolinienne et celle de la baie Georgienne. Le statut de la population carolinienne est alors passé d’« espèce menacée » à « espèce en voie de disparition » dans la Liste des espèces en péril en Ontario en 2009, et la population de la baie Georgienne a conservé le statut d’espèce menacée. Dans ses prochaines évaluations, le CDSEPO pourrait examiner les renseignements qui concernent les menaces pour l’espèce et les tendances de sa population et de sa répartition que les mesures de protection et de rétablissement ont permis de recueillir.

Protection de l’espèce et de l’habitat

La protection des populations de couleuvres fauves de l’Est carolinienne et de la baie Georgienne et l’application de la réglementation qui vise à protéger son habitat sont des éléments importants de la mise en application de la Loi, et continuent d’être des mesures menées par le gouvernement, comme le précise la déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme de rétablissement. La couleuvre fauve de l’Est bénéficie d’une protection qui empêche quiconque de la tuer, de la blesser, de la harceler, de la capturer ou de la prendre depuis l’entrée en vigueur de la Loi, en 2008. De plus, l’habitat de l’espèce est protégé de l’endommagement et de la destruction depuis 2009, année d’entrée en vigueur des mesures de protection. Au départ, les mesures de protection étaient basées sur la définition générale de l’habitat dans la Loi. L’habitat de chaque population de couleuvres fauves de l’Est est actuellement protégé par un règlement entré en vigueur en 2012. La couleuvre fauve de l’Est bénéficie aussi d’une protection générale en tant que reptile spécialement protégé selon l’annexe 9 de la Loi de 1997 sur la protection du poisson et de la faune (chasse et piégeage interdits, approbations obligatoires pour l’achat et la vente, etc.).

Le gouvernement a élaboré un règlement sur l’habitat de la population carolinienne (article 24.3 du Règlement de l’Ontario 242/08) et de la baie Georgienne (article 24.4 du Règlement de l’Ontario 242/08) qui fournit au public et aux autres intervenants des précisions sur les aires protégées en tant qu’habitat de la couleuvre fauve de l’Est. L’habitat faisant l’objet du règlement comprend les aires nécessaires aux processus vitaux de l’espèce (p. ex., alimentation, réchauffement au soleil et hibernation) dans les limites de l’Ontario. Le règlement sur l’habitat a été élaboré en fonction des renseignements sur les besoins de l’espèce en matière d’habitat et sur les facteurs sociaux et économiques provenant de différentes sources, y compris des commentaires recueillis lors des consultations publiques.

Toute personne qui nuit à la population de couleuvres fauves de l’Est carolinienne ou de la baie Georgienne ou à son habitat sans autorisation préalable risque une poursuite judiciaire en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition.

La couleuvre fauve de l’Est bénéficie d’une protection qui empêche quiconque de la tuer, de la blesser, de la harceler, de la capturer ou de la prendre depuis 2008.

De plus, the l’habitat de la couleuvre fauve de l’Est est protégé de l’endommagement et de la destruction depuis 2009. La protection de l’habitat reposait initialement sur la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD. L’habitat de la couleuvre fauve de l’Est est désormais protégé par des dispositions réglementaires sur l’habitat qui ont pris effet en 2012.

Programme de rétablissement

Unprogramme de rétablissement des populations carolinienne et de la baie Georgienne de couleuvres fauves de l’Est a été publié le 10 septembre 2010; le programme de rétablissement de la population carolinienne a été déposé dans les délais prescrits par la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition, et celui de la population de la baie Georgienne, avant la date exigée par la Loi. Les programmes de rétablissement fournissent des conseils et les meilleures données scientifiques possible au gouvernement. La stratégie définit les besoins de la couleuvre fauve de l’Est en matière d’habitat et les menaces qui la guettent, et recommande des objectifs et des approches de protection et de rétablissement de l’espèce. Le programme de rétablissement comprend aussi des recommandations sur les aires dont il faudrait tenir compte dans le cadre de l’élaboration d’un règlement sur l’habitat.

Réponse du gouvernement

Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le « MRNF » ou le « Ministère ») a publié la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement (la « déclaration ») des populations de couleuvres fauves de l’Est carolinienne et de la baie Georgienne le 15 juin 2011, dans les délais prescrits par la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. La déclaration est une politique qui contient l’objectif du gouvernement de l’Ontario en ce qui a trait au rétablissement de la couleuvre fauve de l’Est.

Objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement en ce qui concerne le rétablissement de la couleuvre fauve de l’Est est d’assurer la survie de l’espèce et de maintenir la répartition et la connectivité actuelles dans l’habitat des populations carolinienne et de la baie Georgienne.

Pour faciliter l’atteinte de cet objectif, le gouvernement mène et appuie les mesures de rétablissement énoncées dans la déclaration. La section 2.5 du Programme de protection des espèces en péril (2008–2015) présente les mesures communes menées par le gouvernement dans le but d’atteindre l’objectif de rétablissement de l’espèce. Voici deux mesures particulières menées par le gouvernement pour favoriser la protection et le rétablissement de la couleuvre fauve de l’Est :

  • Mettre au point un protocole pour protéger les couleuvres fauves de l’Est lors de leur hibernation (et les autres espèces de serpents en péril) lorsque ces animaux sont déterrés par inadvertance.
  • Mettre au point un protocole de relevé à l’usage des promoteurs et des partenaires pour déceler la présence ou l’absence de la couleuvre fauve de l’Est.

La déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement de la couleuvre fauve de l’Est comprend aussi 11 mesures que le gouvernement encourage d’autres intervenants à prendre, qui s’inscrivent dans les objectifs énoncés dans la déclaration :

  • Améliorer les connaissances de la répartition, des tendances sur le plan de la population et l’utilisation de l’habitat de la couleuvre fauve de l’Est.
  • Repérer et protéger l’habitat de la couleuvre fauve de l’Est dans son aire de répartition actuelle.
  • Réduire le taux de mortalité de la couleuvre fauve de l’Est en réduisant au maximum les menaces liées aux humains.
  • Réduire la persécution de la couleuvre fauve de l’Est par les humains et promouvoir la sensibilisation.
  • Améliorer et restaurer l’habitat auquel la population carolinienne de la couleuvre fauve de l’Est a accès.
2000 Inscription comme espèce menacée
 
2008 Protection de la couleuvre fauve de l’Est
 
2009 L’espèce se divise en deux populations : la couleuvre fauve de l’Est (population carolinienne), inscrite comme espèce en voie de disparition, et la couleuvre fauve de l’Est (population de la baie Georgienne), inscrite comme espèce menacée
 
2004 Habitat de la couleuvre fauve de l’Est protégé par la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD depuis 2009, puis par des dispositions réglementaires sur l’habitat qui ont pris effet en 2012
 
2010 Achèvement du programme de rétablissement
 
2011 Achèvement de la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2016 Achèvement de l’examen quinquennal
 

Projets financés par le gouvernement

L’une des mesures importantes menées par le gouvernement énoncées dans la déclaration relative à la couleuvre fauve de l’Est consiste à soutenir financièrement ses partenaires dans la mise en œuvre d’activités de protection et de rétablissement de l’espèce. Par l’intermédiaire du Fonds d’intendance des espèces en péril, le Ministère a appuyé 101 projets conçus pour favoriser la protection et le rétablissement de la couleuvre fauve de l’Est. Les intervenants et les groupes de conservation ont reçu un total de 4 551 392 $ pour mener des activités d’intendance auprès des deux populations de couleuvres. Des 101 projets financés par le Ministère, 19 visaient les deux populations, 66, la population carolinienne seulement, et 16, la population de la baie Georgienne seulement.

Tous les projets ciblant les deux populations de couleuvres fauves de l’Est (totalisant 1 230 819 $) visaient plusieurs espèces en péril. En plus du financement accordé dans le cadre du programme de Fonds d’intendance des espèces en péril, les partenaires ont indiqué qu’ils sont parvenus à obtenir du financement supplémentaire (2 248 269 $) provenant d’autres sources. Ce montant comprend le financement supplémentaire et l’appui non financier offert en temps et en expertise par des bénévoles.

