Photo : Scott Gibson

Introduction

Ce chapitre fournit un examen des progrès réalisés en vue de la protection et du rétablissement de la dysnomie ventre jaune, de la villeuse haricot, de la pleurobème écarlate, de la mulette du Necture et de l’épioblasme tricorne en Ontario de 2007 à 2015. Ces cinq espèces ont été regroupées dans un chapitre parce qu'elles partagent une déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement (la Déclaration). La Déclaration pour ces espèces définit un objectif de rétablissement et des mesures communes que le gouvernement dirige ou soutient pour aider à l’atteinte de l’objectif de rétablissement pour les cinq espèces. Une Déclaration portant sur plusieurs espèces peut être utilisée quand au moins deux espèces partagent des écosystèmes communs, des aires de répartition géographique, des menaces ou des besoins biologiques. Dans ces cas, des mesures combinées peuvent répondre aux besoins d’un groupe d’espèces plus efficacement que des mesures propres à chaque espèce.

Renseignements sur l’espèce

La dysnomie ventre jaune, la villeuse haricot, la pleurobème écarlate, la mulette du Necture et l’épioblasme tricorne sont toutes des espèces de moules d’eau douce. Ces espèces présentent plusieurs similitudes et différences. Les cinq espèces font face aux mêmes menaces et à d’autres facteurs qui influencent leur capacité à survivre et à se rétablir; cependant, chaque espèce a une apparence unique et, bien qu'elles vivent principalement dans les mêmes cours d’eau, elles préfèrent toutes des habitats légèrement différents. Voici une description de l’apparence physique et des préférences en matière d’habitat de chacune des espèces suivie d’une description des endroits où l’on trouve ces espèces en Ontario, des menaces auxquelles elles sont confrontées et de leurs facteurs limitants.

La dysnomie ventre jaune Epioblasma torulosa rangiana) est une petite moule colorée qui peut mesurer de 4,5 à 7,5 centimètres de long. La coquille de l’espèce va de brun jaune à jaune vert avec des lignes vertes. La coquille de la dysnomie ventre jaune femelle est arrondie sur le côté; cela permet de distinguer les femelles des mâles. La dysnomie ventre jaune vit dans les radiers des rivières avec des débits stables à modérés et sur des lits de rivière qui sont rocheux et sablonneux avec du sable très compact et du gravier fin à grossier.

La villeuse haricot Villosa fabalis) est une petite moule de forme ovale qui mesure moins de quatre centimètres de longueur. La villeuse haricot peut être vert pâle ou foncé et est couverte de lignes sinueuses vert foncé. La villeuse haricot se trouve généralement enfouie dans le sable ou le gravier, dans les eaux peu profondes et claires du cours supérieur ou de radiers à fort courant de petits affluents; elle est souvent enfouie à travers les racines de plantes aquatiques.

Le pleurobème écarlate Pleurobema sintoxia) est une moule de taille moyenne à grande qui peut atteindre 13 centimètres de longueur. Les adultes de cette espèce ont une coquille épaisse brun acajou parcourue de bandes noires qui se développe au fur et à mesure que la moule vieillit. La coquille des juvéniles est brun clair et parcourue de lignes vertes. Le pleurobème écarlate habite généralement les fonds sablonneux, rocheux ou vaseux des rivières moyennes ou grandes de plus de trois mètres de profondeur ainsi que des bancs de sable et de gravier. Dans les petites rivières, on trouve parfois l’espèce enfouie dans le gravier et entre les grosses roches, dans des rapides ou sous celles-ci. On peut aussi trouver le pleurobème écarlate dans des zones peu profondes près des rivages des lacs ayant un fond sableux ferme.

La mulette du Necture Simpsonaias ambigua) est une petite moule qui peut atteindre un maximum d’environ 42 à 49 millimètres de longueur en Ontario. La mulette du Necture a une coquille oblongue qui est molle et assez mince. La couleur de la mulette du Necture va du jaune au brun foncé et, contrairement à d’autres espèces de moules, sa coquille ne porte pas de marques. La mulette du Necture habite des rivières moyennes ou grandes dont le courant est calme ou rapide. L’espèce habite des zones avec un substrat de sable, de limon, de vase ou de gravier et est souvent présente sous de grandes roches plates.

L'épioblasme tricorne Epioblasma triquetra) est une petite moule qui mesure moins de sept centimètres de longueur. L’épioblasme tricorne a une coquille distincte, solide et épaisse de forme triangulaire chez le mâle et allongée chez la femelle. La couleur de l’épioblasme tricorne varie de jaunâtre à jaunâtre-vert avec de courtes lignes vert foncé qui ressemble à des couleurs de peinture. L’épioblasme tricorne vit dans des zones de rapide ou dans les hauts-fonds de petites et moyennes rivières et de cours d’eau où le courant est rapide. On trouve également l’épioblasme tricorne dans les lacs. L’espèce peut habiter des zones présentant une variété de substrats, notamment le sable, le gravier, les galets ou la roche. L’épioblasme tricorne a été observé dans des eaux entre 0,5 et 2,5 mètres de profondeur et peut être entièrement enfoui ou légèrement exposé.

Au Canada, la dysnomie ventre jaune, la villeuse haricot, l’obovarie ronde, la mulette du Necture et l’épioblasme tricorne sont présentes seulement dans le sud-ouest de l’Ontario. Les cinq espèces sont présentes dans la rivière Sydenham; cependant, la mulette du Necture et l’épioblasme tricorne sont présentes dans la partie est de la rivière Sydenham, et la villeuse haricot est présente seulement dans un tronçon de 50 kilomètres de la partie est de la rivière Sydenham. Même si l’épioblasme tricorne a récemment été observée dans la partie est de la rivière Sydenham, par le passé, elle avait été vue dans les rivières Ausable, Grand, Niagara, Sydenham et Thames et dans les lacs Sainte-Claire et Érié. La pleurobème écarlate est présente principalement dans le delta de la rivière Sainte-Claire; toutefois, les populations restantes se trouvent aussi dans les eaux près des rivages des lacs Érié et Sainte-Claire et des rivières Grand et Thames. La villeuse haricot est présente dans la partie nord de la rivière Thames, et la dysnomie ventre jaune est présente dans la rivière Ausable.

Les cinq espèces font face à plusieurs menaces à leur survie et à leur rétablissement. Les principales menaces pour ces espèces sont les grandes quantités de sédiments suspendus, la charge en nutriments, la température changeante de l’eau et les espèces envahissantes.

D’autres facteurs influent également sur la survie et le rétablissement de ces espèces. Par exemple, les larves de moules (glochidie) vivent sur les branchies d’un poisson-hôte où elles trouvent de la nourriture pendant la première partie de leur vie. Cela signifie que la reproduction des moules dépend de la présence et de l’abondance des espèces de poissons-hôtes. Cette dépendance peut influencer leur capacité à survivre et à se rétablir. Un autre facteur limitant pour les moules est la mobilité restreinte, qui les rend vulnérables aux changements dans l’habitat dans leur environnement immédiat.

Les cinq espèces sont inscrites comme espèces en voie de disparition à l’échelon provincial (Liste des espèces en péril en Ontario) ainsi qu'à l’échelon fédéral (Annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril). À l’échelle mondiale, le classement de ces espèces varie de vulnérables à menacées.

Situation provinciale

Avant l’adoption de la Loi sur les espèces en voie de disparition de 2007 (LEVD ou la « Loi »), les cinq espèces avaient été inscrites comme espèces en voie de disparition par le Comité de détermination du statut des espèces en péril de l’Ontario (CDSEPO) Les espèces ont été inscrites comme espèces en voie de disparition sur la Liste des espèces en péril en Ontario, mais n'étaient pas réglementées aux termes de la Loi sur les espèces en voie de disparition précédente. Les espèces ont conservé leur statut d’espèce en voie de disparition quand la LEVD est entrée en vigueur en 2008. Dans ses prochaines évaluations, le CDSEPO pourrait examiner les renseignements qui concernent les menaces pour l’espèce et les tendances de sa population et de sa répartition que les mesures de protection et de rétablissement ont permis d’obtenir.

