Une photo de la Paruline orangée

Photo : jsatler CC BY-NC 4.0

Reseignements sur l’espèce

Le présent chapitre retrace les progrès réalisés à l’égard de la protection et du rétablissement de la paruline orangée en Ontario de 2007 à 2017.

La paruline orangée (Protonotaria citrea) est un petit oiseau chanteur d’une coloration saisissante : la tête jaune doré, le dos vert olive, et les ailes et la queue d’un bleu azur. La queue présente de larges taches blanches. À l’image des autres espèces de paruline, elle ne pèse qu’environ 14 grammes et mesure approximativement 14 centimètres de long. Le chant territorial du mâle, « tsuite-tsuite-tsuite-tsuite », est très clair et se répète en séquences de quatre à six reprises. La paruline orangée est la seule paruline de l’est de l’Amérique du Nord qui construit son nid dans des cavités d’arbres. La période de reproduction commence au début de mai lorsque les mâles reviennent des territoires d’hivernage. Souvent, le mâle construit un nid factice inachevé quand il établit son territoire que les femelles peuvent inspecter. Un couple reproducteur est formé lorsque la femelle choisit un nid factice à achever ou, parfois, construit un nouveau nid au sein du territoire du mâle qu’elle a choisi. Cinq à six œufs sont incubés par la femelle pendant environ 12 jours tandis que le mâle lui apporte de la nourriture. Les oisillons sont nourris par les deux parents et quittent le nid après 10 à 12 jours. Tant les adultes que les jeunes se nourrissent d’un grand éventail d’insectes, y compris des chenilles, des mouches, des moucherons et des araignées. La migration vers le sud débute à la mi-août.

L’aire de reproduction de la paruline orangée se situe principalement dans l’est des États-Unis et s’étend en direction nord à l’extrême sud-ouest de l’Ontario. Le territoire d’hivernage s’étend du sud du Mexique au nord de l’Amérique du Sud. En Ontario, on retrouve l’espèce principalement dans des habitats marécageux feuillus qui poussent dans les plaines inondables de ruisseaux aux eaux chaudes et au débit lent le long de la rive nord du lac Érié.

La paruline orangée est exposée à plusieurs menaces qui pèsent sur sa survie et son rétablissement. La menace la plus grave et la plus importante est la perte de son habitat de reproduction, soit les forêts marécageuses, en raison d’activités comme le drainage des terres humides qui affaiblissent le niveau de la nappe phréatique locale et assèchent les eaux dormantes. Parmi les autres menaces, citons : l’exploitation forestière, les usurpateurs de nids, le parasitisme des nichées (par exemple, par le vacher à tête brune [Molothrus ater]), les prédateurs de nids (par exemple, le troglodyte familier [Troglodytes aedon]), et la dégradation croissante de l’habitat causée par les espèces envahissantes d’insectes forestiers (par exemple, l’agrile du frêne [Agrilus planipennis]) et les plantes envahissantes (par exemple, le phragmite commun [Phragmites australis australis]).

La survie et le rétablissement de la paruline orangée sont aussi à la merci d’autres facteurs. Le changement climatique à long terme pourrait avoir une incidence sur le niveau des eaux dans l’habitat de forêts marécageuses qui abrite l’espèce. Par ailleurs, en raison de sa répartition limitée et de sa faible population en Ontario, l’espèce est encore plus vulnérable aux événements catastrophiques comme les inondations et les tempêtes de vent le long de la rive nord du lac Érié.

La paruline orangée figure sur la liste des espèces en péril tant au niveau provincial (Liste des espèces en péril en Ontario) qu’au niveau fédéral (Annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril). À l’échelle globale, l’espèce n’est pas menacée (NatureServe Explorer).

Situation provinciale

Avant l’adoption en 2007 de la Loi sur les espèces en voie de disparition (LEVD ou la « Loi »), le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) ayant établi que la paruline orangée était une espèce en voie de disparition, l’espèce était donc régie par l’ancienne Loi sur les espèces en voie de disparition en 1999. En 2017, le CDSEPO a réévalué la situation de la paruline orangée et a reconfirmé son statut d’espèce en voie de disparition. La paruline orangée continue de figurer sur la liste des espèces en voie de disparition aux termes de la LEVD. Dans ses évaluations futures, le CDSEPO pourrait tenir compte de renseignements issus des mesures de protection et de rétablissement de l’espèce afin d’établir les menaces pesant sur l’espèce et les tendances au sein de la population et de son aire de répartition.

