aigle royal
Photo : Michael Lanzone

Description de l’espèce

Ce qui suit est un rapport sur les progrès accomplis dans la protection et le rétablissement de l’aigle royal (Aquila chrysaetos) en Ontario de 2007 à 2020, selon la politique de rétablissement de l’Ontario propre à l’espèce. Le présent rapport répond à l’exigence législative d’un examen des progrès réalisés en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD ou « la Loi »). L’aigle royal est inscrit comme espèce en voie de disparition sur la liste des espèces en péril en Ontario (EPO) aux termes de la LEVD.

L’aigle royal est classé parmi les espèces en péril depuis 2004. Il a été classé à l’origine comme une espèce en voie de disparition et a été répertorié comme tel dans le cadre de LEVD lors de son entrée en vigueur en juin 2008.

Depuis 2004, l’aigle royal est protégé par une interdiction de tuer, de blesser, l’attaquer, le capturer ou le prendre.

De plus, l’habitat de l’aigle royal est protégé de l’endommagement et de la destruction depuis 2008.

La politique de rétablissement propre à l’aigle royal, politique connue sous le nom de Déclaration du gouvernement de l’Ontario (ci-après dénommée « la Déclaration » ou « la déclaration du gouvernement »), a été publiée en 2016. Elle comprend l’objectif gouvernemental de rétablissement visant l’espèce et les mesures et initiatives prioritaires que le gouvernement entend déployer ou soutenir à cette fin. La Déclaration tient compte des avis scientifiques fournis dans le cadre du programme de rétablissement, lors de l’élaboration des mesures de rétablissement de l’espèce. Comme le prévoit la loi, l’objectif de cet examen est de rendre compte des progrès accomplis dans la mise en œuvre des mesures de protection et de rétablissement prévues par la Déclaration. L’examen peut également aider à relever les possibilités d’ajustement et d’adaptation de la mise en œuvre des mesures de protection et de rétablissement pour atteindre l’objectif de rétablissement de l’espèce.

2004 Inscription comme espèce en voie de disparition
 
2004 Protection de l'espèce
 
2008 Protection de l'habitat en vertu de la définition générale du terme « habitat » figurant dans la LEVD depuis 2008.
 
2015 Achèvement du programme de rétablissement
 
2016 Achèvement de la déclaration du gouvernement en réponse au programme de rétablissement
 
2021 Achèvement de l'examen
 

Pour obtenir de plus amples renseignements sur l’aigle royal, notamment les menaces auxquelles cette espèce est confrontée et les mesures prises en vue de sa protection et de son rétablissement, consultez la page Web du gouvernement de l’Ontario consacrée à l’aigle royal. Un résumé des progrès réalisés en ce sens et une mise à jour annuelle du programme plus vaste sur les espèces en péril (c.-à-d. l’avant-propos du rapport de l’examen des progrès réalisés en 2021) sont accessibles sur la page Web Examen des progrès accomplis dans la protection et le rétablissement des espèces en péril en Ontario.

Aperçu : Progrès accomplis dans la protection et le rétablissement de l’aigle royal

Progrès accomplis dans l’atteinte de l’objectif de rétablissement

  • L’objectif de rétablissement dans la Déclaration du gouvernement  en réponse au programme de rétablissement (DGRPR) consiste à maintenir les populations existantes en favorisant l’augmentation de la reproduction de l’aigle royal en Ontario
  • Des progrès initiaux ont été réalisés dans la mise en œuvre de la plupart des mesures dirigées par le gouvernement. En particulier, des progrès initiaux ont été réalisés dans la mise en œuvre de tous les objectifs de rétablissement soutenus par le gouvernement et de plusieurs mesures associées. Voici quelques exemples de progrès :
  • En accord avec la Déclaration, des travaux supplémentaires sont nécessaires pour concevoir des méthodologies standardisées de recensement et de surveillance de l’aigle royal, pour déterminer la sensibilité de cette espèce aux menaces et pour minimiser le piégeage accidentel. Beaucoup d’éducation et de sensibilisations spécifiques concernant l’aigle royal sont également nécessaires pour soutenir la protection et le rétablissement de cette espèce.