Protection de l’espèce et de l’habitat

La protection de ces espèces et de leur habitat est un élément important de la mise en application de la LEVD et continue de faire l’objet de mesures menées par le gouvernement, comme le précise la Déclaration du gouvernement de l’Ontario en réponse au programme de rétablissement. En tant qu'espèces en voie de disparition, les cinq moules sont protégées depuis l’entrée en vigueur de la LEVD en 2008, loi qui interdit de les tuer, blesser, harceler, capturer ou prendre. De plus, leur habitat est protégé contre les dommages ou la destruction depuis le 30 juin 2013, d’après la définition générale de l’habitat énoncée dans la LEVD. La transition vers la LEVD a fourni une protection accrue à ces espèces et à leur habitat par rapport à ce qui pouvait être fourni avant 2008 par d’autres lois ou politiques.

La LEVD n'exige pas qu'un règlement sur l’habitat soit élaboré pour les espèces en transitionfootnote 1 comme la dysnomie ventre jaune, la villeuse haricot, la pleurobème écarlate, la mulette du Necture et l’épioblasme tricorne. Cependant, les habitats de ces espèces sont toujours protégés contre les dommages ou la destruction conformément à la définition générale de l’habitat énoncée dans la LEVD.

Toute personne qui nuit à ces espèces ou à leur habitat sans autorisation préalable risque une poursuite judiciaire en vertu de la LEVD.

La dysnomie ventre jaune, la villeuse haricot, le pleurobème écarlate, la mulette du necturu et l’épioblasme tricornebénéficient d’une protection qui empêche quiconque de les tuer, de les blesser, de les harceler, de les capturer ou de les prendre depuis 2008.

De plus,leur habitat est protégé de l’endommagement et de la destruction depuis 2013, en vertu de la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD.

Programme de rétablissement

Un programme de rétablissement de la dysnomie ventre jaune, de la villeuse haricot, du pleurobème écarlate, de la mulette du Necture et de l’épioblasme tricorne a été publié le 10 septembre 2010, c'est-à-dire avant la date limite fixée par la LEVD. Ce programme renferme des conseils au gouvernement fondés sur les meilleures connaissances scientifiques disponibles. Le programme définit les besoins en habitat de chaque espèce et les menaces auxquelles elles font face. Il recommande aussi des objectifs et des approches pour la protection et le rétablissement de ces cinq espèces. Le programme de rétablissement comprend également des recommandations sur les aires d’habitat à envisager dans le cadre de l’élaboration d’un règlement sur l’habitat.

Réponse du gouvernement

Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (le « Ministère ») a publié le 15 juin 2011 une déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement (la « Déclaration ») pour la dysnomie ventre jaune, la villeuse haricot, le pleurobème écarlate, la mulette du Necture et l’épioblasme tricorne, période qui correspond à l’échéance imposée par la LEVD. La Déclaration est une politique gouvernementale qui contient l’objectif du gouvernement de l’Ontario en ce qui a trait au rétablissement de ces cinq espèces.

Pour faciliter l’atteinte de cet objectif, le gouvernement dirige et appuie les mesures de rétablissement mentionnées dans la Déclaration. La section 2.5 du document intitulé « Situation du Programme de protection des espèces en péril (2008-2015) » présente les mesures communes menées par le gouvernement dans le cadre de travaux qui visent à atteindre l’objectif de rétablissement d’une espèce. De plus, la Déclaration énumère les mesures précises suivantes que le gouvernement peut prendre pour contribuer à la protection et au rétablissement de ces espèces :

Objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement pour le rétablissement des cinq moules est de protéger les populations des espèces et d’améliorer l’habitat où elles vivent. Le gouvernement appuie les recherches portant sur la faisabilité de l’augmentation des populations existantes.

  • Encourager d’autres organismes à s'assurer que les usines de traitement des eaux usées et les installations de gestion des eaux pluviales fonctionnent efficacement de façon à maintenir ou améliorer la qualité de l’eau dans l’habitat de la dysnomie ventre jaune, de l’épioblasme tricorne, du pleurobème écarlate, de la mulette du Necture et de la villeuse haricot.

La Déclaration relative à ces cinq espèces de moules fait aussi mention de dix mesures permettant au Ministère de soutenir la participation d’autres intervenants. Ces mesures, appuyées par le gouvernement, vont dans le sens des objectifs énoncés dans la Déclaration, à savoir :

  • combler les lacunes en matière de connaissances liées à la répartition, à l’abondance, aux données démographiques et à l’utilisation de l’habitat des populations existantes de moules et des poissons-hôtes;
  • confirmer ou cerner les menaces, évaluer leur importance relative et mettre en œuvre des mesures correctives pour réduire au minimum leurs répercussions;
  • accroître la connaissance qu'a le public de la répartition, des menaces et des possibilités d’intendance liées à ces espèces de moules.

2004 and 2005 Inscription comme espèce en voie de disparition 

 

2008 Protection de l’espèce 

 

203 Protection de l’habitat en vertu de la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD depuis 2013 

 

2010 Achèvement du programme de rétablissement 

 

2011 Achèvement de la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement 

 

2016 Achèvement de l’examen quinquennal 

 

Projets financés par le gouvernement

Le soutien de partenaires pour la mise en œuvre d’activités de protection et de rétablissement des espèces constitue une importante mesure prise par le gouvernement qui est mentionnée dans la Déclaration relative à ces espèces. Le Ministère, par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, a financé un total de 23 projets (1 100 752 $) conçus pour favoriser la protection et le rétablissement de la dysnomie ventre jaune, de la villeuse haricot, du pleurobème écarlate, de la mulette du Necture et de l’épioblasme tricorne. Tous ces projets ciblaient plusieurs espèces en péril, notamment des combinaisons de ces cinq espèces. Parmi les 23 projets, 17 touchaient la dysnomie ventre jaune, 14, l’épioblasme tricorne, 13, le pleurobème écarlate, 11, la villeuse haricot et 5, la mulette du Necture

Au total pour les 23 projets, les partenaires ont signalé qu'ils avaient réussi à obtenir des fonds supplémentaires (1 818 451 $) d’autres sources. Ce montant comprend à la fois les fonds supplémentaires et l’appui non financier prenant la forme du temps et de l’expertise que les bénévoles ont consacrés aux projets.

La Loi sur les espèces envahissantes de l’Ontario

La Déclaration concernant la dysnomie ventre jaune, la villeuse haricot, le pleurobème écarlate, la mulette du Necture et l’épioblasme tricorne indique que les espèces envahissantes constituent une menace pour la survie et le rétablissement des espèces en Ontario. La Loi de 2015 sur les espèces envahissantes de la province, entrée en vigueur le 3 novembre 2016, définit un cadre appuyant la prévention, la détection et le contrôle des espèces envahissantes en Ontario. Ce cadre peut soutenir des mesures visant à réduire les menaces que représentent les espèces envahissantes pour les espèces indigènes et en péril, y compris la dysnomie ventre jaune, la villeuse haricot, le pleurobème écarlate, la mulette du Necture et l’épioblasme tricorne.

Au total, les partenaires d’intendance ont indiqué que le soutien financier de la province leur a permis d’obtenir l’appui non financier de 1 068 personnes qui ont consacré bénévolement 12 784 heures de leur temps à des activités de protection et de rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont la dysnomie ventre jaune, la mulette du Necture, l’épioblasme tricorne, le pleurobème écarlate et la villeuse haricot. Le temps de ces bénévoles a une valeur estimée à 258 215 $. Ces projets ont aussi permis d’améliorer 153 hectares d’habitat qui devraient profiter à plusieurs espèces en péril, notamment ces cinq espèces de moules. Ils ont en outre signalé avoir procédé à une sensibilisation écosystémique à de multiples espèces en péril, y compris ces cinq espèces de moules, auprès de 748 503 personnes.

Le ministère soutient également les promoteurs qui effectuent des recherches pour combler les importantes lacunes dans les connaissances sur les espèces en péril. À l’aide du Fonds de recherche sur les espèces en péril de l’Ontario, le Ministère a fourni du financement à un total de trois projets pour ces espèces. Ces projets ont été réalisés pour déterminer le type de sédiments et le débit d’eau les plus convenables pour les moules juvéniles et adultes et pour évaluer la capacité des moules à s'alimenter dans des eaux contenant différentes quantités de sédiments en suspension. Deux des trois projets s'appliquent aux cinq espèces tandis que le troisième s'applique à l’épioblasme tricorne.