Protection de l’espèce et de l’habitat

La protection de la paruline orangée et de son habitat sont les composantes clés de la mise en œuvre de la LEVD et continuent à être des mesures gouvernementales, conformément aux objectifs établis dans la réponse du gouvernement pour la paruline orangée. À titre d’espèce régie par l’ancienne Loi sur les espèces en voie de disparition, la paruline orangée fait l’objet depuis 1999 d’une protection de sa population et de son habitat, et continue à bénéficier de ces mesures de protection en vertu de la LEVD. La Loi interdit de tuer, nuire, harceler, capturer ou prendre un membre vivant de l’espèce, et d’endommager ou détruire son habitat. La protection de l’habitat de cette espèce se fonde sur la définition de l’habitat général citée dans la Loi. La LEVD n’exige pas l’élaboration d’une réglementation de l’habitat pour les espèces en transitionfootnote 1 telles que la paruline orangée.

Toute personne qui nuit à la paruline orangée ou à son habitat sans autorisation préalable est passible de poursuites en vertu de la LEVD.

La paruline orangée bénéficie d’une protection qui empêche quiconque de la tuer, de la blesser, de la harceler, de la capturer ou de la prendre depuis 2008.

De plus, la paruline orangée est protégé de l’endommagement et de la destruction depuis 2013.

Programme de rétablissement

La Programme de rétablissement de la paruline orangée a été publiée le 15 juin 2012, soit plus tôt que requis par la LEVD. Les stratégies de rétablissement sont des conseils donnés au gouvernement et représentent les meilleures connaissances scientifiques disponibles. La stratégie définit les besoins en matière d’habitat de l’espèce ainsi que les dangers auxquels elle est exposée, tout en proposant des objectifs et des démarches favorisant sa protection et son rétablissement. La stratégie de rétablissement inclut aussi des recommandations à l’égard des zones d’habitat à envisager dans l’élaboration d’un règlement pour régir l’habitat.

Réponse du gouvernement

Le gouvernement a publié la réponse du gouvernement pour la paruline orangée le 31 mai 2013. Cette réponse constitue la politique du gouvernement de l’Ontario relativement à la protection et au rétablissement d’une espèce donnée, et inclut les objectifs de rétablissement connexes.

Pour contribuer à atteindre cet objectif, le gouvernement mène, appuie et priorise les mesures de rétablissement énoncées dans la réponse du gouvernement. Les mesures que le gouvernement mène directement dans le cadre de l’objectif de rétablissement de l’espèce sont citées dans la section 2.5 du document État du programme de protection des espèces en péril (2008-2015).

Objectif de rétablissement

L’objectif de rétablissement visé par le gouvernement à l’égard de la paruline orangée est de favoriser l’accroissement naturel de la population de l’espèce dans son aire de répartition dans le sud de l’Ontario jusqu'à ce que la population soit élargie à 40 couples reproducteurs, ce qu'elle était autrefois.

La réponse du gouvernement concernant la paruline orangée comporte aussi huit mesures que le gouvernement appuie afin qu’elles soient entreprises par d’autres pour favoriser l’espèce. Ces mesures bénéficiant de l’appui du gouvernement sont conformes aux objectifs cités dans la réponse du gouvernement. Il s’agit notamment de :

  • Remettre en état, améliorer et surveiller l’habitat de l’espèce à ses sites de nidification actuels et potentiels
  • En apprendre davantage sur la biologie de la paruline orangée et les tendances au sein de sa population. Étudier les principaux dangers auxquels l’espèce est exposée, et supprimer ou atténuer ces dangers
  • Collaborer avec d’autres territoires afin de faire mieux connaître l’habitat de la paruline orangée et les dangers auxquels elle et son habitat sont exposés
1999 Inscription comme espèce en voie de disparition
 
1999 Protection de l’espèce
 
1999 Protection de l’habitat en vertu de la version précédente de la Loi sur les espèces en voie de disparition en 1999, puis par la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD actuelle depuis 2008.
 
2012 Achèvement du programme de rétablissement
 
2013 Achèvement de la en réponse au déclaration du gouvernement programme de rétablissement
 
2018 Achèvement de l’examen quinquennal
 

Projets financés par le gouvernement

Une importante mesure que le gouvernement compte mener et qui est citée dans la réponse du gouvernement concernant la paruline orangée, est l’intention d’appuyer des partenaires afin qu’ils entreprennent des activités visant à protéger et rétablir l’espèce. Dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement a fourni des subventions à 24 projets (soit 940 681 $) afin de contribuer à la protection et au rétablissement de la paruline orangée. Tous ces projets ciblaient de multiples espèces en péril, dont la paruline orangée. En plus d’obtenir des fonds publics, les partenaires ont réussi à lever des fonds et des apports en nature (soit 1 702 818 $) à partir d’autres sources. Ce montant comprend des dons en nature sous forme de temps et d’expertise fourni par des bénévoles.