Les partenaires d’intendance ont rapporté que le financement provincial les a aidés à obtenir l’aide non financière de 6 078 bénévoles qui ont consacré 25 723 heures, d’une valeur approximative de 627 725 $, à la protection et au rétablissement de plusieurs espèces en péril, y compris les populations carolinienne et de la baie Georgienne de couleuvres fauves de l’Est. De plus, les partenaires d’intendance ont déclaré avoir fait du travail de sensibilisation pour plusieurs espèces en péril, dont les populations de couleuvres fauves de l’Est carolinienne et de la baie Georgienne, auprès de 665 719 personnes.

Couleuvre fauve de l’Est (population carolinienne)

Des 66 projets (2 799 291 $) visant la population carolinienne de couleuvres fauves de l’Est, 4 (38 738 $) se concentraient sur cette espèce, et 62, sur plusieurs espèces en péril, dont la population carolinienne de couleuvre fauve de l’Est. De plus, les partenaires sont parvenus à obtenir des fonds supplémentaires et du soutien non financier d’autres sources. Les partenaires qui s’occupent exclusivement de la population carolinienne de couleuvres fauves de l’Est ont indiqué avoir obtenu un financement supplémentaire et de l’aide non financière totalisant 57 689 $, et les partenaires s’occupant de plusieurs espèces en péril, 5 190 379 $. Ces montants comprennent le financement supplémentaire et l’appui non financier offert en temps et en expertise par des bénévoles.

Les partenaires d’intendance ont rapporté que le financement provincial les a aidés à obtenir l’aide non financière de 35 bénévoles qui ont consacré 320 heures, d’une valeur approximative de 6 880 $, à la protection et au rétablissement de la couleuvre fauve de l’Est (population carolinienne). De plus, 3 851 bénévoles ont consacré 51 527 heures, d’une valeur approximative de 1 174 295 $, à la protection et au rétablissement de plusieurs espèces en péril.

Les partenaires d’intendance ont rapporté que grâce à leurs efforts et à ceux de leurs bénévoles, ils ont amélioré 4 596 hectares d’habitat qui pourrait profiter à plusieurs espèces en péril, y compris la population carolinienne de couleuvres fauves de l’Est. Ils ont aussi déclaré avoir fait du travail de sensibilisation au sujet de la population carolinienne de couleuvres fauves de l’Est auprès de 1 600 personnes, et de l’écosystème de plusieurs espèces auprès de 1 113 160 personnes.

Couleuvre fauve de l’Est (population de la baie Georgienne)

Des 16 projets (521 282 $) visant la population de couleuvres fauves de l’Est de la baie Georgienne, quatre (38 738 $) portaient sur plusieurs espèces en péril. De plus, les partenaires sont parvenus à obtenir du financement supplémentaire (416 587 $) provenant d’autres sources. Ce montant comprend le financement supplémentaire et l’appui non financier offert en temps et en expertise par des bénévoles.

Les partenaires d’intendance ont rapporté que le financement provincial les a aidés à obtenir l’aide non financière de 866 bénévoles qui ont consacré 9 252 heures, d’une valeur approximative de 176 553 $, à la protection et au rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont la couleuvre fauve de l’Est. Ils ont aussi déclaré avoir fait du travail de sensibilisation pour plusieurs espèces auprès de 11 099 personnes.

Le Ministère aide aussi les promoteurs à effectuer des recherches servant à combler d’importantes lacunes dans les connaissances sur les espèces en péril. Par l’intermédiaire du Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario, le Ministère a financé deux projets de recherche visant à évaluer les mesures d’atténuation des risques sur les routes pour les espèces de reptiles en péril.

Le reste de la présente section présente des projets sur plusieurs années menés par les partenaires qui ont bénéficié du Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario et du Fonds d’intendance des espèces en péril, ainsi que les mesures de rétablissement correspondantes appuyées par le gouvernement.

Le Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario a servi à appuyer une étude pluriannuelle de l’efficacité des dispositifs d’atténuation pour réduire le nombre de reptiles sur les routes et maintenir la connectivité entre les habitats et les voies de dispersion, tout en évitant d’accroître les risques de prédation. L’étude réalisée par Baxter-Gilbert et coll. (2015) a montré que les clôtures d’exclusion en plastique flexible demandent un entretien régulier et qu’elles sont inefficaces en raison des déchirures, des trous et des affaissements. De plus, comme les clôtures sont immergées au printemps, les reptiles et les tortues peuvent les franchir au cours de cette période. Les auteurs indiquent que les dispositifs d’atténuation devraient être conçus pour durer, et que les matériaux utilisés pour les fabriquer devraient être durables afin qu’elles soient efficaces. Cette étude portait sur une approche visant plusieurs espèces à proximité de la population de couleuvres fauves de l’Est de la baie Georgienne, et ses conclusions appuient la recommandation de la déclaration d’évaluer les installations d’atténuation de la mortalité sur les routes non seulement pour la couleuvre fauve de l’Est, mais aussi pour l’ensemble des reptiles et des amphibiens.

Un projet collaboratif de trois ans mené dans le parc provincial Rondeau appuie les mesures de la déclaration visant la population carolinienne de couleuvres fauves de l’Est. Ce projet est une collaboration du programme du patrimoine naturel du parc provincial Rondeau, de Friends of Rondeau, de la chercheuse Christina Davy et de Wildlife Preservation Canada. Au cours de la première année de financement, on a effectué un recensement en plaçant des panneaux de contreplaqué sur le sol afin de créer des conditions favorables pour les reptiles et les amphibiens. Au total, 1 653 serpents ont été observés au cours de l’étude, dont la couleuvre fauve de l’Est à 39 reprises. Cette espèce était habituellement observée dans les parties du parc où se déroulent peu d’activités anthropiques. Les couleuvres fauves de l’Est ont été marquées à l’aide d’étiquettes à transpondeur passif intégré ou de micromarques magnétisées codées décimales, ou un émetteur radio-électrique a été implanté afin de recueillir des données de référence sur la population dans le parc. Au moyen de ces émetteurs, les chercheurs ont pu suivre quatre couleuvres fauves de l’Est (deux mâles et deux femelles) pour déterminer leur domaine vital et leur utilisation de l’habitat (p. ex., comme hibernacle). Cette étude en particulier a révélé que le domaine vital estival des couleuvres femelles semble être plus petit que celui des mâles. Ce projet appuie les mesures énoncées dans la déclaration qui consistent à trouver l’emplacement des hibernacles et des autres parties de l’habitat, et à effectuer des études sur l’écologie de l’espèce et son utilisation de l’habitat. Le projet portait aussi sur les menaces qui guettent l’espèce, comme la mortalité sur la route et la maladie fongique du serpent, appuyant directement la mesure de la déclaration qui consiste à analyser la portée et l’importance des menaces. De plus, des activités de sensibilisation ont été menées auprès des écoles et des visiteurs du parc provincial Rondeau afin de présenter des renseignements sur la biologie et l’intendance des serpents à environ 923 personnes, pour ainsi appuyer la mesure de la déclaration qui consiste à sensibiliser les principaux intervenants et les écoles situées dans l’habitat de la couleuvre fauve de l’Est. Ce projet est encore en cours et continuera de contribuer à la mise en application des mesures de la déclaration.

