cypripède blanc
Photo : Pauline Catling

Description de l’espèce

Voici un rapport des progrès accomplis en matière de protection et de rétablissement du cypripède blanc (Cypripedium candidum) en Ontario de 2007 à 2020, selon la politique de rétablissement de l’Ontario propre à l’espèce. Le présent rapport répond à l’exigence législative d’un examen des progrès réalisés en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD ou « la Loi »). Le cypripède blanc est inscrit comme espèce en voie de disparition sur la Liste des espèces en péril en Ontario (Liste des EEPEO) en vertu de la LEVD.

Le cypripède blanc est classé parmi les espèces en péril depuis 1999. L’espèce était auparavant classée comme une espèce menacée et a été inscrite comme telle lors de l’entrée en vigueur de la LEVD en juin 2008.

Depuis 2008, le cypripède blanc est protégé par une interdiction de le tuer, le blesser, le harceler, le capturer ou le prendre.

De plus, l’habitat du cypripède blanc est protégé de l’endommagement et de la destruction depuis 2013.

La politique de rétablissement du cypripède blanc, aussi appelée la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement (la Déclaration) a été publiée en 2016 et comprend l’objectif de rétablissement du gouvernement pour cette espèce, ainsi que les mesures et les priorités qu’il entend mener ou appuyer pour l’atteinte cet objectif. La Déclaration tient compte des avis scientifiques fournis dans le cadre du programme de rétablissement, lors de l’élaboration des mesures de rétablissement de l’espèce. Comme le prévoit la loi, l’objectif de cet examen est de rendre compte des progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures de protection et de rétablissement prévues par la Déclaration. L’examen peut également aider à relever les possibilités d’ajustement et d’adaptation de la mise en œuvre des mesures de protection et de rétablissement pour atteindre l’objectif de rétablissement de l’espèce.

1999 Inscription comme espèce en voie de disparition
 
2008 Protection de l'espèce
 
2013 Protection de l'habitat en vertu de la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD depuis 2013.
 
2016 Achèvement du programme de rétablissement
 
2016 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2021 Achèvement de l'examen
 

De plus amples informations sur le cypripède blanc, y compris les menaces auxquelles il est confronté et les mesures prises en matière de protection et de rétablissement de cette espèce, sont accessibles sur la page Web du gouvernement de l’Ontario consacrée au cypripède blanc. Un résumé des progrès accomplis en matière de protection et de sauvegarde du cypripède blanc, ainsi qu’une mise à jour annuelle du programme élargi des espèces en péril (p. ex., l’introduction du rapport d’évaluation des progrès 2021) sont disponibles sur la page Examen des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario.

Aperçu : Progrès accomplis dans la protection et le rétablissement du cypripède blanc

Progrès accomplis dans l’atteinte de l’objectif de rétablissement

  • L’objectif de rétablissement énoncé dans la Déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement pour le cypripède blanc est de « maintenir la répartition du cypripède blanc en Ontario et de favoriser l’augmentation naturelle de l’abondance dans les localités existantes ».
  • Des progrès ont été accomplis dans le cadre de la mise en œuvre de toutes les mesures menées par le gouvernement. En particulier, des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre de tous les objectifs de rétablissement soutenus par le gouvernement et de la plupart des mesures associées. Voici quelques exemples de progrès :
    • élaboration d’un protocole normalisé de relevé du cypripède blanc
    • recherches et directives pour mieux planifier le brûlage dirigé des habitats des prairies, y compris des directives particulières à Bkejwanong (Première Nation de l’île Walpole)
    • éducation et sensibilisation aux espèces en péril que l’on trouve dans les habitats des prairies, notamment le cypripède blanc
  • Conformément à la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement, d’autres travaux sont nécessaires pour mener des études permettant de mieux comprendre l’écologie, les menaces et les exigences en matière d’habitat du cypripède blanc, pour déterminer l’efficacité et les risques des pratiques de gestion de l’habitat pour cette espèce, et pour mettre en œuvre et évaluer les plans de gestion de l’habitat existants grâce à des efforts de collaboration entre Bkejwanong, les propriétaires fonciers, les responsables de la gestion des terres et des organismes locaux. Il est également nécessaire d’accroître la sensibilisation à l’importance, au caractère unique et à la vulnérabilité de cette espèce végétale.