Les partenaires d’intendance ont indiqué que les subventions provinciales leur ont permis de recueillir du financement en nature, notamment la participation de 1 479 personnes qui ont fait don de 5 076 heures de bénévolat pour des activités de protection et de rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont la paruline orangée, et dont la valeur a été estimée à 179 627 $. Les partenaires ont aussi déclaré que, grâce aux efforts qu’ils avaient déployés et que leurs bénévoles avaient contribué à ka mise en œuvre des mesures prévues dans la réponse du gouvernement, ils avaient réussi à améliorer 134 hectares d’habitat, ce qui devrait avoir des retombées favorables pour plusieurs espèces en péril, dont la paruline orangée. Par ailleurs, les partenaires ont signalé avoir fourni des activités de sensibilisation concernant les écosystèmes de plusieurs espèces en péril, dont la paruline orangée, qui ont atteint un auditoire de 259 500 personnes.

Le reste de la présente section met en évidence deux projets qui sont appuyés dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril ainsi que les mesures de rétablissement à l’égard de l’espèce qui sont appuyées par le gouvernement.

Grâce au soutien du Programme d’intendance des espèces en péril, un partenaire d’intendance de l’île Pelee et un propriétaire foncier privé, ont mis en œuvre un projet de rétablissement visant à transformer 7,3 hectares de terres agricoles marginales en habitat pour diverses espèces en péril, dont la paruline orangée. Un des principaux éléments du projet comportait le creusement de trois cellules de terres humides, de forme irrégulière et de faible profondeur, mesurant chacune environ 0,4 hectare. Ont aussi été créés d’autres éléments et caractéristiques pour l’habitat, notamment des fosses et des monticules ainsi que des bassins vernaux, dans le but d’entamer le rétablissement des écosystèmes de forêt marécageuse et de prairie humide.

La forêt marécageuse est l’habitat idéal pour la paruline orangée. Parmi les autres attributs d’habitat qui ont été créés, citons la construction et l’installation de 24 nichoirs en bois, huit par cellule de terre humide, dans des eaux peu profondes. Afin de décourager les prédateurs et les espèces d’oiseaux concurrents, les nichoirs comportent un trou d’entrée de 28,5 mm et sont dotés de tuyaux en plastique au-dessus de la barre de support en T. Chaque nichoir est tapissé de cinq centimètres de copeaux de pin non traité. Les nichoirs seront entretenus lors d’inspections régulières au cours desquelles seront effectués les réparations nécessaires, le nettoyage annuel et l’ajout de copeaux.

En partenariat avec l’office de protection de la nature de la région d’Essex, les semences de plantes indigènes recueillies en 2012 ont été mises en terre à la fin de l’été et à l’automne 2013 pour produire des semis. Puis, les semis ont été plantés au printemps 2014 pour renforcer les travaux d’amélioration de l’habitat entamés l’été précédent.

Ce projet appuie les mesures énoncées dans la réponse du gouvernement, soit : recenser les sites d’habitat dégradés mais ayant le potentiel d’être remis en état pour servir d’habitat de reproduction à l’espèce, entreprendre des activités de rétablissement selon les objectifs prioritaires, et surveiller les tendances annuelles de la population y compris la survivance des adultes, l’attachement à un site en particulier, le taux de retour après migration et la productivité au Canada par rapport à la prédation, au parasitisme des nichées et aux usurpateurs de nids.

Depuis 2013, le Programme d’intendance des espèces en péril a appuyé plusieurs projets menés par Études d’Oiseaux Canada (EOC) dans le sud-ouest de l’Ontario, ciblant quatre espèces hautement prioritaires d’oiseaux forestiers en péril. Avec le temps, les objectifs du programme ont évolué, passant de l’étude de l’occupation à la surveillance et à l’atténuation des menaces dans les sites occupés.