Occurrences et répartition

  • Onze populations d’aigle royal ont été documentées près de Fort Severn et de Peawanuck dans le Grand Nord de l’Ontario. Actuellement, six de ces populations sont encore en vie, tandis que les cinq restantes sont considérées comme historiques. Une population d’aigle royal a été nouvellement identifiée depuis 2008.

Projets d’intendance soutenus par le gouvernement

  • À l’aide du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement de l’Ontario a permis à ses partenaires d’intendance de réaliser neuf projets (354 981 $) qui ont contribué à la protection et au rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont l’aigle royal.
  • Le soutien financier du gouvernement a aidé les partenaires d’intendance à faire participer 111 personnes qui ont consacré bénévolement 495 heures à des activités de protection et de rétablissement de plusieurs espèces en péril, dont l’aigle royal. La valeur estimée de ces participations bénévoles, à laquelle s’ajoutent le financement et l’appui non financier, s’élève à 59 367 $.
  • Les partenaires d’intendance ont fait état de mesures de sensibilisation au sujet de plusieurs espèces en péril, dont l’aigle royal, effectuées auprès de 280 personnes.

Soutien aux activités humaines liées au rétablissement de l’espèce :

  • Le gouvernement de L’Ontario a délivré 15  « permis destinés à la protection ou au rétablissement » pour cette espèce en vertu de l’alinéa 17(2)b) de la LEVD.
  • Vingt-quatre activités ont été enregistrées pour l’espèce. Une activité a été enregistrée sous les catégories « Activités de protection et de rétablissement des espèces » (article 23.17) et 23 sous la catégorie « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18) en vertu du Règlement de l’Ontario 242/08 de la LEVD.

Rapport sur les progrès réalisés en matière de protection et de rétablissement de l’aigle royal

Objectif de rétablissement

L’objectif du gouvernement en matière de rétablissement de l’aigle royal consiste à maintenir les populations existantes en favorisant l’augmentation de la reproduction de l’aigle royal en Ontario

La mise en œuvre de mesures dirigées et soutenues par le gouvernement démontre les progrès accomplis pour atteindre les objectifs souhaités et le but du rétablissement défini dans la Déclaration.

Progrès dans la mise en œuvre des mesures dirigées par le gouvernement

Des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre de la plupart des mesures dirigées par le gouvernement et recensées dans la Déclaration. Les mesures courantes que le gouvernement doit mener pour atteindre l’objectif de rétablissement d’une espèce sont les suivantes :

  • Renseigner les autres organismes et autorités qui prennent part aux processus de planification et d’évaluation environnementales quant aux exigences de protection prévues à la LEVD.
  • Encourager l’intégration de données sur l’aigle royal à l’entrepôt de données central du gouvernement de l’Ontario au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN).
  • Réaliser des activités de communication et d’intervention directe pour sensibiliser davantage le public aux espèces en péril en Ontario.
  • Protéger l’aigle royal et son habitat par l’entremise de la LEVD.
  • Appuyer les partenaires en conservation ainsi que les organismes, les municipalités, l’industrie et les collectivités autochtones partenaires pour les aider à prendre des mesures de protection et de rétablissement de l’aigle royal. Ce soutien prendra la forme, selon le cas, de financement, d’ententes, de permis assortis de conditions et/ou de services consultatifs.
  • Encourager la collaboration et établir et communiquer des mesures prioritaires annuelles en matière d’appui gouvernemental, et ce dans le but de réduire le chevauchement des travaux.

Les principaux progrès réalisés dans la mise en œuvre de ces mesures sont décrits dans les sections suivantes.

