Aperçu

Les emplois qui présentent les plus grands risques sont ceux dont les tâches entraînent des blessures ou maladies liées au travail plus fréquentes ou plus graves, voire mènent à un plus grand nombre de décès. Les emplois très risqués se trouvent souvent dans des industries ayant des taux supérieurs de blessuresfootnote 2. et de maladiesfootnote 3.

En 2017, 81 personnes sont décédées des suites de blessures subies au travailfootnote 4 et 146 des suites de maladies attribuables à des expositions sur leur lieu de travailfootnote 5. Les incidents les plus courants ayant mené des décès au travail sont les accidents de la route, les chutes durant un travail en hauteur et ceux dans lesquels quelqu’un a été écrasé ou frappé par une machine ou un appareilfootnote 6.

Le système de santé et de sécurité prête une attention spéciale à ces risques liés au travail. Depuis plusieurs années, il axe en particulier ses efforts sur l’amélioration de la sécurité du travail en hauteur, d’où par exemple la normalisation intervenue en 2015 de la formation obligatoire à ce type de travail.

Réduction des plus grands risques à l’échelle du système

Outil « Boussole »

Boussole est le nouvel outil en ligne pour la santé et la sécurité offert par la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail (WSIB). Grâce à cet outil, les Ontariennes et les Ontariens peuvent pour la toute première fois accéder aux statistiques de santé et de sécurité des entreprises de la province et les comparer. Cet outil permet de trouver des données telles que le nombre et la nature des blessures survenues sur un lieu de travail. On peut par ailleurs s’en servir pour déterminer la gravité de ces blessures en vérifiant combien de personnes ont interrompu leur travail après un incident et combien d’entre elles continuaient de toucher des prestations au bout d’un an. Boussole a été créé pour promouvoir la sécurité au travail et pour accroître la transparence de l’information s’y rapportant.

Octobre 2017 a vu le lancement de la première étape de l’outil Boussole. Toute personne intéressée peut s’en servir pour consulter les statistiques des entreprises de la province en matière de santé et de sécurité. Les prochaines étapes permettront aux entreprises d’accéder à des données additionnelles pour les aider à accroître la santé et la sécurité de leurs lieux de travail comme leurs résultats en termes de retours au travail, de même qu’à améliorer la prévention des blessures.

Formation par le Centre de santé et sécurité des travailleurs et travailleuses

Le travail en hauteur, l’agrément des membres des comités mixtes sur la santé et la sécurité au travail, le Système d’information sur les matières dangereuses utilisées au travail, la violence et le harcèlement sur les lieux de travail, le stress lié au travail, les principes de base de l’ergonomie ou encore le matériel mobile lourd, ce ne sont là que quelques-uns des nombreux sujets sur lesquels ont porté les programmes de formation offerts par le Centre de santé et sécurité des travailleurs et travailleuses en 2017-2018. Ce centre a assuré 343 235 heures-personnes de formation à des travailleurs de l’ensemble des secteurs d’activité et des régions de la province.

Construction et travail en hauteur

Bien que le secteur de la construction n’emploie que 20 décès attribuables à un accident sur un lieu de travailfootnote 7. Les chutes lors d’un travail en hauteur constituent l’un des principaux risques du secteur de la construction et elles ont entraîné 10 décès en 2017footnote 8. Améliorer la sécurité du travail en hauteur est l’une des principales priorités du système depuis plusieurs années, ce qui a notamment mené à la normalisation du travail en hauteur en 2015. Le ministère du Travail a exécuté de multiples initiatives d’inspection de la santé et de la sécurité dans le secteur de la construction, dont une spécifiquement axée sur les chutes et le contact électrique.

Plan d’action pour la santé et la sécurité dans le secteur de la construction

Le 11 mai 2017, l’Ontario a publié son Plan d’action pour la santé et la sécurité dans le secteur de la construction. Ce plan contient 16 recommandations visant à améliorer les connaissances et les compétences au sein du secteur de la construction, de même qu’à appuyer la conformité accrue de ce secteur aux exigences de la loi en matière de santé et de sécurité. Bon nombre de ces recommandations ont déjà été suivies. À titre d’exemple, le ministère du Travail a mis au point un outil Web assorti d’une application mobile pour aider les employeurs de petite ou moyenne envergure du secteur de la construction et leurs employés à comprendre les exigences tant législatives que réglementaires. Cet outil contient des résumés clairs et simples, dans les deux langues officielles, de 50 aspects clés des règlements relatifs à la construction. L’application mobile a été téléchargée 9 278 fois entre son lancement en août 2017 et le mois d’avril 2018.

