Une photo d’un Gomphe des rapides
Photo : Glenn Corbiere

Introduction

Ce chapitre passe en revue les progrès accomplis dans la protection et le rétablissement du gomphe des rapides en Ontario de 2007 à 2015.

Renseignements sur l’espèce

Le gomphe des rapides (Gomphus quadricolor) est une petite libellule aux couleurs vives, d’une longueur de 42 à 45 millimètres et d’une envergure de 25 à 27 millimètres. Sa face est vert jaunâtre et ses yeux, très espacés, sont vert bleuté. Le gomphe des rapides a les jambes noires et un thorax où alternent bandes sombres et bandes pâles. Son abdomen est fin, avec néanmoins une extrémité légèrement plus large chez les mâles.

En Ontario, l’espèce a été observée dans six rivières : la Credit près d’Erindale, la Grand près de Brantford, la Nith près de Paris, la Thames près de Putnam, la Humber près de Kleinburg et la Mississippi à trois endroits différents. Le gomphe des rapides nécessite les eaux fraîches et limpides de rivières de taille moyenne à grande, à débit rapide et se caractérisant par des aires peu profondes de rapides ou de bancs de gravier, des rochers saillants, des fosses bourbeuses et des rives boisées. Les mâles adultes se posent sur les rochers, alors que les femelles adultes occupent les bois adjacents et fréquentent les rapides au moment de l’accouplement.

Plusieurs menaces pèsent sur la survie et le rétablissement du gomphe des rapides. Les principales menaces sont les activités qui se traduisent par une altération conséquente de son habitat aquatique (comme des fluctuations du débit et du niveau des eaux et une pollution accrue) et de son habitat terrestre (par exemple une réduction importante des forêts et des marais boisés, ou leur défrichage). L’introduction d’espèces exotiques, p. ex. de poissons prédateurs, et le changement climatique constituent d’autres menaces.

La survie et le rétablissement du gomphe des rapides en Ontario sont également influencés par d’autres facteurs. Cette espèce de libellule ne s’éloigne pas beaucoup du tronçon de rivière qu’elle occupe (où vit l’espèce) ou de la forêt qui borde la rivière, et elle n’a pas l’habitude de s’installer à de nouveaux endroits. Les quelques populations existantes en Ontario sont dispersées dans le Sud de la province (Sud-Ouest ou Sud‑Est) et semblent être de taille relativement réduite. Les petites populations ayant une aire de répartition restreinte sont particulièrement vulnérables du fait qu’une seule perturbation peut nuire à toute la population. La petite taille et la fragmentation des populations peuvent également mener à une plus faible variation génétique dans chaque population, qui rend l’espèce moins apte à s’adapter au changement.

Le gomphe des rapides est inscrit comme espèce en voie de disparition sur la liste des espèces en péril aux niveaux provincial (Liste des espèces en péril en Ontario) et fédéral (Annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril). À l’échelle mondiale, l’espèce est considérée comme vulnérable ou hors de danger.

Situation provinciale

Le gomphe des rapides a été évalué comme étant en voie de disparition par le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO). À la suite de cette évaluation, on a ajouté son nom sur la Liste des espèces en péril en Ontario en 2009. Dans ses évaluations futures, le CDSEPO pourra examiner l’information que les mesures de protection et de rétablissement auront permis d’obtenir sur les menaces pour l’espèce et les tendances de sa population et de sa répartition.

Protection de l’espèce et de l’habitat

La protection du gomphe des rapides et celle de son habitat sont des éléments essentiels de la mise en application de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (la LEVD ou la « Loi ») et demeurent des mesures menées par le gouvernement, comme le précise la Déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme de rétablissement. Depuis l’inscription de l’espèce sur la Liste en 2009, la LEVD protège le gomphe des rapides du fait de son statut d’espèce en voie de disparition en interdisant de le tuer, blesser, harceler, capturer ou prendre. De plus, l’habitat de l’espèce est protégé de l’endommagement et de la destruction depuis 2009. La protection de l’habitat reposait initialement sur la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD. L’habitat du gomphe des rapides est maintenant protégé par des dispositions réglementaires sur l’habitat qui ont pris effet en 2012.