Occurrences et répartition

  • Le cypripède blanc se trouve dans des populations isolées footnote 1 dans le comté de Hastings, dans le sud-est de l’Ontario, et à Bkejwanong, sur le delta de la rivière Sainte-Claire, dans le sud-ouest de l’Ontario.
  • Le Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu près de 225 signalements du cypripède blanc, selon des observations effectuées entre 1903 et 2018. Aucune nouvelle population de cypripède blanc n’a été identifiée depuis 2008.
  • L’aire de répartition éventuelle footnote 2 de l’espèce est d’environ 10 kilomètres carrés selon les observations récentes, avec 22 kilomètres carrés supplémentaires d’habitat historique. 

Projets d’intendance soutenus par le gouvernement

  • À l’aide du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement de l’Ontario a permis à ses partenaires d’intendance de réaliser 13 projets (en fournissant un financement de 548 133 $) qui ont contribué à la protection et au rétablissement du cypripède blanc. Un projet portait exclusivement sur le cypripède blanc, tandis que les 12 autres projets portaient sur plusieurs espèces en péril, dont le cypripède blanc.
  • Le soutien financier du gouvernement a aidé les partenaires d’intendance à faire participer 784 personnes qui ont consacré bénévolement 14 386 heures de leur temps à des activités de protection et de rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont le cypripède blanc. La valeur estimée de ces participations bénévoles, à laquelle s’ajoutent le financement et l’appui non financier, s’élève au moins à 1 086 938 $.
  • Les partenaires d’intendance ont déclaré que leurs interventions ont permis d’améliorer 0,4 hectare d’habitat pour le cypripède blanc et d’autres espèces en péril qui habitent le même écosystème.
  • Les partenaires d’intendance ont déclaré avoir procédé à une sensibilisation à plusieurs espèces en péril, dont le cypripède blanc, auprès de 554 personnes.
  • Dans le cadre du Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario, le gouvernement de l’Ontario a appuyé un partenaire de recherche afin de mener une recherche sur une méthode de détection à distance des plantes pollinisées grâce au vent et aux insectes.

Soutien aux activités humaines liées au rétablissement de l’espèce

  • Huit activités ont été enregistrées pour l’espèce. Les activités ont été enregistrées sous « Avis de travaux de drainage » (article 23.9) et « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18) en vertu du Règlement de l’Ontario 242/08 de la LEVD.

Rapport des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement du cypripède blanc

Objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement pour le rétablissement du cypripède blanc est de maintenir la répartition du cypripède blanc en Ontario et de favoriser l’augmentation naturelle de l’abondance dans les localités existantes.

La mise en œuvre de mesures dirigées et soutenues par le gouvernement démontre les progrès accomplis pour atteindre les objectifs souhaités et le but du rétablissement défini dans la Déclaration.

Progrès dans la mise en œuvre des mesures dirigées par le gouvernement

Des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre de toutes les mesures dirigées par le gouvernement et recensées dans la Déclaration. Les mesures courantes que le gouvernement doit mener pour atteindre l’objectif de rétablissement d’une espèce sont les suivantes :

  • Coopérer avec les partenaires fédéraux, comme Environnement et Changement climatique Canada, pour mettre en œuvre des mesures de protection et de rétablissement, le cas échéant.
  • Renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification et d’évaluation environnementales quant aux exigences de protection prévues à la LEVD.
  • Encourager la soumission de données sur le cypripède blanc à l’entrepôt de données central du gouvernement au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN).
  • Réaliser des activités de communication et d’intervention directe pour sensibiliser davantage le public aux espèces en péril en Ontario.
  • Protéger le cypripède blanc et son habitat par l’entremise de la LEVD.
  • Élaborer une orientation pour fournir aux promoteurs et les partenaires des éclaircissements sur les zones d’habitat général protégées en vertu de la LEVD en ce qui concerne les espèces végétales à risque.
  • Appuyer les partenaires en conservation, les agences, les municipalités et les industries, et les collectivités et organisations autochtones afin qu’ils organisent des activités visant à protéger et rétablir le cypripède blanc. Ce soutien prendra la forme, selon le cas, de financement, d’ententes, de permis assortis de conditions et/ou de services consultatifs.
  • Encourager la collaboration et établir et communiquer des mesures prioritaires annuelles en matière d’appui gouvernemental, et ce dans le but de réduire le chevauchement des travaux.