En outre, le gouvernement a directement entrepris les mesures suivantes propres à l’espèce :

Formulaire d’avis d’activité aux termes du Règlement de l’Ontario 242/08

L’une des principales mesures dirigées par le gouvernement qui visent à favoriser le rétablissement de l’aigle royal en Ontario consiste à surveiller les enregistrements effectués par le biais du Formulaire d’avis d’activité et d’autres avis prévus par le Règlement de l’Ontario 242/08, conformément à la LEVD, pour tout piégeage accidentel lié à l’aigle royal. L’objectif est de mieux comprendre l’étendue de cette menace pour l’espèce en Ontario. Des cas réguliers de piégeage accidentel d’aigles royaux ont été signalés dans des territoires adjacents, notamment au Québec, mais aucun enregistrement de piégeage accidentel d’aigles royaux n’a été fait en Ontario. Le gouvernement de l’Ontario continuera de surveiller les enregistrements de piégeage accidentel de l’aigle royal afin de soutenir la protection et le rétablissement de l’aigle royal.

Planification communautaire de l’utilisation des sols

La planification communautaire de l’utilisation des terres est un processus conjoint entre les Premières Nations et Ontario visant à prendre des décisions consensuelles sur les terres ouvertes au développement et celles qui doivent être protégées dans le Grand Nord d’Ontario. Tout au long du processus de planification, les Premières Nations apportent leurs connaissances traditionnelles, leur relation historique avec la terre et les intérêts de la communauté pour éclairer les décisions concernant le développement et la protection économiques. L’Ontario contribue aux intérêts provinciaux liés au développement économique et à la protection de l’environnement, fournit des informations cartographiques et scientifiques, et assure des possibilités de participation du public et des intervenants. Chaque plan communautaire d’aménagement du territoire documente les résultats du processus de planification.

Les plans définissent les zones d’utilisation du sol et attribuent une désignation à chaque zone. Les désignations sont utilisées pour définir les objectifs généraux et les priorités d’une zone, ainsi que les utilisations du sol qui sont autorisées ou non. Les trois désignations que les équipes de planification utilisent dans leurs plans sont les suivantes :

  • zones dédiées aux fins de protection (ZDFP)
  • zones de gestion valorisée (ZGV)
  • zones d’utilisation générale (ZUG)

Les équipes de planification appliquent une désignation de ZDFP lorsqu’il y a un intérêt à garder des zones libres de tout développement industriel parce qu’elles représentent des valeurs écologiques ou culturelles sensibles ou importantes. Comme le précise la Loi de 2010 sur le Grand Nord, certains aménagements, utilisations des terres et activités ne peuvent être réalisés dans une zone protégée, notamment : la prospection, le jalonnement de claims miniers ou l’exploration minière, l’ouverture d’une mine, la récolte commerciale de bois d’œuvre et l’exploration ou la production de pétrole et de gaz.

La protection d’une série d’espèces et de valeurs sauvages, dont l’aigle royal, est assurée par l’intégration d’informations et de connaissances (y compris les connaissances écologiques traditionnelles et les données scientifiques), par la désignation de ZDFP et par l’orientation de la gestion des activités futures dans les ZDG et les ZUG L’objectif de la conception de ces zones d’utilisation des terres est de prendre en compte les habitats, les zones à forte utilisation et les couloirs de déplacement qui s’étendent à l’intérieur et au-delà d’une zone de planification vers les zones protégées adjacentes.

Les équipes de planification tiennent compte d’une large perspective paysagère pour déterminer comment préserver un habitat important pour une série d’espèces pouvant inclure l’aigle royal. La conception de zones protégées plus vastes qui interdisent certaines activités garantit le maintien de l’habitat, contribue à minimiser la fragmentation et aide à protéger les espèces à des moments cruciaux de l’année. La prise en compte de la connectivité des zones protégées au sein d’une zone de planification et entre les zones de planification des communautés adjacentes contribue à maintenir les valeurs écologiques et culturelles.