Le reste de la présente section met en lumière plusieurs projets qui ont été soutenus par le Fonds d’intendance des espèces en péril et le Fonds de recherche sur les espèces en péril de l’Ontario, et par les mesures de rétablissement correspondantes soutenues par le gouvernement.

Plusieurs partenaires ont étudié la faisabilité de reproduire les moules en captivité pour soutenir les efforts visant à accroître l’abondance des populations. De 2011 à 2015, des chercheurs travaillant sous la direction de Josef Ackerman à l’Université de Guelph ont reçu du financement pour mettre au point une méthode d’élevage de moules juvéniles en captivité. Ces travaux s'appuient sur des recherches précédentes pour trouver les poissons-hôtes de diverses espèces de moules en péril, qui ont été réalisées entre 2005 et 2010 et financées en partie par le Ministère. Pour mettre au point une méthode pour les moules juvéniles, les chercheurs ont élevé nombre de villeuses haricot, de dysnomies ventres jaunes et d’épioblasmes tricornes en laboratoire. Pour ces trois espèces, ils ont mesuré les taux de croissance et de survie des individus. Concernant l’épioblasme tricorne en particulier, ils ont étudié les conditions d’eau et le régime alimentaire optimal (p. ex., température, concentration de sédiments) requis pour accroître le taux de survie des individus élevés en captivité. La dysnomie ventre jaune et le pleurobème écarlate ont tous les deux été étudiés pour déterminer les poissons-hôtes les plus efficaces pour les espèces. Deux espèces de poissons-hôtes potentielles ont été comparées pour la dysnomie ventre jaune; il a été déterminé qu'une des espèces produisait davantage de moules juvéniles. Deux espèces de poissons-hôtes ont été évaluées pour le pleurobème écarlate, mais aucune des espèces n'a produit de moules juvéniles. C'était le premier test jamais fait par le Canada pour déterminer les poissons-hôtes pour le pleurobème écarlate. Les chercheurs ont également effectué des relevés dans deux tronçons différents de la rivière Sydenham en 2011 et 2014, où ils ont trouvé des individus du pleurobème écarlate, de la dysnomie ventre jaune, de l’épioblasme tricorne et de la villeuse haricot. Ces projets soutiennent les trois mesures suivantes mentionnées dans la Déclaration pour ces cinq espèces : étudier la faisabilité d’accroître les populations existantes et de mettre en place des refuges activement gérés pour réduire au minimum les répercussions des moules envahissantes; continuer les essais pour déterminer les poissons-hôtes du pleurobème écarlate; et déterminer les exigences en matière d’habitat pour toutes les étapes du cycle de vie. Cette recherche a contribué à l’étude de la faisabilité d’accroître les populations existantes en déterminant les conditions d’habitat les plus convenables pour les moules juvéniles et adultes de ces espèces. Le fait de déterminer les conditions d’habitat les plus convenables a aidé à déterminer les meilleures conditions pour l’élevage artificiel de ces moules. Le fait de comprendre la façon d’élever artificiellement une espèce et les caractéristiques qui doivent être présentes dans son habitat naturel sont deux considérations importantes pour déterminer la faisabilité d’accroître une population.

Depuis 2010, la St. Clair Region Conservation Authority (SCRCA) a reçu du financement pour exécuter le programme d’intendance de l’habitat de la rivière Sydenham. Ce programme encourage la communauté agricole à utiliser des pratiques de gestion optimale (PGO) pour réduire la sédimentation des nutriments et la charge en nutriments dans les drains et les cours d’eau ruraux. Les principaux objectifs du projet sont d’éduquer les propriétaires fonciers locaux sur les espèces en péril dans la rivière Sydenham et de fournir de l’aide aux propriétaires fonciers qui souhaitent adopter des PGO dans les secteurs près des cours d’eau. Chaque année, l’autorité de conservation annonce le programme en rencontrant des centaines de propriétaires fonciers, en distribuant des dépliants à l’occasion d’événements agricoles et en publiant des annonces dans les journaux. Environ 65 000 bulletins de nouvelles sur les espèces en péril sont distribués chaque année dans tout le bassin versant de la SCRCA dans les journaux locaux. De 2010 à 2015, le programme a financé 75 projets, dont 41 projets de zone tampon riveraine, 16 projets de stabilisation des berges d’un cours d’eau, sept projets de création de milieux humides, deux projets de mise hors service de puits, deux projets de pièges à sédiments et neuf projets qui combinaient la création de milieux humides, de restauration de prairies ou de création de zones tampons riveraines. Combinés, ces projets ont entraîné la création ou la réhabilitation de 15 hectares de milieux humides et la plantation de 94 hectares d’arbres, d’arbustes, de prairies d’herbes hautes et d’herbes, dont plus de 28 kilomètres de zone tampon directement le long du cours d’eau. L’autorité de conservation s'assure de la qualité de chaque projet en fournissant de l’aide pendant le projet, notamment un programme de suivi après l’achèvement de chaque projet. Ces projets sont soutenus par l’action de la Déclaration pour encourager l’élaboration et l’utilisation de Plans agroenvironnementaux et de plans de gestion des nutriments pour intégrer les PGO pour les drains et cours d’eau ruraux et pour élaborer des documents et des programmes visant à accroître la sensibilisation du public à ces moules, des impacts potentiels des espèces envahissantes et des solutions d’intendance possibles.

Pendant plusieurs années, l’Ausable Bayfield Conservation Authority (ABCA) a collaboré avec des partenaires, notamment le personnel du Ministère et de Pêches et Océans Canada, pour mettre en œuvre un programme de surveillance utilisant un réseau de stations de surveillance permanentes sur la rivière Ausable. En 2008, 2011 et 2013, l'ABCA a reçu du financement pour procéder à des relevés des moules et des poissons-hôtes dans la rivière Ausable afin de déterminer la présence et l’abondance de la dysnomie ventre jaune et de l’épioblasme tricorne de même que de leurs poissons-hôtes. Ces relevés ont permis de recueillir des données de référence pour les espèces et font partie d’un programme de surveillance à long terme visant à évaluer les changements dans les populations de moules. Pendant les relevés, des données ont été recueillies pour déterminer les exigences en matière d’habitat de l’épioblasme tricorne et de la dysnomie ventre jaune, de même que d’autres espèces de moules. Ces données sur l’habitat comprenaient de l’information sur la profondeur et la vitesse de l’eau, les caractéristiques des sédiments, la croissance des algues, la quantité de lumière du soleil et les plantes aquatiques présentes. Les relevés ont aussi aidé à trouver un site supplémentaire qui devrait être surveillé au fil du temps pour faire le suivi des changements dans la population d’épioblasmes tricornes. L'ABCA a aussi élaboré des documents et des programmes pour accroître la sensibilisation du public aux moules. En 2011, l'ABCA a reçu des fonds du ministère des Richesses naturelles et des Forêts (MRNF) pour éduquer les collectivités locales sur les espèces de moules en péril en donnant des présentations aux enfants dans les écoles et au moyen d’un événement de sensibilisation du public. Dans l’ensemble, ces projets ont soutenu les actions de la Déclaration visant à mettre en œuvre un programme de surveillance utilisant le réseau établi de stations de surveillance permanentes pour faire un suivi des changements dans la répartition et l’abondance des moules et de leurs poissons-hôtes; pour déterminer les exigences en matière d’habitat à toutes les étapes du cycle de vie; et pour élaborer des documents et des programmes visant à accroître la sensibilisation du public à ces moules.

