Une photo des feuilles, fleurs et fruits du Mûrier rouge

Photo : P. Allen Woodliffe

Renseignements sur l’espèce

Le présent chapitre retrace les progrès réalisés à l’égard de la protection et du rétablissement du mûrier rouge en Ontario de 2007 à 2017.

Le mûrier rouge (Morus rubra) est un arbre de sous-bois qui atteint typiquement six à 18 mètres de hauteur; ses grandes feuilles rugueuses et poilues sont en forme de cœur; l’arbre produit des fruits d’un rouge sombre en juillet. Pollinisées par le vent, les fleurs sont des chatons dont la couleur varie du jaunâtre au vert rougeâtre et qui sont en floraison au début du printemps. Il peut être difficile de le distinguer du mûrier blanc (Morus alba) et de ses formes hybrides. À travers son aire de répartition en Amérique du Nord, les caractéristiques les plus courantes de son habitat sont des forêts humides à proximité de cours d’eau. En Ontario, on retrouve l’espèce dans les écorégions caroliniennes où elle occupe divers habitats. Le mûrier rouge pousse dans deux régions distinctes du sud de l’Ontario : Niagara et le comté d’Essex et Chatham-Kent. Le long de la partie sud de l’escarpement du Niagara, il pousse dans des habitats forestiers humides, bien drainés, dont les plaines inondables, les terres basses, les pentes et les ravins. Dans la péninsule du Niagara, on recense l’espèce dan des sols argilo-calcaires. Dans la région d’Essex-Chatham-Kent, les populations poussent dans des sols sablonneux et dans les baissières des langues de sable du lac Érié. Étant une espèce anémophile, sa production de semences dépend de la présence de groupes d’arbres poussant dans le rayon de dissémination du pollen dans l’air. Les semences sont dispersées par les oiseaux et les petits mammifères.

L’espèce fait face à plusieurs menaces pour sa survie et son rétablissement dont l’hybridation avec le mûrier blanc non indigène, la perte et la fragmentation de son habitat, les effets destructeurs des colonies de nidification du cormoran à aigrettes (Phalacrocorax auritus), ainsi que les maladies et facteurs de stress qui compromettent la santé des arbres d’âge mûr. Parmi les autres menaces, citons les espèces exotiques (par exemple, l’agrile du frêne (Agrilus planipennis)) et le broutage. La principale menace est l’hybridation. En raison de sa faible abondance, le mûrier rouge souffre d’un désavantage sur le plan de la reproduction et ses semis ont une plus faible chance de survie que le mûrier blanc et les variétés hybrides. Le dépistage génétique des variétés hybrides révèle que le mûrier rouge est en train d’être assimilé sur le plan génétique par le mûrier blanc. Le cormoran à aigrettes est préjudiciable à deux populations principales de mûrier rouge sur deux îles du lac Érié étant donné qu’il rompt des branches, dépouille le feuillage pour construire ses nids, dépose ses excréments sur les arbres, les feuilles et le sol ce qui a pour effet de nuire à la photosynthèse et à la composition chimique du sol.

Le mûrier rouge est sur la liste des espèces en péril tant au niveau provincial (Liste des espèces en péril en Ontario) qu’au niveau fédéral (Annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril). À l’échelle globale, l’espèce n’est pas menacée (NatureServe Explorer)

Situation provinciale

Avant l’adoption en 2007 de la Loi sur les espèces en voie de disparition (LEVD ou la « Loi »), le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) avait établi que le mûrier rouge était une espèce en voie de disparition, et l’espèce était donc régie par l’ancienne Loi sur les espèces en voie de disparition en 2004. En 2015, le CDSEPO a réévalué la situation du mûrier rouge et a reconfirmé son statut d’espèce en voie de disparition. Le mûrier rouge continue de figurer sur la liste des espèces en voie de disparition aux termes de la LEVD. Dans ses évaluations futures, le CDSEPO pourrait tenir compte de renseignements issus des mesures de protection et de rétablissement de l’espèce afin d’établir les menaces pesant sur l’espèce et les tendances de la population et de son aire de répartition.