Pendant huit années consécutives, la Georgian Bay Biosphere Reserve (GBBR) a reçu du financement lui permettant d’encourager les cantons, les particuliers et différents organismes à adopter des pratiques exemplaires de gestion pour protéger l’habitat des serpents. Depuis 2010, la GBBR a organisé de nombreux ateliers à l’intention du personnel du secteur des travaux publics et de l’urbanisme de quatre cantons et d’un district du MNRF. Plus de 200 participants ont assisté à ces ateliers sur les pratiques exemplaires de gestion, qui portaient sur la promotion des connaissances relatives aux serpents et à leur habitat, l’intégration de ces pratiques dans le cadre du travail quotidien et la consignation des observations d’espèces en péril. La GBBR a aussi organisé des ateliers et des présentations à l’intention du public, des collectivités des Premières Nations, des chasseurs et des pêcheurs, des clubs de la nature, des écoles et d’autres organismes pour les inciter à adopter ces pratiques au moyen de travaux d’intendance. Depuis 2008, le personnel de la GBBR a tenu 111 ateliers sur les espèces menacées réunissant plus de 3 110 personnes, et échangé avec plus de 1 800 personnes lors de présentations sur les espèces en péril dans le cadre de 30 événements différents. De plus, le personnel de la GBBR a tenu des ateliers à l’intention des propriétaires de chalet pour leur montrer comment utiliser le Eastern Georgian Bay Stewardship Manual, un guide permettant aux particuliers d’évaluer leur impact sur l’environnement. Lors de ces activités de sensibilisation, le personnel de la GBBR a pu faire connaître les espèces locales en péril, leurs besoins en matière d’habitat et les menaces qui les guettent, et inviter le public à participer aux activités d’intendance. Par la suite, le personnel a aidé des personnes et des groupes à mener une série d’activités d’intendance visant la population de couleuvres fauves de l’Est de la baie Georgienne, notamment l’aménagement de zones de nidification à l’aide de feuilles mortes et de broussailles, la fabrication et l’entretien de huit boîtes de ponte et l’installation de panneaux routiers indiquant la présence d’espèces en péril. Ces efforts ont permis de réaliser des progrès majeurs vers l’atteinte de nombreux objectifs de la déclaration, notamment la mesure qui consiste à élaborer et à promouvoir des pratiques exemplaires de gestion afin de favoriser une gestion des secteurs ruraux compatible avec les besoins des populations de serpents.

Fonds d’intendance des espèces en péril

  • american white pelican
    $38,738

    pour la couleuvre fauve de l’Est (population carolinienne) exclusivement

  • multiple projects
    $4,512,654

    pour des projets visant plusieurs espèces, dont la couleuvre fauve de l’Est

  • dollar coin
    $7,912,924

    en appui et financement supplémentaires

  • number sign
    101

    projets incluaient la couleuvre fauve de l’Est

  • two hands up
    10,830

    bénévoles

  • clock
    86,822

    heures de bénévolat

  • landscape picture
    4,596

    hectares

  • megaphone
    1,791,578

    personnes atteintes par la sensibilisation

Efforts pour minimiser les effets nuisibles et de procurer un avantage plus que compensatoire pour la couleuvre fauve de l’Est

L’appui des partenaires au moyen de permis et des conditions connexes est une importante mesure menée par le gouvernement. Au total, 35 permis visant la couleuvre fauve de l’Est ont été accordés depuis que l’espèce est protégée en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition : 27 « permis pour raison de protection et de rétablissement », ou permis délivrés en vertu de l’alinéa 17 (2) b) de la Loi; 6 « permis d’avantage plus que compensatoire », ou permis délivrés en vertu de l’alinéa 17 (2) c); et 2 « permis pour raison d’avantage social ou économique pour l’Ontario », ou permis délivrés en vertu de l’alinéa 17 (2) d).

Les « permis pour raison de protection et de rétablissement » sont délivrés lorsque l’objectif de l’activité est de favoriser la protection ou le rétablissement d’une espèce en péril. Des 27 permis accordés, quatre visaient plusieurs espèces en péril, y compris les deux populations de couleuvres fauves de l’Est. De plus, 17 permis visaient la population carolinienne de couleuvres fauves de l’Est, dont 2 visaient cette espèce seulement. On a accordé six permis visant la population de couleuvres fauves de l’Est de la baie Georgiennequi visaient aussi d’autres espèces. Grâce à ces permis, plusieurs organismes ont mené des activités visant les deux populations, p. ex., la cueillette de renseignements sur la répartition de l’espèce au moyen de recensements des couleuvres de l’Est, l’évaluation des dispositifs d’atténuation installés au bord de routes et d’autoroutes, et des recherches sur l’utilisation de l’habitat, la dispersion et le flux génétique.

Six « permis d’avantage plus que compensatoire », ou permis délivrés en vertu de l’alinéa 17 (2) c), visaient la couleuvre fauve de l’Est; cinq visaient la population carolinienne, dont trois, cette espèce seulement, et le permis restant visait la population de la baie Georgienne. Plusieurs conditions de ces permis assurent la mise en œuvre des mesures appuyées par le gouvernement énoncées dans la déclaration, notamment :

  • la restauration et la protection de l’habitat au moyen d’une servitude de conservation ou d’un autre mécanisme de protection de l’habitat à long terme;
  • la création d’éléments d’habitat, comme des hibernacles artificiels, des boîtes de ponte, des tas de pierres et des tas de broussailles pour la thermorégulation, et l’évaluation de leur efficacité pour améliorer la qualité de l’habitat de la population carolinienne de couleuvres fauves de l’Est;
  • l’élaboration de matériel éducatif à l’intention des nouveaux propriétaires à des fins de sensibilisation et de renforcement de la tolérance envers la couleuvre fauve de l’Est;
  • la recherche contribuant à combler les lacunes dans les connaissances relatives à la protection et au rétablissement de la population de couleuvres fauves de l’Est de la baie Georgienne.

Les conditions visant à réduire au minimum les effets négatifs comprennent aussi, entre autres :

  • la prestation de formations et l’éducation sur la couleuvre fauve de l’Est à toute personne ayant accès aux lieux, y compris sur l’identification de l’espèce et les procédures à suivre pour manipuler les couleuvres;
  • l’installation de clôtures d’exclusion temporaires empêchant les couleuvres fauves de l’Est d’accéder aux lieux;
  • l’inspection quotidienne des zones de travail et de l’équipement avant le début des travaux afin de s’assurer qu’aucune couleuvre fauve de l’Est n’est sur place ou en danger;
  • le déplacement des couleuvres fauves de l’Est trouvées sur place en lieu sûr, et la prestation de soins médicaux aux couleuvres blessées ou malades, le cas échéant.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur les « permis d’avantage plus que compensatoires », consulter le Registre environnemental de l’Ontario.

  • 6
    permis pour avantage plus que compensatoire
  • 27
    permis pour raison de protection ou de rétablissement
  • 2
    permis pour avantages sociaux ou économiques
  • 17
    accords
  • 38
    enregistrements

Tout comme les « permis d’avantage plus que compensatoires », les « permis pour raison d’avantage social ou économique pour l’Ontario » autorisent les promoteurs à mener des activités qui constitueraient autrement une violation de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition, pourvu qu’ils respectent toutes les conditions du permis. Avant de délivrer ce type de permis, le ministre doit consulter un expert quant aux effets possibles de l’activité sur l’espèce. L’expert doit soumettre un rapport écrit au ministre indiquant si, selon lui, l’activité mettra en danger la survie ou le rétablissement de l’espèce en Ontario. Pour délivrer le permis, le ministre doit être d’avis que l’activité ne mettra pas en danger la survie ou le rétablissement de l’espèce en Ontario, que des solutions de rechange raisonnables ont été envisagées, et que des démarches raisonnables pour minimiser les effets nuisibles sur les individus de l’espèce font partie des conditions du permis.

En 2010, le MNRF a accordé au ministère des Transports de l’Ontario (MTO) un « permis pour raison d’avantage social ou économique pour l’Ontario », ou permis délivré en vertu de l’alinéa 17 (2) d) de la Loi, visant plusieurs espèces en péril, y compris la couleuvre fauve de l’Est. En 2011, une modification a été apportée à une partie du permis. Le MNRF a accordé au même projet un deuxième permis similaire indiquant que la couleuvre fauve de l’Est fait partie de la population carolinienne, conformément aux modifications apportées à la Liste des espèces en péril en Ontario. Le permis a été délivré en prévision de la construction de la promenade Herb Gray (la « promenade »), une partie importante d’un projet binational d’amélioration du débit de circulation au poste frontalier de Windsor-Detroit.