En outre, le gouvernement a directement entrepris les mesures suivantes propres à l’espèce :

  • Continuer la mise en œuvre du Plan stratégique de l’Ontario contre les espèces envahissantes afin de s’attaquer à celles (p. ex., les phragmites) qui menacent le cypripède blanc.

Les principaux progrès réalisés dans la mise en œuvre de ces mesures sont décrits dans les sections suivantes.

Loi sur les espèces envahissantes de l’Ontario

La Déclaration pour le cypripède blanc mentionne que les espèces envahissantes menacent la survie et le rétablissement de l’espèce en Ontario (ex., les phragmites). Le Plan stratégique de 2012 sur les espèces envahissantes de l’Ontario et la Loi de 2015 sur les espèces envahissantes fournissent le cadre politique et législatif pour empêcher les nouveaux envahisseurs de s’introduire et de survivre en Ontario, et ce afin de ralentir et, si possible, d’inverser la propagation des espèces envahissantes existantes et de réduire leur incidence négative, notamment celle touchant les espèces en péril. Ce cadre peut favoriser la mise en place de mesures qui visent à réduire la menace que représentent les espèces envahissantes.

Occurrences et répartition

Le cypripède blanc se trouve dans des populations isolées footnote 3 dans le comté de Hastings, dans le sud-est de l’Ontario, et à Bkejwanong, sur le delta de la rivière Sainte-Claire, dans le sud-ouest de l’Ontario. On estime que la majorité des plantes de cypripède blanc de l’Ontario se trouvent à Bkejwanong.

Pour cet examen des progrès accomplis, les données sur la présence de l’espèce ont été évaluées à l’échelle du paysage en utilisant des « carrés » de grille d’une superficie de 1 km2, afin de rendre compte le plus fidèlement possible de la répartition de l’espèce. Les carrés ont été utilisés pour estimer où l’espèce a été observée récemment (c’est-à-dire au cours des 20 dernières années) et où elle est considérée comme historique footnote 4 .

En utilisant cette approche, l’espèce a été récemment observée dans 10 carrés, et il y a 22 carrés supplémentaires avec des observations historiques de l’espèce. Cela équivaut à une aire de répartition éventuelle d’environ 10 kilomètres carrés sur la base des observations récentes de l’espèce, et de 22 kilomètres carrés supplémentaires sur la base des observations historiques. De plus, il existe quatre signalements d’observations datant de plus de 50 ans dans des régions qui n’ont pas fait l’objet d’observations plus récentes. Cependant, comme ces quatre signalements ne comportent pas de données précises sur la localisation et la taille des populations observées, il est difficile d’estimer l’étendue de l’habitat qui existait à cette époque.

Depuis 2008, l’entrepôt de données central du gouvernement au CIPN a reçu près de 225 signalements de l’espèce. Ces signalements sont tirés d’observations entre 1903 et 2018 en provenance de différentes sources. Toutes les observations depuis 2008 ont été associées à des plantes de cypripède blanc dans le comté de Hastings.

Il se peut que des observations du cypripède blanc n’aient pas été signalées au gouvernement. La promotion de la soumission d’observations de cette espèce est parmi les mesures dirigées par le gouvernement et énoncées dans la Déclaration et peut être exigée par une autorisation ou une approbation. La soumission d’observations d’espèces permet d’accroître nos connaissances des endroits où elles sont présentes et peut contribuer grandement à l’évaluation de la viabilité des populations de l’espèce. Actuellement, les observations peuvent être soumises au CIPN par le biais du projet sur les espèces rares en Ontario, dans iNaturalist footnote 5 .