Protection de l’espèce et de l’habitat

La protection du mûrier rouge et de son habitat sont les composantes clés de la mise en œuvre de la LEVD et continuent à être des mesures gouvernementales, conformément aux objectifs établis dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour le mûrier rouge. À titre d’espèce régie par l’ancienne Loi sur les espèces en voie de disparition, le mûrier rouge fait l’objet depuis 2004 d’une protection de sa population et de son habitat, et continue à bénéficier de ces mesures de protection en vertu de la LEVD. La Loi interdit de tuer, nuire, harceler, capturer ou prendre un membre vivant de l’espèce, et d’endommager ou détruire son habitat. La LEVD n’exige pas l’élaboration d’une réglementation de l’habitat pour les espèces en transitionfootnote 1 telles que le mûrier rouge. La protection de l’habitat de cette espèce se fonde sur la définition de l’habitat général citée dans la Loi. La description de l’habitat général du mûrier rouge a été élaborée en 2013 et précise avec plus de clarté la zone de l’habitat protégé en se fondant sur la définition d’habitat général citée dans la Loi.

Toute personne qui nuit au mûrier rouge ou à son habitat sans autorisation préalable est passible de poursuites en vertu de la LEVD.

Le mûrier rouge incliné bénéficie d’une protection qui empêche quiconque du tuer, du blesser, du harceler, du capturer ou de la prendre depuis 2004.

De plus, le mûrier rouge penché est protégé de l’endommagement et de la destruction depuis 2004.

Programme de rétablissement

La stratégie de rétablissement du mûrier rouge a été publiée le 11 janvier 2013, soit plus tôt que requis par la LEVD. Les stratégies de rétablissement sont des conseils donnés au gouvernement qui représentent les meilleures connaissances scientifiques disponibles. La stratégie définit les besoins en matière d’habitat de l’espèce ainsi que les dangers qui la menacent, tout en proposant des objectifs et des démarches favorisant sa protection et son rétablissement. La stratégie de rétablissement inclut aussi des recommandations à l’égard des zones d’habitat à envisager dans l’élaboration d’un règlement pour régir l’habitat.

Réponse du gouvernement

Le gouvernement a publié la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour le mûrier rouge (la Déclaration) le 11 octobre 2013, date qui respectait l’échéancier imposé par la LEVD. Cette Déclaration constitue la politique du gouvernement de l’Ontario relativement à la protection et au rétablissement d’une espèce donnée, et inclut les objectifs de rétablissement connexes.

Pour contribuer à atteindre cet objectif, le gouvernement mène, appuie et priorise les mesures définies dans la Déclaration. Parmi les mesures visant particulièrement l’espèce qui figurent dans la Déclaration que le gouvernement compte diriger, mais qui n’est pas inclue dans les mesures citées dans la section 2.5 du document État du programme de protection des espèces en péril (2008-2015), citons la suivante :

  • continuer à surveiller les effets de la présence du cormoran à aigrettes sur le mûrier rouge dans le parc provincial East Sister Island. Si l’intervention est jugée nécessaire et appropriée, évaluer par l’entremise d’un processus public adéquat s’il est utile de mettre en place des mesures de gestion visant à contrôler la population de cormorans.

Objectif de rétablissement

L’objectif de rétablissement visé par le gouvernement à l’égard du mûrier rouge est le maintien ou l’augmentation du niveau de population actuel au sein des deux régions distinctes où il est recensé en Ontario.

La Déclaration concernant le mûrier rouge énonce aussi 10 mesures que le gouvernement appuie afin qu’elles soient entreprises par d’autres pour favoriser l’espèce. Ces mesures bénéficiant de l’appui du gouvernement sont conformes aux objectifs cités dans la Déclaration. Il s’agit notamment de :

  • protéger et améliorer les caractéristiques favorables de l’habitat et viser les principales menaces pesant sur les populations existantes
  • améliorer les connaissances sur les populations existantes de mûrier rouge
  • sensibiliser la population au sujet du mûrier rouge et faire connaître les occasions d’intendance

Loi sur les espèces envahissantes de l’Ontario

La Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour le mûrier rouge indique que les espèces envahissantes (par exemple, l’agrile du frêne) posent une menace sur la survie et le rétablissement de l’espèce en Ontario. Le Plan stratégique contre les espèces envahissantes (2012) et la Loi de 2015 sur les espèces envahissantes constituent le cadre politique et législatif visant à favoriser la prévention, le recensement et le contrôle des espèces envahissantes en Ontario. Ce cadre pourrait éventuellement appuyer les mesures visant à réduire les dangers posés par les espèces envahissantes.

2004 Inscription comme espèce en voie de disparition
 
2004 Protection de l’espèce
 
2004 Protection de l’habitat en vertu de la version précédente de la Loi sur les espèces en voie de disparition en 2004, puis par la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD actuelle depuis 2008. Une description générale de l’habitat a été développé en 2013 pour clarifier la région de l’habitat qui est protégé.
 