Une fois qu’un plan est mis en place, toutes les activités doivent être conformes à l’orientation du plan (c’est-à-dire aux utilisations du sol qui sont autorisées et interdites, telles que définies dans le plan). En outre, les plans comprennent généralement des orientations pour les utilisations autorisées du sol. Afin de s’assurer que toutes les parties sont au courant de l’orientation de l’utilisation des terres, les plans approuvés sont affichés sur le site Web du gouvernement d’Ontario et ajoutés à l’ adresse en ligne Atlas des politiques d’utilisation des terres de la Couronne.

En date de janvier 2021, cinq collectivités des Premières Nations ont collaboré avec Ontario et ont terminé leurs plans communautaires d’aménagement du territoire (Pikangikum, Cat Lake, Slate Falls, Pauingassi, Little Grand Rapids). Ces plans ont été approuvés par la Première nation et le ministre du Développement du Nord, des Mines, des Ressources naturelles et des Forêts aux termes de la Loi de 2010 sur le Grand Nord. Les plans actuellement approuvés ont des zones de planification dont la taille varie entre environ 1400 km2 et 14 500 km2, et désignent de 34 % à 100 % de leurs zones de planification à des ZDFP.

Neuf autres collectivités des Premières Nations ont terminé leur mandat, notamment Marten Falls, Eabametoong et Mishkeegogamang, Webequie, Wawakapewin, McDowell Lake, le lac de Constance, Kashechewan et Weenusk. Un mandat est une entente entre les Premières Nations et le gouvernement de l’Ontario qui établit les objectifs et le processus d’élaboration d’un plan communautaire d’aménagement du territoire.

Ontario reste déterminé à collaborer avec les collectivités par le biais du processus communautaire d’aménagement du territoire afin de déterminer et de protéger les zones de valeur culturelle et écologique tout en maintenant les possibilités de développement économique durable qui profitent aux Premières Nations.

Guides et ressources

Le gouvernement de l’Ontario a élaboré des lignes directrices pour réduire les impacts des projets éoliens sur les oiseaux et leur habitat. Ce document fournit des conseils sur l’identification et l’évaluation de l’habitat des oiseaux et sur la façon de traiter les effets négatifs potentiels sur les oiseaux et leurs habitats pendant la planification, la construction et l’exploitation des projets d’énergie éolienne terrestre en Ontario.

En outre, NDMNRF, Études d’Oiseaux Canada, Environnement et Changement climatique Canada et l’Association canadienne de l’énergie éolienne tiennent à jour une Base de données sur la surveillance des oiseaux et des chauves-souris dans le secteur de l’énergie éolienne qui comprend des données de surveillance des oiseaux et des chauves-souris provenant de projets d’énergie éolienne en exploitation en Ontario et dans tout le Canada. La base de données contient également des résumés annuels des mortalités d’oiseaux et de chauves-souris liées aux éoliennes en Ontario. L’étude des schémas de mortalité des oiseaux et des chauves-souris associés aux projets d’énergie éolienne peut contribuer à informer les directives et les politiques, à soutenir une approche de gestion adaptative et à fournir des informations au public.

Occurrences et répartition

Onze populations footnote 1 d’aigle royal ont été documentées en Ontario. Six populations sont considérées comme existantes (c.-à-d. observées au cours des 20 dernières années) et cinq sont considérées comme historiques footnote 2 . Les populations existantes sont situées dans le nord de l’Ontario, près de Fort Severn et de Peawanuck, au sud de la baie d’Hudson, à la rivière Little Shagamu, à la rivière Shagmu, à la rivière Shamattawa, à Sutton Narrows, au ruisseau Wachi et à la rivière Winisk. Les emplacements historiques sont plus répandus, avec des enregistrements dans le nord de l’Ontario (la rivière Severn), le nord-ouest de l’Ontario (le Thunder Cape et le Pipestone Lake), et le sud-est de l’Ontario (le Round Schooner Lake et le lac Mazinaw).