  • 190
    signalements de ces espèces ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Projets d’intendance soutenus par le gouvernement

Le soutien financier de partenaires pour la mise en œuvre d’activités de protection et de rétablissement du cypripède blanc constitue une importante mesure menée par le gouvernement qui est mentionnée dans la Déclaration relative à l’espèce. À l’aide du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement a appuyé 13 projets (548 133 $) visant à contribuer à la protection et au rétablissement du cypripède blanc. L’un de ces projets portait exclusivement sur l’espèce, tandis que les 12 autres projets portaient sur plusieurs espèces en péril, dont le cypripède blanc. En plus du financement du gouvernement, les partenaires se concentrant exclusivement sur le cypripède blanc ont signalé qu’ils avaient réussi à obtenir des fonds supplémentaires d’autres sources, tout comme les partenaires dont les projets visaient à bénéficier à plusieurs espèces en péril, dont le cypripède blanc, pour un total de 1 086 938 $ en financement supplémentaire. Ce montant comprend l’appui non financier prenant la forme du temps et de l’expertise que les bénévoles ont consacrés aux projets.

Les partenaires d’intendance ont indiqué que le soutien financier de la province leur a permis d’obtenir l’appui non financier de 784 personnes qui ont consacré bénévolement 14 386 heures de leur temps à des activités de protection et de rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont le cypripède blanc, pour une valeur estimée à 415 701 $. Les partenaires ont indiqué que grâce à leurs efforts et à ceux de leurs bénévoles pour mettre en œuvre les mesures de la Déclaration, ils ont réussi à améliorer 0,4 hectare d’habitat dont bénéficieront plusieurs espèces en péril, y compris le cypripède blanc. En outre, les partenaires d’intendance ont indiqué avoir offert à 554 personnes une sensibilisation fondée sur l’écosystème portant sur plusieurs espèces, dont le cypripède blanc.

Le gouvernement soutient également les promoteurs qui effectuent des recherches pour combler les importantes lacunes dans les connaissances sur les espèces en péril. Par l’entremise du Fonds de recherche sur les espèces en péril en Ontario, le gouvernement a fourni du financement à un partenaire pour mener des recherches sur une méthode de détection à distance des populations de plantes pollinisées par le vent et les insectes, ce qui pourrait aider à détecter les populations de cypripède blanc.

Les paragraphes suivants mettent en évidence deux projets appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril ainsi que les mesures correspondantes soutenues par le gouvernement aux fins de rétablissement de l’espèce.

En 2020, le protocole normalisé de relevé du cypripède blanc (Cypripedium candidum) a été élaboré par North-South Environmental Inc. avec la participation de biologistes, d’écologistes et d’autres experts du Manitoba et de l’Ontario. Le document comprend des renseignements sur le cypripède blanc, par exemple son identification, sa répartition, son écologie et les menaces qui pèsent sur lui, donne un aperçu des méthodes de relevé antérieures, indique les régions recommandées pour la recherche de l’espèce en Ontario et présente un protocole normalisé de relevé fondé sur des critères scientifiques. L’utilisation d’un protocole normalisé de relevé garantit une collecte de données et un rapport fiables et cohérents de diverses mesures telles que la taille de la population, les menaces et l’état du site. Cela peut aider à combler les lacunes dans les connaissances relatives à l’abondance de l’espèce, à la qualité de l’habitat et aux menaces, afin de mieux orienter les mesures de gestion.

Ce document souligne que seules des personnes expérimentées, qualifiées et minutieuses devraient effectuer des relevés occasionnels du cypripède blanc, car l’espèce et son habitat sont extrêmement sensibles aux perturbations (il est recommandé d’effectuer un relevé tous les cinq ans, en moyenne). Il est également important de rapporter les résultats de tous les relevés au CIPN, même si le cypripède blanc n’est pas trouvé, et de garder confidentiels les emplacements des cypripèdes blancs pour éviter le piétinement et l’enlèvement illégal. Ce projet soutient directement la mise en œuvre des mesures menées et appuyées par le gouvernement énoncées dans la Déclaration et visant à élaborer et à mettre en place un protocole normalisé pour le relevé et la surveillance du cypripède blanc (mesure 1 – hautement prioritaire).