En 2013, EOC a obtenu du financement du Programme d’intendance des espèces en péril afin de mettre en œuvre un projet de deux ans, intitulé Évaluation de l’efficacité des mesures d’intendance sur les oiseaux forestiers en péril (Assessing effectiveness of stewardship actions for forest birds at risk). Le projet ciblait quatre espèces d’oiseaux forestiers en péril, y compris la paruline orangée, dont la survie dépend d’habitats de forêts matures dans le sud de l’Ontario. Voici les objectifs du projet concernant la paruline orangée :

  • surveiller les changements au niveau de l’abondance et de la répartition des populations sur les terres tant publiques que privées
  • cerner et surveiller les menaces potentielles et existantes dans les sites qui abritent des espèces en péril
  • sensibiliser les propriétaires fonciers aux activités d’intendance visant les espèces en péril et évaluer l’efficacité de ces activités en effectuant des travaux de surveillance, de recherche et de communication avec les propriétaires fonciers

Voici des exemples d’activités clés réalisées dans le cadre du projet : recensement de l’occupation de sites, communication et entrevues avec des propriétaires fonciers, activités d’intendance et cartographie de l’habitat. Les résultats du projet ont servi à mesurer l’efficacité des activités d’intendance par rapport au rétablissement de l’espèce, et à prioriser les sites sur lesquels on prévoit à l’avenir d’effectuer des activités d’intendance et de préservation.

Pendant la saison de reproduction de 2013, 54 sites ont fait l’objet d’études intenses, surtout dans la plaine sablonneuse de Norfolk, qui abrite un habitat connu ou potentiel pour les espèces en péril ciblées. Les collaborateurs d’EOC ont effectué 191 visites de sites afin de documenter les associations entre productivité des nids et d’habitat pour les quatre espèces. Ils ont découvert quatre nids de paruline orangée. En travaillant de concert avec 14 propriétaires fonciers, ils ont eu accès aux sites, ont communiqué les résultats des levés ainsi que d’autres renseignements relatifs à l’intendance et des  recommandations concernant la protection et le rétablissement des espèces en péril ciblées. Plusieurs propriétaires fonciers ont aussi participé aux activités de levés ou aux efforts d’intendance. Toutes les données ont été consignées dans la base de données sur les espèces à risque d’EOC en plus d’être transmises au Centre d’information sur le patrimoine naturel, à Environnement et Changement climatique Canada et au Ontario Nest Record Scheme.

En 2014, sur les lieux d’un seul site, on a signalé que cinq couples de paruline orangée (cinq femelles et quatre mâles) occupaient les mêmes nichoirs qu’aux cours des années précédentes et un nichoir nouvellement installé. Trente-et-un oisillons ont réussi à prendre leur envol du nid et une double nichée a été observée. Détail intéressant, dans un nichoir en bois, on a découvert une hirondelle bicolore (Tachycineta bicolor) avec un œuf de paruline orangée. Les hirondelles bicolores ont réussi à s’occuper de l’oisillon jusqu’à son envol en même temps que leurs propres petits. La paruline orangée a aussi été observée dans deux nouveaux sites. Dans un des sites, un nichoir a été placé dans l’étang immédiatement après l’observation de l’espèce, le couple l’a occupé et deux oisillons ont réussi à quitter le nid en vie. Dans l’autre site, on a observé un mâle mais aucune femelle.

Grâce à l’appui du Programme d’intendance des espèces en péril, ainsi qu’au financement du gouvernement du Canada and du U.S Fish and Wildlife Service par l’entremise du programme international Partners in Flight, EOC continue à mener des recensements annuels dans les habitats actuel et récents de la paruline orangée, et a élargi le territoire de ses activités qui va de la plaine sablonneuse de Norfolk jusqu’à travers le sud de l’Ontario. L’année 2017 marque le plus haut sommet depuis cinq ans pour les observations de paruline orangée en Ontario : 25 individus (11 couples et trois mâles territoriaux) ont été documentés dans sept sites distincts. Onze nids ont été repérés et 36 oisillons ont réussi à quitter leur nid.

S’il est important de savoir où se trouvent les oiseaux, ces données ne représentent que la première étape vers le rétablissement de l’espèce. Il est aussi essentiel d’atténuer les menaces auxquelles les oiseaux sont exposés et de maintenir l’habitat de l’espèce dans les sites qu’elle occupe. Par conséquent, le recensement annuel des oiseaux et l’atténuation des menaces, ainsi que solliciter la participation des propriétaires fonciers, sont des mesures qui font partie intégrante du programme des oiseaux forestiers en péril d’Études d’Oiseaux Canada. À ce jour, EOC a fait participer plus de 80 propriétaires fonciers, tant publics que privés, à la préservation des oiseaux forestiers et espère pouvoir faire croître ce nombre. Au cours de l’exécution du projet, EOC, de concert avec les propriétaires fonciers, a évalué les menaces et a contribué à améliorer et rétablir l’habitat de la paruline orangée dans plusieurs sites. En effectuant annuellement des activités de surveillance, EOC peut suivre l’évolution des populations de paruline orangée mais aussi évaluer l’efficacité de ses mesures de préservation de l’espèce.