Depuis 2008, le dépôt central du gouvernement au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN) a reçu six enregistrements de l’espèce provenant de deux sources différentes, dont un enregistrement de la population nouvellement identifiée de la rivière Winisk (c’est-à-dire identifiée pour la première fois après 2008). La découverte d’une nouvelle population était probablement le fruit de l’augmentation de l’effort de recherche et d’éducation sur l’aigle royal. Il pourrait ne pas s’agir d’une hausse réelle du nombre d’espèces, mais plutôt d’un élargissement des connaissances sur la répartition de l’espèce.

Deux des enregistrements existants à Sutton Narrows et à la rivière Shamattawa sont des nids qui ont été réutilisés depuis 2008 et ont été évalués comme ayant une viabilité « probablement excellente ». La viabilité des quatre autres enregistrements existants n’a pas été évaluée.

Des recherches d’aigle royal ont été effectuées à deux endroits où l’on a enregistré des mentions historiques de cette espèce, soit au lac Round Schooner en 2005 et à la rivière Severn en 2008. Cependant, il n’y a pas eu d’observation d’aigle royal ou de preuve d’activité de nidification d’aigle royal dans ces zones.

Il se peut que des observations de l’aigle royal et ses sites de nidification n’aient pas été transmises au gouvernement. La promotion de la soumission d’observations de cette espèce est parmi les mesures dirigées par le gouvernement et énoncées dans la Déclaration. Toute personne disposant d’observations de l’aigle royal ou de toute autre espèce en péril observée est priée, et pourrait être obligée par une autorisation ou une approbation, de soumettre au CIPN ces observations, et ce aux fins d’intégration au répertoire provincial des observations. Actuellement, les observations peuvent être soumises au CIPN par le biais du projet sur les espèces rares en Ontario, dans iNaturalist ou dans eBird.

  • 6
    signalements de ces espèces ont été communiqués au CIPN depuis 2008

Projets d’intendance soutenus par le gouvernement

Le soutien financier à la mise en œuvre d’activités de protection et de rétablissement de l’aigle royal de la part de nos partenaires constitue une importante mesure dirigée par le gouvernement. Elle est par ailleurs mentionnée dans la Déclaration relative à l’espèce. À l’aide du Programme d’intendance des espèces en péril, le gouvernement a appuyé neuf projets (354 981 $) visant à contribuer à la protection et au rétablissement de l’aigle royal footnote 3 . Tous ces projets étaient axés sur de multiples espèces en péril, dont l’aigle royal. En plus du financement gouvernemental, les partenaires dont les projets sont conçus pour profiter à de multiples espèces en péril, notamment l’aigle royal, ont fait savoir qu’ils avaient obtenu des fonds supplémentaires (59 367 $) provenant d’autres sources. Ces montants comprennent l’appui non financier prenant la forme du temps et de l’expertise que les bénévoles ont consacrés aux projets.

Les partenaires d’intendance ont fait savoir que le soutien financier octroyé par la province leur a permis d’obtenir l’appui non financier de 111 personnes, qui ont consacré bénévolement 495 heures à des activités de protection et de rétablissement visant plusieurs espèces en péril, dont l’aigle royal, ce qui revient à une valeur estimée de 16 185 $. En outre, les partenaires de l’intendance ont déclaré avoir fourni à 280 personnes des renseignements sur l’écosystème concernant de multiples espèces, notamment l’aigle royal.

Les paragraphes suivants mettent en évidence un projet appuyé par le Programme d’intendance des espèces en péril ainsi que les mesures correspondantes soutenues par le gouvernement aux fins de rétablissement de l’espèce.