Entre 2007 et 2008, le Walpole Island Heritage Centre a élaboré plusieurs documents pour guider les efforts de protection et de rétablissement des espèces en péril, dont le cypripède blanc, sur l’île Walpole. Il s’agissait notamment d’un programme d’études sur les espèces en péril destiné aux élèves du primaire, d’un plan de programme d’intendance pour les jeunes, d’une stratégie de communication et de sensibilisation sur les espèces en péril, ainsi que d’un plan et de directives de brûlage dirigé à Bkejwanong (Première Nation de l’île Walpole). Les connaissances traditionnelles ont été intégrées dans chacun de ces documents. Ceci soutient la mise en œuvre des mesures menées et appuyées par le gouvernement énoncées dans la Déclaration pour enregistrer, partager et transférer les connaissances traditionnelles (mesure 2) et accroître la sensibilisation au cypripède blanc (mesure 6).

Programme d’intendance des espèces en péril

  • 13

    projets pour le Cypripède blanc

  • 1

    projets pour le Cypripède blanc exclusivement

  • 548 133 $

    pour des projects visant plusieurs espèces, dont le Cypripède blanc

  • 1 086 938 $

    en appui et financement supplémentaires

  • 784

    bénévoles

  • 14 386

    heures de bénévolat

  • 554

    personnes atteintes par la sensibilisation

  • 0.4

    hectares d'habitat amélioré

Soutien aux activités humaines liées au rétablissement de l’espèce

L’octroi d’autorisations et la mise en place de conditions liées à ces autorisations constituent une mesure importante dirigée par le gouvernement dans le cadre de ses activités de soutien offert aux partenaires. Jusqu’à présent, aucun permis n’a été délivré pour le cypripède blanc.

Huit activités susceptibles d’affecter le cypripède blanc ou son habitat ont été enregistrées aux fins du Règlement de l’Ontario 242/08 en vertu de la LEVD. Quatre activités ont été enregistrées sous « Avis de travaux de drainage » (article 23.9) et quatre activités sous « Menaces non imminentes pour la santé et à la sécurité » (article 23.18). Aux termes de ces enregistrements, la personne enregistrée est tenue de respecter toutes les conditions du règlement, notamment :

  • Préparer un plan de mesures d’atténuation, rédigé par une ou plusieurs personnes qui possèdent des connaissances spécialisées sur le cypripède blanc, à l’aide des meilleurs renseignements disponibles sur les démarches susceptibles de réduire au minimum ou d’éviter les conséquences préjudiciables pour l’espèce.
  • S’assurer que des démarches nécessaires sont mises en place pour minimiser les effets nuisibles de l’activité sur l’espèce (par exemple, installer et entretenir des barrières ou d’autres structures pour créer une zone de protection autour de l’espèce).
  • Signaler les observations de l’espèce en utilisant le Formulaire de signalement d’une espèce en péril et en le transmettant au CIPN.
  • 8
    enregistrements

Progrès dans la mise en œuvre des mesures soutenues par le gouvernement

Les mesures soutenues par le gouvernement sont organisées en fonction d’objectifs de rétablissement globaux. Des progrès ont été accomplis pour l’atteinte de tous les objectifs de rétablissement appuyés par le gouvernement et la mise en œuvre de la majorité des mesures connexes identifiées dans la Déclaration pour le cypripède blanc.

Objectif : Accroître les connaissances sur l’abondance de l’espèce et mieux comprendre la qualité de l’habitat et des menaces à chaque emplacement afin d’orienter les approches de gestion de l’habitat.