En 2018, EOC continuera à mener des levés de la paruline orangée et d’autres oiseaux forestiers que l’organisme cible, et ses activités connexes d’intendance se poursuivront aussi en 2018.

Ce projet appuie les mesures énoncées dans la réponse du gouvernement, à savoir, d’une part, surveiller les tendances annuelles de la population y compris la survivance des adultes, l’attachement à un site en particulier, le taux de retour après migration et la productivité au Canada compte tenu de la prédation, du parasitisme des nichées et de la concurrence pour les nids, et, d’autre part, concevoir et mettre en œuvre des pratiques de gestion optimales, afin de réduire au minimum les perturbations telles que la perte du couvert forestier et la baisse progressive du niveau des eaux aux endroits occupés par la paruline orangée.

Fonds d’intendance des espèces en péril

  • numéro
    24

    projets incluaient la paruline orangée

  • projets multiples
    940 681 $

    pour des projects visant plusieurs espèces, dont la paruline orangée

  • pièces de monnaie
    1 702 818 $

    en appui et financement supplémentaires

  • deux mains en l'air
    1 479

    bénévoles

  • horloge
    5 076

    heures de bénévolat

  • mégaphone
    259 500

    personnes atteintes par la sensibilisation

  •  
    habitat
    134

    hectares d'habitat amélioré

Efforts pour minimiser les effets nuisibles sur la paruline orangée

Le soutien aux partenaires par le biais de permis, assortis de conditions, est une importante mesure menée par le gouvernement. À ce jour, aucun permis n’a été émis pour la paruline orangée.

Neuf ententes ont été conclues en lien avec la paruline orangée. Les ententes ont été exécutées aux termes du Règlement de l’Ontario 242/08 en vertu de la Loi sur les espèces en voie de disparition (avant la modification en date du 1er juillet 2013). Les conditions énoncées dans les ententes concernent la mise en œuvre de mesures formulées dans le plan d’atténuation, y compris mais non de façon limitative, les suivantes :

  • cartographier les secteurs vulnérables pour l’espèce
  • ne pas entreprendre d’activités qui perturberaient l’habitat de nidification ou les oiseaux nicheurs, sauf autorisation contraire
  • surveiller l’incidence de ces activités sur l’espèce

Neuf activités étant susceptible d’avoir un effet sur la paruline orangée ou son habitat ont été enregistrées aux termes du Règlement de l’Ontario 242/08 pris en vertu de la LEVD. Six activités ont étés enregistrée sous la rubrique « Installations de drainage » (article 23.9), une activité sous « Activités de protection et de rétablissement des espèces » (article 23.17), une activité sous « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18), et une activité sous « Centrales éoliennes » (article 23.20).

Les personnes qui initient ces enregistrements sont tenues de respecter toutes les conditions du règlement, dont notamment :

  • concevoir et mettre en œuvre un plan d’atténuation élaboré par un spécialiste de l’espèce, comportant la prise de mesures qui réduisent au minimum les effets néfastes sur l’espèce et son habitat (par exemple, éviter de mener des activités pendant la période de l’année où l’espèce se livre à un processus vital comme la reproduction et l’élevage de ses jeunes)
  • signaler les observations de l’espèce en péril au gouvernement en utilisant le tableur de signalement d’observation
  • créer un habitat pour l’espèce ou en améliorer les caractéristiques, à un autre endroit de l’écorégion qui abrite l’installation éolienne, si cela est raisonnable
  • rédiger annuellement un rapport sur l’efficacité des mesures d’atténuation énoncées dans le plan
  • 9
    accords
  • 9
    enregistrements
  •  

Occurrences de la paruline orangée en Ontario

Dix-neuf populationsfootnote 2 de paruline orangée ont été recensées en Ontario. Onze sont présumées en existence (c.-à-d., observées au cours des 20 dernières années), deux populations sont considérées comme historiques, et cinq sont considérées comme disparues. Une population a été classée « introuvable »footnote 3.

Les populations existantes ont été observées principalement dans le sud-ouest de l’Ontario à proximité ou sur la rive du lac Érié à l’île Pelée, à la plage Holiday, à Port Rowan et au parc provincial Rondeau. Près du lac Ontario, Cootes Paradise à Hamilton abrite une population.

Depuis 2008, l’entrepôt de données central du ministère au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu 2 315 documents sur l’espèce. Ces documents, qui s’appuient sur des observations réalisées entre 1931 et 2016, proviennent de différentes sources; approximativement 470 de ces observations ont été réalisées depuis 2008. Les documents acheminés ont contribué à redéfinir les endroits que l’espèce est réputée fréquenter et avoir fréquentés et ils ont apporté des renseignements supplémentaires sur son habitat ainsi que sur les menaces qui la guettent.