Concept novateur pour réduire les risques de chute

L’Université de Toronto a forgé un partenariat avec le ministère du Travail et Mattamy Homes dans le but de trouver de nouvelles solutions pour empêcher les chutes de travailleurs à partir des toits d’aménagements résidentiels de faible hauteur. Dans le cadre d’un cours couronnant leur programme de conception technique, des jeunes étudiant en génie ont conçu un système de garde-corps pour éliminer ce risque de chute. La conception a été achevée en 2018. Une nouvelle cohorte d’étudiantes et d’étudiants travaille à la création d’un prototype en vue de la mise à l’essai de ce nouveau produit en 2018-2019.

Formation de mise à niveau pour le travail en hauteur

Pour satisfaire aux exigences concernant la formation au travail en hauteur, les employeurs doivent s’assurer que les membres de leur personnel faisant ce type de travail suivent un stage de mise à niveau tous les trois après leur formation initiale. En 2017, le Centre de santé et sécurité des travailleurs et travailleuses a créé un nouveau cours de mise à niveau qui satisfait à cette exigence et lancé une campagne de publicité pour le faire connaître à l’ensemble des travailleurs concernés, de même qu’à leurs délégués à la santé et à la sécurité et à leurs employeurs. Ce cours s’accompagne de nouvelles ressources Web, de feuilles d’information et de dépliants imprimés, de rappels automatisés par courriel aux participantes et participants, de même que de bulletins électroniques, d’affichages dans les médias sociaux, d’annonces radiophoniques et de publicités en ligne.

Ajout d’une formation aux compétences essentielles aux cours de santé et de sécurité

Les opérations de câblage et de levage présentent des risques considérables. Or, bien souvent, les personnes qui exécutent ces tâches ont des lacunes au niveau de la littératie, de la numératie et d’autres compétences essentielles. En 2017, une équipe de recherche menée par l’Institut de recherche sur le travail et la santé a incorporé une formation aux compétences essentielles à un cours de formation aux opérations de câblage et de levage élaborée par l’association de la santé et de la sécurité dans les infrastructures dite IHSA. L’équipe s’est concentrée sur deux compétences essentielles requises pour la sécurité au travail : la numératie (autrement dit, les compétences nécessaires pour comprendre et appliquer les notions et concepts mathématiques) et l’utilisation de documents (autrement dit, les compétences nécessaires pour trouver, saisir et utiliser des lettres, chiffres, symboles et images en format électronique et imprimé). Elle a constaté que les apprenantes et apprenants qui avaient achevé le cours modifié obtenaient par la suite de biens meilleurs résultats à un test sur le contenu de celui-ci que ceux et celles qui avaient achevé le cours habituel. Les résultats ont été si encourageants que le centre qui a participé au projet, à savoir le centre de formation de la section locale 506 de l’Union internationale des journaliers d’Amérique du Nord enseigne depuis ces mêmes composantes essentielles dans son cours de formation aux opérations de câblage et de levage.

Transports

Depuis quelques années, le secteur des transports se classe en deuxième position pour ce qui est du nombre de décès traumatiques liés au travail. En 2017, 17 personnes ont perdu la vie au travail dans ce secteurfootnote 9. Pour remédier à ce problème, l’association de la santé et de la sécurité dans les infrastructures dite IHSA s’est attachée à revoir, mettre à jour, améliorer et promouvoir les programmes, produits et services de formation aux métiers des transports. Cette association de santé et de sécurité dans les infrastructures a relancé la mobilisation des intervenants et forgé de nouveaux partenariats, notamment avec le ministère des Transports de l’Ontario et l’organisme WorkSafeBC.

Mines

Les mines emploient moins de 1 % de la main-d’œuvre ontarienne, mais elles affichent le second taux en importance de décès liés à des incidents survenus au travailfootnote 10 et le troisième taux en importance de décès liés à des maladies professionnellesfootnote 11. Quantité d’initiatives d’inspection ont été axées sur le secteur des mines.

L’Ontario a 39 sites d’exploitation de minerai, auxquels s’ajoutent plusieurs milliers de gravières et de sablières. Les mines souterraines présentent des risques particuliers pour la santé et la sécurité. De nos jours, les mines sont plus profondes que jamais et leur exploitation est tributaire de la technologie, ce qui pose des problèmes sans précédent. Même si le secteur minier de l’Ontario est l’un des plus sécuritaires au monde, des améliorations sont toujours possibles.

Examen de la santé et la sécurité dans les mines

En 2014, le ministère du Travail a procédé à un examen de la santé et la sécurité dans les mines de l’Ontario. Cet examen a mené à la formulation de plusieurs recommandations clés pour améliorer la sécurité des travailleurs.