Les conditions de ce permis comprennent :

  • l’élaboration d’un plan de gestion de la couleuvre fauve de l’Est expliquant les méthodes et techniques que le MTO utilisera pour mener les activités liées à cette espèce, notamment les périodes appropriées, les protocoles sur la capture et la remise en liberté, les protocoles sur la création et la conception d’habitats, et les méthodes d’amélioration, de restauration et de création d’habitats;
  • l’embauche d’un biologiste qualifié qui élaborera un plan de surveillance des serpents et fera le suivi et le rapport des progrès sur le plan de l’amélioration et de la création de l’habitat;
  • l’installation de clôtures temporaires avant le début des travaux afin d’empêcher les couleuvres fauves de l’Est d’accéder au chantier, et de clôtures permanentes afin de réduire le risque de mortalité de l’espèce sur la nouvelle route;
  • l’amélioration ou la création d’un habitat approprié pour les couleuvres fauves de l’Est sur une superficie de 110 hectares, ainsi que la création de trois nouveaux éléments d’habitat (hibernacles, boîtes de ponte, tas de broussailles, installations de thermorégulation, etc.) pour remplacer chaque élément endommagé ou détruit lors des activités autorisées.

Le MTO a pris de nombreuses mesures afin de respecter les conditions du permis. Il a ainsi appuyé toutes les mesures énoncées dans la déclaration relative à la couleuvre fauve de l’Est.

En plus de respecter les conditions du permis, le MTO a mis en œuvre un vaste programme de surveillance de la couleuvre fauve de l’Est et de recherche. Il s’agit du plus important et du plus long programme canadien du genre pour cette espèce. Depuis 2008, plus de 40 000 heures ont été consacrées à la surveillance des espèces de serpent en péril, y compris la couleuvre fauve de l’Est et la couleuvre à petite tête (Thamnophis butleri). Actuellement, plus de 600 couleuvres fauves de l’Est sont surveillées. Ce programme de surveillance permet de recueillir des données biologiques de référence précises sur la répartition, le nombre d’individus, les déplacements saisonniers et l’utilisation de l’habitat dans la région de Windsor, y compris l’emplacement des principaux éléments d’habitat, comme les hibernacles, et les sites de ponte et de thermorégulation. Ces efforts appuient bon nombre des mesures de la déclaration visant à élaborer et à mettre en œuvre un programme collaboratif de surveillance, à déterminer la répartition de l’espèce et à étudier son utilisation de l’habitat.

Par l’étude des variations sur le plan du comportement et de la population, le programme de recherche et de surveillance fournit aussi de précieux renseignements sur l’efficacité des mesures d’atténuation et les répercussions potentielles des projets de construction routière de grande envergure sur la couleuvre fauve de l’Est. Comme les réactions aux déplacements lors des travaux de construction étaient inconnues, les résultats observés ont été particulièrement utiles pour évaluer le degré d’efficacité des conditions des permis pour atténuer les répercussions : ils pourront être utilisés pour orienter de futurs projets.

Pour atténuer les risques de mortalité sur la route et la perte et la fragmentation de l’habitat de la couleuvre fauve de l’Est, on a aménagé un passage faunique, qui consiste en un tunnel passant au-dessus de l’autoroute 401 et de la route 3. Cette installation d’environ 14 500 mètres carrés (approximativement la superficie de neuf patinoires de la LNH) est le plus grand passage faunique de la province. Son emplacement a été choisi en fonction des données sur le taux de mortalité de la couleuvre fauve de l’Est : cet emplacement fait partie du couloir de déplacement que l’espèce utilise dans sa période de reproduction. De plus, le passage faunique relie les sous-populations de couleuvres fauves de l’Est des zones naturelles d’Oakwood et de Spring Garden, et favorisera ainsi le flux génétique entre ces deux secteurs importants pour ainsi améliorer les chances de survie et de pérennité de l’espèce. Un nouveau système de surveillance qui sera installé dans le passage faunique fournira de précieux renseignements sur la fréquentation de l’installation. De plus, le MTO, en collaboration avec la cité de Windsor, s’efforce de créer des habitats qui amélioreront la connectivité sur les terrains de la Ville situés dans la zone naturelle de Spring Garden, et de les améliorer de manière stratégique. Ces efforts appuient les mesures de la déclaration qui consistent à élaborer, à mettre en œuvre et à évaluer des mesures d’atténuation de l’impact des activités humaines, particulièrement la mortalité sur la route, à mettre en œuvre des mesures de restauration de l’habitat stratégiques, à maintenir la connectivité des habitats de l’espèce en collaborant avec les organismes menant des activités de restauration de l’environnement, et à évaluer la portée et l’importance des menaces qui guettent l’espèce.

À l’aide d’une approche écosystémique intégrée, le MTO a acquis et gère activement plus de 100 hectares de prairies à herbes hautes qui comprennent un habitat propice à la couleuvre fauve de l’Est et à plusieurs autres espèces en péril. Ces efforts s’inscrivent dans les mesures de la déclaration qui consistent à protéger les lieux où se trouvent des couleuvres fauves de l’Est.

Le MTO effectue aussi des recherches et de la surveillance à long terme (jusqu’en 2020) afin d’évaluer l’efficacité de différentes techniques d’amélioration et de restauration de l’habitat de la couleuvre fauve de l’Est. Par exemple, la démolition de résidences dans des aires de concentration hivernale connues de l’espèce a donné l’occasion de revoir les détails du plan de construction d’hibernacles du zoo de Toronto afin de réutiliser des matériaux de construction et de placer les hibernacles dans une partie du secteur des anciennes résidences où des couleuvres fauves de l’Est ont déjà hiberné. Les résultats de la surveillance confirment que les couleuvres utilisent ces hibernacles artificiels. De plus, on a recueilli des morceaux de béton après la démolition pour créer des installations de thermorégulation. Ces efforts fournissent de précieux renseignements qui seront utiles dans le cadre de la création d’autres habitats dans la province, et appuient la mesure de la déclaration qui consiste à évaluer l’efficacité d’éventuelles techniques de restauration. Par exemple, le concept modifié d’hibernacle a été utilisé avec succès au parc national du Canada de la Pointe-Pelée.

Le MTO a également mis en œuvre plusieurs pratiques exemplaires de gestion des terrains situés dans l’habitat de l’espèce, comme des protocoles, des procédures et des périodes appropriées pour les brûlages dirigés, des protocoles sur la tonte, et des protocoles de gestion des espèces envahissantes qui favoriseront l’adoption de pratiques adéquates en matière de gestion des populations de couleuvres fauves de l’Est en Ontario, ce qui appuiera les mesures de la déclaration.

Une formation sur les espèces en péril a été offerte à plus de 7 000 travailleurs qui participent au projet. Les effets positifs sur le comportement des gens ne se font pas seulement sentir dans le cadre du projet : les travailleurs appliquent les connaissances acquises dans d’autres projets et dans leur communauté. De plus, le programme de formation offrait à tout participant au projet le numéro d’une ligne d’information sur les espèces en péril. À ce jour, la ligne a reçu quelque 500 appels. On a aussi sensibilisé les résidents locaux, notamment en soulignant la Journée internationale du serpent, et en offrant un atelier et un sentier polyvalent sur la promenade où sont installés des panneaux d’interprétation sur la couleuvre fauve de l’Est et le passage faunique. Ensemble, ces activités appuient les mesures de la déclaration qui consistent à offrir des activités de communication et de sensibilisation efficaces, et à élaborer de nouvelles stratégies qui auront un effet positif sur le comportement des gens.

Au total, on a conclu 17 accords sur la couleuvre fauve de l’Est; 16 sur la population carolinienne, et 1 sur la population de la baie Georgienne. Ces accords ont été autorisés en vertu du Règlement de l’Ontario 242/08 (avant la modification du 1er juillet 2013). Les conditions des accords comprennent la mise en œuvre des mesures du plan d’atténuation, notamment :

  • la réduction au minimum des effets négatifs (p. ex., connaître les périodes critiques pour l’espèce, et mener certaines activités hors de ces périodes);
  • l’élaboration de mesures visant à éviter les rencontres fortuites afin de protéger les adultes, leurs nids et les juvéniles;
  • la construction d’éléments d’habitat pour l’espèce dans une zone protégée et la production d’un rapport sur les travaux réalisés.