En 2008, le CIPN a fusionné et renommé deux populations : l’ancienne population du parc national de la Pointe-Pelée est connue dorénavant sous le nom de « Leamington to Wheatley », tandis que la population appelée « Big Creek Prothonotary Woods » se nomme dorénavant « Big Creek South/Hahn Woods ». La population « Leamington to Wheatley » fut déclarée disparue en 2008, mais en raison d’observations ultérieures, cette population est considérée en existence. Lors d’activités de surveillance de suivi menées en 2015 et en 2016, une autre population de paruline orangée a été découverte, appelée population de Princeton. C’est le premier nid du comté de Brant qui a été découvert puis surveillé en 2016.

Il est possible que certaines observations concernant la paruline orangée n’aient pas été signalées au gouvernement. Encourager la soumission d’observations de cette espèce au gouvernement figure dans la réponse du gouvernement au titre de mesure menée par le gouvernement. En soumettant les observations de l’espèce, on contribue à améliorer les connaissances sur leur occurrence ce qui peut jouer un rôle important dans l’évaluation de la viabilité des populations de l’espèce.

Toute la population est encouragée, ou peut être obligée par le biais d’une autorisation, à soumettre au CIPN des observations de la paruline orangée, ainsi que d’autres espèces en péril, pour que ces données soient versées au répertoire provincial des observations.

2 315 signalements de ces espèces ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Résumé des progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

Résumé des progrès

Des progrès ont été réalisés à l’égard de l’ensemble des mesures menées par le gouvernement et de la plupart des mesures appuyées par le gouvernement qui sont formulées dans la réponse du gouvernement pour la paruline orangée. Le gouvernement de l’Ontario a directement entrepris les mesures suivantes :

  • renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification et d’évaluation environnementales quant aux exigences de protection prévues à la LEVD
  • encourager la transmission de renseignements sur la paruline orangée à l’entrepôt de données du ministère des Richesses naturelles au Centre d’information sur le patrimoine naturel
  • entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en péril en Ontario
  • protéger la paruline orangée et son habitat par l’entremise de la LEVD
  • appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, municipalités et industries partenaires, ainsi que les collectivités et les organismes autochtones, pour qu'ils entreprennent des interventions visant à protéger et rétablir la paruline orangée. Selon les cas, le soutien prendra la forme de financement, d’ententes, de permis (assortis de conditions) et de services consultatifs
  • établir et communiquer annuellement les mesures prioritaires que le gouvernement appuie pour encourager la collaboration et réduire le dédoublement d’efforts

Les mesures appuyées par le gouvernement s’articulent autour de domaines d’intervention visant le rétablissement. Des progrès ont été accomplis à l’égard de tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et à l’égard de la majorité des activités associées qui sont formulées dans la réponse du gouvernement pour la paruline orangée.

Pour ce qui concerne l’objectif de remettre en état, améliorer et surveiller l’habitat de l’espèce à ses sites de nidification actuels et potentiels, d’importants progrès ont été réalisés à l’égard de la Mesure  1; des progrès ont été réalisés à l’égard de la Mesure  2 et de la Mesure  4; les premiers pas ont été franchis par rapport à la Mesure no 3 :

  • relever les endroits où l’habitat de l’espèce est dégradé et dont la remise en état comme habitat de reproduction est possible. Faire les travaux de remise en état selon les priorités (Mesure  1 – Hautement prioritaire)
  • concevoir et mettre en œuvre des pratiques de gestion optimales, afin de réduire au minimum les perturbations telles que la perte du couvert forestier et le décroissement du niveau des eaux aux endroits occupés par la paruline orangée (Mesure  2 – Hautement prioritaire)
  • concevoir et mettre en œuvre des moyens d’atténuer les dangers que sont les plantes et les insectes forestiers envahissants (Mesure  3)
  • examiner et employer des techniques visant à réduire les échecs de nidification attribuables à la concurrence exercée par le troglodyte familier (Mesure  4)

Toutes ces mesures ont été mises en oeuvre dans le cadre de projets appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril. Parmi ces projets, plusieurs comportaient des activités visant à identifier des habitats potentiels, à créer des zones d’habitat et à installer des nichoirs artificiels (Mesure  1), à sensibiliser les propriétaires fonciers à l’importance de protéger les habitats de forêt carolinienne  (Mesure  2), et déterminer la sévérité de la menace qui pèse sur l’habitat de la paruline orangée en raison des plantes envahissantes (Mesure  3). Certains projets d’intendance visaient particulièrement des activités telles que la surveillance des nichoirs artificiels et la réinstallation ou la modification des nichoirs artificiels afin de réduire la concurrence exercée par la présence du troglodyte familier, une menace connue qui pèse sur la paruline orangée.