Le gouvernement a élaboré des dispositions réglementaires concernant l’habitat (Règlement de l’Ontario 242/08, article 29.0.1) pour le gomphe des rapides. Ces dispositions fournissent des éclaircissements au public et aux autres parties intéressées sur les zones protégées en qualité d’habitat du gomphe des rapides, notamment celles nécessaires pour que l’espèce puisse accomplir ces processus de vie (p. ex., ponte d’œufs, développement des larves et recherche de nourriture) dans son aire de répartition en Ontario. Les dispositions réglementaires concernant l’habitat sont inspirées de l’information concernant les besoins de l’espèce en matière d’habitat et les facteurs socio-économiques recueillie auprès de sources diverses, notamment les commentaires reçus dans le cadre d’une consultation publique.

Toute personne qui nuit au gomphe des rapides ou à son habitat sans autorisation préalable risque une poursuite judiciaire en vertu de la LEVD.

Le gomphe des rapidesbénéficie d’une protection qui empêche quiconque de la tuer, de la blesser, de la harceler, de la capturer ou de la prendre depuis 2009.

De plus,l’habitat du gomphe des rapides est protégé de l’endommagement et de la destruction depuis 2009. La protection de l’habitat reposait initialement sur la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD. L’habitat du gomphe des rapides est désormais protégé par des dispositions réglementaires sur l’habitat qui ont pris effet en 2012.

Programme de rétablissement

Un programme de rétablissement a été publié (en anglais) pour le gomphe des rapides le 10 septembre 2010, avant la date requise par la LEVD. Les programmes de rétablissement donnent des conseils au gouvernement et reposent sur les meilleures connaissances scientifiques disponibles. Le programme définit les besoins du gomphe des rapides en matière d’habitat et les menaces auxquelles il est confronté, tout en recommandant des objectifs et des approches pour protéger et rétablir l’espèce. Il comprend également des recommandations sur les aires d’habitat à envisager dans le cadre de l’élaboration d’un règlement sur l’habitat.

Réponse du gouvernement

Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le « ministère ») a publié la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement (la « Déclaration ») pour le gomphe des rapides le 15 juin 2011, dans les délais prévus par la LEVD. La Déclaration est une politique gouvernementale qui contient l’objectif du gouvernement de l’Ontario en ce qui a trait au rétablissement du gomphe des rapides.

Pour faciliter l’atteinte de cet objectif, le gouvernement mène et appuie des mesures de rétablissement énoncées dans la Déclaration. La section 2.5 du document intitulé Situation du Programme de protection des espèces en péril (2008–2015) présente les mesures communes menées par le gouvernement dans le cadre de travaux qui visent à atteindre l’objectif de rétablissement d’une espèce. Voici une mesure précise que le gouvernement doit mener pour contribuer à la protection et au rétablissement du gomphe des rapides :

  • Mettre au point un protocole de relevé à l’usage des promoteurs et des partenaires pour déceler la présence ou l’absence du gomphe des rapides.

La Déclaration relative au gomphe des rapides fait aussi mention de huit mesures dans le cadre desquelles le gouvernement soutient la participation d’autres intervenants. Ces mesures appuyées par le gouvernement vont dans le sens des objectifs énoncés dans la Déclaration, à savoir :

  • Protéger, maintenir et réhabiliter l’habitat dans les trois rivières où le gomphe des rapides a été trouvé au cours des 25 dernières années.
  • Faire un inventaire des habitats adéquats du gomphe des rapides.
  • Mettre en œuvre un programme de surveillance pour les emplacements où on sait que le gomphe des rapides se trouve.

Objectif de rétablissement

Le but du gouvernement pour le rétablissement du gomphe des rapides est d’assurer sa survie à long terme en protégeant les populations existantes et, là où cela est possible, en restaurant l’habitat dégradé aux emplacements connus.