Mesures du gouvernement fédéral visant à protéger et à rétablir les espèces de moules en péril en Ontario

En 2012, la Section de pisciculture du MRNF a entrepris des travaux dans le but d’élever artificiellement des espèces de moules en péril. D’ici 2015, le ptychobranche réniforme, la dysnomie ventre jaune, l’épioblasme tricorne et la lampsile fasciolée ont été élevés dans deux stations de pisciculture du MRNF. La Section a développé une expertise importante sur la façon d’élever artificiellement des moules. Depuis 2012, la Section a connu des améliorations frappantes du nombre de larves de moules (glochidie) qui se fixent aux branchiers de poissons-hôtes et du nombre de moules juvéniles en santé qui se détachent avec succès du poisson hôte (c.-à-d., les taux d’infestation et de chute); d’après les experts, les taux d’infestation atteints en 2015 étaient proches du niveau attendu. La recherche a aussi permis des améliorations de la survie et de la croissance des moules juvéniles et permet encore de surmonter de nouveaux obstacles au fur et à mesure que les moules atteignent de nouveaux stades de développement. Ce projet demeure en cours. La Section de pisciculture continue à collaborer avec des experts du Canada et des États-Unis dans le but d’améliorer leurs pratiques et leurs résultats. La détermination de la faisabilité d’élever des espèces de moules en péril soutient l’action de la Déclaration visant à étudier la possibilité d’accroître les populations existantes des espèces. Le personnel de la Section de recherche et de surveillance dans le milieu aquatique du MRNF a aussi contribué à cette mesure en menant une étude pour comprendre la diversité génétique des espèces de moules en péril en Ontario, y compris l’épioblasme tricorne. Ces travaux aident à déterminer s'il serait faisable d’accroître les populations existantes sans perturber la génétique de ces populations.

Élever des moules aux stations de pisciculture du MRNF

Le MRNF travaille en étroite collaboration avec le gouvernement fédéral à la protection et au rétablissement des espèces en péril en Ontario. La collaboration est particulièrement forte quand il est question des espèces aquatiques. En conséquence, plusieurs organismes fédéraux ont réalisé des travaux qui sont en accord avec les mesures mentionnées dans la Déclaration pour ces cinq espèces de moules. Les paragraphes suivants décrivent une partie de ces travaux et les actions de la Déclaration soutenues par ceux-ci.

Pêches et Océans Canada (MPO) a dirigé deux équipes de rétablissement en vue d’élaborer des plans d’action écosystémiques pour les espèces aquatiques en péril dans les bassins versants des rivières Ausable et Sydenham. Ces équipes comprennent des membres du gouvernement de l’Ontario, des autorités de conservation, des conseils d’intendance et des universités. Les deux plans d’action sont conçus pour profiter à toutes les espèces de poissons et de moules en péril dans le bassin versant, de même qu'à d’autres espèces qui pourraient bénéficier de la restauration et de la protection du bassin versant. Ces plans incluent chacun plus de 20 mesures visant à soutenir le rétablissement des espèces aquatiques cibles en péril. Les mesures comprennent d’importants projets d’intendance, des mesures de gestion, des activités de sensibilisation de la collectivité de même que la recherche et la surveillance. Ces efforts de rétablissement sont en cours depuis plus d’une décennie et demeurent en cours avec l’appui du Programme d’intendance de l’habitat pour les espèces en péril du gouvernement fédéral. Ces efforts soutiennent l’action de la Déclaration visant à collaborer aux efforts actuels de rétablissement des écosystèmes pour mettre en œuvre des mesures de rétablissement en fonction des bassins versants.

Le MPO a pris plusieurs mesures pour promouvoir et renforcer l’expertise en matière de biologie et d’identification des moules d’eau douce. Chaque année, le MPO donne un cours d’identification des moules d’eau douce en Ontario. Le cours a permis de former des centaines de personnes pendant la dernière décennie. De plus, le MPO a mis au point et financé des outils visant à identifier, échantillonner et relocaliser des espèces de moules en péril. Parmi ces outils, mentionnons un document d’orientation qui expose des protocoles et des méthodes d’échantillonnage et de relocalisation des espèces de moules et une application d’identification des moules d’eau douce pour les téléphones intelligents qui est maintenant disponible gratuitement sur iTunes.

Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) a joué un rôle important dans l’identification et l’évaluation des menaces qui pèsent contre les moules aux diverses étapes de leur vie. Cette recherche est importante pour concevoir des mesures de protection et de rétablissement efficaces. ECCC a mené des études sur un éventail d’espèces de moules, y compris certaines espèces en péril, et a examiné l’impact des effluents municipaux d’eaux usées et de l’eau de ruissellement des routes, notamment du sel des routes, sur les moules sauvages et en cage. Les études ont conclu que les effluents municipaux d’eaux usées et l’eau de ruissellement des routes peuvent avoir une incidence négative sur le système immunitaire des moules et endommager les cellules de leurs branchies (Gillis 2012; Gillis et al. 2014a, 2014b). De plus, des études de toxicité en laboratoire ont révélé que les niveaux de chlorure dans certains habitats importants des moules dans le sud de l’Ontario peuvent atteindre des niveaux qui sont toxiques pour les larves de moules (c.-à-d., glochidie) [Gillis 2011]. Les résultats de l’étude sur le sel des routes ont été fournis au Conseil canadien des ministres de l’environnement et ont contribué à l’élaboration des Recommandations canadiennes pour la qualité des eaux : protection de la vie aquatique - Chlorures (CCME 2011). Dans une récente étude, le CCME a conclu que les produits chimiques dans les produits pharmaceutiques et de soins personnels, qui sont rejetés dans l’environnement par les usines municipales de traitement des eaux usées, peuvent s'accumuler dans les tissus des moules (de Solla et al. 2016). Cette étude a permis de détecter 43 produits pharmaceutiques et de soins personnels provenant de plusieurs catégories de produits pharmaceutiques dans les tissus des moules, y compris les agents antibactériens, les antibiotiques, les antihistaminiques et les progestines. Des études sont en cours pour déterminer l’importance de cette constatation et si les produits pharmaceutique.

Gestion des eaux pluviales et des eaux usées – protéger l’habitat des moules en Ontario

ECCC est en train de prendre une mesure dirigée par le gouvernement pour encourager d’autres organismes à s'assurer que les usines de traitement des eaux usées et les installations de gestion des eaux pluviales fonctionnent efficacement pour maintenir ou améliorer la qualité de l’eau dans l’habitat de la lampsile fasciolée grâce à la mise en œuvre du Protocole visant l’exécution d’une étude sur la gestion des eaux pluviales, du Protocole d’échantillonnage et d’analyse des eaux usées industrielles/municipales, Version 2.0 et de l'Examen des politiques de gestion des eaux pluviales municipales à la lumière du changement climatique, qui a été achevée en 2010. L’examen comprenait les politiques, les lois ou les règlements relevant du mandat de protection de l’environnement d'ECCC, comme la Loi sur les ressources en eau de l’Ontario et le Manuel de conception et de planification de la gestion des égouts pluviaux de 2003, de même que les pratiques exemplaires non réglementaires de gestion des eaux pluviales. Un groupe de travail sur la gestion des eaux pluviales composé de représentants de plusieurs organismes a grandement contribué à l’examen.

ECCC a fourni un soutien financier pour des projets de recherche de Credit Valley Conservation (CVC) et l’Office de protection de la nature de Toronto et de la région (TRCA) sur les méthodes d’infiltration et de contrôle de la température de décharge du bassin d’eaux pluviales, qui ont étayé le Low Impact Development Stormwater Management Planning and Design Guide (2010) de CVC et du TRCA pour les municipalités et les développeurs. ECCC a également collaboré avec l’Association canadienne de normalisation sur un cours de gestion durable des eaux pluviales et de conception de systèmes d’infiltration pour les routes et les stationnements.

ECCC a également lancé un programme appelé Promotion des innovations en technologies de l’eau, qui fait la démonstration de solutions de pointe, novatrices et efficaces pour gérer les systèmes d’eau potable, d’eaux pluviales et d’eaux usées dans les collectivités de l’Ontario. En 2011, la province a lancé un appel pour des demandes de financement. En tout, trente-deux projets ont été choisis pour recevoir du financement, et tous les projets sont en cours. Les projets sont présentés sur le site Web du gouvernement de l’Ontario.