Pour ce qui concerne l’objectif d’approfondir les connaissances sur les tendances au sein de la population de paruline orangée et sur sa biologie, ainsi que les études et la lutte contre les principales menaces, d’importants progrès ont été réalisés au chapitre de la Mesure  5 :

  • surveiller annuellement les tendances au sein de la population de l’espèce, dont le taux de survie des adultes, l’attachement à un site en particulier, le taux de retour après migration et la production de l’espèce au Canada par rapport à la prédation, au parasitisme de couvée et à la concurrence pour des endroits propices à la construction d’un nid (Mesure  5 – Hautement prioritaire)

Un certain nombre de projets qui ont été financés par le Programme d’intendance des espèces en péril comportaient des éléments à l’appui de cette mesure. Les spécialistes de l’espèce ont mené des sondages et des projets de surveillance et ont transmis des ensembles de données de qualité au CIPN.

Pour ce qui concerne l’objectif de coopérer avec d’autres territoires afin de faire mieux connaître l’habitat de la paruline orangée et les dangers auxquels elle et son habitat sont exposés, des progrès ont été réalisés à l’égard de la Mesure  7 et d’importants progrès ont été accomplis à l’égard de la Mesure  8.

  • travailler en collaboration avec des partenaires américains, des collaborateurs au sein des États des Grands Lacs et d’autres chercheurs, organismes et territoires dans l’aire de répartition de l’espèce, afin de mutualiser l’information sur : les importantes aires d’hivernage de l’espèce; l’état de la protection de l’habitat d’hivernage; les dangers auxquels l’espèce est exposée dans son aire de répartition (Mesure  7)
  • rédiger des documents d’information sur les façons de réduire au minimum les dangers auxquels l’espèce et son habitat sont exposés, et les distribuer aux principaux intéressés et au public (Mesure  8)

Le gouvernement est membre de divers groupes de travail fédéral-provincial conjoints et d’organismes qui oeuvrent en collaboration à la protection et au rétablissement des espèces en péril, dont les oiseaux migratoires. Par l’entremise du Programme d’intendance des espèces en péril, plusieurs projets portant sur la paruline orangée ont été mis en œuvre par des organismes tels que Pelee Island Bird Observatory et Études d’Oiseaux Canada qui appuient la recherche de longue haleine à l’échelle nationale et internationale sur la migration. Plusieurs projets subventionnés par le Programme d’intendance des espèces en péril comportaient d’importants volets de sensibilisation et de relations communautaires; certains projets qui étaient axés sur des programmes d’études étaient dispensés dans des établissements scolaires de la région; d’autres projets comportaient des interventions directes auprès des propriétaires fonciers afin de faire la démonstration de mesures d’intendance efficaces sur leur propriété.

L’objectif de rétablissement pour la paruline orangée est de favoriser l’accroissement naturel de la population de l’espèce dans son aire de répartition dans le sud de l’Ontario jusqu'à ce que la population soit élargie à 40 couples reproducteurs, ce qu'elle était autrefois. Les efforts déployés dans le cadre des mesures menées par le gouvernement et des mesures appuyées par le gouvernement ont permis de réaliser des progrès à l’égard du rétablissement de la paruline orangée. Les partenaires en intendance, tant les particuliers que les organismes, ont réalisé un certain nombre d’améliorations de l’habitat de la paruline orangée et effectué des activités de surveillance de ses nids qui ont donné de bons résultats : récemment, une nouvelle population a été découverte et une population que l’on croyait disparue a été reclassée comme existante.

Recommandations

Tel qu’énoncé dans la réponse du gouvernement, le présent rapport sur les progrès réalisés à l’égard de la protection et du rétablissement de la paruline orangée peut servir à déterminer si des ajustements sont nécessaires pour atteindre l’objectif de protection et de rétablissement de l’espèce. D’après les progrès réalisés à ce jour, l’orientation générale prévue dans la réponse du gouvernement pour la paruline orangée devrait continuer à guider la protection et le rétablissement de l’espèce, particulièrement les mesures qualifiées de hautement prioritaires dans la réponse du gouvernement. Contrairement aux interventions ayant reçu un niveau élevé de soutien, les mesures suivantes ont fait l’objet d’un moindre soutien et pourraient être prises en compte dans des décisions futures concernant la protection et le rétablissement de l’espèce :

