La quantité limitée de données accessibles au BCC sur les enfants et les jeunes autochtones recevant des services d’une Société nuit à la capacité du BCC d’entreprendre une analyse significative des décès de ces jeunes. Il se peut qu’un coroner, qui se base principalement sur les renseignements trouvés dans le cadre de son enquête (provenant notamment de membres de la famille, de fournisseurs de services communautaires et de services policiers), ne sache pas qu’un enfant ou un jeune est autochtone. Il est donc difficile de déterminer le nombre réel de décès d’enfants et de jeunes autochtones ayant fait l’objet d’une enquête du BCC en 2016 et en 2017. En outre, le nombre de décès d’enfants et de jeunes autochtones recevant des soins d’une Société est peu élevé, ce qui empêche toute analyse statistique utile. Par ailleurs, les données provenant d’autres sources ont leurs limites (p. ex. les Sociétés n’indiquent pas l’ethnicité).

Les données disponibles ont été fournies; toutefois, vu les limites susmentionnées, il est impossible d’en tirer des conclusions instructives. Le BCC et le CEDE (SAE) prévoient que les prochaines modifications apportées au modèle d’examen des décès d’enfants et de jeunes permettront d’améliorer la qualité et l’accessibilité des données sur les enfants et les jeunes autochtones en vue de permettre des analyses qui pourront orienter l’élaboration de stratégies de prévention ciblant les enfants et les jeunes autochtones.

Que disent les données disponibles?

  • Des 46 enquêtes de coroners portant sur des décès d’enfants et de jeunes autochtones en Ontario en 2016, 27 (59 %) visaient des personnes ayant reçu des services d’une Société dans les 12 mois précédents. Des 55 enquêtes de coroners  portant sur des décès d’enfants et de jeunes autochtones en 2017, 32 (59 %) visaient des personnes ayant reçu des services d’une Sociétés dans les 12 mois précédents.
  • Des 27 enfants et jeunes autochtones qui avaient reçu des services d’une Société dans les 12 mois précédant le décès en 2016, 20 recevaient des services d’un organisme autochtone désigné de bien-être des enfants et 7 recevaient des services d’une Société non désignée. Des 32 enfants et jeunes autochtones qui avaient reçu des services d’une Société dans les 12 mois précédant le décès en 2017, 28 recevaient des services d’un organisme autochtone désigné de bien-être des enfants et 4 recevaient des services d’une Société non désignée. Les enfants et les jeunes autochtones sont servis par un organisme autochtone désigné de bien-être des enfants lorsqu’ils résident dans une région de l’Ontario où l’organisme a compétence.
  • En 2016 et 2017, le nombre de décès d’enfants et de jeunes autochtones a augmenté ainsi que la proportion de ces jeunes qui provenaient du Nord de l’Ontario où eux ou leur famille avaient reçu des prestations d’une Société dans les 12 mois précédant le décès. En 2016, 18 (67 %) des 27 décès où il y avait eu intervention d’une Société avec l’enfant, le jeune ou leur famille dans les 12 mois précédant le décès, 18 étaient des enfants ou des jeunes autochtones; en 2017, 25 (78 %) des 32 décès signalés étaient des enfants ou des jeunes autochtones ayant reçu des services d’une Société.  
  • En 2016, trois des 14 enquêtes de coroners portant sur des décès d’enfants ou de jeunes pris en charge par une Société ou recevant des prestations du Programme de soins et de soutien continus pour les jeunes (SSCJ), anciennement le Programme de soins et d’entretien prolongés) visaient des enfants ou des jeunes autochtones. L’un d’eux bénéficiait d’un programme de soins prolongés offert par une Société, un autre était pris en charge en vertu d’une entente de soins conformes aux traditions et un autre recevait des prestations du Programme SSCJ.  En 2017, six des 21 enquêtes de coroners portant sur des décès d’enfants et de jeunes pris en charge par une Société ou recevant des prestations du Programme SSCJ étaient des Autochtones. De ces six enfants, un recevait des services temporaires d’une Société, un bénéficiait d’un programme de soins prolongés et quatre faisaient l’objet d’une entente de soins conformes aux traditions. Le nombre de décès d’enfants et de jeunes autochtones recevant des prestations d’une Société est trop faible pour permettre l’analyse par mode de décès.  Les figures 20A et 20B fournissent les renseignements disponibles sur le mode de décès des 46 enfants et jeunes décédés en 2016 et des 55 enfants et jeunes décédés en 2017, respectivement. Le mode de décès des enfants et des jeunes autochtones varie d’année en année et aucune tendance franche n’est ressortie. 

Figure 20A : Mode de décès des enfants et des jeunes autochtones en 2016, avec ou sans intervention d’une Société (n = 46)

  • La figure 20A indique les renseignements disponibles au sujet du mode de décès des 46 enfants et jeunes autochtones qui ont perdu la vie en 2016, et compare les cas où il y a eu intervention d’une Société aux cas sans intervention. Les modes de décès en 2016 étaient les suivants : 1 homicide, 16 morts accidentelles, 5 décès de mode indéterminé, 9 morts naturelles et 15 suicides.

Figure 20B : Mode de décès des enfants et des jeunes autochtones en 2017, avec ou sans intervention d’une Société (n = 55)

  • La figure 20B indique les renseignements disponibles au sujet du mode de décès des 55 enfants et jeunes autochtones qui ont perdu la vie en 2017, et compare les cas où il y a eu intervention d’une Société aux cas sans intervention. Les modes de décès en 2017 étaient les suivants : 1 homicide, 13 morts accidentelles, 10 décès de mode indéterminé, 6 morts naturelles et 25 suicides.

Figure 21A : Enfants ou jeunes pris en charge par une Société ou recevant des prestations du Programme SSCJ au moment de leur décès, par groupes d’âge, en 2016 (n = 14)

  • La figure 21A montre qu’en 2016, huit jeunes (0 à 18 ans) étaient pris en charge par une Société et six jeunes recevaient des prestations du Programme SSCJ au moment de leur décès. Les enfants et les jeunes décédés étaient âgés de 5 mois à 21 ans.

Figure 21B : Enfants ou jeunes pris en charge par une Société ou recevant des prestations du Programme SSCJ au moment de leur décès, par groupes d’âge, en 2017 (n = 21).

  • Vingt-et-un enfants étaient pris en charge par une Société ou recevaient des prestations du Programme SSCJ au moment de leur décès en 2017.  Les enfants décédés étaient âgés de 24 jours à 21 ans.

Figure 22 : Mode de décès des enfants et des jeunes pris en charge par une Société ou recevant des prestations du Programme SSCJ au moment de leur décès de 2015 à 2017

  • La figure 22 montre les modes de décès des enfants et des jeunes pris en charge par une Société ou recevant des prestations du Programme SSCJ jusqu’en 2017. En 2016 et 2017, le nombre de morts naturelles a diminué par rapport aux années précédentes et le nombre de suicides a augmenté. Il y a eu plus de morts accidentelles en 2017 (n = 5) qu’au cours des quatre années antérieures (habituellement 1 par année). Le nombre d’homicides et de décès de mode indéterminé en 2016 et 2017 est demeuré constant depuis 2015.