2013 Achèvement du programme de rétablissement
 
2013 Achèvement de la en réponse au déclaration du gouvernement programme de rétablissement
 
2018 Achèvement de l’examen quinquennal
 

Projets financés par le gouvernement

Parmi les mesures que le gouvernement compte mener et qui sont citées dans la Déclaration concernant le mûrier rouge, est l’intention d’appuyer des partenaires afin qu’ils entreprennent des activités visant à protéger et rétablir l’espèce. Dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement a fourni des subventions à 14 projets (soit 793 180 $) afin de contribuer à la protection et au rétablissement du mûrier rougefootnote 2. Tous ces projets ciblaient de multiples espèces en péril, dont le mûrier rouge, et les partenaires ont signalé qu’ils avaient réussi à lever des fonds supplémentaires (soit 1 362 479 $) à partir d’autres sources. Ce montant comprend des dons en nature sous forme de temps et d’expertise fourni par des bénévoles.

Les partenaires d’intendance ont indiqué que le financement provincial leur a permis de recueillir du financement en nature, notamment la participation de 488 personnes qui ont fait don de 11 498 heures de bénévolat pour des activités de protection et de rétablissement de plusieurs espèces en péril, y compris le mûrier rouge, et dont la valeur a été estimée à 324 280 $. Les partenaires d’intendance ont aussi déclaré que, grâce aux efforts qu’ils avaient déployés et que leurs bénévoles avaient contribué afin de mettre en œuvre les mesures prévues dans la Déclaration, ils avaient réussi à améliorer environ 36 hectares d’habitat qui devraient avoir des retombées favorables pour les espèces en péril, dont le mûrier rouge. Par ailleurs, les partenaires ont signalé avoir fourni des activités de sensibilisation concernant plusieurs espèces en péril, y compris le mûrier rouge, qui ont atteint un auditoire de 112 630 personnes.

Le reste de la présente section met en évidence plusieurs projets qui sont appuyés dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril ainsi que les mesures correspondantes de rétablissement à l’égard de l’espèce qui sont appuyées par le gouvernement.

Pendant plusieurs années, les Jardins botaniques royaux ont reçu du soutien de la part du Programme d’intendance des espèces en péril pour la mise en œuvre de projets d’intendance visant plusieurs espèces en péril, dont le mûrier rouge, et ce, sur les terrains appartenant aux Jardins botaniques royaux dans le sud de l’Ontario. Les objectifs pour le mûrier rouge comprenaient l’analyse de l’acide désoxyribonucléique (ADN) afin d’identifier les arbres de mûrier rouge, créant ainsi une population de mûrier rouge ex situ (soit, la préservation et l’entretien d’échantillons d’organismes vivants en dehors de leur habitat naturel), et l’élimination des mûriers blancs afin de réduire les possibilités d’hybridation avec le mûrier rouge. Entre 2008 et 2014, les Jardins botaniques royaux ont atteint ces objectifs avec l’aide de partenaires de conservation et un généticien spécialiste. Sur les 140 échantillons d’arbres, 105 se sont avérés des spécimens purs de mûrier rouge, une population ex situ constituée de spécimens purs de mûrier rouge a été établie, et l’enlèvement des mûriers blancs se poursuit. Par ailleurs, les Jardins botaniques royaux ont cartographié et évalué la santé de 109 mûriers rouges, effectué régulièrement l’inventaire des arbres, et cerné les menaces et les dangers auxquels est exposé le mûrier rouge.

Ces projets ont contribué à atteindre les objectifs de la Déclaration, à savoir protéger et améliorer les caractéristiques de l’habitat et cibler les principales menaces qui pèsent sur les populations existantes, en plus d’améliorer les connaissances sur les populations existantes de mûrier rouge.

Fonds d’intendance des espèces en péril

  • numéro
    14

    projets incluaient le mûrier rouge

  • projets multiples
    793 180 $

    pour des projects visant plusieurs espèces, dont le mûrier rouge

  • pièces de monnaie
    1 362 479 $

    en appui et financement supplémentaires

  • deux mains en l'air
    488

    bénévoles

  • horloge
    11 498

    heures de bénévolat

  • mégaphone
    112 630

    personnes atteintes par la sensibilisation

  • habitat
    36

    hectares d'habitat amélioré

Efforts pour minimiser les effets nuisibles sur le mûrier rouge

Le soutien aux partenaires par le biais de permis, assortis de conditions, est une importante mesure menée par le gouvernement.