2009 Inscription comme espèce en voie de disparition
 
2009 Protection de l’espèce
 
2009 Protection de l’habitat en vertu de la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD depuis 2009, puis par réglement sur l’habitat qui ont pris effet en 2012
 
2010 Achèvement du programme de rétablissement
 
2011 Achèvement de la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2016 Achèvement de l’examen quinquennal
 

Projets financés par le gouvernement

Le soutien de partenaires pour la mise en œuvre d’activités de protection et de rétablissement du gomphe des rapides constitue une importante mesure menée par le gouvernement qui est mentionnée dans la Déclaration relative à l’espèce. Par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, le ministère a soutenu un total de deux projets (122 450 $) visant à favoriser la protection et le rétablissement du gomphe des rapides. Ces deux projets visaient plusieurs espèces en péril, dont le gomphe des rapides, et les partenaires ont signalé avoir obtenu un soutien supplémentaire (292 980 $) d’autres sources. Ce montant inclut les fonds obtenus d’autres sources et l’appui non financier fourni sous forme de temps et d’expertise par des bénévoles.

Les partenaires d’intendance ont indiqué que le financement du gouvernement provincial leur avait permis d’obtenir l’appui non financier de 167 personnes ayant participé à titre bénévole, pendant 2 502 heures, à des activités de protection et de rétablissement visant plusieurs espèces en péril, dont le gomphe des rapides, pour une valeur estimée à 120 000 $. Les partenaires d’intendance ont déclaré avoir réalisé des efforts de sensibilisation sur plusieurs espèces en péril, dont le gomphe des rapides, auprès de 1 000 personnes.

Le reste de la présente section décrit un projet soutenu par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril et les mesures de rétablissement correspondantes appuyées par le gouvernement.

Le projet a contribué à deux mesures énoncées dans la Déclaration relative au gomphe des rapides en intégrant des recherches aux programmes de surveillance benthique (c.‑à-d. du fond de rivières) qui se poursuivent dans toute la province et en formant des bénévoles, comme les membres de clubs de naturalistes sur le terrain, pour qu’ils puissent entreprendre des relevés afin d’accroître les connaissances sur la répartition de l’espèce. La surveillance benthique effectuée au cours de ce projet n’a mené à aucune observation du gomphe des rapides, mais le partenaire d’intendance poursuit cette surveillance dans les rivières et cours d’eau de tout l’Est de l’Ontario. De plus, de la formation a été fournie aux membres d’organismes partenaires du projet afin de renforcer l’efficacité de la surveillance, ce qui a mené à un accroissement des connaissances sur la répartition de l’espèce. De l’information et des ressources ont également été fournies à des propriétaires fonciers et des intervenants du milieu de l’environnement sur l’importance des espèces en péril, dont le gomphe des rapides, et sur les lieux où on les a signalées dans la province.

Species at Risk Stewardship Fund

  • rapids clubtail
    0 $

    pour le gomphe des rapides exclusivement

  • multiple projects
    122 450 $

    pour des projets visant plusieurs espèces, dont le gomphe des rapides

  • dollar coin
    292 980 $

    en appui et financement supplémentaires

  • number sign
    2

    projets incluaient le gomphe des rapides

  • two hands up
    167

    bénévoles

  • clock
    2 502

    heures de bénévolat

  • megaphone
    1 000

    personnes atteintes par la sensibilisation

Efforts pour minimiser les effets nuisibles sur le gomphe des rapides

Le soutien de partenaires par les permis et les conditions inhérentes à ceux-ci constitue une importante mesure menée par le gouvernement. Trois permis ont été délivrés pour le gomphe des rapides depuis que l’espèce bénéficie d’une protection en vertu de la LEVD. Tous trois sont des « permis pour raison de protection ou de rétablissement » (c.‑à-d. de permis délivrés en vertu de l’alinéa 17 [2] b)). Des « permis pour raison de protection ou de rétablissement » sont délivrés lorsque l’activité autorisée vise à aider à la protection ou au rétablissement d’une espèce en péril.

Un permis a été délivré pour recueillir de l’information sur des espèces en péril en vue d’améliorer la gestion et la planification sur des terres fédérales aux fins de protection d’espèces en péril, dont le gomphe des rapides. Le deuxième permis était requis pour la réalisation de relevés sur un site d’aménagement hydroélectrique proposé afin de déterminer la présence ou l’absence de telles espèces. Le troisième permis a été accordé en conjonction avec un projet d’intendance mentionné ci‑avant pour intégrer les recherches sur le gomphe des rapides aux programmes d’inventaires benthiques en cours, une priorité mentionnée dans la Déclaration relative à cette espèce.