Les progrès réalisés en 2017 au niveau de la mise en œuvre de ces recommandations sont décrits ci-après.

  • Un groupe de travail dirigé par le ministère du Travail formé de porte-paroles des employeurs comme des travailleurs a analysé les causes profondes et évalué les risques associés aux principaux dangers relevés dans le secteur, y compris ceux que présentent le matériel mobile et les éboulements dans les mines souterraines.
  • Le ministère du Travail a publié une ressource intitulée Évaluation et gestion des risques pour les mines et les installations minières.
  • Plusieurs modifications apportées au Règlement 854 : Mines et installations minières sont entrées en vigueur. Celles-ci ont créé l’exigence de reconnaître, évaluer et gérer les risques ou dangers sur les lieux de travail. Une autre nouvelle exigence est celle d’élaborer des programmes écrits de gestion, l’un pour l’eau, l’autre pour la circulation. Les exigences relatives à la consignation de renseignements relatifs aux événements sismiques ont aussi été renforcées.
  • Sécurité au travail dans le Nord a achevé la mise à l’essai d’un outil d’évaluation et de vérification du climat

Laboratoire d’essai des matériaux

Le Programme de santé et de sécurité dans les mines du ministère du Travail gère le Laboratoire d’essai des matériaux à Sudbury, lequel met à l’essai les câbles de puits en acier dont sont équipés les treuils d’extraction des mines souterraines. Selon la Loi sur la santé et la sécurité au travail, les propriétaires de mines qui utilisent des câbles de puits doivent les faire régulièrement examiner et mettre à l’essai par un laboratoire agréé. Le Laboratoire d’essai des matériaux a mis à l’essai 645 échantillons de tels câbles utilisés un peu partout en Ontario, de même qu’au Canada et ailleurs dans le monde.

Conférence sur la santé et la sécurité dans les mines

Sécurité au travail dans le Nord a tenu sa conférence annuelle, sur deux jours, avec pour thème en 2017 les innovations en matière de sécurité dans les mines. Cette conférence a fait salle comble cette année, attirant une assistance de 300 personnes. Elle a aussi été suivie par 180 autres intéressés dans cinq pays grâce à une télédiffusion en direct.

Mise à l’essai d’un outil pour évaluer le climat de santé et de sécurité dans les lieux de travail

L’outil d’évaluation et de vérification du climat (en anglais seulement) constitue un nouveau moyen d’évaluer les systèmes et la culture de santé et de sécurité. Depuis son lancement en 2015, Sécurité au travail dans le Nord a achevé 18 mois de mise à l’essai de cet outil, avec l’appui intensif du secteur des mines. Cet outil est dorénavant utilisé par des exploitations minières aux quatre coins de l’Ontario et du Canada. À la fin de 2017, neuf exploitations minières et plus de 2 000 travailleurs avaient participé aux évaluations et vérifications que cet outil facilite.

L’Institut de recherche sur le travail et la santé a analysé les données recueillies lors de la mise à l’essai de cet outil. Les exploitations minières qui ont obtenu les meilleurs résultats relatifs à leur système de responsabilité interne sont aussi celles chez lesquelles se sont produit le moindre nombre de blessures. Le nouvel outil peut cerner les points forts et les points faibles des lieux de travail et aider les employeurs concernés à déterminer où et comment faire des améliorations.

Foresterie

En Ontario, la foresterie est une petite industrie qui présente des risques élevés. Ces trois dernières années, on y a enregistré quatre décès liés à des blessures au travailfootnote 12. La foresterie affiche le plus fort taux de décès basé sur le nombre de personnes qu’elle emploie. Sécurité au travail dans le Nord et le ministère du Travail collaborent avec les intervenants du secteur pour améliorer la sécurité des travailleurs en foresterie.

Ateliers sur l’évaluation des risques dans l’industrie forestière et celle du bois de sciage

En 2017, Sécurité au travail dans le Nord a organisé une série d’ateliers à son siège social de North Bay destinés à établir les principaux risques que présentent l’industrie forestière et celle du bois de sciage sur le plan de la santé et de la sécurité au travail. Ces ateliers ont rassemblé un groupe de bénévoles composé de spécialistes représentant les employeurs, les travailleurs, le gouvernement et divers organismes sans but lucratif.