Au total, six permis ont été émis pour le mûrier rouge depuis que l’espèce est protégée par la LEVD, la totalité des permis étant délivrés pour « la protection ou le rétablissement de l’espèce » en vertu de l’alinéa 17(2)b). Les permis pour « la protection ou le rétablissement de l’espèce » sont délivrés si l’activité a pour but de contribuer à la protection ou au rétablissement d’une espèce en péril. Sur les six permis, cinq concernaient exclusivement le mûrier rouge et un visait plusieurs espèces, dont le mûrier rouge. Plusieurs conditions prévues dans le permis sont conçues pour mettre en oeuvre les mesures appuyées par le gouvernement qui figurent dans la Déclaration relative au mûrier rouge. En voici des exemples :

  • concevoir et mettre en œuvre des pratiques de gestion optimales pour les populations prioritaires afin de gérer ou d’améliorer l’habitat du mûrier rouge;
  • faire des recherches sur les conditions qui permettent d’améliorer l’établissement naturel de semis et la survie du mûrier rouge.

Trois activités étant susceptible d’avoir un effet sur le mûrier rouge ou son habitat ont été enregistrées pour les besoins du Règlement de l’Ontario 242/08 pris en vertu de la LEVD. Une activité a été enregistrée sous la rubrique « Installations de drainage » (article 23.9)et deux activités sous « Activités de protection et de rétablissement des espèces » (article 23.17). Les personnes qui initient ces enregistrements sont tenues de respecter toutes les conditions du règlement, dont notamment :

  • prendre des mesures raisonnables afin de maîtriser l’érosion et le dépôt de sédiments, et stabiliser les rives de tout secteur touché par l’activité où l’espèce est susceptible d’être présente ou si le secteur est l’habitat de l’espèce;
  • faire en sorte que toute personne exécutant une partie quelconque de l’activité ait suivi une formation dans les domaines suivants : la manière de reconnaître l’espèce et son habitat, les menaces potentielles pesant sur l’espèce et sur son habitat en raison de l’activité, et les mesures à prendre afin de réduire au minimum les effets nuisibles;
  • signaler les observations de l’espèce en utilisant le tableur de signalement d’observation, et le soumettre au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN).
  • 6
    permis pour raison de protection ou de rétablissement
  • 3
    enregistrements

Occurrences du mûrier rouge en Ontario

Vingt-six populationsfootnote 3 de mûrier rouge ont été recensées en Ontario. Dix-sept sont présumées en existence (c.-à-d., observées au cours des 20 dernières années), cinq sont considérées comme historiquesfootnote 4 et quatre d’entre elles sont considérées comme disparues.

Depuis 2008, l’entrepôt de données central du ministère au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu 826 documents sur l’espèce. Ces documents, qui s’appuient sur des observations réalisées entre 1931 et 2017, proviennent de différentes sources. Les documents acheminés ont contribué à redéfinir les endroits que l’espèce est réputée fréquenter et avoir fréquentés. Ces documents ont aussi apporté des renseignements supplémentaires sur l’habitat de l’espèce ainsi que sur les menaces qui la guettent.

D’après les dossiers du CIPN, 5 des 17 populations existantes ont été recensées depuis 2008 d’après des observations antérieures et 10 populations qui avaient été observées avant 2008 ont été reconfirmées après 2008. Depuis 2008, trois de ces 10 populations ont fusionné avec une ou plusieurs populations. Les populations nouvellement recensées sont probablement le résultat d’efforts accrus de recherche et de sensibilisation sur le mûrier rouge. Par conséquent, ces constatations ne constituent pas nécessairement une augmentation réelle de la population mais sont plutôt attribuables aux meilleures connaissances sur la répartition et l’abondance de l’espèce.

On estime que sept des populations existantes ont de bonnes voire d’excellentes possibilités de viabilité, tandis que neuf populations ont une viabilité estimative allant de faible à raisonnable ou faible, et une population n’a pas été évaluée.

Il est possible que certaines observations concernant le mûrier rouge n’aient pas été signalées au gouvernement. Encourager la transmission d’observations de cette espèce au gouvernement figure dans la Déclaration au chapitre de mesure menée par le gouvernement. En soumettant les observations de l’espèce, on contribue à améliorer les connaissances sur leur occurrence ce qui peut jouer un rôle important dans l’évaluation de la viabilité des populations de l’espèce.

Toute la population est encouragée, ou peut être obligée par le biais d’une autorisation, à soumettre des observations du mûrier rouge, ainsi que d’autres espèces en péril, au CIPN pour que ces données soient versées au répertoire provincial des observations.