Fonds d’intendance des espèces en péril

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    pour la dysnomie ventre jaune, la villeuse haricot, le pleurobème écarlate, la mulette du necturu et l’épioblasme tricorne exclusivement

  • multiple projects
    1 100 752 $

    pour des projets visant plusieurs espèces, dont celles-ci

  • dollar coin
    1 818 451 $

    en appui et financement supplémentaires

  • number sign
    23

    projets incluaient ces espèces

  • two hands up
    1 068

    bénévoles

  • clock
    12 784

    heures de bénévolat

  • landscape picture
    153

    hectares

  • megaphone
    748 503

    personnes atteintes par la sensibilisation

Efforts pour minimiser les effets nuisibles sur la dysnomie ventre jaune, la villeuse haricot, le pleurobème écarlate, la mulette du Necture et l’épioblasme tricorne et créer un avantage global pour ces espèces

Le soutien des partenaires par l’entremise de permis et des conditions assorties est une importante mesure dirigée par le gouvernement. Un total de 13 permis ont été délivrés pour ces cinq espèces depuis qu'elles ont été protégées par la LEVD, dont 12 « permis destinés à la protection ou au rétablissement » (c.-à-d., 17(2)b) permis) et un « permis d’avantage plus que compensatoire » (c.-à-d., 17(2)c) permis). Des « permis destinés à la protection ou au rétablissement » sont délivrés lorsque l’activité autorisée vise à aider à la protection ou au rétablissement d’une espèce en péril. Des douze « permis destinés à la protection ou au rétablissement », quatre permis visaient les cinq espèces de moules, cinq ciblaient toutes les espèces sauf la mulette du Necture et trois ont été délivrés spécialement pour la dysnomie ventre jaune et l’épioblasme tricorne. Ceux-ci ont permis à des partenaires d’intendance de prendre des mesures pour aider au rétablissement de l’espèce. Des partenaires ont réalisé des relevés pour déterminer la présence et l’abondance des cinq espèces de moules de même que leurs poissons-hôtes dans le bassin versant de la rivière Ausable à l’aide du réseau de stations permanentes de surveillance des moules dans tout le bassin versant. Pour élargir ce réseau, les partenaires ont ajouté plusieurs nouvelles stations permanentes de surveillance des moules dans le bassin versant de la rivière Ausable. La réalisation de relevés à ces stations de surveillance a permis aux partenaires de recueillir et analyser l’information concernant les exigences des espèces en matière d’habitat. De plus, plusieurs projets autorisés ont également mené des recherches pour déterminer la méthode la plus efficace pour élever des moules juvéniles afin d’accroître de façon artificielle la taille des populations actuelles. Le « permis d’avantage plus que compensatoire » s'appliquait seulement à la mulette du Necture, à la villeuse haricot et au pleurobème écarlate. Il a permis la construction d’un nouveau pont. Afin d’éviter ou de réduire au minimum les effets négatifs sur les moules, ce projet a suivi le « Protocol for the Detection and Relocation of Freshwater Mussel Species at Risk in Ontario – Great Lakes Area (OGLA) » élaboré par Pêches et Océans Canada. Plusieurs conditions de ces permis ont été pensées pour mettre en œuvre des mesures soutenues par le gouvernement mentionnées dans la Déclaration pour la dysnomie ventre jaune, la villeuse haricot, le pleurobème écarlate, la mulette du Necture et l’épioblasme tricorne, notamment :

  • améliorer la gestion municipale des eaux pluviales en installant des mécanismes de contrôle de la qualité des eaux pluviales (p. ex., séparateur d’huile et de sable) dans les égouts pluviaux;
  • améliorer le contrôle de l’érosion autour des égouts de décharge afin de réduire les répercussions de la dégradation des berges de la rivière;
  • améliorer la zone tampon riveraine le long des rivières qui contiennent ces espèces de moules afin de réduire le ruissellement.

D’autres renseignements concernant les « permis d’avantage plus que compensatoire » sont disponibles par l’entremise du Registre environnemental de l’Ontario.

Un total de 36 accords ont été conclus pour les cinq espèces. Parmi ces 36 accords, 12 touchaient la dysnomie ventre jaune, 13, la villeuse haricot, 28, le pleurobème écarlate, 13, la mulette du Necture et 16, l’épioblasme tricorne. Les accords ont été autorisés par l’entremise du Règlement de l’Ontario 242/08 (avant la modification du 1er juillet 2013). Les conditions des accords comprennent la mise en œuvre des mesures dans le plan d’atténuation, y compris, entres autres, les suivantes :

  • la formation des travailleurs sur place sur la manipulation des espèces en péril et la sensibilisation à celles-ci;
  • certaines activités doivent être évitées lors de périodes sensibles dans une zone sensible en raison de la probabilité de répercussions (p. ex., réduire au minimum l’abaissement du niveau de l’eau et l’assèchement des zones sensibles au cours des périodes sensibles);
  • quand une activité doit être réalisée dans une zone sensible pour les poissons ou les moules, un avis préalable est requis. Le MRNF consultera le MPO et l’autorité locale de conservation sur les mesures d’atténuation appropriées.

Seize activités qui pourraient toucher la dysnomie ventre jaune, la villeuse haricot, le pleurobème écarlate, la mulette du Necture et l’épioblasme tricorne ou leur habitat ont été enregistrées aux fins du Règlement de l’Ontario 242/08 au titre de la LEVD. Onze activités sont enregistrées sous « Installations de drainage » (article 23.9), une sous « Protection des écosystèmes » (article 23.11), une sous « Possession à des fins éducatives ou autres » (article 23.15), deux activités sous « Activités de protection et de rétablissement des espèces » (article 23.17) et une activité sous « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18). Sur les 11 enregistrements d'« Installations de drainage », sept touchent l’épioblasme tricorne et le pleurobème écarlate, cinq, la dysnomie ventre jaune et la mulette du Necture, et quatre, la villeuse haricot. L’enregistrement sous « Protection des écosystèmes » concerne seulement le pleurobème écarlate. L’enregistrement pour « Possession à des fins éducatives ou autres » touche les cinq espèces. Celui pour « Activités de protection et de rétablissement des espèces » touche quatre des cinq espèces de moules, l’exception étant la mulette du Necture. L’enregistrement pour « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » touche seulement l’épioblasme tricorne. Ces enregistrements exigent que la personne enregistrée se conforme à toutes les conditions du règlement, notamment :

  • réaliser l’activité sous la supervision d’une personne ayant de l’expertise avec les espèces;
  • donner de la formation aux personnes réalisant l’activité à propos des espèces et de l’identification de l’habitat des espèces, des effets potentiels de l’activité sur les espèces et leur habitat et sur la façon de réduire au minimum les effets négatifs;
  • préparer un plan d’atténuation comprenant les étapes requises pour réduire au minimum ou éviter les effets négatifs de l’activité et la façon dont on surveillera l’efficacité de ces mesures;
  • prendre des mesures immédiates pour réduire au minimum les effets négatifs sur les espèces et leur habitat;
  • préparer un plan d’atténuation et mettre à jour ce plan tous les cinq ans.
  • 1
    permis pour avantage plus que compensatoire
  • 12
    permis pour raison de protection ou de rétablissement
  • 36
    accords
  • 16
    enregistrements

Présence de la dysnomie ventre jaune, de la villeuse haricot, du pleurobème écarlate, de la mulette du Necture et de l’épioblasme tricorne en Ontario

Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN)

Depuis 2008, le MRNF a reçu 863 nouvelles observations des cinq espèces. Ce total d’observations est composé de 168 observations de la dysnomie ventre jaune, 159 de la villeuse haricot, 245 du pleurobème écarlate, 32 de la mulette du Necture et 259 de l’épioblasme tricorne. Ces signalements sont tirés d’observations entre 1885 et 2013 en provenance de différentes sources. Ces registres ont aidé à améliorer notre compréhension des endroits où la présence des espèces est établie et ont contribué à l’évaluation de la viabilité de plusieurs populations. Par exemple, depuis 2008, les signalements ont aidé à fournir de l’information à jour sur la présence de quatre populations de dysnomies ventres jaunes, deux populations de villeuses haricot, six populations de pleurobèmes écarlates, une population de mulettes du Necture et deux populations d’épioblasmes tricornes en Ontario. De plus, deux populations, une de dysnomies ventres jaunes et une de pleurobèmes écarlates, ont été découvertes depuis 2008, quand les cinq espèces ont obtenu le statut d’espèce protégée au titre de la LEVD. Il est possible que des observations de ces cinq espèces de moules n'aient pas été soumises au Ministère. La soumission des observations de ces espèces au MRNF permet d’accroître nos connaissances des endroits où elles sont présentes et peut jouer un rôle important dans l’évaluation de la viabilité d’une population.