Afin de réduire au minimum les effets néfastes lors de la réalisation de relevés concernant le gomphe des rapides, chaque personne participante a reçu de la formation sur les méthodes et techniques appropriées avant d’effectuer le travail. En outre, lorsqu’un membre d’une espèce en péril était repéré pendant le relevé, il était rapidement relâché au point de capture.

Aucune activité relative au gomphe des rapides n’a été enregistrée aux fins du Règlement de l’Ontario 242/08 pris en application de la LEVD depuis l’établissement du registre, en 2013.

  • 3
    permis pour raison de protection ou de rétablissement

Occurrences de gomphe des rapides en Ontario

Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN)

Huit populationsfootnote 1 de gomphes des rapides ont été répertoriées le long de six rivières traversant le Sud-Ouest et le Sud-Est de l’Ontario. Sept de ces populations sont considérées comme extantes (c.-à-d. qu’elles ont été observées au cours des 20 dernières années) et une est considérée comme historiquefootnote 2. Depuis 2008, trois nouvelles populations ont été recensées : une sur la rivière Nith, à l’ouest de Paris, une sur la Grand, près de Brantford et une troisième sur la Mississippi, près d’Almonte. De plus, des observations récentes de l’espèce ont été signalées à deux autres sites de population, le long de la Humber et de la Mississippi, près de Blakeney, en 2015. Ainsi, il y a désormais sept populations considérées comme extantes par rapport aux trois répertoriées au moment de l’inscription de l’espèce sur la Liste, en 2009.

Depuis 2008, le ministère a reçu environ 24 signalements de l’espèce. Ces signalements reposent sur des observations documentées entre 2008 et 2015 en provenance de sources variées. Les signalements communiqués ont aidé à redéfinir les lieux où l’on sait que l’espèce se trouve et s’est déjà trouvée, et ils ont apporté des renseignements supplémentaires sur son habitat et les menaces auxquelles elle fait face. Les observations récentes signalées ci-dessus confirment que l’insecte persiste en Ontario et ont permis d’actualiser le statut attribué aux populations des rivières Humber et Mississippi (Blakeney) d’historiques à extantes.

Il est possible que des observations du gomphe des rapides n’aient pas été signalées au ministère. Encourager la communication au ministère des observations du gomphe des rapides fait partie des mesures menées par le gouvernement qui sont inscrites dans la Déclaration.

Il est conseillé à toutes et à tous, ou pourrait être obligatoire aux termes d’une autorisation ou d’une approbation, de soumettre leurs observations du gomphe des rapides et de toute autre espèce en péril au Centre d’information sur le patrimoine naturel du ministère pour qu’elles soient consignées au registre d’observations provincial.

24 signalements de cette espèce ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Résumé des progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

Résumé des progrès

Des progrès ont été accomplis à l’égard de la majorité des mesures menées par le gouvernement et de deux mesures soutenues par le gouvernement dont il est fait mention dans la Déclaration relative au gomphe des rapides. Le gouvernement de l’Ontario a mené directement certaines mesures aux fins suivantes :

  • encourager la communication de données sur le gomphe des rapides au Centre d’information sur le patrimoine naturel;
  • protéger l’espèce dans le cadre de la LEVD et son habitat au moyen d’un règlement sur l’habitat;
  • soutenir ses partenaires dans la mise en œuvre d’activités de protection et de rétablissement de l’espèce;
  • établir et faire connaître les mesures annuelles à financer en priorité;
  • instruire d’autres organismes et autorités de planification sur la nécessité de tenir compte de la protection de l’espèce et de son habitat;
  • entreprendre des activités de communication et de liaison pour sensibiliser davantage le public aux espèces en péril en Ontario.

Les mesures soutenues par le gouvernement sont organisées en fonction d’objectifs généraux de rétablissement. Des progrès ont été réalisés vers l’atteinte d’un des objectifs de rétablissement soutenus par le gouvernement et de deux des mesures connexes mentionnées dans la Déclaration relative au gomphe des rapides.