826 signalements de ces espèces ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Résumé des progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

Résumé des progrès

Des progrès ont été réalisés à l’égard de toutes les mesures menées par le gouvernement et de la plupart des mesures appuyées par le gouvernement qui sont formulées dans la Déclaration pour le mûrier rouge. Le gouvernement de l’Ontario a directement entrepris les mesures suivantes :

  • continuer à surveiller les effets du cormoran à aigrettes sur le mûrier rouge dans le parc provincial East Sister Island. Lorsque cela est jugé nécessaire et approprié, évaluer au moyen du processus public approprié s’il est indiqué ou non de mettre en œuvre les mesures de gestion pour lutter contre les cormorans
  • sensibiliser les autres organismes et les autorités responsables de la planification et des processus d’évaluation environnementale quant à leurs obligations en matière de protection de l’espèce en vertu de la LEVD
  • encourager la transmission de renseignements sur le mûrier rouge au répertoire central du CIPN
  • entreprendre des activités de communication et de diffusion afin d’augmenter la sensibilisation de la population quant aux espèces en péril en Ontario
  • protéger le mûrier rouge et son habitat par le biais de la LEVD
  • appuyer les partenaires en conservation, et les organismes, municipalités et industries partenaires, ainsi que les collectivités et les organismes autochtones, pour qu'ils entreprennent des activités visant à protéger et rétablir le mûrier rouge. Le soutien prendra la forme de financement, d’ententes, de permis (assortis de conditions) et de services consultatifs;
  • établir et communiquer annuellement les mesures prioritaires que le gouvernement appuie pour encourager la collaboration et réduire le dédoublement d’efforts

La surveillance des effets du cormoran à aigrettes sur le mûrier rouge dans le parc provincial East Sister Island se poursuit annuellement et comporte une gamme de mesures des impacts, dont le dénombrement des nids du cormoran à aigrettes, la surveillance de la communauté végétale, et les évaluations de la santé des arbres.

Les mesures appuyées par le gouvernement s’articulent autour de domaines d’intervention visant le rétablissement. Des progrès ont été accomplis à l’égard de tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et à l’égard de la majorité des mesures associées qui sont formulées dans la Déclaration pour le mûrier rouge.

Pour ce qui concerne l’objectif de protéger et d’améliorer les caractéristiques de l’habitat et de remédier aux principales menaces pesant sur les populations existantes, des progrès ont été accomplis à l’égard des trois premières mesures, tandis que les premiers pas ont été franchis par rapport à la Mesure  4.

  • mettre au point des protocoles de lutte contre le mûrier blanc (comme la suppression sélective de mûriers blancs et d’hybrides) et en vérifier l’efficacité afin de réduire la menace que représente l’hybridation (Mesure  1 – Hautement prioritaire).
  • faire le recensement des populations de mûrier rouge pour évaluer les caractéristiques de l’habitat, les menaces, la santé des arbres adultes, et cibler les populations dont l’habitat a le plus besoin d’être amélioré ou augmenté et établir la priorité de ces populations (Mesure  2 – Hautement prioritaire).
  • concevoir et mettre en œuvre des pratiques de gestion optimales pour les populations prioritaires afin de gérer ou d’améliorer l’habitat du mûrier rouge, dont :
    • mettre en œuvre des procédures de lutte efficace à l’égard du mûrier blanc
    • supprimer les espèces envahissantes
    • maintenir les conditions qui améliorent l’établissement de semis de mûrier rouge (Mesure  3 – Hautement prioritaire)
  • augmenter les populations ciblées comme étant prioritaires pour accroître le succès de reproduction lorsque cela est nécessaire afin de réaliser le rétablissement des populations (Mesure  4).

Deux projets appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril ont entamé la lutte contre les mûriers blancs au sein d’une population, ce qui correspond à la Mesure  1.

La Mesure   2 a été mise en œuvre dans le cadre de plusieurs projets appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril. Dans le cadre d’un projet, on a déterminé puis éliminé les menaces et les dangers pesant sur le mûrier rouge, comme l’expansion d’une plante envahissante, dans une population. Un autre projet a réévalué ces menaces et dangers en cartographiant et en évaluant la santé de cette population. Parmi d’autres initiatives, citons l’inventaire botanique de l’île Pelée et le classement par ordre de priorité de zones d’habitat à rétablir en fonction de la présence de plantes envahissantes non indigènes poussant dans les écosystèmes de la savane du cordon sablonneux du lac Érié.

Deux projets appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril ont partiellement répondu à la Mesure  3. Le premier projet a suivi un protocole pour éliminer des espèces envahissantes dans divers endroits de l’île Pelée en plus d’élaborer des lignes directrices pour orienter le rétablissement de l’habitat et les plans de gestion des propriétés de la zone. Le dernier projet avait pour mission d’examiner les méthodes préférées pour lutter contre les espèces envahissantes non indigènes, dont le mûrier blanc.