863 signalements de ces espèces ont été communiqués au CIPN depuis 2008

La section suivante contient des détails supplémentaires sur les espèces et les endroits où elles sont présentes en Ontario.

Dysnomie ventre jaune

Huit populationsfootnote 1 de dysnomies ventres jaunes ont été documentées en Ontario. Cinq populations locales de dysnomies ventres jaunes sont actuellement considérées comme étant subsistantes (c.-à-d., ont été observées dans les 20 dernières années), deux sont considérées comme historiquesfootnote 2 et une est considérée comme étant disparue (c.-à-d., n'existe plus). La dysnomie ventre jaune est classée comme étant subsistante dans les rivières Sydenham, Ausable et Maitland de même que dans le delta de la rivière Sainte-Claire. Une moule juvénile a récemment été trouvée dans la rivière Ausable, ce qui porte à croire que le recrutement est limité. Avant 2008, la dysnomie ventre jaune était classée comme historique dans le lac Érié et disparue dans la rivière Thames. Depuis 2008, le statut de la dysnomie ventre jaune dans la rivière Detroit a aussi changé, passant de subsistante à historique. Un tel changement reflète notre connaissance de la population et n'indique pas nécessairement un changement dans la population.

Villeuse haricot

Quatre populations de villeuses haricots ont été documentées en Ontario. Deux populations sont considérées comme subsistantes, et deux autres comme disparues. La villeuse haricot est subsistante dans les rivières North Thames et Sydenham. Les espèces semblent actuellement occuper une section de 122 kilomètres de la partie est de la rivière Sydenham et une section de 13 kilomètres de la rivière North Thames. La villeuse haricot est disparue de la rivière Detroit et du lac Érié.

Pleurobème écarlate

Dix-huit populations de pleurobèmes écarlates ont été documentées en Ontario. Neuf populations sont considérées comme subsistantes, et neuf, comme historiques. Le pleurobème écarlate est subsistant dans les rivières Sydenham, Thames et Grand de même que dans le delta du lac Sainte-Claire. Avant 2008, le pleurobème écarlate était considéré comme historique dans la rivière Niagara, le lac Sainte-Claire et le lac Érié. Depuis 2008, le pleurobème écarlate a aussi été considéré comme historique dans la rivière Detroit, deux sections supplémentaires du lac Érié et une section de la rivière Grand.

Mulette du Necture

Cinq populations de mulettes du Necture ont été documentées en Ontario. Quatre populations sont considérées comme subsistantes, et une, comme historique. La mulette du Necture est subsistante dans les rivières Sydenham et Thames de même que dans le delta du lac Sainte-Claire; elle est historique dans la rivière Detroit. Le CIPN a reçu beaucoup moins d’observations de la mulette du Necture que des quatre autres espèces. C'est probablement parce que la mulette du Necture a des besoins très particuliers en matière d’habitat, ce qui fait qu'elle est difficile à trouver pendant les relevés de moules traditionnels. De plus, la répartition de la mulette du Necture en Amérique du Nord porte à croire que l’Ontario est la limite nord de l’aire de répartition de l’espèce et, par conséquent, qu'il est peut-être naturel qu'elle soit rare en Ontario.

Épioblasme tricorne

Onze populations d’épioblasmes tricornes ont été documentées en Ontario. Quatre populations sont considérées comme subsistantes, et sept, comme historiques. L’épioblasme tricorne est subsistante dans les rivières Ausable, Sydenham et Thames. Avant 2008, l’épioblasme tricorne était considérée comme historique dans le lac Érié et le lac Sainte-Claire de même que dans une partie de la rivière Thames. Depuis 2008, la population d’épioblasmes tricornes de la rivière Detroit a changé, passant de subsistante à historique. Un tel changement reflète notre connaissance de la population et n'indique pas nécessairement un changement dans la population. Depuis 2008, 259 observations d’épioblasmes tricornes ont été soumises au CIPN. C'est le plus grand nombre d’observations d’une des cinq espèces de moules. Cependant, d’après un rapport d’étape rédigé en 2013 par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, il est difficile de déterminer si l’épioblasme tricorne est devenue plus abondant au fil du temps ou si on en observe davantage en raison des efforts accrus de relevés.

Tout le monde est encouragé ou pourrait être obligé, par les exigences liées à une autorisation ou à une approbation, de soumettre ses observations de la dysnomie ventre jaune, de la villeuse haricot, du pleurobème écarlate, de la mulette du Necture ou de l’épioblasme tricorne et d’autres espèces en péril au Centre d’information sur le patrimoine naturel du Ministère pour qu'elles soient consignées au registre d’observations provincial.

Comprendre et améliorer les pratiques de relevé

Un scientifique de la Section de recherche et de surveillance dans le milieu aquatique du MRNF a entrepris deux projets de recherche pour étudier l’efficacité de deux pratiques de surveillance régulièrement utilisées pour les moules et un troisième projet pour aider à déterminer la diversité des moules qui existent dans la baie Rondeau Bay, lac Érié. Cette recherche est importante pour veiller à ce que les programmes de surveillance fassent un suivi exact des changements dans la répartition et l’abondance des espèces de moules. De 2012 à 2015, le personnel scientifique du MRNF a évalué l’efficacité des relevés de moules par recherche minutée et des relevés de moules par quadrant. De 2002 à 2013, 40 échantillons par quadrant ont été prélevés dans cinq rivières de l’Ontario. L’étude a révélé que l’échantillonnage par quadrant peut détecter la majeure partie des espèces de moules présentes à une station de surveillance et fournit des estimations exactes de la densité totale de moules; toutefois, cette recherche porte à croire que beaucoup plus d’efforts d’échantillonnage sont requis pour estimer avec exactitude l’abondance d’espèces individuelles. De 2013 à 2014, 44 sites ont fait l’objet d’un relevé le long des rivières Trent, Moira et Salmon à l’aide de la méthode de recherche minutée. Cette recherche a conclu que la réalisation de deux relevés répétés de 4,5 heures à l’aide de la méthode de recherche minutée permet de détecter avec exactitude si la plupart des espèces de moules sont présentes sur le site et d’évaluer les changements dans les aires de répartition des espèces. En augmentant notre connaissance des méthodes de relevés, ces études peuvent améliorer les programmes de surveillance existants et aider à soutenir les mesures liées à la Déclaration pour l’espèce afin de mettre en œuvre un programme de surveillance utilisant le réseau établi de stations permanentes de surveillance pour faire le suivi des changements dans la répartition et l’abondance des moules.

En plus de cette recherche, le 30 mars 2016, la Section de recherche et de surveillance dans le milieu aquatique du MRNF et Pêches et Océans Canada ont coorganisé la première réunion consacrée à la recherche sur les moules d’eau douce du Canada. Cette réunion a permis à des experts des moules de partout au Canada, de même que des états du Michigan et de New York, de partager leurs recherches sur la conservation et le rétablissement des moules d’eau douce. La réunion comprenait 24 discussions et trois affiches sur un éventail de sujets, notamment la diversité des moules, la conservation, la gestion et la génétique. La Section de recherche et de surveillance dans le milieu aquatique du MRNF continue à réaliser des travaux importants pour aider à la protection et au rétablissement des espèces de moules en péril en Ontario.

Résumé des progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

Résumé des progrès accomplis

Des progrès ont été accomplis relativement à toutes les mesures menées et appuyées par le gouvernement énoncées dans la Déclaration relative aux cinq espèces. Le gouvernement de l’Ontario a mené directement certaines mesures afin de faire ce qui suit :

  • encourager la soumission de données sur les espèces au CIPN;
  • protéger les espèces et leur habitat par l’entremise de la LEVD;
  • soutenir financièrement ses partenaires dans la mise en œuvre d’activités de protection et de rétablissement de l’espèce;
  • établir et faire connaître ses mesures annuelles à financer en priorité;
  • instruire les autres organismes et les autorités de planification sur la nécessité de tenir compte de la protection de l’espèce et de son habitat;
  • réaliser des activités de communication et d’intervention directe pour sensibiliser davantage le public aux espèces en péril en Ontario.