Depuis 2013, 27 activités susceptibles de toucher la population carolinienne de couleuvres fauves de l’Est ou son habitat ont été enregistrées pour l’application du Règlement de l’Ontario 242/08 en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. L’une de ces activités a été enregistrée sous « protection des écosystèmes » (article 23.11); une autre, sous « centrales hydro-électriques » (article 23.12); une, sous « possession à des fins éducatives ou autres » (article 23.15); douze, sous « activités de protection ou de rétablissement des espèces » (article 23.17); sept, sous « menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18); et les cinq dernières, sous « installations de drainage » (article 23.9). Les enregistrements ont permis la tenue d’activités comme des travaux de restauration des écosystèmes des terres humides, la possession de couleuvres fauves de l’Est à des fins de sensibilisation et d’éducation, le recensement des espèces de serpent en péril afin de connaître leur répartition et les éléments de leur habitat, et l’évaluation des menaces pesant sur l’espèce en dépistant un champignon pathologique qui peut causer des infections de la peau chez les serpents.

De plus, 11 activités susceptibles de toucher la population de couleuvres fauves de l’Est de la baie Georgienne ou son habitat ont été enregistrées pour l’application du Règlement de l’Ontario 242/08 en vertu de la Loi. L’une de ces activités a été enregistrée sous « protection des écosystèmes » (article 23.11); quatre, sous « activités de protection ou de rétablissement des espèces » (article 23.17); cinq, sous « menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18); et la dernière, sous « installations de drainage » (article 23.9). Les enregistrements ont permis la tenue d’activités comme des recensements des couleuvres fauves de l’Est, et l’évaluation de mesures d’atténuation, comme les passages fauniques pour les espèces de serpent en péril.

La personne enregistrée doit se conformer à toutes les conditions du Règlement, notamment :

  • en créant et en mettant en œuvre un plan d’atténuation élaboré par un expert sur l’espèce comprenant des mesures pour réduire au minimum les effets négatifs sur l’espèce et son habitat (p. ex., définir et maintenir une zone de protection autour des éléments d’habitat, comme les nids ou les hibernacles);
  • en signalant la présence de l’espèce au Ministère à l’aide du formulaire de signalement d’espèce rare;
  • en offrant des formations sur l’identification de l’espèce et de son habitat, les effets potentiels de l’activité sur l’espèce et son habitat, et les mesures à prendre pour réduire au minimum les effets négatifs;
  • en présentant un rapport annuel sur l’efficacité des mesures d’atténuation établies dans le plan.

Application

Le Ministère protège la couleuvre fauve de l’Est et son habitat en veillant au respect de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. Les agents d’exécution du Ministère et d’autres membres du personnel mènent régulièrement des activités de sensibilisation pour renseigner le public sur les dispositions de la Loi. Cependant, il n’est pas toujours possible d’appliquer les mesures préventives; le personnel d’exécution pourrait remettre des avertissements et indiquer aux promoteurs les mesures directes à prendre pour se conformer à la Loi. De 2008 à décembre 2015, trois infractions aux articles 9 et 10 de la Loi concernant la couleuvre fauve de l’Est ont été constatées, et ont entraîné des amendes allant de 12 000 à 20 000 $. Le Ministère encourage tout le monde à signaler l’exercice d’activités illégales affectant des espèces en péril en Ontario.

Guides et ressources sur la couleuvre fauve de l’Est

La boîte à outils de référence pour les espèces en péril est une bibliothèque électronique comprenant les pratiques exemplaires de gestion et les ressources techniques qui aideront les promoteurs et les professionnels à respecter les exigences et les règlements de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. Le MNRF a récemment élaboré un nouveau document sur des pratiques exemplaires de gestion qui sera ajoutée à la boîte à outils.

En 2013, le Ministère a élaboré un guide sur les pratiques exemplaires en ce qui concerne les clôtures d’exclusion pour les reptiles et les amphibiens (en anglais seulement) pour aider les propriétaires, les professionnels de la conservation et les consultants en environnement à réduire les risques que présentent les routes et les travaux connexes pour les amphibiens et les reptiles en péril et leur habitat. Plus récemment, le Ministère a dirigé l’élaboration de l’ouvrage Best Management Practices for Mitigating the Effects of Roads on Amphibian and Reptile Species at Risk in Ontario. Ce document s’appuie sur les orientations précédentes en offrant des renseignements sur les clôtures d’exclusion et d’autres sujets, notamment les répercussions des routes, les processus et considérations recommandés pour éviter et atténuer les effets négatifs, les structures de traversée, les techniques de surveillance et des mesures d’atténuation supplémentaires. Il appuie aussi deux mesures prioritaires de la déclaration qui consistent à élaborer, à mettre en œuvre et à évaluer les mesures d’atténuation des répercussions des activités humaines, particulièrement la mortalité sur les routes, et à élaborer et promouvoir les pratiques exemplaires de gestion pour favoriser la gestion de l’environnement rural. Comme la mortalité sur les routes est l’une des principales menaces guettant les deux populations de couleuvres fauves de l’Est, ce document offre des orientations qui aident à protéger l’espèce, soit l’un des principaux objectifs de la déclaration.

L’élaboration d’un protocole de recensement que les promoteurs et leurs partenaires devront utiliser pour déceler la présence ou l’absence de couleuvres fauves de l’Est est l’une des mesures menées par le gouvernement énoncées dans la déclaration. En 2016, le Ministère a publié un protocole de recensement des espèces de serpent en péril de l’Ontario. Ce document comprend des méthodes de recensement scientifiques fiables des espèces de serpent, y compris les populations carolinienne et de la baie Georgienne de couleuvres fauves de l’Est; il peut être obtenu sur demande aux bureaux de district locaux du MNRF. Le protocole fournit des renseignements sur les méthodes de recensement, comme l’examen des dossiers, l’importance des conditions environnementales lors des recensements, l’identification des lieux de recensement, les techniques de recensement, les périodes et les recherches. Le document comprend comprend aussi le formulaire recommandé dans le cadre de chaque recensement des couleuvres fauves de l’Est, ainsi que les observations de l’espèce à consigner dans le registre officiel de la province.

Occurrences de la couleuvre fauve de l’Est en Ontario

Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN)

La couleuvre fauve de l’Est est présente dans deux régions de l’Ontario et se divise donc deux populations distinctes : la population carolinienne (rive nord du lac Érié et Sud-Ouest de l’Ontario) et la population de la baie Georgienne (est de la baie).

Il y a 16 populations localesfootnote 1 de couleuvres fauves de l’Est (population carolinienne) connues en Ontario. De ces populations, 14 sont considérées comme subsistantes (elles ont été observées au cours des 20 dernières années), une autre, historiquefootnote 2, et la dernière, disparue (elle n’existe plus).

Depuis 2008, le Ministère a reçu environ 2 959 signalements d’observation de la couleuvre fauve de l’Est (population carolinienne). Ces signalements sont tirés d’observations faites entre 1909 et 2015 en provenance de différentes sources. Ils ont aidé à redéfinir les endroits où l’espèce se trouve et a été observée, et ils peuvent fournir des renseignements supplémentaires sur son habitat et les menaces qui la guettent. Des observations faites avant 2008 ont permis de repérer deux nouvelles populations locales. De plus, trois populations locales de couleuvres fauves de l’Est (population carolinienne) ont été recensées depuis 2008. La découverte des nouvelles populations locales est attribuable à des recherches accrues et à la sensibilisation à la population carolinienne de couleuvres fauves de l’Est, mais elle n’indique pas nécessairement une augmentation de la population. Elle dénote plutôt une meilleure connaissance de la répartition de l’espèce. En plus des nouvelles populations locales, les mesures de surveillance en cours depuis 2008 ont permis de confirmer la présence actuelle de cinq populations locales de l’espèce, dont l’une était auparavant considérée comme historique. Par contre, une autre population locale est maintenant considérée comme historique en raison de la date de la dernière observation de l’espèce. Lorsque l’état d’une population passe de « subsistante » à « historique », la modification reflète notre connaissance de cette population, mais pas nécessairement un changement de la population en soi.