Le gouvernement a aussi donné son appui direct à cette mesure en élaborant et mettant en œuvre le Plan de gestion du parc provincial East Sister Island, le Plan stratégique contre les espèces envahissantes (2012) et la Loi de 2015 sur les espèces envahissantes qui énoncent le cadre visant la gestion, les politiques et les mesures législatives pour appuyer les objectifs de prévention, de recensement, d’activités de lutte et de gestion concernant les espèces envahissantes en Ontario.

Un projet réalisé dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril a contribué à la Mesure  4 en établissant une population ex situ de semis de mûrier rouge.

Dans le cadre de l’objectif visant à améliorer les connaissances sur les populations existantes de mûrier rouge, des progrès ont été réalisés à l’égard de la Mesure  5 et de la Mesure  6.

  • déterminer la composition génétique actuelle de toutes les populations pour recenser le nombre et l’emplacement de mûriers rouges purs et repérer les hybrides (Mesure  5 – Hautement prioritaire).
  • concevoir et mettre en œuvre un programme normalisé de surveillance pour déceler les changements sur le plan de la taille des populations, de la répartition, de la démographie, de la santé, du succès de reproduction, des caractéristiques d’habitat et des menaces dans tous les sites (Mesure  6).

Quatre projets appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril ont contribué à la Mesure  5; ces activités ont été réalisées pour plusieurs populations de mûrier rouge. Les résultats des analyses d’ADN ont permis d’identifier et de localiser plus de 100 mûriers rouges purs ainsi qu’un grand nombre de mûriers blancs et d’hybrides de ces deux espèces.

La Mesure  6 a été mise en œuvre dans le cadre de plusieurs projets réalisés par le biais du Programme d’intendance des espèces en péril. Ces projets ont abouti aux résultats suivants : une approche plus perfectionnée pour repérer l’espèce, des bilans de la flore et de la faune, et la surveillance de la biodiversité dans les secteurs où la présence du mûrier rouge est connue ou a été connue.

Pour ce qui concerne l’objectif de sensibiliser la population à la situation du mûrier rouge et aux possibilités d’intendance, des progrès ont été réalisés par rapport à la Mesure  9.

  • mettre au point et offrir des initiatives de sensibilisation à la population, à nos partenaires en conservation, aux propriétaires fonciers et aux parties intéressées clés afin de mieux les sensibiliser au sujet du mûrier rouge et aux principales menaces qui pèsent sur l’espèce et afin de promouvoir l’utilisation de pratiques de gestion optimales par le truchement de mesures d’intendance volontaires. Ces initiatives de sensibilisation devraient comporter des renseignements au sujet du mûrier blanc, les raisons pour lesquelles celui-ci représente une menace pour le mûrier rouge et des suggestions d’arbustes indigènes pouvant être plantés au lieu du mûrier blanc (Mesure  9).

Trois projets appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril comportaient des initiatives visant à sensibiliser la population aux espèces en péril, et notamment au mûrier rouge. Ces initiatives visaient à élaborer et diffuser des fiches de renseignements décrivant la menace d’hybridation avec le mûrier blanc et des présentations publiques sur les espèces en péril, dont le mûrier rouge, et leur habitat dans le sud de l’Ontario.

L’objectif de rétablissement à l’égard du mûrier rouge est le maintien ou l’augmentation du niveau de population actuel au sein des deux régions distinctes où il est recensé en Ontario. Les efforts déployés dans le cadre des mesures menées par le gouvernement et des mesures appuyées par le gouvernement ont permis de réaliser des progrès à l’égard du rétablissement du mûrier rouge. Selon le répertoire provincial des observations, il apparaît que la présence du mûrier rouge persiste en Ontario puisqu’il compte 17 populations, dont 5 populations nouvellement découvertes depuis 2008 et 10 populations reconfirmées comme étant existantes. Par ailleurs, les partenaires d’intendance ont pris les initiatives suivantes : activités de lutte contre les espèces envahissantes et de sensibilisation, inventaires et évaluations de la santé de plusieurs populations de mûrier rouge, classement par ordre de priorité du rétablissement de l’habitat dans un secteur, analyse de dizaines d’échantillons génétiques, réalisation d’épreuves de propagation et établissement d’une population ex situ de mûrier rouge. La surveillance des effets de la présence du cormoran à aigrettes dans le parc provincial East Sister Island est en voie de mise en œuvre. Le Plan de gestion du parc provincial East Sister Island, le Plan stratégique contre les espèces envahissantes et la Loi de 2015 sur les espèces envahissantes sont des initiatives menées par le gouvernement qui fournissent un cadre exhaustif pour la lutte contre les espèces envahissantes en Ontario et qui appuient les mesures de la Déclaration préconisant la conception et la mise en œuvre de pratiques de gestion optimales pour les populations prioritaires afin de gérer ou d’améliorer l’habitat du mûrier rouge.