  •  Mesure 1 (hautement prioritaire) – Élaborer et mettre en œuvre un protocole normalisé pour le relevé et la surveillance du cypripède blanc afin de :
    • documenter l’abondance de la population, l’étendue des occurrences, les changements démographiques, le succès de la reproduction, les conditions de l’habitat, les conditions hydrologiques et la gravité des menaces qui pèsent sur l’espèce dans les emplacements existants
    • déterminer l’état des populations pour lesquelles l’état actuel est inconnu
  •  Mesure 2 – Travailler en collaboration avec les collectivités et les organisations autochtones pour enregistrer, partager et transférer les connaissances écologiques traditionnelles sur le cypripède blanc, y compris l’information sur la répartition historique de l’espèce et les conditions de son habitat (p. ex. la fréquence historique des feux de forêt dans l’habitat de l’espèce). Utiliser les informations recueillies pour orienter les protocoles de relevé et les mesures de gestion de l’habitat et coordonner le transfert des connaissances en collaboration avec les efforts déployés pour d’autres espèces végétales en péril présentes dans les mêmes écosystèmes.

Dans le cadre de cet objectif, des progrès importants ont été accomplis dans la mise en œuvre de la mesure 1, tandis que des progrès ont été accomplis pour la mesure 2. 

Des progrès importants ont été accomplis dans la mise en œuvre de la mesure 1 par le biais de plusieurs projets appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril. Un protocole normalisé de relevé pour le cypripède blanc (décrit ci-dessus) a été élaboré. Un autre projet a permis de mettre à jour les cartes de l’habitat à herbes hautes dans le sud de l’Ontario, ce qui pourrait contribuer aux efforts de relevé et de surveillance de cette espèce. Un troisième projet a mis à l’essai une méthode de détection à distance des plantes rares, tandis qu’un autre projet a entrepris un travail d’inventaire de plusieurs espèces en péril dans des régions où l’on peut trouver le cypripède blanc.

La mesure 2 a été mise en œuvre par l’entremise de trois projets appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril, y compris le travail du Walpole Island Heritage Centre décrit ci-dessus, et d’autres qui comprenaient l’intégration des connaissances écologiques traditionnelles aux initiatives de sensibilisation et de rétablissement des espèces en péril.

Objectif : Accroître les connaissances sur l’écologie de l’espèce et les pratiques efficaces de gestion des menaces afin d’étayer l’élaboration de protocoles de relevés et de plans de gestion des habitats.

  •  Mesure 4 – Mener des études permettant d’accroître les connaissances concernant :
    • l’écologie de l’espèce, y compris sa biologie de la reproduction, la dynamique de sa population et ses besoins en matière d’habitat
    • les menaces pour l’espèce (par exemple, l’hybridation et les espèces envahissantes)
    • l’efficacité et les risques des pratiques de gestion de l’habitat (par exemple, les techniques de gestion de la végétation) utilisées pour gérer l’habitat de l’espèce

Dans le cadre de cet objectif, des progrès initiaux ont été réalisés dans la mise en œuvre de la mesure 4. Des progrès ont été accomplis pour cette mesure grâce à l’élaboration d’un document sur les pratiques exemplaires de gestion préparé par l’Ontario Invasive Plant Council, qui traite de l’incidence des mesures de contrôle des phragmites envahissants sur les espèces en péril, y compris le cypripède blanc. Cette mesure a également été mise en œuvre par le biais d’une analyse documentaire sur l’écologie et les menaces qui pèsent sur plusieurs douzaines d’espèces d’orchidées en Ontario, dont le cypripède blanc, et d’études sur le comportement du feu pour soutenir la gestion des prairies à herbes hautes. Ces projets ont été appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril.

Objectif : Travailler en collaboration pour maintenir ou améliorer la qualité de l’habitat du cypripède blanc aux emplacements existants.