Dans le cadre de l’objectif « Faire un inventaire des habitats adéquats du gomphe des rapides », des progrès ont été réalisés pour ce qui a trait à une mesure et des premières avancées ont été faites vers une deuxième mesure :

  • Intégrer les recherches sur le gomphe des rapides aux programmes d’inventaires benthiques qui se poursuivent dans les rivières de la province (ces programmes ont pour but de recueillir des macroinvertébrés benthiques, pour la plupart des insectes aquatiques ou au stade aquatique d’un insecte, qui vivent sur le fond d’un cours d’eau). Comme ces espèces sont sensibles aux changements des conditions environnementales, elles fournissent des renseignements précieux sur la qualité de l’eau et de l’habitat (Mesure no  4).
  • Former des bénévoles, comme les membres de clubs de naturalistes sur le terrain, pour qu’ils puissent entreprendre des relevés pour accroître les connaissances sur la répartition de l’espèce (Mesure no  5).

Ces mesures ont été mises en place par le truchement d’un projet financé par le Fonds d’intendance des espèces en péril et par des conditions liées à des autorisations.

Le but du gouvernement pour le rétablissement du gomphe des rapides est d’assurer la survie à long terme de l’espèce en protégeant les populations existantes et, là où cela est possible, en restaurant l’habitat dégradé aux emplacements connus. Les efforts déployés dans le cadre des mesures menées et soutenues par le gouvernement qui sont énoncées dans la Déclaration ont contribué aux progrès réalisés vers l’atteinte de cet objectif. Trois nouvelles populations du gomphe des rapides ont été signalées : sur la Mississippi (près d’Almonte), sur la Grand et sur la Nith. De plus, depuis 2008, des observations de l’espèce ont été faites dans deux populations connues antérieurement. De manière générale, grâce aux observations faites depuis 2008, nous savons qu’il y a davantage de populations, une répartition provinciale plus vaste et une viabilité globale renforcée des populations de gomphes des rapides en Ontario.

Recommandations

Comme le stipule la Déclaration, l’évaluation des progrès accomplis en vue de protéger et de rétablir le gomphe des rapides peut servir à déterminer plus facilement les rectifications nécessaires pour parvenir à protéger et rétablir l’espèce. D’après les progrès accomplis à ce jour, l’orientation générale que propose la Déclaration relative au gomphe des rapides devrait continuer de guider les mesures de protection et de rétablissement de l’espèce, surtout en ce qui a trait aux mesures que la Déclaration désigne comme hautement prioritaires. Les mesures suivantes ont été appuyées, mais moins que celles ayant bénéficié d’un niveau de soutien élevé; cela pourrait être pris en compte dans les décisions à venir touchant la protection et le rétablissement du gomphe des rapides :

  • Les mesures pour lesquelles les progrès ont été limités devraient être soutenues dans la planification future de la mise en œuvre, par exemple la mise au point des pratiques de gestion optimales pour protéger le gomphe des rapides et son habitat et la promotion de ces pratiques auprès des propriétaires fonciers et des gestionnaires de terres dont les terrains entourent les emplacements occupés (Mesure no 1; hautement prioritaire), ainsi que la mise au point et l’exécution d’un programme d’inventaire pour le gomphe des rapides en accordant la priorité aux emplacements historiques, à d’autres emplacements le long des rivières actuellement occupées et à d’autres rivières adéquates (Mesure no 3; hautement prioritaire).
  • La mesure consistant à former des bénévoles, comme les membres de clubs de naturalistes sur le terrain, pour qu’ils puissent entreprendre des relevés pour accroître les connaissances sur la répartition de l’espèce, devrait être soutenue plus avant (Mesure no 5). La poursuite du soutien de cette mesure permettra de donner effectivement suite au premier volet de l’objectif de rétablissement du gomphe des rapides énoncé dans la Déclaration, qui est d’assurer sa survie à long terme en protégeant les populations existantes.
  • Des efforts devraient être déployés pour réhabiliter l’habitat dégradé aux emplacements occupés, lorsque cela est possible (Mesure no 2). Le gomphe des rapides étant une espèce discrète de petite taille, relativement peu de gens savent repérer les endroits où il vit. La mise au point et en œuvre d’un programme de surveillance exécuté par un personnel compétent aux endroits connus (Mesure no 6) étayerait les efforts de réhabilitation de l’habitat. En outre, des chercheurs devraient enquêter sur la sensibilité du gomphe des rapides à diverses caractéristiques d’habitat pour déterminer pourquoi l’espèce se trouve dans si peu de rivières et pour établir la priorité des diverses menaces (Mesure no 7). Par ailleurs, des spécialistes devraient effectuer des recherches sur la biologie de base comme les proies, la durée de ses stades de vie et sa dispersion après que le gomphe des rapides émerge de l’eau (Mesure no 8).