Recommandations

Tel qu’énoncé dans la Déclaration, le présent rapport sur les progrès peut servir à déterminer si des ajustements sont nécessaires pour atteindre l’objectif de protection et de rétablissement de l’espèce. D’après les progrès réalisés à ce jour, l’orientation générale prévue dans la Déclaration pour le mûrier rouge devrait continuer à guider la  protection et le rétablissement de l’espèce, particulièrement les mesures qualifiées d’hautement prioritaire dans la Déclaration. Contrairement aux mesures ayant reçu un niveau élevé de soutien, les mesures suivantes ont fait l’objet d’un moindre soutien et pourraient être prises en compte dans des activités futures et dans des décisions qui y sont associées pour la protection et le rétablissement de l’espèce :

  • faire des recherches sur les conditions qui permettent d’améliorer l’établissement naturel de semis et la survie du mûrier rouge sur notamment :
    • la pollinisation et les distances de dissémination pour, à la fois, le mûrier rouge et le mûrier blanc afin d’orienter la gestion du mûrier blanc
    • les conditions d’habitat qui appuient l’établissement et la croissance de mûriers rouges purs plutôt que de mûriers blancs et d’hybrides (Mesure no 7)
  • faire des recherches pour déterminer la population minimale viable de mûrier rouge, en tenant compte des risques que représentent les menaces et la biologie reproductive de l’espèce (Mesure no 8)
  • travailler en collaboration avec les Premières Nations pour intégrer le savoir traditionnel autochtone aux initiatives de sensibilisation, lorsque cela est possible (Mesure  10).

Tandis que des progrès ont été enregistrés, il reste du chemin à faire pour la mise en œuvre intégrale de la Mesure  4 :augmenter les populations ciblées comme étant prioritaires afin d’accroître le succès de reproduction lorsque cela est nécessaire pour réaliser le rétablissement des populations. Bien qu’une population ex situ ait été établie, on n’a toujours pas déterminé quelles populations cibler pour l’augmentation.

Tandis que des progrès ont été réalisés, il reste du chemin à faire pour la mise en œuvre intégrale des mesures suivantes :

  • mettre au point des protocoles de lutte contre le mûrier blanc (comme la suppression sélective de mûriers blancs et d’hybrides) et en vérifier l’efficacité afin de réduire la menace que représente l’hybridation (Mesure  1 – Hautement prioritaire)
  • faire le recensement des populations de mûrier rouge pour évaluer les caractéristiques d’habitat, les menaces, la santé des arbres adultes et cibler les populations dont l’habitat a le plus besoin d’être amélioré ou augmenté et établir la priorité de ces populations (Mesure  2 – Hautement prioritaire)
  • concevoir et mettre en œuvre des pratiques de gestion optimales pour les populations prioritaires afin de gérer ou d’améliorer l’habitat du mûrier rouge, dont :
    • mettre en œuvre des procédures de lutte efficace à l’égard du mûrier blanc
    • supprimer les espèces envahissantes
    • maintenir les conditions qui améliorent l’établissement de semis de mûrier rouge (Mesure 3 – Hautement prioritaire)
  • déterminer la composition génétique actuelle de toutes les populations pour identifier le nombre et l’emplacement de mûriers rouges purs et repérer les hybrides (Mesure 5 – Hautement prioritaire)
  • concevoir et mettre en œuvre un programme normalisé de surveillance pour déceler les changements sur le plan de la taille des populations, de la répartition, de la démographie, de la santé, du succès de reproduction, des caractéristiques d’habitat et des menaces dans tous les sites connus (Mesure  6)

Le gouvernement et les partenaires d’intendance ont mis en oeuvre ces mesures et devraient continuer à les exécuter pour maintenir ou augmenter le niveau des populations. Ainsi, il sera possible de déterminer l’efficacité des mesures de lutte contre le mûrier blanc; de mener des sondages pour évaluer la santé, les menaces et les dangers, ainsi que la composition génétique de toutes les populations; et d’élaborer des  pratiques de gestion optimales, des objectifs prioritaires liés au rétablissement de l’habitat, et des programmes normalisés de surveillance pour toutes les populations.