De plus, la Déclaration pour ces espèces indique que l’Ontario encouragera d’autres organismes à s'assurer que les usines de traitement des eaux usées et les installations de gestion des eaux pluviales fonctionnent efficacement de façon à maintenir ou améliorer la qualité de l’eau dans l’habitat des espèces. Pour une description des travaux réalisés pour cette mesure, veuillez consulter la section ci-dessus intitulée « Gestion des eaux pluviales et des eaux usées – protéger l’habitat des moules en Ontario ».

Les mesures appuyées par le gouvernement sont organisées en fonction d’objectifs de rétablissement globaux. Des progrès ont été accomplis relativement à tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et toutes les mesures connexes énoncées dans la Déclaration sur les cinq espèces.

Conformément à l’objectif de combler les lacunes en matière de connaissances liées à la répartition, à l’abondance, à la démographie et à l’utilisation de l’habitat des populations existantes de moules et de poissons-hôtes, des progrès ont été réalisés en vue de la première et de la troisième mesures, pendant que des progrès considérables ont été réalisés en lien avec la deuxième et la quatrième mesures pour la dysnomie ventre jaune et l’épioblasme tricorne :

  • mettre en œuvre un programme de surveillance à l’aide du réseau établi de stations permanentes de surveillance pour faire le suivi des changements dans la répartition et l’abondance des moules et de leurs poissons-hôtes, dans l’utilisation de l’habitat et la présence d’espèces envahissantes de moules (mesure no 1; priorité élevée);
  • déterminer les besoins en matière d’habitat pour toutes les étapes du cycle de vie (mesure no 2; priorité élevée);
  • poursuivre les essais pour déterminer les poissons-hôtes du pleurobème écarlate (mesure no 3; priorité élevée);
  • étudier la faisabilité d’accroître les populations existantes et de créer des refuges activement gérés pour réduire au minimum les impacts des moules envahissantes (mesure no 4);

Des progrès ont été réalisés en vue d’atteindre cet objectif grâce aux nombreux projets financés par le Fonds d’intendance des espèces en péril, à deux projets de recherche financés par le Fonds de recherche sur les espèces en péril de l’Ontario, aux travaux de recherche et de relevé du MRNF de même qu'à deux programmes de surveillance mis en place par Pêches et Océans Canada et ECCC. La Section de pisciculture du MRNF a fait des progrès par rapport à la quatrième mesure en trouvant une façon d’élever artificiellement la dysnomie ventre jaune et l’épioblasme tricorne.

Conformément à l’objectif de confirmer ou cerner les menaces, d’évaluer leur importance relative et de mettre en œuvre des mesures correctives pour réduire au minimum leurs impacts, des progrès ont été réalisés par rapport à la cinquième mesure, des progrès initiaux ont été réalisés en lien avec la sixième mesure et des progrès considérables ont été réalisés relativement à la septième mesure :

  • encourager l’élaboration et l’utilisation de Plans agroenvironnementaux et de plans de gestion des nutriments pour intégrer les PGO pour les drains et cours d’eau ruraux. Ces PGO devraient inclure la restauration d’une zone riveraine saine, la réduction de l’accès du bétail, la mise en place de systèmes d’entreposage du fumier et de collecte des eaux de ruissellement, le fait d’encourager le travail de conservation du sol et l’amélioration des fosses septiques défectueuses (mesure no 5; priorité élevée);
  • Collaborer avec les propriétaires fonciers, les superviseurs du drainage, les ingénieurs et les entrepreneurs afin de limiter les effets des activités de drainage sur l’habitat des moules (mesure no 6);
  • Cerner et évaluer les menaces pour tous les stades du cycle de vie afin d’étayer les mesures de protection et de rétablissement (mesure no 7).

La cinquième mesure a été soutenue par plusieurs projets financés à l’aide du Fonds d’intendance des espèces en péril. La sixième mesure a été soutenue par les mesures prises par ECCC, et la septième mesure a été appuyée par les travaux de recherche réalisés par ECCC.

Conformément à l’objectif d’accroître la connaissance qu'a le public de la répartition de ces espèces de moules, des menaces qui pèsent contre elles et des possibilités d’intendance connexes, des progrès considérables ont été réalisés par rapport à la huitième et à la dixième mesures et des progrès ont été réalisés concernant la neuvième mesure :

  • Élaborer des documents et des programmes pour accroître la sensibilisation du public à ces moules, des impacts potentiels des espèces envahissantes et des possibilités d’intendance (mesure no 8);
  • Collaborer aux efforts existants de rétablissement des écosystèmes pour mettre en œuvre des mesures de rétablissement en fonction des bassins versants (mesure no 9);
  • Promouvoir et améliorer l’expertise en matière de biologie et d’identification des moules d’eau douce (mesure no 10).

La huitième mesure a été soutenue par plus d’une douzaine de projets financés par le Fonds d’intendance des espèces en péril. La neuvième mesure a été appuyée par Pêches et Océans Canada et l’Ausable Bayfield Conservation Authority. La dixième mesure a été soutenue par trois projets financés par le Fonds d’intendance des espèces en péril de même que par des travaux réalisés par Pêches et Océans Canada, y compris l’atelier annuel d’identification des moules d’eau douce de l’Ontario.

L’objectif de rétablissement de la dysnomie ventre jaune, de la villeuse haricot, de l’obovarie ronde, de la mulette du Necture et de l’épioblasme tricorne est de protéger les populations de ces espèces, d’améliorer les habitats où elles sont présentes et d’étudier la faisabilité d’accroître les populations existantes. Les efforts déployés vers l’accomplissement des mesures menées et appuyées par le gouvernement énoncées dans la Déclaration relative à l’espèce ont contribué aux progrès vers l’atteinte de cet objectif. Par exemple, le MRNF a financé des projets, comme le programme d’intendance de l’habitat de la rivière Sydenham, qui aide à améliorer l’habitat des espèces. De plus, comme exposé tout au long du présent chapitre, des efforts substantiels ont été déployés pour combler les lacunes en matière de connaissances pour ces espèces, y compris celles concernant la répartition et l’abondance des espèces de même que les menaces qui pèsent sur celles-ci. Une quantité considérable de travaux a été réalisée pour recueillir de l’information sur les aires de répartition et l’abondance de ces espèces. Ces travaux ont été réalisés au moyen d’efforts de recherche continus déployés par les autorités de conservation, Pêches et Océans Canada et le MRNF. Les récents efforts de recherche ont été particulièrement importants dans les rivières Ausable, Sydenham, Grand et Thames, de même que dans le delta de la rivière Sainte-Claire, où des réseaux établis de stations permanentes de surveillance font le suivi des changements dans la répartition et l’abondance de ces espèces.

Ces efforts ont permis de mettre à jour la présence de 15 populations connues de ces espèces et la découverte de deux nouvelles populations depuis 2008. Sept populations des espèces ont été classées comme historiques par le CIPN depuis 2008; cependant, cette classification indique simplement qu'aucune information à jour n'est disponible. La majeure partie de ces populations historiques se trouvent dans la rivière Detroit et le lac Érié où moins de renseignements sont disponibles pour les espèces. Le fait qu'on pense que toutes les populations connues des espèces existent toujours est en accord avec l’objectif de protéger les populations des espèces. L’objectif de rétablissement indique aussi que le gouvernement soutient l’examen de la faisabilité d’augmenter les populations existantes. Comme décrit dans les sections précédentes, la recherche réalisée par le MRNF et l’Université de Guelph a permis des progrès considérables concernant cette partie de l’objectif de rétablissement. L’information obtenue dans le cadre des projets de recherche et d’intendance, de même que notre compréhension accrue de l’abondance et de la répartition de ces espèces, aidera à documenter des mesures futures visant à protéger ces espèces et à améliorer les habitats dans lesquels elles sont présentes.