La population de couleuvres fauves de l’Est de la baie Georgienne est largement répandue sur les rives de la baie. Comme l’espèce occupe un territoire relativement vaste et qu’un grand nombre de signalements ont été reçus, la répartition de l’espèce a été estimée à l’échelle du paysage, à l’aide d’un quadrillage formé de « cases » de 10 kilomètres par 10 kilomètres. L’Ontario Reptile and Amphibian Atlas utilise des cases de même dimension pour indiquer les observations d’espèces au cours d’une période donnée. Les cases servent à faire une estimation de l’endroit où l’espèce a récemment été aperçue (au cours des 20 dernières années), et des endroits où elle est considérée comme une population historique3. Cette méthode a permis de relever des observations récentes de l’espèce dans 34 cases, et 10 autres cases comprennent des observations historiques, ce qui équivaut à une répartition potentiellefootnote 3 sur une superficie d’environ 3 400 kilomètres carrés, d’après les observations récentes de l’espèce, auxquels on peut ajouter 900 mètres carrés, si on tient compte des observations historiques.

Depuis 2008, le Ministère a reçu environ 6 365 signalements d’observation de la couleuvre fauve de l’Est (population de la baie Georgienne). Ces signalements sont tirés d’observations faites entre 1961 et 2014 en provenance de différentes sources. Ils ont aidé à redéfinir les endroits où l’espèce se trouve et a été observée, et ils peuvent fournir des renseignements supplémentaires sur son habitat et les menaces qui la guettent. La surveillance effectuée depuis 2008 a confirmé la présence de l’espèce dans 24 cases, dont 7 où les populations étaient auparavant considérées comme historiques. À l’inverse, la population de l’une des cases est maintenant considérée comme historique en raison de la date de la dernière observation de l’espèce. Malgré la date du dernier enregistrement, il est probable que l’espèce subsiste dans ce secteur, car l’habitat est généralement demeuré adéquat, mais sa présence n’a pas été signalée en raison de la nature cryptique de cette espèce. Par conséquent, il ne semble y avoir aucun changement dans la répartition de l’espèce depuis 2008.

Il est possible que certaines observations de la couleuvre fauve de l’Est n’aient pas été signalées au Ministère. La déclaration comprend une mesure menée par le gouvernement qui consiste à favoriser le signalement des observations de cette espèce.

Chacun est encouragé à signaler ses observations de la couleuvre fauve de l’Est, de même que de chaque autre espèce en péril, au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) du Ministère pour qu’elles soient consignées au registre d’observations provincial, ou pourrait y être obligé par les conditions d’une autorisation ou d’une approbation. Pour veiller à ce que les données détaillées et confidentielles sur les espèces en péril soient communiquées seulement en temps opportun, le CIPN a élaboré un protocole de distribution des données. Les personnes ou les organismes qui souhaitent obtenir des renseignements doivent prouver qu’ils en ont réellement besoin et suivre une formation sur l’utilisation des données confidentielles. Selon le protocole du CIPN, une personne ou un organisme ont réellement besoin des renseignements lorsqu’ils s’en servent dans le cadre de l’élaboration de plans de gestion des ressources ou d’aménagement du territoire ou d’études scientifiques, ou pour approfondir les connaissances sur le patrimoine naturel. Si tous les critères sont respectés, le CIPN délivrera une licence d’utilisation des données confidentielles qui permettra à la personne ou à l’organisme d’avoir accès aux renseignements demandés. Ce protocole s’inscrit dans la mesure menée par le gouvernement énoncée dans la déclaration qui consiste à veiller à mettre en place des lignes directrices sur les données confidentielles afin d’améliorer le partage d’information, au besoin.

9,324 signalements de ces espèces ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Résumé des progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

Résumé des progrès

Des progrès ont été réalisés relativement à la mise en place de toutes les mesures menées par le gouvernement et de la majorité de celles qu’il a appuyées, mentionnées dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement de la couleuvre fauve de l’Est. Le gouvernement de l’Ontario a directement pris les mesures suivantes :

  • mettre au point un protocole de recensement à l’usage des promoteurs et des partenaires pour déceler la présence ou l’absence de la couleuvre fauve de l’Est;
  • encourager la soumission de données sur la couleuvre fauve de l’Est au Centre d’information sur le patrimoine naturel et voir à suivre des lignes directrices appropriées sur les données de nature délicate;
  • protéger l’espèce et son habitat par l’entremise de la Loi sur les espèces en voie de disparition;
  • appuyer les partenaires dans leurs activités visant à protéger et rétablir l’espèce;
  • établir et communiquer des mesures de soutien prioritaires annuelles;
  • renseigner les autres organismes et les autorités qui voient aux processus de planification sur l’exigence de prendre en compte la protection de l’espèce et de son habitat;
  • entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en péril en Ontario.

Les mesures appuyées par le gouvernement s’articulent autour de grands objectifs de rétablissement. Des progrès ont été réalisés vers l’atteinte de tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et la réalisation de toutes les mesures connexes mentionnés dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement de la couleuvre fauve de l’Est.

En ce qui a trait à l’objectif « Améliorer les connaissances de la répartition, des tendances sur le plan de la population et l’utilisation de l’habitat de la couleuvre fauve de l’Est », des progrès considérables ont été réalisés pour différents éléments de chacune des mesures :

  • Repérer les hibernacles, les autres caractéristiques de l’habitat et l’étendue de répartition de l’espèce (mesure no 1; hautement prioritaire);
  • Mettre au point et en œuvre un programme de surveillance collaborative dans toute l’aire de répartition ontarienne de l’espèce y compris la surveillance des hibernacles et des relevés routiers coordonnés (mesure no 2; hautement prioritaire);
  • Effectuer des études sur l’écologie, l’utilisation de l’habitat et la génétique en ciblant les besoins écologiques et les tendances de dispersion des juvéniles (mesure no 3).

Ces mesures ont été mises en place collectivement par le truchement de nombreux projets financés par le Fonds d’intendance des espèces en péril, au moyen de conditions d’autorisation ou d’enregistrement, ou une combinaison des deux, de même que par des mesures appuyées par le gouvernement, comme la mise au point d’un protocole de recensement. Des projets consistant à réaliser des recensements dans des secteurs précis pour la couleuvre fauve de l’Est, à surveiller les hibernacles et à effectuer des recensements sur les routes pour déterminer les caractéristiques de l’habitat et la distribution de l’espèce. Les partenaires d’intendance ont travaillé à orienter les relevés routiers en vue de normaliser les données et de favoriser une surveillance collaborative. Des études ont été réalisées sur les caractéristiques de l’habitat qui influent sur la dispersion, de même que des analyses génétiques.

En ce qui a trait à l’objectif « Repérer et protéger l’habitat de la couleuvre fauve de l’Est dans son aire de répartition actuelle », des progrès considérables ont été réalisés pour toutes les mesures visant la population carolinienne de la couleuvre fauve de l’Est et pour une des deux mesures visant la population de la baie Georgienne :

  • Mettre au point et en œuvre des pratiques de gestion optimales pour encourager une gestion des paysages ruraux qui soit compatible avec les populations de serpents (mesure no 4; hautement prioritaire);
  • Au fur et à mesure que les occasions se présentent, appuyer la protection des terres où vivent des sous-populations de couleuvres fauves de l’Est par l’entremise des programmes existants de protection et d’intendance des terres (mesure no 5).

La première mesure a été mise en place pour les deux populations par le truchement de nombreux projets appuyés par le Fonds d’intendance des espèces en péril, au moyen de conditions d’autorisation et par l’élaboration de pratiques exemplaires. La promotion de ces pratiques visait différents publics cibles. Les conditions d’autorisation soutenaient la deuxième mesure visant la population carolinienne.