  • Mesure 5 (hautement prioritaire) – Travailler en collaboration avec les membres de la collectivité de Bkejwanong (Première Nation de l’île Walpole) et d’autres collectivités et organisations autochtones intéressées, les propriétaires fonciers et les responsables de la gestion des terres pour élaborer, mettre en œuvre et évaluer des plans de gestion visant à maintenir ou à améliorer la qualité de l’habitat disponible pour le cypripède blanc dans chacune des populations existantes. Les plans peuvent inclure des pratiques jugées efficaces et appropriées, telles que :
    • des changements dans les pratiques de fauche, de fenaison et de pâturage du bétail
    • l’enlèvement des plantes envahissantes (p. ex., phragmites) et de la végétation ligneuse (p. ex., le cèdre blanc de l’Est) qui constituent une menace directe pour le cypripède blanc de manière à ne pas nuire au cypripède blanc
    • le brûlage dirigé (le cas échéant)
    • la redirection des activités récréatives loin de l’espèce
    • le soutien d’initiatives communautaires existantes d’intendance et de conservation des terres qui favorisent la protection du cypripède blanc

Dans le cadre de cet objectif, des progrès initiaux ont été réalisés dans la mise en œuvre de la mesure 5. Avec l’appui du Programme d’intendance des espèces en péril, trois projets de collaboration ont été entrepris pour élaborer des plans et fournir des recommandations concernant la gestion de l’habitat des prairies. L’un de ces projets a étudié le comportement du feu dans les habitats des prairies à herbes hautes et a fourni des recommandations sur le brûlage dirigé aux propriétaires fonciers locaux sur la base de leurs conclusions. Le deuxième projet de Bkejwanong a permis de développer une stratégie de communication sur les espèces en péril, des lignes directrices sur les brûlages dirigés et un programme d’intendance des espèces en péril pour les jeunes, en collaboration avec les membres de la collectivité. Enfin, l’élaboration d’un document sur les pratiques exemplaires de gestion pour les phragmites envahissants (décrit ci-dessus), avec la contribution de nombreux experts, d’organisations et de responsables de la gestion des terres, soutient également la mise en œuvre de cette mesure.

Objectif : Sensibiliser à l’importance, au caractère unique et à la vulnérabilité du cypripède blanc.

  • Mesure 6 – Sans divulguer l’emplacement des orchidées, fournir de l’information aux amateurs d’orchidées, aux utilisateurs de sentiers récréatifs et aux autres intervenants sur les risques que présentent pour le cypripède blanc la collecte et le piétinement par inadvertance.

Dans le cadre de cet objectif, des progrès initiaux ont été réalisés dans la mise en œuvre de la mesure 6. Les projets appuyés par le Programme d’intendance des espèces en péril ont permis d’élaborer du matériel de communication qui identifie les menaces pour les espèces et de sensibiliser les étudiants et le grand public au cypripède blanc et à d’autres espèces en péril, notamment celles associées aux prairies à herbes hautes et aux orchidées rares.

Résumé des progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

L’objectif de rétablissement du cypripède blanc est de « maintenir la répartition du cypripède blanc en Ontario et de favoriser l’augmentation naturelle de l’abondance dans les localités existantes ». Les efforts déployés en vue de l’accomplissement des mesures dirigées et soutenues par le gouvernement ont contribué aux progrès vers l’atteinte de cet objectif. Par exemple, grâce au soutien du Programme d’intendance des espèces en péril, un protocole normalisé de relevé a été élaboré pour déterminer et surveiller l’état des populations de cypripède blanc, et plusieurs initiatives de sensibilisation et d’éducation ont permis d’informer les collectivités du sud de l’Ontario sur les espèces en péril qui dépendent des habitats des prairies, comme le cypripède blanc. Le programme d’intendance a également soutenu la recherche sur les brûlages dirigés et l’élaboration de lignes directrices sur les brûlages dirigés pour Bkejwanong, ce qui pourrait contribuer à maintenir ou à améliorer l’habitat du cypripède blanc. Les connaissances écologiques traditionnelles de l’espèce et de son habitat ont souvent été intégrées dans ces projets.

Le répertoire provincial des observations indique que le cypripède blanc continue de persister en Ontario.

Recommandations

Conformément à la Déclaration, cet examen des progrès accomplis peut permettre de déterminer si des ajustements aux mesures qui y sont prévues sont nécessaires aux fins de protection et de rétablissement des espèces. Sur la base des progrès réalisés à ce jour, l’orientation générale fournie dans la Déclaration pour le cypripède blanc, en particulier la mise en œuvre des mesures identifiées comme hautement prioritaires, devrait continuer à guider la protection et le rétablissement de l’espèce.