Chaque personne ayant participé à l’un de ces ateliers, animés par le ministère du Travail de concert avec Sécurité au travail dans le Nord, avait à l’avance soumis à ces derniers ses principales préoccupations en matière de santé et de sécurité. Les ateliers ont donné lieu à des discussions sur plus de 80 risques courants dans les industries examinées. Les représentantes et représentants des employeurs et des travailleurs ont ensuite voté sur les principaux risques dans leurs industries.

Les employeurs et les travailleurs se sont entendus pour dire que la distraction au volant est le plus grand risque présent dans l’industrie forestière. Ils ont placé la consommation d’alcool et de drogues au premier plan parmi les risques présents dans l’industrie du bois de sciage – un problème dont les statistiques de la WSIB ne tiennent pas compte. Ils ont recommandé que le principal risque de l’une et l’autre industrie soit analysé afin d’en établir la cause principale et de trouver des moyens d’y remédier. À la suite de ces ateliers, Sécurité au travail dans le Nord a créé et distribué des affiches relatives à la sécurité sur les lieux de travail illustrant les 10 principaux risques que présentent en Ontario l’industrie forestière et l’industrie du bois de sciage.

Programme de signalisation des chemins forestiers dans le Nord de l’Ontario

Le nouvel organisme provincial de gestion forestière, Nawiinginokiima Forest Management Corporation, a lancé un programme de signalisation des chemins forestiers dans le Nord. Ce programme prend appui sur des normes de signalisation adoptées en Colombie-Britannique qui prévoient notamment la diffusion sur canal radio d’instructions relatives aux routes rurales et chemins forestiers. Les nouveaux panneaux de signalisation montrent aux camionneurs sur quel canal radio se brancher et comment communiquer la direction de leur déplacement. Les panneaux avertissent aussi le public de bien suivre les instructions et de faire preuve de prudence. Sécurité au travail dans le Nord a aidé l’organisme Nawiinginokiima en faisant la promotion de ce programme de signalisation dans toute la région du Nord de l’Ontario auprès des entreprises qui utilisent les chemins forestiers. Sécurité au travail dans le Nord a aussi donné un cours sur la sécurité routière ouvert à toutes et à tous en vue de prévenir les collisions entre camions et motoneiges sur les chemins forestiers les plus fréquentés en Ontario aux fins de l’exploitation forestière.

Maladies professionnelles

En Ontario, un plus grand nombre de personnes meurent des suites d’une maladie professionnelle que d’un accident du travail. En 2017, on a enregistré 146 décès liés à une maladie professionnellefootnote 13. Les maladies professionnelles qui entraînent le plus souvent une demande de prestations en raison d’un décès sont le mésothéliome, les cancers des poumons et des bronches, et enfin, l’amiantose. Les secteurs des métaux de première transformation, des travaux municipaux et des mines sont ceux qui affichent les plus forts taux de demandes de prestations approuvées pour cause de décès liés à une maladie professionnellefootnote 14. Pour réduire la fréquence des maladies professionnelles dans les secteurs à risques élevés, le ministère du Travail a notamment mené une campagne d’inspections de la santé et de la sécurité dans les mines.

La prévention des maladies liées au travail peut s’avérer plus difficile que celle des blessures. Contrairement à la plupart des blessures, les maladies ne sont en général pas attribuables à un seul incident, mais à une exposition répétée sur de nombreuses années. Les dangers qui peuvent causer une maladie, tels que des gaz ou des particules fines, sont souvent invisibles. Il peut donc s’écouler une longue période entre l’exposition d’une personne à une substance et le moment où les premiers signes de maladie font leur apparition.

Plan d’action sur les maladies professionnelles

En 2017, la deuxième année de mise en œuvre du plan d’action ontarien sur les maladies professionnelles, les partenaires du système ont collaboré à la réalisation d’une variété d’activités.

L’association de la santé et de la sécurité dans les infrastructures dite IHSA a lancé en janvier 2018 une série complète de programmes d’apprentissage en ligne, disponibles gratuitement et en plusieurs langues, sur la protection de l’ouïe. Chacun de ces programmes existe en effet en anglais, français, chinois (simplifié et traditionnel), polonais, portugais et espagnol. Pour marquer la Journée mondiale de l’audition, le 3 mars, le groupe de travail sur le bruit constitué dans le cadre du plan d’action ontarien sur les maladies professionnelles a organisé un webinaire gratuit consacré aux règlements régissant le bruit en Ontario. Ce webinaire a attiré un auditoire de plus de 150 personnes représentant une variété d’organismes, y compris diverses parties dans les lieux de travail et des consultantes ou consultants en santé et sécurité.