En ce qui a trait à l’objectif « Réduire le taux de mortalité de la couleuvre fauve de l’Est en réduisant au maximum les menaces liées aux humains », des progrès considérables ont été réalisés pour toutes les mesures :

  • Mettre au point, mettre en œuvre et évaluer des mesures d’atténuation des impacts de cause humaine, surtout la mortalité sur les routes. Ces mesures pourraient comprendre les suivantes :
    • installer des affiches le long des routes où on sait que la mortalité est élevée;
    • étudier la possibilité de fermer certaines routes de façon temporaire pendant les périodes de haute mortalité;
    • mettre au point et en œuvre des mesures appropriées pour permettre à la couleuvre fauve de l’Est de traverser les obstacles, comme les routes, de façon sécuritaire;
    • décourager l’utilisation de clôtures anti-érosion à mailles et de toiles anti-érosion à proximité de l’habitat de la couleuvre fauve de l’Est (mesure no 6; hautement prioritaire).
  • Étudier l’envergure et l’importance des menaces qui pèsent sur l’espèce. Ceci pourrait comprendre des études sur les répercussions des pesticides et autres contaminants, la capture illégale, la mortalité sur les routes, les filets et les matériaux maillés et les prédateurs encouragés par l’action humaine (mesure no 7).

La première mesure a été mise en place par le truchement de nombreux projets appuyés par le Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario, le Fonds d’intendance des espèces en péril, de conditions d’autorisation et d’enregistrement, et l’élaboration par le gouvernement de pratiques exemplaires. Entre autres, des passages fauniques ont été aménagés et des affiches pour le passage des espèces et des clôtures d’exclusion ont été érigées là où la mortalité est élevée. Le Fonds d’intendance des espèces en péril ainsi que les conditions d’autorisation et d’enregistrement ont mené à la mise en œuvre de la deuxième mesure par l’intermédiaire de nombreux projets visant à étudier la menace que constitue la mortalité sur les routes dans certains secteurs.

En ce qui a trait à l’objectif « Réduire la persécution de la couleuvre fauve de l’Est par les humains et promouvoir la sensibilisation », des progrès considérables ont été réalisés pour toutes les mesures :

  • Évaluer les communications et les approches de diffusion externe et mettre au point de nouvelles stratégies ayant des répercussions positives sur les comportements des individus (mesure no 8);
  • Diffuser des communications et adopter des approches de diffusion externe efficaces pour rejoindre les intervenants clés, dont les propriétaires fonciers, les associations de propriétaires de chalets et les écoles dans l’aire de répartition de la couleuvre fauve de l’Est (mesure no 9).

La première mesure a été mise en œuvre dans le cadre de plusieurs projets pluriannuels appuyés par le Fonds d’intendance des espèces en péril, dont un projet qui s’est déroulé dans les écoles et qui visait à évaluer l’évolution des connaissances et de l’attitude à l’égard d’espèces de reptiles en péril à la suite d’une présentation et d’une démonstration pratique. De nombreux projets appuyés par le Fonds d’intendance des espèces en péril ainsi que par des conditions d’autorisation et d’enregistrement ont permis de faire progresser la deuxième mesure. Des ressources de communication – telles que des brochures, des communications Web, des calendriers et des applications – ont été conçues pour les espèces de reptiles en péril, y compris la couleuvre fauve de l’Est.

En ce qui a trait à l’objectif « Améliorer et restaurer l’habitat auquel la population carolinienne de la couleuvre fauve de l’Est a accès », des progrès considérables ont été réalisés pour toutes les mesures :

  • Évaluer les techniques de restauration potentielles et leur efficacité pour rehausser la qualité de l’habitat de la population carolinienne de la couleuvre fauve de l’Est (p. ex., sites de nidification artificiels, hibernacles artificiels et restauration écologique) (mesure no 10);
  • Travailler en collaboration avec les promoteurs d’activités de restauration du paysage pour entreprendre, de façon stratégique, des démarches de restauration de l’habitat de la population carolinienne de la couleuvre fauve de l’Est et pour conserver la connectivité et la disponibilité d’une mosaïque de types et de caractéristiques d’habitat (mesure no 11).

La première mesure a été mise en place dans le cadre de nombreux projets appuyés par le Fonds d’intendance des espèces en péril et au moyen de conditions d’autorisation et d’enregistrement. De multiples projets entrepris grâce à cet appui et à ces conditions ont permis de faire progresser la deuxième mesure.

L’objectif de rétablissement pour la couleuvre fauve de l’Est est d’assurer la pérennité de l’espèce et de maintenir la répartition et la connectivité actuelles chez les populations carolinienne et de la baie Georgienne. Les efforts déployés pour mettre en œuvre les mesures menées ou appuyées par le gouvernement et proposées dans la déclaration du gouvernement ont aussi contribué à l’atteinte de cet objectif. De plus, le registre provincial d’observations de la couleuvre fauve de l’Est indique que les tendances correspondent à l’objectif de rétablissement de la déclaration. Depuis 2008, les observations confirment que l’espèce demeure présente à un taux considérable de populations subsistantes locales au sein de la population carolinienne (57 % des populations vérifiées) et dans les cases de quadrillage analysées pour la population de la baie Georgienne (71 % des populations vérifiées). L’espèce pourrait être présente dans les autres secteurs ou cases (voir la section 11.1 pour en savoir plus) où l’habitat serait resté adéquat, mais ne pas avoir été observée ou relevée en raison de sa nature cryptique. Des recensements supplémentaires sont requis pour confirmer sa présence. Selon le registre provincial d’observations et les efforts déployés pour mettre en œuvre les mesures de la déclaration, l’objectif d’assurer la pérennité de l’espèce est en bonne voie d’être atteint. Par ailleurs, depuis 2008, on a observé trois nouvelles populations caroliniennes locales, signe d’une augmentation de l’aire de répartition de l’espèce. L’aire de répartition de la population de la baie Georgienne, quant à elle, ne semble avoir subi aucun changement depuis 2008. Les tendances des deux populations s’aligneraient donc avec l’objectif de la déclaration de maintenir la répartition actuelle de l’espèce. D’importants efforts ont aussi été déployés pour restaurer la connectivité de l’habitat de la couleuvre fauve de l’Est, particulièrement dans le secteur de Windsor, où un passage faunique sert de lien entre les sous-populations fragmentées. Le maintien de la connectivité de l’habitat est un volet important de l’objectif de rétablissement fixé dans la déclaration.

Recommandations :

Comme il est indiqué dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement de la couleuvre fauve de l’Est, l’évaluation de l’efficacité des mesures visant à protéger et à rétablir l’espèce peut aider à soulever les ajustements nécessaires. Bien que d’importants progrès aient été réalisés pour de nombreuses mesures, aucune d’entre elles n’est pleinement terminée puisque chaque mesure vise des endroits précis. Considérant les progrès réalisés à ce jour, les orientations générales de la déclaration pour la couleuvre fauve de l’Est devraient continuer de guider les mesures prises pour la protection et le rétablissement de l’espèce, particulièrement les mesures jugées hautement prioritaires. Si certaines mesures ont reçu un appui substantiel, les mesures suivantes ont bénéficié d’un soutien plus mitigé et devraient être prises en compte dans les décisions à venir relativement à la protection et au rétablissement de la couleuvre fauve de l’Est :

  • Bien que d’importants progrès aient été réalisés en matière de surveillance des hibernacles, de déclaration des observations de l’espèce à l’échelle provinciale et de coordination des relevés routiers, il reste du travail à faire pour instaurer une approche de surveillance collaborative dans toute l’aire de répartition ontarienne de l’espèce (mesure no 2);
  • Alors que de nouvelles menaces se profilent pour les espèces de serpents en péril, comme la maladie fongique du serpent, les progrès doivent se poursuivre en vue d’étudier l’envergure et l’importance des menaces qui pèsent sur l’espèce par la recherche sur le sujet (mesure no 7);
  • Les mesures dont les progrès sont limités devraient être mises de l’avant lors de la planification de la mise en œuvre, notamment en appuyant la protection des terres où vivent des populations de couleuvre fauve de l’Est par l’intermédiaire de programmes existants de protection et d’intendance des terres, lorsque les occasions se présentent (mesure no 5). Par exemple, les progrès ont été limités en ce qui concerne la population de la baie Georgienne. Même si on note des progrès pour la population carolinienne, grâce à l’acquisition par le MTO de 100 hectares de prairies à herbes hautes, la mesure demeure importante pour rétablir cette population, étant donné les pressions complexes relatives à l’utilisation des terres dans le sud de l’Ontario.