En 2009, la municipalité de Red Lake a collaboré avec le NDMNRF pour effectuer des études de l’habitat des espèces en péril dans la municipalité de Red Lake, située dans le nord-ouest de l’Ontario. Il s’agissait notamment de deux recensements par hélicoptère à la recherche de nids de pygargues à tête blanche, avec un objectif plus large de documentation et d’enregistrement de tout habitat potentiel d’espèces en péril et d’observations dans la région. Bien que plusieurs nids de pygargue à tête blanche aient été localisés, aucune preuve de la présence d’un aigle royal dans la région n’a été trouvée, ce qui confirme la compréhension actuelle du gouvernement de l’Ontario quant à l’aire de reproduction de l’aigle royal en Ontario. Toutefois, la poursuite des recensements et de la surveillance dans cette région et dans l’ensemble de la province pourrait permettre d’identifier des caractéristiques importantes de l’habitat non reproductif, comme les haltes migratoires, qui pourraient être utilisées par les aigles royaux reproducteurs à l’avenir.

En plus de ces efforts, la municipalité de Red Lake a sensibilisé le public à ce projet et aux espèces en péril par le biais de communiqués de presse dans un bulletin municipal et un journal local.

Les résultats de ce projet correspondent à de multiples mesures hautement prioritaires pour cette espèce, y compris le développement et la mise en œuvre de protocoles de surveillance de l’espèce, et la fourniture de produits de communication ciblés pour promouvoir la sensibilisation du public à l’aigle royal.

Programme d’intendance des espèces en péril

  • 9

    projets pour l'aigle royal

  • 354 981 $

    pour des projects visant plusieurs espèces, dont l'aigle royal

  • 59 367 $

    en appui et financement supplémentaires

  • 111

    bénévoles

  • 495

    heures de bénévolat

  • 280

    personnes atteintes par la sensibilisation

Soutien aux activités humaines liées au rétablissement de l’espèce

L’octroi d’autorisations et la mise en place de conditions liées à ces autorisations constituent une mesure importante dirigée par le gouvernement dans le cadre de ses activités de soutien offert aux partenaires.

Depuis que l’espèce est protégée par la LEVD, quinze permis ont été délivrés pour l’aigle royal. Ils sont tous du type visant à aider « à la protection ou au rétablissement » conformément à l’alinéa 17(2)b) de la LEVD. Des « permis destinés à la protection ou au rétablissement » sont délivrés lorsque l’activité autorisée vise à aider à la protection ou au rétablissement d’une espèce en péril. Tous ces permis ont été délivrés pour plusieurs espèces, dont l’aigle royal. Ces permis ont permis la mise en place de divers projets de surveillance, notamment le baguage d’oiseaux capturés et l’évaluation des activités des projets éoliens. Pour protéger le bien-être de l’espèce, toutes les personnes qui manipulent ou interagissent avec les aigles royaux doivent être dûment qualifiées et formées aux mesures de prévention du stress ou des blessures. Les promoteurs étaient également tenus de soumettre toutes les observations et les données de surveillance à ajouter aux dossiers provinciaux. 

Au total, vingt-quatre activités susceptibles de toucher l’aigle royal ou son habitat ont été enregistrées aux fins du Règlement de l’Ontario 242/08 en vertu de la LEVD. Une activité a été enregistrée sous les catégories « Activités de protection et de rétablissement des espèces » (article 23.17) et 23 sous la catégorie « Menaces non imminentes pour la santé et la sécurité » (article 23.18). Aux termes de ces enregistrements, la personne enregistrée est tenue de respecter toutes les conditions du règlement, notamment :

  • L’obligation de faire préparer un plan d’atténuation par une personne ayant les compétences requises.
  • S’assurer que l’activité est réalisée et contrôlée conformément au plan.
  • Prendre des mesures raisonnables pour limiter les effets néfastes de l’activité sur les espèces.

Aucun enregistrement n’a été effectué à ce jour au titre de l’avis de piégeage accidentel de l’aigle royal.

  • 15
    permis pour raison de protection ou de rétablissement
  • 24
    enregistrements

Progrès dans la mise en œuvre des mesures soutenues par le gouvernement

Les mesures soutenues par le gouvernement sont organisées en fonction d’objectifs de rétablissement globaux. Des progrès initiaux ont été accomplis relativement à tous les objectifs de rétablissement soutenus par le gouvernement de l’Ontario et à la mise en place de trois mesures connexes énoncées dans la Déclaration relative à l’aigle royal.