Le centre de recherche sur le cancer professionnel officiellement appelé Occupational Cancer Research Centre, l’Association de santé et sécurité pour les services publics (PSHSA) et l’IHSA ont produit des ressources additionnelles relatives aux risques que présentent les gaz d'échappement des moteurs diesel dans les secteurs de la construction et des travaux municipaux. Sécurité au travail dans le Nord a par ailleurs mis au point un module relatif à ces gaz d’échappement pour la partie 2 de la formation d’agrément des membres des comités mixtes sur la santé et la sécurité au travail. Pour appuyer la mise en œuvre du plan d’action, les Centres de santé des travailleurs(ses) de l’Ontario (OHCOW) ont organisé leur colloque annuel baptisé Occ-tober portant sur les maladies professionnelles et les partenaires du système ont mis en commun leurs renseignements sur les maladies professionnelles lors de différentes conférences tenues dans la province sur le thème de la santé et de la sécurité. À titre d’exemple, le programme du symposium 2017 de l’association ontarienne de l’hygiène du travail appelée Occupational Hygiene Association of Ontario a accordé une place importante à l’exécution du plan d’action ontarien sur les maladies professionnelles. Le ministère du Travail collabore par ailleurs avec le ministère de la Santé et des Soins de longue durée à la réalisation de divers projets concernant des maladies professionnelles.

Modification des limites d’exposition professionnelle pour les milieux de travail

Les limites d’exposition professionnelles pour les milieux de travail s’appliquent à la quantité de substances biologiques ou chimiques dangereuses auxquelles les travailleurs peuvent être exposés, de même que la durée de ces expositions. Le 1er janvier 2018 a vu l’entrée en vigueur de modifications au Règlement de l’Ontario 833/90, Contrôle de l’exposition à des agents biologiques ou chimiques comme au Règlement de l’Ontario 490/09, Substances désignées, par l’ajout de limites d’exposition nouvelles, révisées ou additionnelles concernant 23 substances chimiques. Les limites d’exposition professionnelle pour les milieux de travail en Ontario sont disponibles, en anglais seulement, sur le site Web du ministère du Travail. Par ailleurs, les niveaux d’oxygène minimums prescrits par tous les règlements pris en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité au travail ont aussi été harmonisés.

Graphique d’information relatif aux gaz d’échappement du diesel

Sécurité au travail dans le Nord a créé un graphique comme moyen de sensibilisation aux risques que l’exposition aux gaz d’échappement du diesel présente dans le cadre du travail dans les mines. Ce graphique décrit divers moyens de réduire ou de prévenir l’exposition à ces gaz. Il présente entre autres un outil créé par le centre de recherche Occupational Cancer Research Centre qui établit une « hiérarchie » de prévention des dangers liés aux gaz d’échappement du diesel et de protection contre les risques d’exposition à ces gaz. Cet outil aide les lieux de travail à évaluer leurs propres stratégies d’atténuation de ces risques.

Violence et harcèlement

La violence et le harcèlement au travail sont de graves problèmes. En 2017, 3 054 demandes de prestations ont été approuvées pour interruption de travail liée à un incident de violence ou de harcèlement au travailfootnote 15. En 2017-2018, le ministère du Travail a concentré ses efforts dans ce domaine sur deux secteurs dans lesquels les incidents de violence et de harcèlement sont les plus fréquents, à savoir les soins de santé et l’éducation.

Prévention de la violence au travail dans les écoles financées par les fonds publics

Depuis juillet 2017, le ministère du Travail et le ministère de l’Éducation président, ensemble, une table ronde qui se penche sur la violence dans les écoles financées par les fonds publics de l’Ontario. Cette table ronde inclut les membres du Groupe de travail provincial pour la santé et la sécurité, lesquels représentent les travailleurs syndiqués, de même que les associations de conseillères et conseillers scolaires et celles de directrices et directeurs d’école.

Ensemble, les ministères et le Groupe de travail ont élaboré des documents d’orientation destinés à aider les parties dans les lieux de travail à se conformer aux exigences de la Loi sur la santé et la sécurité au travail concernant la violence au travail.

Publié en mars 2018, le document Violence au travail dans les conseils scolaires : un guide de la loi décrit les pratiques exemplaires pour :

  • la définition de politiques et de procédures de prévention de la violence
  • l’évaluation et la réévaluation des risques de violence au travail
  • l’élaboration de plans de sécurité des élèves
  • le signalement des incidents de violence
  • la communication aux travailleurs de renseignements qui leur permettent de déceler la violence sur leur lieu de travail et de s’en protéger

En octobre 2017, le ministère du Travail a lancé une initiative axée sur la violence au travail dans les écoles. Plusieurs de ses inspectrices et inspecteurs, coordonnatrices régionales et coordonnateurs régionaux de programme et autres responsables pertinents ont rencontré différentes personnes représentant des conseils scolaires et le personnel des écoles pour les sensibiliser aux exigences relatives à la violence au travail et les aider à s’y conformer. Le ministère fait un suivi avec les parties dans les lieux de travail pour discuter de systèmes de responsabilité interne des conseils scolaires et il s’est fixé le printemps 2018 comme délai d’achèvement des visites des conseils.