  • concevoir et mettre en œuvre des méthodes visant à atténuer les menaces que posent les espèces envahissantes d’insectes et de plantes (Mesure  3)
  • examiner si les programmes de lutte contre les insectes (par exemple, contre les moustiques ou les spongieuses) ont une incidence directe ou indirecte sur l’espèce pendant la période de reproduction (Mesure  6)

À l’avenir, la protection et le rétablissement de la paruline orangée continuera à être une responsabilité partagée qui nécessitera la participation d’un grand nombre de personnes, d’organismes et de collectivités. L’appui financier pour la mise en œuvre des mesures pourrait être fourni par le biais du Programme d’intendance des espèces en péril. Le gouvernement pourrait aussi déterminer si des autorisations prises en vertu de la LEVD ou d’autres mesures législatives sont nécessaires pour entreprendre un projet donné. Si toutes les parties travaillent de concert, des progrès peuvent continuer à être réalisés dans le domaine de la protection et du rétablissement de la paruline orangée en Ontario.

Résumé des progrès accomplis vers la protection et le rétablissement de la paruline orangée (2007 à 2017)

Situation provinciale

La paruline orangée est une espèce en voie de disparition aux termes de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD). La paruline orangée figurait aussi sur la liste de l’ancienne Loi sur les espèces en voie de disparition et a retenu ce statut depuis l’adoption de la LEVD. Depuis 1999, la paruline orangée et son habitat sont protégés.

Documents et directives propres à l’espèce publiés par le gouvernement

Projets d’intendance soutenus par le gouvernement

  • Dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement de l’Ontario a permis à ses partenaires d’intendance de réaliser 24 projets (940 681 $) qui ont appuyé la protection et le rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont la paruline orangée.
  • Grâce au soutien du gouvernement, les partenaires d’intendance ont fait participer 1 479 personnes qui ont fait don de 5 076 heures pour des activités de protection et de rétablissement des espèces en péril, dont la paruline orangée. La valeur de ces contributions volontaires, y compris le financement additionnel et le soutien en nature, est estimée à 1 702 818 $.
  • Les partenaires d’intendance ont indiqué que grâce à leurs activités 134 hectares d’habitat ont été améliorés pour la paruline orangée et pour d’autres espèces en péril qui occupent le même écosystème.
  • Les partenaires d’intendance ont indiqué avoir mené des activités de communication sur plusieurs espèces en péril, dont la paruline orangée, qui ont atteint un auditoire de 259 000 personnes.

Soutien des activités humaines tout en assurant l’appui nécessaire au rétablissement de l’espèce

Occurrences et répartition

  • Dix-neuf populations de paruline orangée ont été recensées, principalement sur les rives du lac Érié, ou à proximité, dans le sud-ouest de l’Ontario. Pour l’heure, 11 de ces populations sont en existence, deux populations sont historiques, tandis que cinq sont considérées disparues. Une population est classée comme « introuvable ».
  • La population « Leamington to Wheatley » que l’on croyait disparue en 2008, a été reclassée comme existante en raison d’observations ultérieures. Grâce aux activités de surveillance menées en 2015 et en 2016, une autre population de paruline orangée a été découverte; elle porte le nom de population de Princeton. Les résultats de ces activités de surveillance, associés aux efforts d’amélioration de l’habitat de l’espèce, contribuent aux progrès accomplis à l’égard de l’objectif de rétablissement de la paruline orangée.

Renseignements connexes


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Pour les besoins du présent rapport, on entend par espèce en transition, une espèce en voie de disparition ou en péril inscrite à l’annexe 1, 3 ou 4 de la LEVD et dont la situation n’a pas changé depuis juin 2008.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe On entend par population une étendue de terre ou d’eau sur laquelle un élément (p. ex., la paruline orangée) est ou était présent. Elle comporte une ou plusieurs observations et la zone possède une valeur pratique de conservation étant donné son importance pour la préservation de l’espèce. L’occurrence d’un élément est le terme technique que l’on utilise pour décrire ceci.
  • note de bas de page[3] Retour au paragraphe Dans le présent contexte, la mention « introuvable » signifie qu’une occurrence documentée n’a pas été repérée malgré les efforts de recherche subséquents par un observateur chevronné dans des conditions adéquates. Cependant, l’occurrence pourrait être confirmée dans ce lieu dans le cadre d’efforts additionnels de relevés, si un habitat indiqué est trouvé sur place et si des observations ponctuelles de nidification ont été enregistrées.