Objectif : Se renseigner davantage au sujet des zones où niche l’aigle royal, des tendances des populations et de la gravité des menaces en Ontario.

  • Mesure 1 (Hautement prioritaire) –  Élaborer et mettre en œuvre des méthodes normalisées en vue d’estimer la population reproductrice ainsi que d’étudier, de surveiller et de signaler les sites de nidification de l’aigle royal.
  • Mesure 2 – Coordonner les efforts et partager l’information entre les collectivités autochtones et les autres instances, y compris le Québec, le Manitoba et les partenaires de l’est des États-Unis, afin de surveiller les populations actuelles et d’obtenir de plus amples renseignements sur les menaces qui pèsent sur la reproduction de l’aigle royal en Ontario.

Dans le cadre de cet objectif, des progrès initiaux ont été réalisés dans la mise en œuvre de la mesure 1 par le biais de recensements sur l’aigle royal dans les sites de nidification identifiés et dans les zones d’habitat potentiel. Cela peut favoriser le développement de méthodologies de recensement et de surveillance propres à l’aigle royal. Des progrès initiaux ont été réalisés dans le cadre de la mesure 2 grâce à la soumission d’observations d’aigles royaux au CIPN, ce qui a permis d’identifier une nouvelle population. Ces données sont partagées avec un assortiment de partenaires selon les besoins afin de mieux informer les efforts de gestion de cette espèce.

Objectif : Sensibiliser le public pour l’aider à mieux connaître l’aigle royal et son habitat en Ontario.

  • Mesure 5 (Hautement prioritaire) – Rédiger et livrer du matériel de communications ciblé afin de sensibiliser le public aux questions de protection, de conservation, de signalement des espèces, d’exigences en matière d’habitat et d’approches de réduction des perturbations des nids d’aigle royal en Ontario. Traduire les documents pertinents dans les dialectes de cri, d’ojibway et d’oji-cri.

Dans le cadre de cet objectif, des progrès initiaux ont été réalisés concernant la mesure 5 par le biais des conditions des autorisations LEVD (voir ci-dessus) et des projets soutenus par le Programme d’intendance des espèces en péril. Ces projets ont permis de sensibiliser plusieurs communautés du nord de l’Ontario et une communauté de l’est de l’Ontario sur la façon d’identifier et de soutenir le rétablissement de l’aigle royal, par exemple en construisant des plateformes de nidification.

Résumé des progrès accomplis vers l’atteinte de l’objectif de rétablissement

En ce qui concerne l’aigle royal, l’objectif en matière de rétablissement consiste à maintenir les populations existantes en favorisant l’augmentation naturelle de la reproduction des aigles royaux en Ontario. Les efforts déployés dans le cadre de la mise en œuvre des mesures dirigées et soutenues par le gouvernement ont contribué aux progrès réalisés au titre de cet objectif. Par exemple, les partenaires de l’intendance ont accru la sensibilisation et la compréhension de l’aigle royal parmi les communautés du nord et de l’est de l’Ontario, et les partenaires de l’intendance ainsi que le gouvernement de l’Ontario ont mené des recensements des nids d’aigle royal.

Le registre provincial des observations suggère que l’aigle royal continue de persister dans la province, avec six populations existantes, dont une nouvellement découverte depuis 2008.

Recommandations

Conformément à la Déclaration, cet examen des progrès accomplis peut permettre de déterminer si des ajustements aux mesures qui y sont prévues sont nécessaires aux fins de protection et de rétablissement des espèces. C’est en tenant compte des progrès réalisés à ce jour que l’orientation générale énoncée par la Déclaration, notamment en ce qui concerne les mesures hautement prioritaires, doit continuer à diriger les efforts de protection et de rétablissement de l’espèce.