Comité de leadership pour la prévention de la violence en milieu de travail dans le secteur des soins de santé

Depuis 2015, le ministère du travail parraine, de concert avec le ministère de la Santé et des Soins de longue durée, une initiative visant à prévenir et réduire la violence au travail dans le secteur des soins de santé. Cette initiative a rassemblé divers intervenants clés et experts dans le but de recueillir leurs conseils quant à la manière de réduire et de prévenir la violence envers les membres des professions de la santé. Tout au long de 2015-2016 et 2016-2017, le Comité de leadership et ses groupes de travail ont formulé des recommandations et élaboré des produits. En mai 2017, il a publié un rapport d’étape contenant 23 recommandations et 13 produits.

Le ministère du Travail a fait la promotion de ce rapport et de ses outils dans les hôpitaux en 2017-2018, en collaboration avec l’Association de santé et sécurité pour les services publics (PSHSA). Le Conseil ontarien de la qualité des services de santé a contribué à l’élaboration du tout premier outil de compte rendu obligatoire d’une série d’indicateurs sur la violence au travail dans les hôpitaux.

Évaluation de workplace-violence.ca

En 2015, l’association PSHSA a lancé un cadre interactif en ligne (en anglais seulement) pour aider les lieux de travail du secteur des soins de santé à se doter d’un programme complet de prévention de la violence au travail. À la fin de 2017, 112 hôpitaux et organismes de soins de santé se servaient des outils numériques prévus par ce cadre pour repérer leurs lacunes en termes de prévention et pour mettre en œuvre des plans d’action visant à les combler. Cohérents et conviviaux, ces outils aident les personnes qui les utilisent à décider de l’affectation des ressources disponibles pour la prévention. Selon les résultats d’un sondage mené en 2017 auprès hôpitaux de l’Ontario, 91 % d’entre eux se servent déjà ou comptent se servir de l’outil d’évaluation des risques de violence au travail.

D’après Lana LeClair, vice-présidente des affaires générales à l’hôpital Kemptville District Hospital, les évaluations en ligne sont détaillées, offrant aussi bien un aperçu global des programmes et politiques de prévention de la violence au travail que des renseignements très précis, concernant par exemple le nombre de lampadaires dans un parc de stationnement. Les résultats sont répartis par service et s’accompagnent d’une liste de pratiques d’atténuation envisageables permettant de choisir celles qui conviennent le mieux à la situation d’un établissement, qui n’a donc pas à tout reprendre à zéro.

Santé mentale, y compris le stress
post-traumatique

Aussi bien la société en général que les lieux de travail parlent aujourd’hui plus ouvertement de tout ce qui touche la santé mentale. Le ministère du Travail et ses partenaires du système prennent des mesures pour traiter de l’incidence de la santé mentale sur le travail et pour multiplier les outils mis à la disposition des travailleuses et travailleur à cet égard. Il fait par exemple la promotion des outils existants, organise des webinaires et augmente le financement de la recherche sur la santé mentale.

En janvier 2018, des modifications apportées à la Loi de 1997 sur la sécurité professionnelle et l'assurance contre les accidents du travail ont pris effet qui prévoient désormais le versement de prestations pour stress mental lié au travail. Ces modifications sont intervenues moins de deux après une autre modification de cette même loi selon laquelle il est désormais reconnu que l’état de stress post-traumatique chez les premiers intervenants est lié à leur travail.

StressAssess

Début 2018, les Centres de santé des travailleurs(ses) de l’Ontario (OHCOW) et le Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail ont uni leurs efforts pour lancer StressAssess. Cet outil en ligne gratuit aide les employeurs à faire face aux risques psychosociaux qui peuvent créer du stress et nuire à la santé mentale dans leurs lieux de travail. Il est basé sur un sondage baptisé MIT-COPSOQ qui combine le questionnaire psychologique de Copenhague de renommée mondiale (COPSOQ) et l’outil de blessure mentale (Mental Injury Tool ou MIT) mis au point par OHCOW en collaboration avec une variété d’intervenants. Les parties intéressées peuvent s’en servir pour obtenir l’information qu’il leur faut pour améliorer un milieu de travail et protéger la santé physique et mentale des personnes qui y travaillent. En l’espace de quelques mois, le nombre de comptes d’utilisateurs créés s’est fixé à 298 et 56 sondages ont été effectués.