À l’avenir, la protection et le rétablissement du gomphe des rapides demeureront une responsabilité partagée qui nécessitera la participation d’un grand nombre de particuliers, d’organismes et de collectivités. Un soutien financier à la mise en œuvre de mesures pourrait être disponible par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, du Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario ou du Programme d’encouragement des exploitants agricoles à la protection des espèces en péril. Le Ministère peut aussi donner des conseils sur la possible nécessité d’obtenir une autorisation en vertu de la LEVD ou d’autres lois avant d’entreprendre un projet. Un travail concerté permettra d’accomplir d’autres progrès pour la protection et le rétablissement du gomphe des rapides en Ontario.

Résumé des progrès accomplis vers la protection et le rétablissement du gomphe des rapides (2007 à 2015)

Situation provinciale :

  • Le gomphe des rapides est désigné espèce en voie de disparition en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD). Depuis 2009, la LEVD protège le gomphe des rapides en interdisant de le tuer, blesser, harceler, capturer ou prendre et protège son habitat de l’endommagement et de la destruction.

Documents et directives propres à l’espèce publiés par le gouvernement :

Projets d’intendance soutenus par le gouvernement :

  • Par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le « ministère ») a permis à ses partenaires d’intendance de mener un total de deux projets (122 450 $) qui favorisaient la protection et le rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont le gomphe des rapides.
  • Le soutien du ministère a aidé ses partenaires d’intendance à faire participer 167 personnes à titre bénévole, pendant 2 502 heures, à des activités de protection et de rétablissement axées sur des espèces en péril, dont le gomphe des rapides. La valeur de ces contributions bénévoles ainsi que des fonds obtenus d’autres sources et de l’appui non financier est estimée à 292 980 $.
  • Les partenaires d’intendance ont indiqué avoir fait de la sensibilisation axée sur plusieurs espèces en péril (dont le gomphe des rapides) auprès de 1 000 personnes.

Soutien des activités humaines tout en assurant l’appui nécessaire au rétablissement de l’espèce :

  • Le ministère a délivré trois « permis pour raison de protection et de rétablissement » en vertu de l’alinéa 17 (2) b) de la LEVD.
  • Aucune activité relative à cette espèce n’a été enregistrée aux fins du Règlement de l’Ontario 242/08 pris en application de la LEVD.

Occurrences et répartition :

  • Huit populations du gomphe des rapides ont été répertoriées dans le Sud et l’Est de l’Ontario. Actuellement, sept de ces populations sont extantes, et une est considérée comme historique. Depuis 2008, grâce aux efforts de surveillance, des observations ont été faites dans deux populations de l’espèce connues antérieurement. De plus, trois populations du gomphe des rapides ont été nouvellement identifiées depuis 2008. Au total, avec les observations récentes de cette libellule rare, le nombre de populations extantes actuellement connues en Ontario a plus que doublé.

Renseignements connexes

Références

COSEPAC. 2008. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le gomphe des rapides (Gomphus quadricolor) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, vi + 35 pp.


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Une population est définie comme une zone terrestre ou aquatique sur ou dans laquelle un élément (c.-à-d. gomphe des rapides) est ou était présent. Elle est fondée sur une ou plusieurs observations. Il s’agit d’un emplacement important pour la conservation de l’espèce. Une occurrence d’élément est le terme technique utilisé pour la décrire.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Une population est considérée comme historique si elle n’a pas été signalée dans les 20 dernières années. Il se peut que des populations historiques existent encore, mais nous ne disposons pas de renseignements à jour à cet égard.