De nombreuses familles éprouvent des difficultés à comprendre le système des services à l’enfance et à naviguer dans celui-ci. Les familles préoccupées par le développement de leur enfant qui ne sont pas déjà en contact avec un fournisseur de services peuvent avoir du mal à déterminer vers quelle personne ou organisation elles doivent se tourner pour obtenir de l’aide.

Les familles ne savent pas toujours comment rechercher et interpréter de l’information sur les problèmes de développement ou comment repérer les bonnes informations.

Par ailleurs, les fournisseurs de services d’autres secteurs, y compris les fournisseurs de soins de santé primaires, les fournisseurs de services de garde d’enfants et les enseignants, ne connaissent peut-être pas bien le système des services à l’enfance et la gamme complète des services offerts aux enfants et aux jeunes. Par conséquent, il se peut qu’ils ne soient pas en mesure d’orienter les familles dans la bonne direction lorsqu’ils s’inquiètent au sujet du développement de leur enfant.

Les familles peuvent également faire face à des difficultés d’accès aux services, comme l’absence d’accès à Internet, l’absence de transport pour se rendre aux points de service, les barrières linguistiques et le manque de confiance dans le système de services. Certaines familles estiment que ces services les traitent avec condescendance et invalident leur expérience vécue, leur expertise et leurs priorités, et peuvent se sentir indésirables ou en danger. Ces expériences sont plus courantes dans les familles racialisées ou issues de groupes marginalisés ou en quête d’équitéfootnote 5. Cela peut avoir une incidence négative sur la capacité des familles à accéder aux services et à participer à la prestation des services, et donc des effets négatifs sur les enfants et les jeunes.

Une fois que les enfants, les jeunes et leurs familles ont accès aux services à l’enfance, d’autres difficultés peuvent se présenter. Certains types d’évaluation peuvent être menés dans la perspective étroite d’interventions, de traitements ou de services particuliers et ne pas prendre en considération l'enfant dans son ensemble pour déterminer ses forces et les autres besoins potentiels en matière de soutien. Elles peuvent donc entraver la détermination précoce des besoins en matière de soutien.

Certaines familles trouvent les processus d’évaluation intimidants, surtout lorsqu’ils sont perçus comme difficiles d’accès ou onéreux. De nombreuses familles trouvent que les évaluations et les critères d’admissibilité aux programmes sont trop axés sur les « faiblesses » de leur enfant, plutôt que sur leurs forces et celles de leur enfant. Cela pourrait encourager les familles et les fournisseurs de services à se concentrer sur ce qui « ne va pas » chez l’enfant et à perpétuer une vision validiste de l’invalidité.

Les fournisseurs de services n’échangent pas toujours les informations entre eux à propos de leurs clients, ce qui oblige les familles à raconter de nouveau leur histoire à chaque nouveau fournisseur avec lequel elles communiquent. Cela peut donc amener les familles à vivre des interactions/évaluations qui semblent répétitives et redondantes.

Les familles peuvent recevoir des services isolés et fragmentés au lieu de services intégrés et coordonnés. Elles peuvent avoir l’impression d’être livrées à ellesmêmes dans la recherche de services plutôt que d’être orientées vers les services adaptés aux besoins de leur enfant. Certaines familles sont sur des listes d’attente multiples et ont souvent peu d’information sur ce qu’elles peuvent recevoir en fin de compte.

Voir le tableau de l’annexe B qui associe les difficultés énoncées dans cette section aux fonctions des carrefours BonDépart qui tentent de les résoudre (voir la partie 8 pour de plus amples renseignements sur les fonctions des carrefours).


Notes en bas de page

  • note de bas de page[5] Retour au paragraphe Voir les définitions des termes « racialisé », « marginalisé » et « en quête d’équité » à l’annexe A.