Bien que des progrès initiaux aient été réalisés dans le cadre de la mesure visant à recenser et à surveiller les sites de nidification de l’aigle royal et à établir des rapports à ce sujet (mesure 1, hautement prioritaire), des travaux supplémentaires sont nécessaires pour élaborer et mettre en œuvre des méthodologies normalisées pour l’aigle royal. En outre, la mesure visant à coordonner les efforts et à partager l’information (mesure 2), nécessite des recherches supplémentaires et le partage de l’information avec d’autres administrations, afin de mettre pleinement en œuvre cette mesure. Enfin, la mesure visant à élaborer et à livrer des produits de communication ciblés (mesure 5), nécessite des travaux supplémentaires pour créer des produits de communication spécifiques à l’aigle royal, ainsi que pour traduire les documents dans les dialectes du Cri, de l’ojibway et de l’oji-cri.

Bien que l’accent ait été mis sur la réalisation d’autres mesures, les mesures suivantes nécessitent un soutien supplémentaire pour aider à protéger et à rétablir les espèces :

  • Mesure dirigée par le gouvernement – Rédiger des instructions afin de mieux définir les zones protégées d’habitat des espèces d’oiseaux en péril en vertu de la LEVD à l’intention des promoteurs et des partenaires.
  • Mesure 3 – Déterminer le niveau de sensibilité de l’aigle royal face aux loisirs, aux initiatives industrielles et aux projets de développement qui se déroulent à proximité des sites de nidification en Ontario. Déterminer la distance à laquelle les sites de nidification de l’aigle royal ne seront pas perturbés.
  • Mesure 4 – Étudier l’importance de l’impact des contaminants environnementaux (intoxication par le plomb, par le mercure, etc.) sur l’aigle royal en Ontario ainsi que les endroits où ces contaminants nuisent à l’espèce.
  • Mesure 6 – Collaborer avec les groupes de piégeage d’animaux à fourrure afin d’encourager l’emploi de méthodes qui réduisent les risques de piégeage fortuit d’aigle royal ainsi que le signalement des incidents qui surviennent.

La protection et le rétablissement de l’aigle royal continueront d’être une responsabilité partagée qui nécessitera la participation d’un grand nombre de particuliers, d’organismes et de collectivités. Un soutien financier à la mise en place des mesures pourrait être offert par l’intermédiaire du Programme d’intendance des espèces en péril. Le gouvernement pourrait aussi offrir des conseils sur l’éventuelle nécessité d’obtenir une autorisation en vertu de la LEVD ou d’autres lois avant d’entreprendre un projet. En travaillant ensemble, nous pourrons continuer d’accomplir des progrès vers la protection et le rétablissement de l’aigle royal en Ontario.


Notes en bas de page

  • note de bas de page[1] Retour au paragraphe Pour les besoins de ce rapport, une population est une zone de terre ou d’eau sur ou dans laquelle un élément (p. ex., l’aigle royal) est ou a été présent. Elle comprend au moins une observation, et la zone a une valeur pratique de conservation puisqu’elle est importante pour la conservation de l’espèce. Le terme technique que l’on emploie à cet effet est « occurrence d’élément ».
  • note de bas de page[2] Retour au paragraphe Une population est considérée comme historique si elle n’a pas fait l’objet d’un enregistrement au cours des 20 dernières années. Il peut arriver que les populations catégorisées comme historiques soient encore existantes, mais que les données dont on dispose actuellement ne permettent pas de le confirmer.
  • note de bas de page[3] Retour au paragraphe Pour pouvoir être mis en œuvre, certains projets soutenus par le Programme d’intendance des espèces en péril peuvent nécessiter l’obtention d’un permis conformément à l’alinéa 17(2)b). Il est donc possible que certains des permis en vertu de l’alinéa 17(2)b) mentionnés au présent rapport aient été délivrés aux fins d’autorisation de tels projets.