Bien que des progrès initiaux aient été accomplis en ce qui concerne la mesure visant à accroître les connaissances sur l’écologie de l’espèce et les pratiques de gestion efficaces des menaces (mesure 4), des travaux supplémentaires sont nécessaires pour mettre pleinement en œuvre cette mesure. Cela comprend des études sur l’écologie de l’espèce et les menaces qui pèsent sur elle, ainsi que sur l’incidence des différentes pratiques de gestion des menaces sur le cypripède blanc.

Des travaux supplémentaires sont également nécessaires pour collaborer au maintien ou à l’amélioration de la qualité de l’habitat du cypripède blanc (mesure 5 – hautement prioritaire) en mettant en œuvre et en évaluant les plans et les recommandations existants en matière d’habitat. Il est également nécessaire d’accroître la sensibilisation à l’importance, au caractère unique et à la vulnérabilité du cypripède blanc (mesure 6), étant donné que les efforts de sensibilisation ont été en grande partie axés sur plusieurs espèces ou sur l’habitat.

Bien que l’accent ait été mis sur la réalisation d’autres mesures, les mesures suivantes nécessitent un soutien supplémentaire pour aider à protéger et à rétablir les espèces :

  • Mesure 3 – Mener des études hydrologiques pour mieux comprendre les conditions d’habitat dont a besoin le cypripède blanc et étudier les effets des modifications potentielles du régime hydrologique qui peuvent se produire dans les sites où l’espèce a été trouvée en Ontario.

La protection et le rétablissement du cypripède blanc continueront d’être une responsabilité partagée qui nécessitera la participation d’un grand nombre de particuliers, d’organismes et de collectivités. Un soutien financier à la mise en place des mesures pourrait être offert par l’intermédiaire du Programme d’intendance des espèces en péril. Le gouvernement pourrait aussi offrir des conseils sur l’éventuelle nécessité d’obtenir une autorisation en vertu de la LEVD ou d’autres lois avant d’entreprendre un projet. Un travail concerté permettra d’accomplir d’autres progrès pour la protection et le rétablissement du cypripède blanc.

Références

North-South Environmental Inc. 2020. Standardized Survey Protocol for Small White Lady’s-slipper (Cypripedium candidum).


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Aux fins du présent rapport, une population est une zone de terre ou d’eau sur ou dans laquelle un élément (p. ex., le cypripède blanc) est ou a été présent. Elle comprend au moins une observation, et la zone a une valeur pratique de conservation puisqu’elle est importante pour la conservation de l’espèce. Le terme technique que l’on emploie à cet effet est « occurrence d’élément ».
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe L’aire de répartition potentielle de l’espèce est estimée selon une grille dont les carrés ont une superficie de 1 km2 chacun. Les carrés correspondent aux secteurs où des observations de l’espèce ont eu lieu. Cette superficie n’est pas représentative de l’étendue de l’habitat approprié de l’espèce ni de la superficie totale habitée par l’espèce
  • note de bas de page[3] Retour au paragraphe Aux fins du présent rapport, une population est une zone de terre ou d’eau sur ou dans laquelle un élément (p. ex., le cypripède blanc) est ou a été présent. Elle comprend au moins une observation, et la zone a une valeur pratique de conservation puisqu’elle est importante pour la conservation de l’espèce. Le terme technique que l’on emploie à cet effet est « occurrence d’élément ».
  • note de bas de page[4] Retour au paragraphe Une population est considérée comme historique si elle n’a pas fait l’objet d’un enregistrement au cours des 20 dernières années. Il peut arriver que les populations catégorisées comme historiques soient encore existantes, mais que les données dont on dispose actuellement ne permettent pas de le confirmer.
  • note de bas de page[5] Retour au paragraphe iNaturalist est une initiative de science citoyenne, lancée en 2008 à l’Université de Californie à Berkeley, et un réseau social en ligne de naturalistes, de scientifiques citoyens et de biologistes qui cartographient et partagent leurs observations de la biodiversité dans le monde entier au moyen d’une application pour intelliphone ou via le site web iNaturalist.