StressAssess en action : le récit de Thierry

Contexte

Thierry travaille dans un petit organisme sans but lucratif (27 sondages effectués) qui offre du soutien sur le plan social comme de la santé physique et mentale aux gens de la rue. L’organisme en question a un bureau dans un grand centre urbain.

Thierry est un membre actif d’un comité mixte sur la santé et la sécurité au travail (CMSST). Un jour, un de ses collègues a demandé pourquoi une orientation offerte sur le thème de la santé et de la sécurité au travail n’avait aucun contenu psychosocial.

Apprendre

Thierry et les autres membres du CMSST ont fait une recherche en ligne pour se renseigner sur la manière d’évaluer les risques psychosociaux que peuvent présenter les lieux de travail. Ils ont trouvé le questionnaire psychologique de Copenhague (COPSOQ) et en ont téléchargé un exemplaire. Ils ont d’abord pensé le distribuer, mais ensuite ils se sont demandé comment ils pourraient interpréter les réponses que d’autres y donneraient. Le site Web du COPSOQ fournit les coordonnées de personnes-ressources pour tous les pays dans lesquels le questionnaire peut être utilisé. Ils ont donc appelé la personne désignée comme la personne-ressource pour le Canada.

Organiser

OHCOW avaient facilité l’administration du questionnaire en le rendant disponible en ligne. Cela leur a permis, en tant qu’organisme externe indépendant, de traiter les données confidentielles, de produire des rapports personnalisés et d’offrir de l’assistance, en cas de besoin. Les membres du CMSST représentant l’employeur et les travailleurs se sont entendus pour faire appel aux services des Centres pour l’administration du questionnaire.

Évaluer

L’administration du questionnaire a eu lieu en mai et juin. Le taux de réponses obtenu a atteint 74 % sur 3 semaines (un résultat inférieur aux 80 % visés, mais néanmoins représentatif d’un bon niveau de participation). L’analyse des réponses a fait ressortir les points forts et les points faibles du lieu de travail, tels que décrits ci-après.

  • Points forts : Employés dévoués, travail satisfaisant, leadership de qualité et possibilités de développement professionnel.
  • Points faibles : Charge émotionnelle du travail, comportements offensants et un certain manque de confiance envers la direction

Les deux premiers points faibles n’étaient pas surprenants, vu la nature du travail; néanmoins, le troisième montre que les relations internes sont tendues.

Changer

Les membres de la direction et les travailleurs se sont engagés à remédier aux principaux problèmes relevés. La politique relative au harcèlement et à la discrimination a été révisée pour établir des mesures à prendre face à des comportements offensants, en particulier l’intimidation.

Une facilitatrice a mené des consultations individuelles et collectives sur le manque de confiance, puis elle a formulé des recommandations à cet égard. Un comité interne a ébauché une stratégie sur une nouvelle manière de travailler ensemble en éliminant les barrières qui séparent les membres du personnel, de la direction et du conseil d’administration.

Évaluer

La communication s’est améliorée et les membres du personnel ont contribué à la révision de la politique et aux prises de décision. Thierry a senti une évolution au niveau de la culture de l’organisme en faveur d’une collaboration accrue et de relations moins hiérarchisées. Il a voulu savoir s’il serait possible de quantifier cette évolution.

Une seconde administration du questionnaire a confirmé un meilleur degré de confiance, une diminution des comportements offensants et une baisse de la charge émotionnelle du travail.

Un nouveau problème a toutefois été mis en lumière, le fait que le personnel et les ressources dont l’organisme dispose ne suffisent pas pour fournir en tout temps des services de qualité.

Les membres de la direction et du personnel collaborent désormais pour régler ce problème. Ceci est un exemple de la manière dont l’administration du questionnaire psychologique peut faciliter la prévention du stress à tous les niveaux au sein des organismes.

Sommet sur l'ESPT : Réaliser des progrès en prévention

Le ministère du travail a organisé le Sommet sur l'ESPT : Réaliser des progrès en prévention le 17 octobre 2017. Ce deuxième sommet sur l’état de stress post-traumatique (ESPT) a réuni des travailleurs, des employeurs et des spécialistes d’une variété de secteurs pour discuter des pratiques émergentes en matière de prévention et de traitement de l’ESPT. Les sujets abordés ont inclus l’intervention précoce, les mécanismes de soutien par les pairs et la planification des activités de prévention.