En allant de l’avant, la protection et le rétablissement de la couleuvre fauve de l’Est devront rester une responsabilité partagée exigeant la participation de nombreuses personnes, organisations et collectivités. Le financement de la mise en œuvre des mesures peut venir du Fonds d’intendance des espèces en péril, du Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario ou du Programme d’encouragement des exploitants agricoles à la protection des espèces en péril. Le Ministère peut aussi offrir son soutien si une autorisation s’avère nécessaire en vertu de la Loi sur les espèces en voie de disparition ou d’une autre loi pour entreprendre un projet. En travaillant ensemble, nous pourrons continuer de faire des progrès pour protéger et rétablir la couleuvre fauve de l’Est en Ontario.

Résumé des progrès accomplis vers la protection et le rétablissement de la couleuvre fauve de l’Est (2007 à 2015)

Situation provinciale :

  • Avant d’être régie par la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition, la couleuvre fauve de l’Est faisait partie des espèces menacées, mais n’était pas réglementée aux termes de l’ancienne version de la Loi. Cette espèce a conservé ce statut au moment de l’entrée en vigueur de la Loi, en 2008. En 2009, elle a été divisée en deux nouvelles populations dans la Liste des espèces en péril de l’Ontario : la population carolinienne, et celle de la baie Georgienne. La première est considérée comme une espèce en voie de disparition, et la deuxième, comme une espèce menacée. Les deux populations bénéficient d’une protection qui empêche quiconque de tuer, blesser, harceler, capturer ou prendre des individus depuis l’entrée en vigueur de la Loi, en 2008. De plus, l’habitat de l’espèce est protégé de l’endommagement et de la destruction depuis 2009. Les mesures de protection de l’espèce et de l’habitat continuent de viser les deux nouvelles populations inscrites.

Documents et directives propres à l’espèce publiés par le gouvernement

Projets d’intendance soutenus par le gouvernement

  • Par l’intermédiaire du Fonds d’intendance des espèces en péril, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le « Ministère ») a permis à ses partenaires d’intendance de mettre en œuvre un total de 101 projets (4 551 392 $) qui ont favorisé la protection et le rétablissement des populations carolinienne et de la baie Georgienne de couleuvres fauves de l’Est, et d’autres espèces en péril : 19 projets (1 230 819 $) visaient les deux populations de couleuvres fauves de l’Est; 66 (2 799 291 $), la population carolinienne et d’autres espèces menacées; et 16 (521 282 $), plusieurs espèces en péril, dont la population de la baie Georgienne.
  • Le soutien financier du Ministère a aidé les partenaires d’intendance à faire participer 10 830 bénévoles qui ont consacré 86 822 heures à des activités de protection et de rétablissement d’espèces en péril, dont la couleuvre fauve de l’Est. La valeur estimée de ces contributions bénévoles, à laquelle s’ajoutent le financement et l’appui non financier, s’élève à 7 912 924 $.
  • Les partenaires d’intendance ont déclaré que leurs interventions ont permis d’améliorer 4 596 hectares d’habitat pour la couleuvre fauve de l’Est et les autres espèces en péril qui habitent le même écosystème.
  • Les partenaires d’intendance ont déclaré avoir fait du travail de sensibilisation sur plusieurs espèces en péril, dont la couleuvre fauve de l’Est, auprès de 1 791 578 personnes.
  • Par l’intermédiaire du Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario, le Ministère a appuyé deux projets d’évaluation des mesures d’atténuation sur les routes pour la protection des reptiles et des amphibiens.

Soutien des activités humaines tout en assurant l’appui nécessaire au rétablissement de l’espèce

  • Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts a délivré 35 permis visant la couleuvre fauve de l’Est : 27 « permis pour raison de protection et de rétablissement », ou permis délivrés en vertu de l’alinéa 17 (2) b) de la Loi; 6 « permis d’avantage plus que compensatoire », ou permis délivrés en vertu de l’alinéa 17 (2) c); et 2 « permis pour raison d’avantage social ou économique pour l’Ontario », ou permis délivrés en vertu de l’alinéa 17 (2) d).
  • Au total, on a conclu 17 accords sur la couleuvre fauve de l’Est. Ces accords ont été autorisés en vertu du Règlement de l’Ontario 242/08 (avant la modification du 1er juillet 2013).
  • Au total, 39 activités susceptibles de toucher la population de couleuvres fauves de l’Est ont été enregistrées sous les catégories suivantes du Règlement de l’Ontario 242/08 de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition : « protection des écosystèmes » (article 23.11); « centrales hydro-électriques » (article 23.12); « possession à des fins éducatives ou autres » (article 23.15); « activités de protection et de rétablissement des espèces » (article 23.17); « menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18); et « installations de drainage » (article 23.9).

Occurrences et répartition :

  • Au total, 16 populations locales de couleuvres fauves de l’Est (population carolinienne) ont été observées sur les rives du lac Érié et du lac Huron et de leurs affluents, de plusieurs îles du lac Érié, de la rivière Detroit et du lac Sainte-Claire. Actuellement, 14 de ces populations sont considérées comme subsistantes, une, comme historique, et une autre, comme disparue. Depuis 2008, le statut d’une population locale est passé de « subsistante » à « historique » en raison de la date de la dernière observation de l’espèce, tandis que le statut d’une autre population est passé de « historique » à « subsistante », car les efforts de surveillance ont permis de confirmer la présence de l’espèce. De plus, trois nouvelles populations locales de couleuvres fauves de l’Est (population carolinienne) ont été recensées depuis 2008, et des observations faites avant 2008 ont permis de repérer deux nouvelles populations locales.
  • Des spécimens de la population de couleuvres fauves de l’Est de la baie Georgienne ont récemment été observés dans 34 cases, auxquelles on peut ajouter 10 cases situées sur la rive est de la baie Georgienne où se trouvent des populations historiques. Depuis 2008, la population de l’une des cases est maintenant considérée comme historique en raison de la date de la dernière observation de l’espèce, et la présence de sept populations auparavant considérées comme historiques a récemment été confirmée.

Renseignements connexes

References

BAXTER-GILBBERT, J.H., J.L. RILEY, D. LESBARRÈRES et J.D. LITZGUS. 2015. « Mitigating Reptile Road Mortality : Fence Failures Compromise Ecopassage Effectiveness ». PLoS ONE, vol. 10, no 3 (2015), e0120537.

COSEPAC. 2008. Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur la couleuvre fauve de l’Est, population carolinienne et population des Grands Lacs et du Saint-Laurent, au Canada. Ottawa, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, p. vii et 45.


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Une population locale est un secteur ou un plan d’eau où se trouve ou se trouvait un élément (p. ex., couleuvre fauve de l’Est). L’espèce y a été observée à une ou plusieurs reprises, et le secteur a une valeur sur le plan de la conservation, car il est important pour la survie de l’espèce. Le terme technique utilisé pour désigner ce phénomène est « occurrence d’élément ».
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Une population ou une observation est considérée comme historique lorsqu’elle n’a pas été enregistrée au cours des 20 dernières années. Il est possible que les populations historiques existent encore, mais l’information à son sujet n’est pas à jour.
  • note de bas de page[3] Retour au paragraphe La répartition potentielle de l’espèce est estimée à l’aide d’une grille contenant des cases de 10 kilomètres par 10 kilomètres où des spécimens de l’espèce ont été aperçus. Elle ne représente pas la superficie d’habitat adéquat pour l’espèce, ni celle du territoire qu’elle occupe.