Recommandations

Comme le stipule la Déclaration, l’évaluation des progrès accomplis pour protéger et rétablir la dysnomie ventre jaune, la villeuse haricot, le pleurobème écarlate, la mulette du Necture et l’épioblasme tricorne peut servir à déterminer plus facilement les ajustements à faire pour parvenir à protéger et à rétablir ces espèces. D’après les progrès accomplis à ce jour, l’orientation générale que propose la Déclaration relative à ces cinq moules devrait continuer de guider les mesures de protection et de rétablissement de l’espèce, surtout en ce qui a trait aux mesures que la Déclaration désigne comme hautement prioritaires. Lors de futures décisions pour la protection et le rétablissement des cinq espèces de moules, il faudrait tenir compte des mesures qui n'ont pas reçu autant de soutien que les autres, qui sont celles-ci :

  • Même si des progrès ont été réalisés en vue de mettre en œuvre un programme de surveillance à l’aide du réseau établi de stations permanentes de surveillance pour faire un suivi des changements dans la répartition et l’abondance de la dysnomie ventre jaune et de l’épioblasme tricorne (mesure no 1; priorité élevée), d’autres travaux sont requis pour faire le suivi des changements dans la répartition et l’abondance de la villeuse haricot, du pleurobème écarlate et de la mulette du Necture. De plus, un accent plus important pourrait être mis sur la surveillance de l’utilisation de l’habitat par les espèces, la répartition et l’abondance de leurs poissons-hôtes et la présence d’espèces de moules envahissantes pour les cinq espèces.
  • Même si des progrès considérables ont été réalisés pour déterminer les besoins en matière d’habitat pour tous les stades du cycle de vie de la dysnomie ventre jaune et de l’épioblasme tricorne (mesure no 2; priorité élevée), d’autres travaux sont requis pour la villeuse haricot, le pleurobème écarlate et la mulette de Necture.
  • Bien que des progrès ont été réalisés, d’autres travaux sont requis pour déterminer les poissons-hôtes du pleurobème écarlate (mesure no 3; priorité élevée); pour encourager l’élaboration et l’utilisation des Plans agroenvironnementaux et de plans de gestion des nutriments pour intégrer les PGO pour les drains et cours d’eau ruraux (mesure no 5; priorité élevée); et pour collaborer aux efforts existants de rétablissement des écosystèmes afin de mettre en œuvre les mesures de rétablissement en fonction des bassins versants (mesure no 9; priorité élevée).
  • Les mesures qui s'appuient sur les travaux déjà réalisés concernant la faisabilité d’accroître les populations existantes des espèces et de créer des refuges activement gérés pour réduire au minimum les impacts des moules envahissantes devraient être soutenues pour définir et étayer les étapes subséquentes liées à cette mesure (mesure no 4).
  • D’autres travaux sont requis pour travailler avec les propriétaires fonciers, les superviseurs du drainage, les ingénieurs et les entrepreneurs pour limiter les effets des activités de drainage sur l’habitat des moules (mesure no 6), car des progrès limités ont été réalisés par rapport à cette mesure pour les cinq espèces.

Dans l’avenir, la protection et le rétablissement de ces cinq espèces continueront d’être une responsabilité partagée qui nécessitera la participation d’un grand nombre de particuliers, d’organismes et de collectivités. Le Fonds d’intendance des espèces en péril, le Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario et le Programme d’encouragement des exploitants agricoles à la protection des espèces en péril pourraient assurer un soutien financier pour la mise en place des mesures. Le Ministère pourrait aussi donner des conseils sur la possible nécessité d’obtenir une autorisation en vertu de la LEVD ou d’autres lois avant d’entreprendre un projet. En travaillant ensemble, d’autres progrès pourront être réalisés en faveur de la protection et du rétablissement de la dysnomie ventre jaune, de la villeuse haricot, du pleurobème écarlate, de la mulette du Necture et de l’épioblasme tricorne en Ontario.

Résumé des progrès accomplis vers la protection et lerétablissement de la dysnomie ventre jaune, de la villeuse haricot, du pleurobème écarlate, de la mulette du Necture et de l’épioblasme tricorne (2007 à 2015)

Situation provinciale :

  • La dysnomie ventre jaune, la villeuse haricot, le pleurobème écarlate, la mulette du Necture et l’épioblasme tricorne sont classés comme des espèces en voie de disparition au titre de la LEVD. Avant leur transition vers la LEVD, les cinq espèces étaient inscrites comme étant en voie de disparition sur la Liste des espèces en péril en Ontario, mais n'étaient pas réglementées au titre de la version précédente de la Loi sur les espèces en voie de disparition. Les cinq espèces sont protégées depuis l’entrée en vigueur de la LEVD en 2008, loi qui interdit de les tuer, blesser, harceler, capturer ou prendre, et leur habitat est protégé de l’endommagement et de la destruction depuis 2013.

Documents et directives propres auxespèces publiés par le gouvernement :

Projets d’intendance soutenus par le gouvernement :

  • Par l’entremise du Fonds d’intendance des espèces en péril, le MRNF a permis à ses partenaires d’intendance de mettre en œuvre un total de 23 projets (1 100 752 $) qui ont favorisé la protection et le rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont la dysnomie ventre jaune, la villeuse haricot, le pleurobème écarlate, la mulette du Necture et l’épioblasme tricorne.
  • Le soutien financier du MRNF a aidé les partenaires d’intendance à faire participer 1 068 personnes qui ont consacré bénévolement 12 784 heures de leur temps à des activités de protection et de rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont la dysnomie ventre jaune, la villeuse haricot, le pleurobème écarlate, la mulette du Necture et l’épioblasme tricorne. La valeur estimée de ces participations bénévoles, à laquelle s'ajoutent le financement et l’appui non financier, s'élève à 1 818 451 $.
  • Les partenaires d’intendance ont déclaré que leurs interventions ont permis d’améliorer 153 hectares d’habitat pour la dysnomie ventre jaune, la villeuse haricot, le pleurobème écarlate, la mulette du Necture, l’épioblasme tricorne et les autres espèces en péril qui habitent le même écosystème.
  • Les partenaires d’intendance ont dit avoir fait de la sensibilisation sur de multiples espèces en péril, notamment la dysnomie ventre jaune, la villeuse haricot, le pleurobème écarlate, la mulette du Necture et l’épioblasme tricorne, auprès de 748 503 personnes.

Soutien des activités humaines tout en assurant le soutien nécessaire au rétablissement des espèces :

  • Le MRNF a délivré treize permis pour ces cinq espèces : 12 « permis destinés à la protection et au rétablissement » ont été délivrés au titre de l’alinéa 17(2)b), et un « permis d’avantage plus que compensatoire » a été délivré en vertu de l’alinéa 17(2)c) de la LEVD.
  • Un total de 36 accords ont été conclu pour la dysnomie ventre jaune, la villeuse haricot, le pleurobème écarlate, la mulette du Necture et l’épioblasme tricorne. Ces accords ont été autorisés par l’entremise du Règlement de l’Ontario 242/08 (avant la modification du 1er juillet 2013).
  • Seize activités ont été enregistrées pour ces espèces. Les activités ont été enregistrées sous « Installations de drainage » (article 23.9), « Protection des écosystèmes » (article 23.11), « Possession à des fins éducatives ou autres » (article 23.15), « Activités de protection et de rétablissement des espèces » (article 23.17) et « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18) au titre du Règlement de l’Ontario 242/08 de la LEVD.

Occurrences et répartition :

  • Au total, il y a 46 populations de dysnomie ventre jaune, de villeuse haricot, de pleurobème écarlate, de mulette du Necture et d’épioblasme tricorne qui ont été documentées dans le sud-ouest de l’Ontario. Ces 46 populations incluent huit populations de dysnomie ventre jaune, quatre populations de villeuse haricot, 18 populations de pleurobème écarlate, 5 populations de mulette du Necture et 11 populations d’épioblasme tricorne. À l’heure actuelle, 24 de ces populations sont subsistantes, 19 sont considérées comme historiques et 3 sont considérées comme disparues. Depuis 2008, on a découvert récemment une population de dysnomie ventre jaune et une population de pleurobème écarlate, et des renseignements mis à jour sur les occurrences ont été fournis pour 15 populations de ces espèces.

Related information

References

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Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Une « espèce en transition » aux fins du présent rapport est une espèce en voie de disparition ou menacée qui figure à l’Annexe 1, 3 ou 4 de la LEVD et n’a pas changé de statut depuis 2008.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Une population est considérée comme historique si elle n’a pas été enregistrée dans les 20 dernières années. Il se peut que des populations historiques existent encore, mais des renseignements mis à jour ne sont pas disponibles. Les populations historiques peuvent exister encore mais des informations à jour ne sont pas disponibles.