Symposium sur la santé mentale et la prévention au travail

Le 3 mai 2017, les Centres de santé des travailleurs(ses) de l’Ontario (OHCOW) ont tenu leur premier symposium consacré aux plus récentes connaissances sur la santé mentale au travail et les stratégies envisageables pour prévenir sa détérioration. Le thème du symposium, soit l’expression de détresse Mayday, Mayday, rappelle l’extrême importance de la santé mentale au travail et la nécessité urgente de prendre des mesures pour la préserver. Ce symposium a attiré 60 personnes actives dans le domaine de la prévention (notamment à la WSIB, au ministère du Travail et dans la plupart des associations de santé et de sécurité). Parmi ses participants figuraient aussi des représentantes et représentants des centres OHCOW aux quatre coins de la province. D’autres personnes ont assisté au symposium grâce à une vidéodiffusion en direct ou ont visionné des vidéos archivées.

ThinkMentalHealth.ca

En juin 2017, les services de prévention et de sécurité au travail dits WSPS (pour Workplace Safety and Prevention Services) ont lancé un portail d’accès unique à des ressources et de l’information baptisé ThinkMentalHealth.ca. Ce site Web permet aux employeurs de se procurer des outils, modèles et cadres d’action éprouvés. Il contient aussi de l’information sur la prévention des problèmes de santé mentale, des vidéos intéressantes et des ressources produits par divers contributeurs approuvés qui peuvent servir de point de départ pour des efforts de prévention. Entre le 1er juin et le 31 mars 2017, ce site Web a reçu 7 469 visites et ses pages ont été visionnées 39 507 fois.

Autres risques

Surveillance de la conformité des fournisseurs de formation et de leurs programmes

L’un des rôles du ministère du Travail consiste à veiller à ce que la formation offerte par les 250 fournisseurs qu’il a approuvés à cet effet soit valable et efficace. Le processus d’approbation, rigoureux, exige des fournisseurs qu’ils présentent des rapports annuels détaillés et qu’ils répondent à d’éventuelles plaintes quant à la manière dont ils dispensent les programmes de formation pour le compte du ministère. Le ministère s’assure que les organismes qui offrent ses programmes de formation sont bien ceux qu’il a approuvés et il oblige ceux qui usurpent son processus d’approbation à cesser immédiatement d’offrir ses programmes lorsqu’il reçoit des plaintes à cet égard et que celles-ci s’avèrent légitimes. Le ministère vient aussi d’adopter un processus proactif d’assurance de la qualité par l’entremise duquel il vérifie que la formation offerte par les fournisseurs réponde toujours à des normes de qualité supérieures.

Élaboration de lignes directrices ontariennes pour la prévention des TMS

Le centre de recherche sur la prévention des troubles musculosquelettiques (TMS) officiellement appelé Centre of Research Expertise for the Prevention of Musculoskeletal Disorders ou CRE-MSD a fait appel à la collaboration de divers intervenants pour élaborer, ensemble, de nouvelles lignes directrices ontariennes pour la prévention des TMS. Ces nouvelles lignes directrices prennent appui sur une évaluation approfondie des lignes directrices existantes et de la trousse d’outils connexe que le Conseil de la santé et de la sécurité au travail de l’Ontario avait publiés en 2005-2006. La mise à l’essai de ces nouvelles lignes directrices et du matériel qui les accompagne est en cours dans divers lieux de travail.

Mois mondial de l’ergonomie

Célébré chaque année en octobre, le Mois mondial de l’ergonomie donne lieu à une campagne de sensibilisation internationale menée pour promouvoir des conceptions et des pratiques ergonomiques saines et de qualité. En octobre 2017, les partenaires du système de santé et de sécurité au travail de l’Ontario ont organisé une conférence sur la manutention des matériaux, des lunchs informatifs, des webinaires et des séances de formation. Les employeurs sont encouragés à se doter de programmes de prévention des TMS, vu que ceux-ci pourraient les aider à faire des économies et favoriser la productivité de leur personnel.

Exigences relatives aux chaussures

Depuis le 27 novembre 2017, la Loi sur la santé et la sécurité au travail interdit aux employeurs d’exiger d’une personne qu’ils emploient qu’elle porte des chaussures à talon haut, sauf si cela est nécessaire pour qu’elle exerce son travail en toute sécurité. Cette interdiction ne s’applique pas aux employeurs de personnes qui travaillent comme artistes ou interprètes dans l’industrie du spectacle et de la publicité, car le port de chaussures à talon haut peut être une exigence du poste qui, dans ce milieu, est justifiée dans certains cas.


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