À l’avenir, la protection et le rétablissement du mûrier rouge continuera à être une responsabilité partagée qui nécessitera la participation d’un grand nombre de personnes, d’organismes et de collectivités. L’appui financier pour la mise en œuvre des mesures peut être fourni par le biais du Programme d’intendance des espèces en péril. Le gouvernement pourrait aussi déterminer si des autorisations prises en vertu de la LEVD ou d’autres mesures législatives sont nécessaires pour entreprendre un projet donné. Si toutes les parties travaillent de concert, des progrès peuvent continuer à être réalisés dans le domaine de la protection et du rétablissement du mûrier rouge en Ontario.

Résumé des progrès accomplis vers la protection et le rétablissement du mûrier rouge (2007 à 2017)

Situation provinciale

Le mûrier rouge est une espèce en voie de disparition aux termes de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD). Le mûrier rouge figurait aussi sur la liste de l’ancienne Loi sur les espèces en voie de disparition et a retenu ce statut depuis l’adoption de la LEVD. Depuis 2004, le mûrier rouge et son habitat sont protégés.

Documents et directives propres à l’espèce publiés par le gouvernement

Projets d’intendance soutenus par le gouvernement

  • Dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement de l’Ontario a permis à ses partenaires d’intendance de réaliser 14 projets (793 180 $) qui ont appuyé la protection et le rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont le mûrier rouge .
  • Grâce au soutien du gouvernement, les partenaires d’intendance ont fait participer 488 personnes ayant fait don de 11 498 heures pour des activités de protection et de rétablissement des espèces en péril, dont le mûrier rouge. La valeur de ces contributions volontaires, y compris le financement additionnel et le soutien en nature, est estimée à 1 362 479 $.
  • Les partenaires d’intendance ont indiqué que grâce à leurs activités approximativement 36 hectares d’habitat ont été améliorés pour le mûrier rouge  et pour d’autres espèces en péril qui occupent le même écosystème.
  • Les partenaires d’intendance ont indiqué avoir mené des activités de communication sur plusieurs espèces en péril, dont le mûrier rouge, qui ont atteint un auditoire de 112 630 personnes.

Soutien des activités humaines tout en assurant l’appui nécessaire au rétablissement de l’espèce

  • Le gouvernement a délivré six permis « pour la protection ou le rétablissement » de l’espèce, en vertu de l’alinéa 17(2)b) de la LEVD.
  • Trois activités ont été enregistrées en lien avec l’espèce. Les activités ont été enregistrées sous la rubrique « Installations de drainage » (article 23.9)et sous la rubrique « Activités de protection et de rétablissement des espèces » (article 23.17) aux termes du Règlement de l’Ontario 242/08 en vertu de la Loi sur les espèces en voie de disparition.

Occurrences et répartition

  • Vingt-six populations de mûrier rouge ont été recensées dans le sud de l’Ontario. Selon le répertoire provincial des observations, le mûrier rouge est toujours en existence en Ontario et compte 17 populations. Cinq populations sont considérées historiques tandis que quatre sont considérées disparues. Cinq des 17 populations existantes de mûrier rouge ont été nouvellement identifiées depuis 2008 et l’existence de 10 populations a été reconfirmée.

Renseignements connexes


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Pour les besoins du présent rapport, on entend par espèce en transition, une espèce en voie de disparition ou en péril inscrite à l’annexe 1, 3 ou 4 de la LEVD et dont la situation n’a pas changé depuis juin 2008.
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Certains projets bénéficiant d’un appui dans le cadre du Programme d’intendance des espèces en péril peuvent nécessiter la délivrance d’un permis aux termes de l’alinéa 17(2)b) afin de mener à bien leurs activités. Par conséquent, certains permis aux termes de l’alinéa 17(2)b) figurant dans la section 7 du présent rapport peuvent avoir été émis pour autoriser ces projets.
  • note de bas de page[3] Retour au paragraphe On entend par population une étendue de terre ou d’eau sur laquelle un élément (par exemple, le mûrier rouge) est ou était présent. Elle comporte une ou plusieurs observations et la zone possède une valeur pratique de conservation étant donné son importance pour la préservation de l’espèce. L’occurrence d’un élément est le terme technique que l’on utilise pour décrire ceci.
  • note de bas de page[4] Retour au paragraphe Une population est considérée historique si elle n’a pas été enregistrée en 20 ans. Les populations historiques peuvent toujours être en existence, mais il n’y a pas de données récentes.